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Myndie
14/8/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime un peu
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Bonjour,
Peinture poétique. Jeux d'encre. Le titre semble orienter déjà le lecteur vers ce point de rencontre entre deux formes d’art autonomes et pourtant si proches par leurs correspondances et leurs caractères communs : la peinture et la poésie. Mais est-ce vraiment le cas ? Il me semble d'abord suivre les coups de pinceau de l'artiste faisant le portrait de sa belle, saisissant chaque détail de sa mémoire ou de son imagination, ravivant l'éphémère des instants précieux. Et puis je me dis que c'est juste « l'encre opaque » du poète qui dessine de merveilleux « filaments de nuit volutant sur l'épaule » ; l'essentiel n'est-il pas là : « C'est t'écrire jamais c'est t'écrire toujours » Bien que je trouve beaucoup de charme à certaines formulations très poétiques, notamment dans le long passage consacré aux yeux, et particulièrement dans ces deux vers : « Qu'ils pleuvent de longs flots de souvenirs Il n'est de tes regards où je ne me noie pas », j'avoue que je reste quand même un peu sur ma faim, justement à cause de cette ambivalence qui m'empêche de capter l'émotion sans y réfléchir, sans me poser de questions. Voilà un texte qui joue avec notre perception, un tableau qui semble vouloir s'animer grâce à la rencontre de deux âmes mais qui ne m'a pas complètement convaincue. J'en aime cependant beaucoup les deux vers de conclusion. |
Provencao
21/8/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
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Bonjour Chlo,
"Tu as tracé deux couteaux sur tes yeux Et ton regard danse au fil de leur lame Qu'ils ensoleillent les jours les plus noirs Qu'ils incendient la terre d'un sourire Qu'ils partent qu'ils s'embrument de désir Qu'ils pleuvent de longs flots de souvenirs Il n'est de tes regards où je ne me noie pas" J'ai bien aimé cette gamme d'émotions élargies, raffinées et précisées grâce à ces différentes expressions picturales du désir, du départ où autres. J'aime bien ces affects spécifiques exprimés par chacun de ces tableaux avec cette création, imagination . La poésie se crée sous de multiples factures, et j'ai aimé cette facette picturale très originale. Au plaisir de vous lire Cordialement |
Vincent
22/8/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
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Bonjour Chlo
J'ai lu et tout d'abord j'ai hésité car je peins et ne suis pas objectif Et je suis revenu car je suis intrigué par votre approche En fait je suis plus virtuel en art plus intuitif et je crois que je ne suis pas du tout littéraire Et j'ai fini par aimer votre écriture sur cet art que j'aime Merci |
Yannblev
23/8/2024
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Bonjour Chlo,
« le peintre assis devant sa toile a-t-il jamais peint ce qu’il voit » dixit Aragon et ses « Oiseaux déguisés »… tout est là semble-t-il. Mais faut-il vraiment que le peintre dévoile, démasque, ce qui a motivé ses pinceaux et imposé ses couleurs ? idem en matière de poème et je trouve que celui que vous proposez pose insidieusement cette question. Mais la lecture qu’on y fait déroule des vers un peu comme une liste exhaustive et à mon sens ça dévalue l’attention (et l’intention) poétique que vous avez cependant et indubitablement consacrée à leur élaboration. La rupture de métrique en strophe 2 renforce cette sensation. Dès lors cette sorte d’énumération pour poétique qu’elle soit ne me fut pas trop simple car peu propice à la lecture cohérente du tout, le tout dévoilé sans faille par les deux vers finaux, désaccordés rythmiquement et sans fioriture. Merci de ce partage |
jfmoods
27/10/2024
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Comme le suggère le titre ("Peindre peut-être"), les éléments clés du poème dessinent bien les contours d'une toile qui se focalise sur la partie haute du corps ("les boucles noires", "l'épaule", "ton cou") en s'arrêtant sur le visage ("tes yeux", "ton regard", "ta lèvre", "ta langue"). Il s'agit d'un portrait de tête de l'Aimée.
Ce portrait fixe l'enchantement profond et mystérieux de l'état amoureux (métaphores pour la chevelure : "Des filaments de nuit volutant", "Des bosquets ténébreux pleins d'une flore obscure", comparaison pour la lèvre : "comme une rosée d'après la nuit trop sèche", métonymie pour les mains : "Trouvent un abri sûr dans le creux de ton cou", jeu anaphorique nourri à saturation pour les yeux entre les vers 10 et 14), un état amoureux qui génère une dépendance absolue ("Il n'est de tes regards où je ne me noie pas"). La force d'attraction de l'Autre est telle qu'elle se confond avec celle exercée par la littérature ("D'une encre opaque avec on écrirait des contes", "Le geste égale bien les mots des écrivains/Lorsque ta langue vient se mêler à la mienne/c'est t'écrire jamais c'est t'écrire toujours", chiasme : "Car il n'est de poésie dans toi/Car il n'est de toi sans poésie"). On vit, ainsi, dans une plénitude sensorielle sans cesse renouvelée ("ta lèvre un peu plus bas je crois/Qui ravive ma joie la beauté la douceur", "C'est boire la vie même et la garder au cœur"). Cependant, une telle dépendance questionne et deux passages du poème ne manquent pas d'inquiéter sur la suite de cette relation. Le vers 5 ("Où les cœurs vont se perdre où tant se sont perdus") en dit long sur le passé de l'Aimée et laisse planer la fatalité d'un échouage affectif. Quant aux vers 8 et 9 ("Tu as tracé deux couteaux sur tes yeux/Et ton regard danse au fil de leur lame"), ils suggèrent une capacité à blesser, à faire profondément souffrir. Merci pour ce partage ! |