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Poésie en prose
colibam : Au clair de ma plume
 Publié le 11/03/12  -  6 commentaires  -  5880 caractères  -  120 lectures    Autres textes du même auteur

À cœur ouvert…


Au clair de ma plume



Il y a vingt ans, j'ai reçu un brin de rêve…
Depuis longtemps, je cherchais mon étoile, des espoirs plein les poches que je semais au hasard des rencontres. L'impatience bourdonnait sous l'écorce.

Cela commença par une simple expérience poétique du regard. Le langage des choses muettes dans nos regards d’azur, bordés de lumière.
Et puis des petits mots, échangés comme autant de bourgeons de promesse. D'abord frileux et ponctués de plages mortes puis de velours ou téméraires.
Tandis que le ciel commençait à se farder, je touchais enfin des yeux l'amour et le sentais enfler.
Les minutes défilaient.
Dans nos iris clairs, on se battait encore pour maîtriser les orages, tout en goûtant l'instant.
À chaque frôlement, je m'empressais de jeter mon crayon pour laisser mes mains libres au cas où tu me donnerais la tienne.
Les secondes s'impatientaient.
Tu attendais un geste, une syllabe de verbe.
Nos tambours battaient si fort que de petits marteaux frappaient à chaque doigt.
Le soir, on se quittait un peu gourds, suspendus aux parois du rêve, bégayant des caresses, frissonnant de bonheur.
Je me souviens du coup de fil à mes parents, de la fierté affichée de ma voix dans la splendeur du jour triomphant.
La première nuit fut comme un passeport longtemps attendu pour une destination qui n'existe pourtant sur aucune carte.
La vie éclatait en bouquet d'insouciance.

Pirates affamés d'animales gourmandises, nous plongeâmes au cœur de notre soif, des taches de vertige au fond des yeux.
Le corps aux aguets, tu dénudas pour moi un corps de caresses, de langueur, dans le frou-frou d'un satin doux.
Dans la moiteur confuse des draps, je flânais, avant de me perdre sur la courbe consentante de tes reins, sur ton corps de lait humide de désir.
Emmaillotés dans nos tendresses sauvages, ta vallée se découvrait pudiquement. Bercé par le chant syncopé des étoiles, je mêlais des mots voluptueux à ton odeur.
J'effleurais une fontaine, caressais la soie douce de ta peau opaline.

Et le temps a bondi. Sept années de bonheur.

La maison résonne de rires qui se déploient en cascades claires. Tu pétilles au soleil matinal. Une éclosion de joie sauvage hiberne dans nos yeux.
Au fil des jours, tu maquilles mon ciel d'un beau bleu. Les nuits sont épaisses et douces comme la mousse.
Dans l'eau féconde de nos regards attendris, la lumière se fait, peu à peu, moelleuse.

La vie court comme une rivière fougueuse. À l’âge où tes formes s'arrondissent, elle n’est plus simplement jolie, elle est belle. Nous avons travaillé pour extraire des pluriels. Ma contrée secrète abrite désormais un océan.
Bientôt, des échos de pas légers résonnent. Les portes d'un bonheur épais comme un sirop de fruits s'ouvrent sur deux enfants caramel.
Nous nous pelotonnons dans la chaleur du foyer.

Les années caracolent.
Souvent, je te regarde dormir. Je te regarde longtemps, juste pour respirer cette image. Et je te souris. Ma perle de lune au creux de l'aube. Ton souffle est un murmure au creux de mon cœur.

Pour ne pas se noyer dans les sables émouvants de la vie, nous devons tracer à plusieurs reprises un cercle de patience.
Les soirs d'hiver se prolongent devant une flambée. Nous restons silencieux à méditer, les yeux perdus dans les flammes. Tu cherches à connaître l'envers de mes silences. Je cherche à voir ce qui se passe à l'envers de tes paupières.
Je ne saisis pas toujours la petite fille d'autrefois, la femme d'aujourd'hui. Souvent, il faudrait savoir dire quelque chose et je ne dis rien.
Savoir n'est pas nécessairement comprendre.
Parfois, démangé par des crampes d'angoisse, avec l'impression diffuse que le futur hésite, je me dis que je t'aime sans doute mal. Dans le flottement hésitant des possibles, je regarde les étoiles crépiter comme des perles sur un lac gelé. La lucidité du précaire avec l'espérance du permanent.
Parfois, il neige au fond de moi dans un hiver inaccessible. Le temps n’est pourtant pas aux tourments. Tu me rassures, je me raisonne, le nuage s'effiloche.
« À l'envers des nuages, il y a toujours un ciel. » Mûhammad Al-Faytûry.

La vie est comme la mer, elle porte les gens qui bougent.
Nous avons toujours préféré avancer sur ce chemin où les sèves de la Terre courent jusque dans les jambes. Pour ne pas laisser s'engluer la vie ni aller se perdre dans des solitudes d’argile, nous enfilons des semelles de vent.
Dans le tourbillon de la vie qui semble nous avaler, il arrive que nous ouvrions une porte que nous n'avions jamais ouverte, que nous croquions dans un fruit que nous n'avions jamais goûté. Nous avons alors l'impression de passer à travers un miroir, de nous approcher de nous-mêmes en nous rapprochant des autres, de grandir dans le plaisir, de naître pour une seconde fois.

J'aime ces odeurs de création, de passion, de partage même si l'océan de la passion n'est jamais silencieux.
Je te regarde : tu vas, tu ne sais rien du futur de ta vie mais tu vas, au bout de tout, sans te soucier du temps qu'il fait, sur ce chemin d'ailleurs, au-delà des collines.

Tu as sans doute raison car à quoi bon vouloir orienter à l'avance le fléau de la balance. Nous avons de splendides raisons de nous aimer.
Et puis, on ne pèse ni ne mesure en amour. On aime.

Avec toi, j'ai souvent eu le sentiment de vivre au plus-que-parfait.
Aujourd’hui encore, c'est dans tes yeux et ton sourire que bivouaquent mes rêves.

Il nous reste une route pleine de soleil à écrire. Chaque pas nous invente et invente un chemin.

Alors, sous mon ciel caméléon, je choisis une aurore framboise et te l'offre, toi, ma dame de cœur.


 
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   brabant   
11/3/2012
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Un poème en prose de 5638 caractères ! Pas étonnant qu'il ne décroche pas de mon espace lecture depuis plus d'un mois... sans lecteur. Bon, j'arrête de ronchonner, je m'y colle.

Trop de points, c'est sûr, dont certains viennent couper des cheminements de phrases, donc sont incongrus.

Quelques fautes aussi, pas trop, dans l'accord des verbes (ex : je dis et non je dit, deux fois je crois, citation approximative de mémoire).

Mais il y a aussi quelques bonheurs d'expressions : "Nous avons travaillé pour extraire des pluriels", "Tu cherches à connaître l'envers de mes silences. Je cherche à voir ce qui se passe à l'envers de tes paupières." Dans le désordre : "un cercle de patience... enfants caramel... ..."

Attention à la grandiloquence : "La lucidité du précaire avec l'espérance du permanent", ça, c'est trop ! Et puis "les semelles de vent" renvoient à Rimbaud, alors rendez-les lui ! lol.

Je crois qu'il faut élaguer là-dedans, texte trop long pour... un tiers de vie (?). A votre gomme ! :)

Cet effort mériterait bien une édition ; mais ça n'est que mon avis...

   framato   
11/3/2012
 a aimé ce texte 
Pas
Une langue poétique, sans doute. De la poésie en prose, certainement pas. Un texte sentimental, aucun doute, entre réflexion et romantisme, mais absolument apoétique selon mes critères. Il me semble que ce texte ne devrait être lu QUE par la personne à qui il s'adresse (et elle le trouvera merveilleux; je n'en doute pas). Mais comme je ne suis pas elle, je n'ai pas réussi à entrer dans ce miel presque dégoulinant de bon sentiments. Désolé.

   Anonyme   
11/3/2012
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Je ne suis pas avide de poésie en prose. Le peu que j'ai pu lire des plus grands auteurs (Baudelaire, Rimbaud…) ne m'a jamais procuré le frisson ni la magie de leurs vers. Ce petit préambule juste pour vous dire que je ne connais pas la limite autorisée dans la poésie en prose, entre la poésie et le romanesque.

Dans votre poème par exemple, j'ai trouvé des images caractéristiques d'un univers poétique :
- "Ma perle de lune au creux de l'aube" -- "deux enfants caramel" -- "les sables émouvants" -- "l'envers de mes silences" -- "l'envers de tes paupières" -- "j'effleurais une fontaine" etc...

Mais le plus souvent je crains d'avoir trouvé un univers plutôt romanesque, de la catégorie "littérature sentimentale", sans d'ailleurs porter aucun jugement de valeur, puisque les clichés sont aussi des signes de reconnaissance de la nature humaine.

Mais c'est là où j'avoue un peu mon embarras. Par exemple, vous commencez par :

- "Il y a vingt ans, j'ai reçu un brin de rêve…
Depuis longtemps, je cherchais mon étoile, des espoirs plein les poches que je semais au hasard des rencontres. L'impatience bourdonnait sous l'écorce."

Franchement je ne sais pas encore que je suis dans un poème. Même le renvoi à la ligne après "rêve" serait largement répandu dans les romans de certains auteurs.

Même question pour ce qui suit :

- "À chaque frôlement, je m'empressais de jeter mon crayon pour laisser mes mains libres au cas où tu me donnerais la tienne".
- "Je me souviens du coup de fil à mes parents, de la fierté affichée de ma voix dans la splendeur du jour triomphant".
- "Les soirs d'hiver se prolongent devant une flambée. Nous restons silencieux à méditer, les yeux perdus dans les flammes". Etc,,,etc,,,,

C'est d'ailleurs très paradoxal, parce que ces quelques phrases pourtant assez banales, me paraissent une poésie acceptable mais une très mauvaise littérature.
Comme quoi la poésie en prose doit être un exercice très difficile.

Pour le reste, j'ai trouvé votre style limpide, très paisible, avec une sensiblité qui semble naturelle. En tout cas j'ai pris plaisir à lire cette évocation "sentimenthe à l'eau-érotique", comme l'aveu d'un bonheur assumé.
Je ne doute pas que celle à qui il s'adresse en soit éblouie.

Cordialement
Ludi

   funambule   
11/3/2012
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Je passerais sur le titre, j'imagine déjà le nombre de pages proposé par mon moteur de recherche si je le lui propose (tiens, j'essaierai pour voir). Poésie or not poésie... je serais bien en mal de le dire... mais poétique, oui. Agréable, un peu long même si j'entends que c'est toute une histoire et le bonheur de ces années à balbutier (pour commencer) cet amour... puis le regarder se transformer. Cet amour là est en perpétuel mouvement. Bon, je me suis reconnu et sans doute ennuyé malgré la joliesse des tournures (peut-être qu'en condensant?). J'imagine l'allégorie assez classique sans trouver cela gênant car tout est toujours à réinventer. Je sais que le regard est porté en arrière et vu donc avec une certaine douceur mature... mais le côté compassé ôte (malgré des efforts descriptifs) à la passion et à la sueur que j'aurais aimé sentir passer entre les ligne. Chacun ressent à sa façon.

   zenobi   
11/3/2012
Je n’évaluerai pas ce texte, parce que, selon moi, il relève trop de l’intime, de la lettre privée à l’aimée (quand bien même celle-ci ressortirait du fictionnel).
Alors, en vrac, et bien superficiellement : je l’ai trouvé un peu long (même si, bien sûr, il veut s’inscrire dans la durée) ; j’ai apprécié certaines images, certaines jolies trouvailles de langue ; il m’a paru manquer un peu d’aspérité, un peu « bisounours », ne sentant ni la sueur ni les larmes ni le sexe.

   Anonyme   
11/3/2012
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Beaucoup de très jolis passages : « des espoirs plein les poches que je semais au hasard des rencontres », « l’impatience bourdonnait sous l’écorce »…
La progression du regard, puis les petits mots « et de petits mots échangés comme autant de bourgeons de promesses…velours ou téméraires. ». C’est très délicat, c’est la lecture de l’infime.
« Nos tambours battaient si forts que des petits marteaux frappaient à chaque doigt »
« Nous avons travaillé pour extraire des pluriels »
« Tu cherches à connaître l’envers de mes silences. Je cherche à savoir ce qui se passe à l’envers de tes paupières » Je trouve que le thème de l’incommunicabilité est pointé là assez finement. Malgré l’amour, il y a de l’inatteignable, et c’est très joliment dit.
J’ai trouvé quelques maladresses, des répétitions (perle par exemple, étoile, il me semble aussi). J’ai trouvé ce groupe de phrases assez lourd : « la vie qui semble nous avaler « « il arrive que nous ouvrions » « que nous croquions » etc … La répétition des « qui » et « que ».
« La vie est comme la mer, elle porte les gens qui bougent ». C’est très juste et très joli.
Beaucoup de jolies pépites donc, mais l’ensemble manque de rythme à mon goût. ET, surtout, cela ne me semble pas assez incarné, pas assez situé. La femme transparaît à peine et le narrateur guère plus. C’est dommage car il y a beaucoup de délicatesse au détour des lignes.
Merci pour cette lecture.


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