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Anonyme
9/8/2014
a aimé ce texte
Beaucoup ↓
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Alors là, chapeau. Dès ces vers :
"Ne trempe pas ma plume aux flots noirs du Léthé Mais prête-moi ton bic qui me va mieux au verbe." je me suis dit que j'allais passer un bon moment, et je n'ai pas été déçue, ou à peine un peu. J'y reviendrai. J'ai trouvé touchant cet hymne à l'ordinaire, ce refus du flamboyant ; j'ai particulièrement aimé l'idée exprimée ici : "Les légendes naissant sous les coups de tambour M’impressionnent bien moins que l’obscur anonyme Qui en trente ans de vie banale mais intime N’accrocha nulle larme aux yeux de son amour." Les titres des chapitres sont très bien vus aussi, je trouve, ils renvoient au dérisoire de l'emphase. Je regrette toutefois la fin en forme d'antithèse : tiens ben, finalement, la médiocrité (au sens des Romains antiques qui parlaient d'"aurea mediocritas", de "voie moyenne dorée") se justifie en ce qu'elle se fait le nid de la grandeur, point de départ et faire-valoir ? Après la bonne claque qu'elle s'est prise dans le museau, la grandeur, la voilà réhabilitée, l'ordre "poétique" des choses rétabli ? Bah, je voyais pas les choses comme ça... Je préfère retenir les quatre premiers chapitres du poème. |
margueritec
10/8/2014
a aimé ce texte
Bien ↑
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J'aime bien cet éloge du banal, qui emplit tout un chacun.
J'aime beaucoup la deuxième strophe par le contraste du banal (ampoule à dix watts, bic) et du sublime (aux flots noirs du Léthé). J'apprécie aussi cette opposition du médiocre "Qui déploie chaque jour un courage indomptable Pour lutter à la mort contre un monstre effroyable" finalement plus courageux qu'"Attila et ses Huns". La fin aussi est savoureuse qui montre l'importance de la médiocrité qui parce qu'elle existe incite le poète à d'autres aspirations. |
Lulu
13/8/2014
a aimé ce texte
Beaucoup
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Un poème bien travaillé. Je salue le travail de l'auteur.
Si le texte se lit aisément, tant il est fluide, il donne aussi à réfléchir. J'aime assez les idées développées dans l'ensemble. Personnellement, j'ai été surtout touchée par le début "l'invocation" qui donne le ton à l'ensemble. Une légère touche d'humour sert le poème. Une belle ode et de bien belles idées. La fin m'interpelle. Que recherchons-nous dans nos vies ou simplement dans notre écriture en tant que poète ? Merci d'avoir partagé ces mots si bien agencés. |
Gemini
22/8/2014
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Horace revisité ! L'aurea mediocritas sous forme d'ode bien trempée de lyrisme et avec un caractère bien trempé pour lui dire son fait. Les quatre parties sont d'égale qualité et le ton ne faiblit pas durant leur déclinaison.
Travail (oh oui) superbe, et beau texte qui fait l'éloge de la voie moyenne : Ecarte loin de moi l'affreuse pauvreté, Et d'un sort trop brillant la splendeur importune. |
Anonyme
22/8/2014
a aimé ce texte
Beaucoup
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Heureusement que l'auteur termine par une ode à la grandeur et par la recherche du poète à fuir cette médiocrité.
Est-ce bien le cas ? Je me retrouve bizzarement dans les "grandes pompes" pour décrire cet état d'esprit de l'homme moyen qui les évite... le poète s'est senti pousser des ailes pour aller se poser sur les cimes. Est-il donc sincère ou ce texte est-il écrit au second degré ? Je ne trouve pas d'indice suffisant pour me forger une opinion, c'est vrai, tant les quelques croquis qu'il esquisse de la vie quotidienne, de l'amour qui dure sans se poser de questions, des espoirs enlisés sont d'une fine justesse. Quelques "ô" bien classiques associés à des bic et des ampoules de dix watts... indéniablement l'auteur s'est amusé. Moi aussi. J'ai buté -détail- sur alcool "rance". Vos ailes ont donné de l'apesanteur à ce texte bien pesé... |
leni
22/8/2014
a aimé ce texte
Beaucoup
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bonjour Cox
Quelle envoléeEt quel texte ciselé Une ampoule à dix watts saura me contenter. Gloire à toi, ô médiocre, humble et morne bedeau Les légendes naissant sous les coups de tambour J’aurai versé bien moins de ces larmes qui pèsent À la mort d’Athalie qu’à celle de mon chien ! Ses ailes ne sont nées que de ta pesanteur. Ce moment de regard sans pitié sur le monde qui nous entoure m'a amené à épingler ces vers pour leur force imagée Chapeau!! Merci pour ce poème Salut cordial à toi Leni |
Anonyme
22/8/2014
a aimé ce texte
Beaucoup
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Bonsoir Cox... Beaucoup d'humilité dans ces suites de quatrains et ça n'est pas pour me déplaire.
J'ai retenu quelques très beaux vers dont ceux-ci (entre autres): -Ne trempe pas ma plume aux flots noirs du Léthé -Quotidien sans prestige, insondable creuset -Loin des feux éclatants, loin des gloires altières... J'aime bien la chute et surtout ce dernier vers, cerise sur le gâteau... Car même ton absence est pour nous un festin ! Je remarque, à quelques exceptions près, l'alternance des rimes M/F et me dis qu'avec un peu de persévérance on pouvait en faire un poème classique... mais ce n'est qu'une observation, pas un reproche. Une ode qui m'a bien plu, merci Cox... |
Anonyme
23/8/2014
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Bonjour Cox
L'ode est un genre élevé, l’équivalent poétique de l’épopée. Elle célèbre un personnage ou unévénement : un vainqueur des Jeux olympiques, par exemple. L'idée même de faire une Ode à la médiocrité parait donc incongrue Mais à mon goût tout à fait géniale Et me rend horriblement jaloux de ne pas l'avoir eue Avoir une super-idée ne suffit pas, il faut savoir l'exploiter Pas de souci, tu assures. Ton écriture est tout, sauf médiocre. On y relève ce diptyque de haute volée "J’aurai versé bien moins de ces larmes qui pèsent À la mort d’Athalie qu’à celle de mon chien !" et ce quatrain "Nul poète n’aurait – indescriptible horreur – Cartographié pour nous le royaume des songes S’il n’avait dû te fuir, toi qui toujours le ronges ; Ses ailes ne sont nées que de ta pesanteur." qui chambre allègrement les fameux albatros J'aurais pu en choisir d'autres, il n'en manque pas, j'ai choisi ceux-ci car on y comprend enfin ce à quoi tu veux en venir. Ton poème n'est pas au second degré, il ne dénonce pas la médiocrité sous couvert de l'encenser, mais au troisième, Sa cible en effet, ce sont ces poètes qui s'estimant "enfants d'Apollon" évoluent dans la stratosphère bien au dessus des médiocres. Merci Cox, je te tire bien pas mon chapeau, j'aurais aimé pouvoir écrire cette Ode jubilatoire |
Cox
23/8/2014
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czerny31
25/8/2014
a aimé ce texte
Beaucoup
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un texte fluide, musical et équilibré. Des idées développées avec originalité. Un harmonieux mélange d'un vocabulaire antique et moderne. Cet exercice est des plus difficiles et choque les oreilles la plupart du temps. C'est ici, fort réussi. Bravo, c'est un vrai travail sérieux.
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