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Poésie en prose
costic : Partance
 Publié le 03/09/09  -  9 commentaires  -  1995 caractères  -  109 lectures    Autres textes du même auteur

Un homme, face à mer, attend la nuit.


Partance



Une goutte d’eau perdue glisse sur sa joue cannelle
Ses cheveux longs et déliés palpitent avec le vent, éclaboussent le ciel d’une ombre anthracite.
Le jour tremble, le soleil se retire.
L’homme foule le sable. La silhouette droite, aérienne, marche, puis s’enracine.
Le soleil étire devant lui une ombre de géant.
Son pantalon s’enroule au-dessus des genoux, laissant à découvert ses mollets, polis comme des galets lissés dans les élans de l’eau.
Ses pieds sont dans le sable et sa force grandit, quand la vague le frappe, son corps devient granit.
Le tissu sur son corps flotte, respire doucement. Le vent frôle ses cuisses, son ventre, sa poitrine et sculpte sur sa chair des lignes androgynes
Dans ses yeux couleur d’eau, des nuages naviguent.
Puis ses lèvres s’étirent, des rides s’éparpillent, pour fabriquer des virgules qui courent en tous sens.
Des sourcils broussailleux barrent son front, soulignant d’un trait gris son regard de soie bleu.
Des volutes anis, sinuent sur ses tempes, en méandres tortueux.
Ses mains s’alignent sagement le long de son corps, comme de minces lames d’ivoires.
À l’avant du bras gauche une ancre fleurit, tandis qu’à son bras droit, un lézard aux reflets métalliques, attend, les yeux ouverts.
Son épaisse poitrine se soulève imperceptiblement, il semble respirer à peine. Puis, de sa chemise de coton, il sort un vieux bonnet, l’enfonce sur sa tête, enferme ses cheveux qu’on ne voit plus danser.
Sa bouche a dû sentir la saveur du sel, car sa langue pointe, chaloupe et danse et râpe, lèche ses lèvres charnues et crevassées.
Les vagues à ses pieds, le mordent, le repoussent. Mais son dos reste droit, ses jambes infinies plantées au flanc des rouleaux qui lèchent ses doigts dorés.
Sa peau, comme du papier buvard, absorbe l’océan.
Il pleure goutte à goutte, pour remplir le néant, et face à l’horizon, il se gorge de crépuscule.




 
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   jaimme   
3/9/2009
 a aimé ce texte 
Un peu
Bonjour Costic,
vous avez tracé un tableau marin qui, à mon goût utilise peu la poésie. J'ai relevé par exemple: "pour fabriquer des virgule"; l'expression "comme de"; "son corps devient granit"... L'ensemble, même, est à la limite de la prose.
J'ai peu été touché par l'ensemble.
En revanche, j'ai bien aimé: "Des volutes anis" et "il se gorge de crépuscule"
Bonne continuation

   FABIO   
3/9/2009
 a aimé ce texte 
Bien
un homme face a ses démons, qui veut surement les exorciser face aux éléments marins, du moins c'est ce dont je retiens
La poésie est bien présente et une certaines musiques l'accompagne,
j'ai presque entendue les vagues frapper mon écran.

Pour moi il n'y pas débat c'est une belle poésie en prose:

de belles images, une écriture soignée et de l'émotion.

   Marquisard   
4/9/2009
 a aimé ce texte 
Un peu
J'ai trouvé le texte très (trop) broussailleux, y ai ressenti ce que je redoute sur mes textes : un enlisement dù à l'eccès d'atours ainsi qu'aux retours à la ligne saccadés (ces le ces ces des son etc).

Malgré ça je trouve que l'écriture assez intéressante, pleine de possibilités.
Comme si tu n'avais pas laissé le texte reposer un peu avant de publier ?

   Marite   
5/9/2009
 a aimé ce texte 
Bien ↑
J’ai beaucoup aimé la description de cette douleur masculine. Si de multiples détails décrivent la résistance que l'homme exprime et la force qu’il est venu puiser au bord de l’océan ( … quand la vague le frappe, son corps devient granit) quelques-autres mais si peu, permettent de mesurer l’intensité de sa souffrance (une goutte d’eau perdue…) J’ ai trouvé beaucoup de poésie dans l’ensemble sauf « … pour fabriquer des virgules qui courent en tous sens. » J’aurais préféré m’arrêter à « … s’éparpillent ». Merci Costic pour ce très beau texte.

   Anonyme   
6/9/2009
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bon. Alors fan.

Fan des rouleaux et du vent et des gouttes et des entortillements. Fan de ce rythme en longueurs qui n'en finit plus de s'étirer. Des images papier buvard, du sel absorbé. Du risque pris avec le non conventionnel. Ce marin, je l'ai vu dans les mots de costic. Je n'en demande pas davantage à l'écriture. Auteur à suivre. De près.

Ah oui, merci.

Edit : Pourquoi il attend la nuit ?

   David   
7/9/2009
 a aimé ce texte 
Pas
Bonjour Costic,

Je trouve qu'il manque un peu de mystère, c'est très visuel mais le décor se peint étrangement, j'aurais peut être préféré découvrir plus tard ce personnage et d'abord m'imprégné du décor, ou justement décrire plus fortement les alentours pour donner un cachet plus figuratif à l'ensemble. Je ne le trouve pas vraiment triste, malgré les "gouttes" qui sont au début et à la fin.

Une description, pour de la prose, c'est trop peu, malgré des images irréelles comme :

"sur sa joue cannelle"
"Sa peau, comme du papier buvard, absorbe l’océan."

Mais elles sont assez rares. Je me demande ce que le poème apporterait de plus que la photo ou le tableau de la scène décrite.

   Coline-Dé   
6/10/2009
 a aimé ce texte 
Bien ↑
J'ai aimé cet homme que l'on découvre comme une statue gigantesque : morceau par morceau. Cela lui donne une autre dimension, démentie à la fin par ces larmes...
Cet entrechoquement de dimensions différentes, le côté très visuel de la description et quelques beaux alexandrins cachés m'ont donné beaucoup de plaisir à la lecture !
N'étant pas experte en poésie, ceci ne représente que mon ressenti... mais je suis heureuse de l'exprimer à l'auteur !

   Flupke   
13/11/2010
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour Costic,

Un joli texte, intemporel.

Son pantalon s’enroule au-dessus des genoux, laissant à découvert ses mollets - un peu moins aimé cette phrase car trop dynamique alors qu'en fait c'est une image plus passive de mon point de vue - Son pantalon enroulé ... laisse à découvert ses mollets. mais bon c un ressenti perso.

bien aimé:
La silhouette droite, aérienne, marche, puis s’enracine. - très visuel
pour fabriquer des virgules qui courent en tous sens

Il pleure goutte à goutte, pour remplir le néant, et face à l’horizon, il se gorge de crépuscule. joliment dit et belle fin

De biens belles images évoquées dans ce tableau poétique.
Bravo.

Amicalement,

Flupke

   Anonyme   
14/10/2016
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
Je vous ai lu et relu, c'est magnifique. Je ne sais rien de cet homme, ni la raison qui le pousse ainsi à affronter l'océan. Mais vous me l'avez rendu sympathique et surtout très touchant, bouleversant.

Je ne suis pas toujours "fan" des descriptifs, que je trouve souvent ennuyeux, mais là, rien de cela, comment ne pas être ébloui par cette phrase " Dans ses yeux couleur d’eau, des nuages naviguent.", et celle-ci " Puis ses lèvres s’étirent, des rides s’éparpillent, pour fabriquer des virgules qui courent en tous sens. " et cette dernière phrase " Sa peau, comme du papier buvard, absorbe l’océan. "

J'aime aussi comment vous commencez votre écrit " Une goutte d'eau perdue glisse sur sa joue cannelle " et comment vous terminez ce même écrit " Il pleure goutte à goutte, pour remplir le néant, et face à l’horizon, il se gorge de crépuscule. "

Vous m'avez captivez, entraîné dans un mystère que je ne veux en aucun cas approfondir. Même si je sens poindre une certaine tragédie ...


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