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Ornicar
21/3/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
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Règlement de comptes entre soeurs.
S'agit-il de soeurs de sang ? De combats féministes ? Le texte ne le dit pas et honnêtement on s'en fiche. Ca défouraille sec à presque tous les coins de vers et c'est justement cela que j'aime dans ce long poème aux allures de chant revendicatif. D'autant plus quand, comme là, il résonne de problématiques universelles. Bien sûr, je trouve l'ensemble parfois un peu brouillon, mais bon sang ! Qu' est-ce que ça envoie ! Je perçois la rage, le bouillonnement, une sincérité qui sort des tripes et qui ne peut être prise en défaut. Alors je pardonne volontiers les quelques petites imperfections, l'absence de ponctuation. J'espère seulement qu' à la publication les commentaires seront nombreux à se bousculer sous ce texte. |
papipoete
31/3/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
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bonjour Chlo
- ma soeur, que te faut-il pour avoir quelque sentiment envers moi ? que je souffre encore de sueur et de sang, que je ploie sous l'ignominie, que je baisse le regard et finisse dans le ruisseau, que je me contente d'un viol pour sexualité, que je n'aie plus l'air que d'une traînée, devant mon poing levé qui te hurle NON ! NB pas prêt de régner la fleur dans les cheveux, peace and love comme chanson en tête, sur notre Terre sous les bombes, sous l'oppresseur, quand sous un toit deux soeurs s'écharpent , telle lion face au faon ! Monstre d'un côté et biche effarouchée, nous montrent jusqu'où la dictature peut mener entre deux êtres humains. C'est très violent dans chaque strophe ; j'ai une préférence pour la 4e, particulièrement cruelle par contre la 6e avec les " méchants patronat et ministres " est de trop, quand je songe aux violeurs " lambda " qui souvent sont de paisibles gens ordinaires, avec ou sans bréviaire... |
Ascar
31/3/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
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Votre titre m'a titillé et j'ai donc fait des recherches :
8 mars 2023 journée internationale des droits des femmes Je trouve votre façon d'écrire disruptive. Ca me prend à contre-sens et cela, sur vos deux textes publiés. C'est compliqué de vous suivre mais en même temps jouissif. Ici, ça se voit tout de suite, c'est une rage exprimée sur le patriarcat, le madchisme et la testotérone. C'est puisssant. Mais vers qui vont ces mots ? A une femme aimant une autre femme, à un homme ? C'est très ambigu et c'est, pour cela, qu'ils s'adressent à tous. J'adore... |
Malitorne
31/3/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
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Même si le combat féministe finit par me gaver car trop excessif – les hommes d’éternels agresseurs et les femmes d’inévitables victimes – j’aime bien l’énergie qui se dégage de cette poésie. J’y vois la justification d’une militante à ses pairs, qui explique avec force la vision de sa lutte, sans doute consécutive à des incompréhensions réciproques. Faut-il être la plus virulente possible, la plus radicale, pour porter la cause ? Sujet intéressant, dont l’aspect polémique prend largement le pas sur le caractère poétique un tantinet en dessous.
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ALDO
31/3/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
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Je ne sais pas si je suis sur mon territoire ici.
Mais j'ai été sensible à la tentative de contrôler la colère par presque l'alexandrin. Les écarts de prosodie n'en sont que plus parlants d'énergie vraie ! Je suis devant votre troisième strophe comme sur le seuil de ma maison et j'habite littéralement le vers : " Et vibrant sous le chant d'un Debout par trois fois " . Et pour ça : merci et bravo . Les ministres et le patronat sont audacieux mais me font prendre l'air. |
Pouet
1/4/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
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Slt,
je trouve beaucoup de tenue au propos, de dignité. De force. J'ai été accroché par ce premier vers "À mon semblant de sœur le fusil au regard" que j'ai trouvé très réussi. On ressent que des émotions de rage et de colère ne demandent qu'à déborder des lignes mais elles demeurent à la lisière sans dégouliner en gardant ... de la tenue. Le mot qui m'est venu à la lecture est le mot "gage", qui n'est pas si loin de "cage" d'ailleurs, représentant bien la condition de certaines femmes à travers le monde. De gages je disais donc, pratiquement dans tous les sens du terme, les femmes doivent apporter des preuves, témoigner de la réalité d'un sentiment, en leur qualité de femmes elles se doivent aussi d'en faire plus... Des gages. J'ai eu l'impression que le poème s'adressait au Féminisme avec un grand F, pas au sens péjoratif qu'on peut malheureusement parfois lui donner, mais bien à la prise de conscience que l'égalité ne devrait même pas avoir à être discutée. J'aime quand la poésie s'empare d'un propos et ici cela est bien fait à mon goût. |
Provencao
1/4/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
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Bonjour Chlo,
'Te faut-il observer sur mon état civil Que la sixième lettre y est bien apposée Examiner mes traits ou mesurer ma jupe Mon vestiaire sous tes yeux décomposés" J'ai bien aimé ce regard sur la femme, et si l’existence d’une pensée, d'une philosophie féministes sont en ce sens irrecusables, le problème est qu’elles ne sont toujours pas reconnues par la pensée, philosophie et ses institutions, comme un champ de reflexion à part entière. Cette faille de reconnaissance est-elle, la proclamation d’une non- reconnaissance des femmes comme causes de savoir en général ? Belle sensibilité réceptivité et humanité dans votre poésie. Au plaisir de vous lire Cordialement |
jfmoods
28/7/2024
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Le propos, d’ordre argumentatif, s’appuie sur un jeu filé de questions rhétoriques. L’ensemble des références évoquées (date : "Souvenir d’un 8 mars", écrivaines : "Wittig et de Beauvoir", journaliste : "Mona Chollet", personnages de films : "Marianne Héloïse, Sandra", réalisatrice : "Triet") renvoie implicitement au thème de la défense des droits des femmes.
C’est sous le signe de l’apostrophe que le poème se déploie. Celle à qui l’on s’adresse ici, bien que supposée proche, n’est guère ménagée et la confiance qu’on lui accorde est fort limitée ("mon semblant de sœur"). Elle apparaît même, aux yeux de la locutrice, comme une véritable adversaire déjà prête à rejeter l’argumentaire développé devant elle ("le fusil au regard", "Faut-il que ce soit devant toi que je frémisse", "ton regard m’enchaîne"). À ce stade, on s’interroge sur l’entête. "D’une fille parvenue". Construction elliptique pour "À propos d’une fille parvenue". "Péj. (Celui ou celle) qui s'est élevé à une condition sociale importante, souvent fortunée, sans en avoir acquis les usages, les manières, la culture." (https://www.cnrtl.fr/definition/parvenu) C’est bien l’allocutrice qui est évoquée ici. On comprend alors qu’une différence de classe sépare aujourd’hui les deux femmes et que cette différence de classe a creusé entre elles un fossé. L’une est une militante, une activiste ; l’autre, simple spectatrice du combat féministe, n’est plus en contact avec la réalité du terrain et a développé une culture du déni. À sa manière, la soeur a trahi la cause et ne peut plus, à présent, être considérée que comme une ennemie. L’argumentaire dans son ensemble est bouillonnant de colère (sur les propos sexistes : "Quand les sifflets virils remplacent l’angélus", sur la hantise des lieux publics : "À compter les regards au fond d’un autobus", sur la violence domestique : "Lorsque ma sœur s’effondre au bras encore d’un homme/Lorsque l’insulte et les coups restent impunis", sur le nombre croissant de féminicides : "Te faut-il voir ma rage en décomptant nos mortes", sur l’indifférence sociale face à la situation des femmes : "le recul de nos droits sinistre chaque jour"). Difficile alors de ne pas convoquer H24 (https://www.youtube.com/watch?v=ViX_TncxVS8). Merci pour ce partage ! |
jfmoods
26/10/2024
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Je me suis fourvoyé sur ce texte. Aussi, je recadre mon commentaire.
Le propos, d’ordre argumentatif, s’appuie sur un jeu filé de questions rhétoriques. Les références évoquées (date : "Souvenir d’un 8 mars", écrivaines : "Wittig et de Beauvoir", journaliste : "Mona Chollet", personnages de films : "Marianne Héloïse, Sandra", réalisatrice : "Triet") renvoient à la défense des droits des femmes, à la contestation et au refus du patriarcat, au rejet de l’hétérosexualité comme norme intangible. Les femmes ont le droit de disposer de leur corps comme bon leur semble. C’est sous le signe de l’apostrophe que le poème se déploie. Celle à qui l’on s’adresse ici, bien que supposée proche, n’est guère ménagée et la confiance qu’on lui accorde est fort limitée ("mon semblant de sœur"). Elle apparaît même, aux yeux de la locutrice, comme une véritable adversaire déjà prête à rejeter l’argumentaire développé devant elle ("le fusil au regard", "Faut-il que ce soit devant toi que je frémisse", "ton regard m’enchaîne"). À ce stade, on s’interroge sur l’entête. "D’une fille parvenue". Construction elliptique pour "À propos d’une fille parvenue". "Péj. (Celui ou celle) qui s'est élevé à une condition sociale importante, souvent fortunée, sans en avoir acquis les usages, les manières, la culture." (https://www.cnrtl.fr/definition/parvenu) C’est bien l’allocutrice qui est visée ici. On comprend alors qu’une différence de classe sépare aujourd’hui les deux femmes et que cette différence de classe a creusé entre elles un infranchissable fossé. L’une est une militante, une activiste qui défend ses droits ; l’autre, prisonnière des codes du patriarcat, ne peut plus reconnaître sa sœur, ne peut plus l’aimer comme une sœur. Elle ne peut la percevoir que comme un danger qui menace de bouleverser sa conception du monde. Qui est cette femme qui se prend pour un homme ? Cette Andrée qui prétend se comporter comme un André ? Cette Denise qui prétend se comporter comme un Denis ? ("Te faut-il observer sur mon état civil/Que la sixième lettre y est bien apposée"). À la lecture de cet argumentaire bouillonnant de colère (sur les propos sexistes : "Quand les sifflets virils remplacent l’angélus", sur la hantise des lieux publics : "À compter les regards au fond d’un autobus", sur la violence domestique : "Lorsque ma sœur s’effondre au bras encore d’un homme/Lorsque l’insulte et les coups restent impunis", sur le nombre croissant de féminicides : "Te faut-il voir ma rage en décomptant nos mortes", sur l’indifférence sociale face à la situation des femmes : "le recul de nos droits sinistre chaque jour"), on pourra, évidemment, convoquer H24 (https://www.youtube.com/watch?v=ViX_TncxVS8). Mais au-delà de la cause des femmes, c’est bien la question de la liberté sexuelle sous toutes ses formes qui est ici évoquée. Merci pour ce partage ! |