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Poésie en prose
Chlorure : Des choses
 Publié le 23/01/12  -  8 commentaires  -  1326 caractères  -  136 lectures    Autres textes du même auteur

Art poétique, essai.


Des choses



Je ne vais pas vous parler ici, y aurait trop de choses à dire. Puis ça vous ferait voir qui il est, l'auteur, ça vous ferait sortir l'âme, tout au bout des paupières…
Il y aurait de la pierre enfoncée dans l'orifice, plus profond que dans un film de Buñuel, et tout ça serait obscène.
C'est de la névrose. J'y consens. Il y a des névroses saines, des névroses pudiques.
Il y a des maladies qui vous font voir la vie autrement, qui vous font absorber les ruelles pavées, même la saleté en contrebas du trottoir, qui forme des petits tas de merde après les jours de pluie ;
et soudain sans sortir de vous-même vous souffrez moins, vous avez reporté vos yeux en dehors (lui devient le dedans), et tout ça fait des va-et-vient sur le regard, bientôt sur le papier, et il y a enfin fusion. Tout ça serait obscène… Vous auriez le souffle court d'avoir aperçu les couleurs de la ruelle morte avec plus de vie que n'importe quel passant, qui s'en irait engrosser sa maîtresse dans un meublé quelconque de la rue Saint-Jacques. Vous vous sentiriez vivre.

Je veux crier la vie avec le plus d'humanité qu'il soit permis, crier la présence de la mort et faire vivre, par les couleurs, par les ruelles, par les détours désordonnés du hasard et de la pensée,
cette virginité renouvelée des choses !


 
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   Anonyme   
23/1/2012
 a aimé ce texte 
Bien
Oui, à part l'âme au bord des paupières (décidément, j'ai du mal avec l'âme, il semble qu'on n'arrive pas bien à la situer [Edit : au "bout" des paupières, pardon]), à part quelques manières de dire que je trouve affectées (par exemple la répétition de "tout ça serait obscène", qui me paraît inutilement insistante, "crier la vie avec le plus d'humanité qu'il soit permis, crier la présence de la mort", que je trouve "poseur"), je souscris au propos et j'aime l'énergie qui se dégage de l'ensemble.

Très belle dernière ligne, pour moi, sauf que je n'aurais pas mis de point d'exclamation. Ouais, je chipote.

J'aime beaucoup l'idée dans "Il y a des maladies qui vous font voir la vie autrement, qui vous font absorber les ruelles pavées, même la saleté en contrebas du trottoir, qui forme des petits tas de merde après les jours de pluie", mais j'y regrette le petit tas de relatives...

   Lunar-K   
3/1/2012
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Bonjour,

J'aime beaucoup ce poème en prose, très poétique malgré la réflexion de fond qui y est menée (les deux, poésie et réflexion, sont souvent difficiles à lier, alors, quand c'est réussi, forcément, je ne boude pas mon plaisir...). Cela dit, je vous avoue d'emblée être dans le plus parfait désaccord avec la conception de l'art et, plus généralement encore, de l'esprit que vous y développez...

J'ai déjà pu constater à plusieurs reprises, dans différents textes sur la poésie, qu'il était assez à la mode actuellement de vouloir ainsi revenir aux choses mêmes, leur refaire une virginité au prix de l'effacement du sujet... C'est là, pour moi, prendre le problème tout à fait à rebours, la virginité à retrouver étant celle de l'esprit par rapport aux choses et non celle des choses par rapport à l'esprit. Mais non, pour beaucoup aujourd'hui, vivre en harmonie (en "fusion") avec le monde extérieur, en se niant face à lui, c'est là vivre en homme libre alors que, selon moi, c'est plutôt vivre en animal, en psychotique (et non simplement en névrosé) tout en se complaisant dans cette psychose. Pire encore, je pense que c'est là l'état actuel de l'esprit, cette aliénation dans l'autre, si bien que l'appel au changement implicite dans ce poème n'est, pour moi, rien d'autre qu'un appel résolument conservateur qui, plutôt que tendre vers la vie véritablement humaine, continue à la nier au profit de l'inerte et de l'absence...

Bref, vous l'aurez compris, je ne suis pas du tout d'accord avec vous sur ce sujet...

Mais bon, cela n'a pas à intervenir dans mon évaluation, bien sûr, et je ne le mentionne ici que dans le but de poursuivre le débat que vous ouvrez avec ce texte. En fait, le sujet (idéalisme vs réalisme, donc) m'intéresse au plus haut point, et c'est pourquoi, même en ne partageant pas du tout votre avis, j'ai trouvé beaucoup d'intérêt dans ce poème.

Il faut néanmoins que je nuance ma compréhension de votre poème. En effet, certains passages m'intriguent et me poussent à croire que vous ne revendiquez finalement pas cette espèce de réalisme absolu. Ainsi, les plusieurs occurrences de "ça serait obscène" ou la phrase finale avec "crier la vie avec le plus d'humanité" ou avec "les détours désordonnés du hasard et de la pensée". Cela m'intrigue donc, car semble suggérer, contrairement à ce que dit tout le reste du texte, une certaine intervention de l'esprit dans la perception et dans l'art, une certaine activité s'opposant à la passivité la plus radicale (si pas l'absence) affirmée partout ailleurs. Il y a donc peut-être une certaine subtilité qui m'échappe, ou bien il y a, de ce que je comprends, simple contradiction dans la pensée développée ici... Cependant, cela me semble pouvoir être surmonté grâce à ce "sans sortir de vous même" et ce "en dehors (lui devient le dedans)". Intériorisation de l'extériorité donc, ce qui peut concilier, je crois, la présence de l'esprit (comme simple réceptacle vide) avec sa surdétermination dans le monde. Cela va également dans le sens du psychotique complaisant dont je parlais, le psychotique étant, selon moi, celui qui perd son identité face au monde, mais qui la perd néanmoins à l'intérieur de lui-même...

Par rapport à la forme maintenant... Et bien, comme je l'ai déjà dit, je la trouve tout à fait poétique, chose plutôt rare pour un texte clairement tourné vers la réflexion. C'est là évidemment, selon moi, l'un des points forts de ce texte. Des images d'une grande concrétude, et qui n'hésitent pas à se tourner vers l'anecdotique. Cela se prête parfaitement bien au sujet dont il est question.

Par contre, j'ai un petit souci avec l'usage des temps à partir de "et soudain..." jusqu'à "Vous vous sentiriez vivre". On passe du présent au conditionnel, là où j'aurais mieux vu du conditionnel partout... Je ne comprends pas bien le pourquoi du présent dans ce passage.

J'ai également un souci avec certaines expressions que je trouve un peu trop grandiloquentes. Tout particulièrement le début de la dernière phrase : "Je veux crier la vie (...), crier la présence de la mort et faire vivre...". Je n'apprécie pas vraiment ce passage.

Mais, cela mis à part, j'ai quand même beaucoup aimé ce texte. Avant tout pour la réflexion qu'il suscite, mais également pour la belle concordance entre le fond et la forme, tout deux s'inscrivant dans ce qu'il y a de plus concret, matériel. Un très bon texte, selon moi, malgré mon désaccord avec ce qui y est dit.

   Anonyme   
7/1/2012
 a aimé ce texte 
Vraiment pas ↓
Je n'ai pas du tout été convaincu par ce texte où le sentiment poétique est cruellement absent. L'incipit est catastrophique et le reste à l'avenant. L'expression est souvent triviale dans un langage qui se complait dans le fait divers. Désolé, avec tout le respect que je dois à l'auteur.

   funambule   
23/1/2012
 a aimé ce texte 
Bien
Je ne parviens pas à entrer totalement dans le texte... mais j'en pressens le fondement... après, poésie... pas poésie... nous sommes dans la limite des genres et des étiquettes. Essai me semble convenir.

   Anonyme   
23/1/2012
 a aimé ce texte 
Pas ↓
Le titre ne correspond pas vraiment à votre essai. Tout en promesses, je n'ai vraiment que retenu (lu), parfois de la vanité (Vous vous sentiriez vivre), une fois une réelle "recherche" (Je veux crier la vie avec le plus d'humanité qu'il soit permis), mais hélas, pour moi, vous n'avez rien dit.

   pieralun   
24/1/2012
 a aimé ce texte 
Passionnément
La poésie en prose..., je ne suis pas fan; habituellement, je ne commente pas.
Mais il se dégage de ce texte quelque chose d'infiniment précieux; pas au sens de la préciosité, mais au sens rare.
Il ne s'agit pas pour moi de décortiquer le texte dont je n'ai d'ailleurs pas compris l'intégralité, ou, du moins, dont j'ai été obligé de deviner avec quelques incertitudes.
Je ne sais trop que dire......il me semble en lisant ce poème que l'auteur est là, tout prés de moi dans un simple murmure, une confession qui ne s'adresse qu'au lecteur que je suis.
Il en résulte beaucoup d'émotion et une sensation quasi parfaite de la beauté discrète.
Une très belle écriture. Un moment d'exception.

   Anonyme   
2/2/2012
 a aimé ce texte 
Bien ↑
il s'en dégage entre les lignes une forte émotion, tout est à l'intérieur. ce qui est étrange c'est ce ressenti, je suis vraiment dans le texte, transportée. un regard de la vie de tous les jours décrit avec de belles images cohérentes, faciles d'accès, très visuelles. certains passages sont cyniques, une description glauque et pourtant ma lecture reste sereine.

sur la forme aucune accroche à ma lecture, le rythme est fluide, le seul bémol est le point d'exclamation au dernier vers. je l'a trouve pas utile car de mon point de vue ce vers n'exprime pas de surprise, d'étonnement, de colère, ou d'exaltation, en tout cas je ne l'ai pas ressenti.

   Anonyme   
9/5/2014
 a aimé ce texte 
Bien ↑
J'apprécie particulièrement un auteur qui parle de ce qu'il veut écrire.
Cela peut sembler une lapalissade mais à l'heure où tous les genres sont employés, diffusés, imprimés, ré-édités, valorisés et défendus quasiment par de véritables clans (mes expériences sur d'autres fora), j'avoue être particulièrement sensible à ce texte qui exprime bien les tensions contradictoires dont l'auteur est lui-même l'objet en écrivant.
"J'y consens. Il y a des névroses saines, des névroses pudiques."

Il s'y soumet et nous les donne à lire. Avec clarté, humilité (certes un peu de grandiloquence parfois...) mais aussi imagerie et éclairages.

J'aime beaucoup le "Je veux crier la vie avec le plus d'humanité qu'il soit permis".

A lui de le faire, c'est un engagement plus qu'un voeu....


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