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Poésie libre
Cox : Dans une longue coulure de nuit
 Publié le 02/03/15  -  5 commentaires  -  976 caractères  -  168 lectures    Autres textes du même auteur

Nuit en boîte.


Dans une longue coulure de nuit



Un monstre de cris et de lumières me crache
Des débris d’impressions,
Tenaces dans leur discutable intérêt.
Conver
sa tions
stro
bo sco
piques
Éclats de chair vive
Serpentent.
Bouches entrouvertes des jupes
Soupirent.
Fumerolles de rires éthyliques
Montent grésiller
Dans l’agitation des lumières
Qui nourrissent l’obscurité.
Dix mille chiens furieux viennent mordre la danse de ce brouillard !
Sous la musique systolique
Qui pompe la ferveur de mon oubli.
Le moindre soubresaut s’habille d’un stupre qui exhorte,
Et on vient se saouler dans les lèvres de ces filles
De quelques relents d’amour
Flétri.
Le seul véritable péché moral qui subsiste dans cet enfer de joie et de vie, c’est la solitude de cet homme désœuvré qu’un vigile bedonnant
Éjecte.


 
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   Anonyme   
17/2/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour,

J'ai bien aimé l'accroche et le titre. Le texte aussi est assez prégnant dans l'ensemble ; on s'y croirait !

La foule, le bruit, les rires, les lumières, les "Conver sa tions stro bo sco piques" (on ressent bien ici l'effet des conversations "hâchées" par le bruit des sonos et visages entrecoupés de tressautements provenant des multiples lumières diffusées un peu partout sur la piste".

Seul petit bémol - peut-être - la dernière phrase, un peu longue par rapport au reste du texte, qui m'a un peu perturbé. A revoir, selon moi.

Bien à vous,

Wall-E

   Anonyme   
3/3/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Cox,
Très bonne évocation de cette boîte de nuit, par le choix du vocabulaire et par la mise en page.
Les trois premiers vers plantent le décor : cet homme "vidé" de "cet enfer de joie et de vie".
J'ai aimé ce décalage entre la lucidité du narrateur (" leur discutable intérêt") et les images fugitives propres au lieu.
L'artificiel clinquant est très bien vu.

Après lecture, en revenant au titre, j'ai encore, imprimées sur la rétine ces lumières aguichantes et ces plaisirs factices, noyés dans les décibels assourdissants.

   jfmoods   
3/3/2015
Le champ lexical de la prédation (« monstre », « crache », «éclats de chair vive », « serpentent », « bouches entrouvertes », « grésiller », « nourrissent », « chiens furieux viennent mordre ») enserre le texte. Bien qu'étant venu là pour s'y perdre (métaphore : « ferveur de mon oubli »), le locuteur manifeste, par l'oxymore (« enfer de joie »), sa distance face à la superficialité des rencontres, à la perspective d'ébats sans lendemain (personnification : « des jupes soupirent », hyperbole : « dix mille chiens », superlatif : « le moindre », allégorie : « stupre qui exhorte »). La dernière phrase crée un véritable effet de contraste avec le reste du poème (procédé de mise en relief : « le seul... qui..., c'est... », adjectif démonstratif : « cet » qui pourrait bien désigner le locuteur lui-même). Assez symptomatique demeure la double lecture : est-ce l'homme désoeuvré que le vigile éjecte... ou bien, métonymiquement, sa solitude ?

L'ambiance générale de ce poème n'est pas sans rappeler celle, obsédante, du « Snakepit » de Cure.

Merci pour le partage !

   Bleuterre   
8/3/2015
Bonjour, ce poème est pour moi très visuel, le choix du rythme et des mots "éclats", "grésiller", "agitation", "mordre", donne une violence à ce texte, et la dernière phrase, en prose, renforce ton propos... je vois complètement la scène, insupportable quelque part.
Mention particulière pour ce passage que je trouve particulièrement réussi :
"Et on vient se saouler dans les lèvres de ces filles
De quelques relents d’amour
Flétri."

   Nilina   
17/11/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonsoir,
l'architecture qui pourrait sembler"anarchique" de votre poésie me plaît beaucoup et le vocabulaire que vous utilisez aussi. L'agressivité et/ou la dureté des images que j'imagine en vous lissant reflète parfaitement ce qui se passe dans ces endroits surtout pour cet homme, introduit en dernier, qui essuie ENCORE un refus d'entrée pour s'assembler avec ces "damnés" qui appliquent la déchéancetitude.


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