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Poésie libre
colette : Gueule noire [concours]
 Publié le 09/10/08  -  11 commentaires  -  1514 caractères  -  334 lectures    Autres textes du même auteur

Tu n’avais pas d’âge...


Gueule noire [concours]



Ce texte est une participation au concours nº 7 : Au travail ! (informations sur ce concours).




Tu n’avais pas d’âge
La première fois
Que tu es descendu.
Tu n’avais pas d’âge,
Mais désormais,
L’enfance
Appartenait au passé.

Tu allais gagner ton pain.
Tu étais presque un homme.


Ta vie d’homme
Tu l’as passée au fond,
Luttant
Jour après jour
Contre la roche.
Lui arrachant ses tripes,
Ruinant les tiennes.
Encore,
Inlassablement,
Toujours,
Toujours plus,
Toujours plus profond.

Chante, canari, chante !

Toujours,
Toujours plus,
Toujours plus profond.


Mais un jour,
Le canari s’est tu.
Et ce fut la fuite,
La bousculade,
L’affolement,

L’explosion !

Tes copains sont morts,
Tu as perdu des amis,
Des frères.


Aujourd’hui,
Plus personne ne descend.
Le trou est vide,
La mine est morte.

Mais tu la portes en toi,
Elle vit en toi.
Tu la tousses,
Tu la craches.
Et un jour,
C’est bien elle
Qui finira
Par avoir ta peau.


Illustration de Colette


 
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   Anonyme   
9/10/2008
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Colette c'est un texte fort et magnifique!

J'adore la gradation :
toujours
toujours plus
toujours plus profond


Ton poème ne joue pas sur l'effet de surprise, mais qu'importe, il touche!

Info à ceux qui ne sont pas d'un noir pays, le grisou est un gaz hautement explosif et plus lourd que l'air. S'il y a du grisou le taux d'oxygène diminue. Le canari meur très vite dans un milieu pauvre en oxygène, donc les mineurs s'en servaient pour détecter la présence de grisou.

La dernière strophe me plaît beaucoup, le reste aussi en fait...

J'ai adoré!

   clementine   
9/10/2008
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Intense et magnifique.
J'ai vu défiler les images du film germinal.
Avec cette ambiance si opaque, si lourde et pourtant tellement intense, empreinte de passion.
"Toujours,
Toujours plus,
Toujours plus profond."
Cela donne bien l'impression de descendre dans la mine.
Merci Colette, un très beau texte.
Edit: J'oubliais; superbe dessin!

   Anonyme   
9/10/2008
Je n'ai pas été aussi sensible que les autres à ce texte.
Enfin il est bon, bien écrit, des effets de style et tout le baratin ; mais pas beaucoup d'images, je me trompe ?
Le canari m'a bien plu, touche de couleur dans tout ce noir.
Et l'illustration est magnifique, intense en émotions.

Edit. : Après lecture du com d'isfranco, je dis "Oups le canari n'est pas une image sans rapport, c'est pour les gaz, désolé pour ma mauvaise interprétation, en tous cas ce mot avait bien sa place dans le texte."

   Max-Louis   
9/10/2008
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
Bon jour Colette,

Ce texte me paraît naïf alors que le sujet mériterait,
De se mettre au charbon pour donner de l'envergure.
Les gueules noires, force motrice de l'industrie, armure
D'une économie, auraient du apparaître, par souhait !

Max-Louis

   Anonyme   
9/10/2008
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bien pour un sujet traité plusieurs fois en poésie, prose et chanson! Revisiter le monde des mineurs, pas si facile après tout.

Mais j'aime le rythme et l'évolution temporelle.

Je mets une note, mais simplement parce que tu as mis ton texte en concours.

   Anonyme   
9/10/2008
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
J'attendais un peu que les commentaires s'empilent... Comme Max Louis je cela Naïf et enfantin.

Intense et magnifique ? Et bien je ne casse du bois ici, mais non.

Il n'y a pas de forme, ni construction, juste un joli texte. Désolé je respecte ce travail mais pour une poésie c'est quand même pas le grand frisson. Sur le thème en revanche je trouve l'idée excellente !

   nico84   
11/10/2008
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Je ne vais pas aller jusqu'à comparer ton poéme à Germinal mais les mines, la misére, le crachat, la mort, la santé, la déchéance sont des thémes communs de cette oeuvre et de ton texte.

En ce sens, j'ai adoré même si je l'ai trouvé légèrement court. Et l'illustration, j'ai adoré. Donc je dirais, bon poéme qui me donne peut être moins d'effet quand je pense à Zola mais qui est fort et profond tout de même et tout aussi noir.

   Bidis   
19/10/2008
Je suis désolée, Colette, mais je n’ai pas du tout aimé.
C’est trop court pour tant de choses qui se passent.
« Toujours,
Toujours plus,
Toujours plus profond. »
On descend avec le texte, ça c’est bon. (J’ai vu que d’autres ont eu la même impression). Mais tout de suite on passe à autre chose. On ne sent pas l’angoisse de la descente, le trou noir, la poussière…
Et le coup de grisou aurait dû exploser dans l’esprit du lecteur. Ce n’est pas du tout le cas.
C’est difficile d’être à la hauteur de la force de certains sujet. Je crains d’essuyer la même critique d’ailleurs…
Par contre, le dessin donne bien l'impression adéquate.

   Melenea   
22/10/2008
On retrouve l'univers des mines, les images que l'on suit au fil de tes mots, comme une histoire écrite en simplicité. J'aurai attendu il est vrai des images plus fortes, mais c'est sans doute aussi parceque j'ai lu Zola, et d'autres encore sur cet univers, et que là je n'y retrouve pas la poétique forte et sombre comme le charbon.
Mais ce n'est que mon impression à moi. Le dessin par contre est superbe dans tout ce que l'on peut imagine, par le choix des couleurs et l'expression du mineur.

   David   
25/10/2008
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour Colette,

J'aime bien l'arrivée de ce canari, un peu comme un second rôle qui donne plus d'ampleur au sujet principal, un peu de jaune pour la "gueule noire", bravo.

   Anonyme   
13/10/2016
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
Votre texte a retenu mon attention, il m'a rappelé la visite faite dans une mine, et la descente dans les profondeurs de la terre, sans oublier la salle aux vêtements suspendus, dite la salle des pendus.

Par votre écrit, simple et touchant vous rendez un bel hommage à votre père ainsi qu'à ces mineurs.

Vous avez le ton juste, vrai, tendre aussi, ce "toujours, toujours plus, toujours plus profond" a pour moi une résonance bien réaliste teintée d'inquiétude, descendre dans le ventre de la terre, cela n'a rien d'anodin, cela donne l'impression d'être dans un lieu sombre, clos dont on ne peut s'échapper. Les détails que vous soulignez comme ce canari, qui chantait et qui s'est tu, et puis ce qui en découla ... Les hommes descendaient avec la peur au ventre.

J'ai pleinement aimé le fond comme la forme, vous m'avez beaucoup ému, merci pour ce témoignage délicat que vous nous apportez sur le métier des Gueules noires.


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