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Poésie néo-classique
craone : Je me rappelle
 Publié le 31/05/09  -  12 commentaires  -  761 caractères  -  156 lectures    Autres textes du même auteur

Je voulais qu'elle revienne...


Je me rappelle



Je me rappelle d’un festin cru,
Où mes mains affamées frôlaient
Les douze os doux de ton dos nu,
Appeau de vent à peau de lait.

Je me rappelle d’une cicatrice
Qui souriait à mon désir.
Tu en étais la traductrice,
En trente-six langues, belles à gémir.

Je me rappelle de mes neurones,
Qui roussissaient sous les brûlures,
De ton regard gavé d’ozone
Et tes sourires en déchirures.

Je me rappelle du calme blanc
Où nous allions après l’ivresse,
Plage infinie au ciel de sang.
Gagne en carats ce qu’on caresse.

Reprends ma main. Reprends ma bouche.
J’ai gardé les cinquante cinq clefs
Réglant les cordes et les touches
De nos prénoms à assembler.


 
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   Absolue   
31/5/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Un bien joli poème dans l'ensemble!
J'aime surtout les strophes 2 et 3.
J'aime moins "Gagne en carats ce qu’on caresse" et "J’ai gardé les cinquante cinq clefs", je trouve que ça accroche un peu par rapport au reste... Sinon, de jolies images et un bon rythme! Je suppose que le titre fait référence au dernier vers?

   Anonyme   
31/5/2009
 a aimé ce texte 
Bien ↓
les 2 premières strophes ainsi que la 4e , sont pour moi les mieux réussies, aussi bien au niveau du rythme, qu'au niveau des images.

"Les neurones qui rougissent sous les brûlures" me donnent un aspect trop chirurgical qui me déplait un peu, compte tenu de l'aspect plus tactile extérieur de l'ensemble du poème.
D'où ce ozone (pour la rime) qui ne me semble pas plus agréable pour désigner le ciel.

Pour ce qui est de la dernière strophe, parles tu d'un instrument ? (peut-être d'un piano) et dont je ne comprends pas l'intervention ici. Même si le dernier vers est magnifique.

Donc en résumé, je pense qu'il y a de belles recherches mais mal agencées. Mais dans l'ensemble j'aime assez.

   Marquisard   
31/5/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
C'est beau et cru et coloré de chair, très sonore. Tout comme Absolue, deux vers m'ont un peu gêné : "gagne en carats" et "cinquante cinq clefs", mais sans chipoter, j'ai beaucoup aimé.

   Anonyme   
31/5/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Très très joli.

Personnellement, le vers qui m'a dérangée était 'Plage infinie au ciel de sang', que j'ai trouvé un peu cliché, un peu facile, comparé au reste.

La première strophe est celle que je préfère. Elle est sublime. 'Les douze os doux de ton dos nu,' Je me retiens de hurler d'une voix de groupie hystérique en lisant ça. J'aime, j'aime, j'aime !

Au final, je reste sur une impression de mystère, de serrures que je ne suis pas parvenue à ouvrir, c'est très intriguant ...

Toutes mes félicitations !

   Lysandre   
31/5/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Je suis tout à fait d'accord avec Lohengrin.

J'ai adoré ce poème, et particulièrement la précision des nombres, les douze os, les trente-six langues et aussi les cinquante-cinq clefs. C'est un peu comme chercher à s'assurer de ses possessions, alors même qu'elles nous échappent. L'effet est superbe.

J'ai aussi beaucoup apprécié la cruauté sous-jacente qui reste mystérieuse et se fond si bien avec le reste. Du coup, les "plages au ciel de sang" me semblent un peu trop démonstratives. Les "neurones" me laissent également dubitative...

Plus je relis la première et la dernière strophe, plus je les aime. Vraiment, c'est étonnant les images qu'elles suscitent.

Bref, très beau poème!

   Anonyme   
31/5/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Harmonieux à souhait et surtout sans emphase, d'une mesure à rendre envieux les plus mesurés. Musical donc. J'aime particulièrement cette avant dernière strophe qui a tout, tout d'une grande.

   TITEFEE   
2/6/2009
 a aimé ce texte 
Bien ↑
tes mots on les roule en bouche, on les déguste, on s'en repaît.. j'aime ta façon de rendre d'une sonorité suave l'agencement des mots, des phrases... en définitive, j'ai tout aimé, jusqu'aux clés qui on fermé ce poème, au point qu'on n'aurait pas voulu qu'il finisse

   David   
2/6/2009
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour Craone,

Ce qui me plait ce sont les nombres, un peu incongrus mais qui réhaussent le tout, des rimes qui travaillent bien aussi, tout ce qu'il faut pour se rappeler, justement.

   Anonyme   
3/6/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Un beau poème d'amour.
Original est musical.
"Appeau de vent à peau de lait", je retiens celui-ci. Mais il y en a d'autres. Bravo.

   Raoul   
12/6/2009
 a aimé ce texte 
Bien
Joli texte, une façon de dire élégante et forte.
J'aime beaucoup le choix de se rappeler (plutôt que de se souvenir) pour le côté inconscient de la chose, et les dérives de l'esprit que cela implique, les associations d'idées, les images qui en résultent sont étonnantes, parlantes et évocatrices dans l'ensemble. Roussir plutôt que rougir, "appeau à vent", "gavé d'ozone", "calme blanc", "belle à gémir"… font qu'on est charmé, surpris souvent!
Juste une réserve (de chipoteur de grammaire je l'admets) il me semble que l'on se souvient de quelque chose et que l'on se rappelle quelque chose…
Du coup, est-ce que des vers comme: "Je me rappelle (d')un festin cru" ou "Je me rappelle (du) le calme blanc", n'y auraient pas gagné encore en fluidité?..

Mais bon… je me pince encore à vouloir écrire à la place de l'auteur… Raoul pour qui te prends tu?!!!!

   BAMBE   
29/6/2009
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Plein les yeux de ces mots qui caressent.

   Anonyme   
17/10/2016
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
La lecture se fait et le plaisir s'installe, sublimé par des phrases qui vous subjuguent complètement :

" Appeau de vent à peau de lait. "
" Et des sourires en déchirures. "
" Je me rappelle du calme blanc "

Ce poème est émouvant, très mélodieux, les images se voilent d'un tendre pudeur. Ce "je me rappelle" est teinté d'une affective nostalgie.

Le fond comme la forme de cet écrit, vous envoûte, car il y a le vécu posé d'un bel amour qui fut et se prolonge avec élégance, ici par de rancœur, c'est si rare, de savoir vivre un après.


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