Bonjour,

En lisant « lune blême », j’ai tout de suite pensé à la sublime chanson écrite par Jean Renoir « La complainte de la butte », mais la comparaison s’arrête -là !

Ce qui est sûr, c’est qu’autant techniquement parlant que poétiquement et sensuellement parlant, la personne qui a écrit ce poème maîtrise le sujet à la perfection, c’est magistral !
Je ne m’en suis pas aperçu dès ma première lecture tant l’ensemble est fluide, mais en deuxième lecture, j’ai vu la subtilité des croisements de rimes. Arriver à allier technique et poésie de la sorte n’est pas à la portée du premier venu (première venue).

C’est sensuel sans tomber dans la vulgarité ni la facilité.
D’aucuns pourraient dire « encore une énième histoire d’amour », mais en ce qui me concerne, l’amour, quand il est décrit de la sorte, j’en redemande tous les jours !

Je n’ai pas grand-chose à rajouter, je ne trouve aucun point faible à ce poème, franchement, chapeau l’artiste, 20 sur 20 comme dirait Isabelle Nanty dans « Le fabuleux destin d’Amélie Poulain »

Encore une fois une superbe poésie classique que nous fait découvrir et nous offre un(e) maitre(sse) en la matière, sous la forme d’un double muzain (pas très courant) écrit sur quatre rimes qui sont reprises dans chacun des doublons, quatrain /quintil, dans le parfait respect de l’alternance féminine/masculine.
Un très beau travail technique du plus bel effet.

Quant à la poésie, quoi dire ? une merveille de délicatesse, d’élégance, de sensualité faite de douceur, de suggestions érotiques mesurées, sur un thème certes éternel, mais une nouvelle fois revisité avec grâce, des mots simples, des images inventives, une atmosphère éthérée de pastel, une écriture fluide.

Ah ces amants ! Quelle réactivité, quelle inventivité, quelle dextérité pour enivrer et éveiller les corps.
La nuit ne leur a pas suffi et l’extase se prolonge et la fièvre se réactive, avec l’aube « Dès que la lune blême au ciel enfin s’enfuit ».
On comprend « qu’ils sont aussi du matin » !
(Je suis volontairement trivial dans mon propos pour tenter de retomber sur terre.)

Je cite ce vers mais je pourrais tous les citer jusqu’au dernier qui « Annonce du final ses mille apothéoses «, aussi pour le lecteur admiratif qui souhaiterait que la lecture se poursuive.

Magnifique et merci.

En EL
Lebarde

Scène d'amour au réveil.
Cette peinture aurait eu sa place à la Cour de Louis XV, entre un Fragonard et un François Boucher.
La dominante est entre le rose et le vermeil. Le moite nous conduit jusqu'à l'orgasme, doucement, délicatement, poétiquement.
Et l'action est mise en musique, pour que nos oreilles jouissent aussi.
Un grand bravo !
D'autant que le travail sur les rimes m'apparaît très exigeant !

Ce poème est finement tissé ; le lecteur averti peut aisément comprendre que la maitrise de la prosodie classique est bien présente, qu’il y a de l’expérience derrière cette versification. Le thème est traité en complète harmonie avec le genre ; si je devais comparer cette poésie à de la peinture, il y a du dix-neuvième siècle français dans cette toile, un travail de précision, de la matière pour les commentaires composés d’élèves consciencieux et amateurs de bel ouvrage. Même si le thème ne m’a pas enthousiasmé outre-mesure, j’en apprécie le traitement car maitriser son sujet tout en conservant la tonalité dans la forme classique c’est quand même beaucoup de travail et ce n’est pas facile.

C'est toujours un plaisir de retrouver tes écrits emplis de sensualité et de délicieuses métaphores.
Merci à Lebarde de m'éclairer sur la nature d'un double muzain, et une fois de plus je suis admirative devant ta grande dextérité et ta maîtrise de la discipline dont tu te joues avec bonheur de toutes les obligations.
J'aime l'îlot de corail et sa perle vermeille, l'archer qui vient gonfler les rangs de ton vocabulaire membré et le Si du déhanché glamour.
J'aime le reste aussi bien sûr et j'applaudis devant tant de constance dans le travail ainsi que dans la finesse des perceptions et de leur expression.
Gros bisous Maîkresse.
Bonne journée.

Bonjour Cristale,
entre mille, ta griffe est reconnaissable par cette résonance toute baudelairienne qu'ont tes poèmes. Celui-ci ne fait pas exception et j'applaudis à ce talent que tu as de nous offrir des vers si finement ciselés tout en ne laissant jamais sentir le dur labeur érudit qui se cache derrière.
Ce qui me fait dire que ce poème joliment sensuel n'a vraiment rien d'impromptu, contrairement à ce qui s'y déroule^^ !
L'amour ne doit jamais être considéré comme un art mineur, du moins avec la poésie de Cristale ! Loin d'être subversif, le poème attaque en douceur la pudibonderie coercitive ; il dévoile sans dévoiler et l'on n'a pas beaucoup de mal à décoder la scène, malgré le joli voile linguistique posé sur les réalités crues.
Il y a une vraie noblesse dans dans ton écriture, comme toujours de l'élégance et de la beauté dans tes images, un soupçon de lyrisme dans la description et beaucoup de romantisme.

Mon seul petit bémol tient à ce vers :
«  Ta bouche sur ma peau sait le goût de ses roses »
mais depuis le temps, tu sais combien le sucré des roses a tendance à m'étouffer...;)
Je me suis aussi demandé pourquoi ce final en apothéose était annoncé par un « SI » retentissant, me disant que bah, si ce n'est toi, la dame est sans doute espagnole!^^.

Encore un grand bravo pour ce poème élégant, somme toute plus coquin que licencieux.

Myndie

bonjour Cristale
Quelle santé avaient ces amants, pour " remettre le couvert " à peine un petit sommeil achevé... cela nous ramène au temps où " tamalou " était à des années-lumière du présent, quand la soif de l'autre jamais n'était tarie, la faim de chair toujours au bord des lèvres.
bien sûr que notre maîtresse, nous narre ces instants avec forme et vocabulaire presque sages ( à songer à Guesch Patti un peu plus ohhh ! )
NB comme l'on voudrait que pareille scène, soit le BIEN qui susurre ses mots au MAL pour le faire tomber dans ses filets, et échange sa liberté contre PAIX mais je rêve et reste au lit avec nos deux tourtereaux.
le premier quatrain prude, presque candide annonce une scène de ménage, ménage à deux où seuls les draps, semblent au courant du combat sans coups-bas qui s'annonce... plutôt une valse d'alexandrins.
un bon moment de nous, avant...
y-a-t-il quelque faute de prosodie ? j'regarderais bien, mais c'est peine perdue !

Bonjour Cristale,

Plutôt que de l'amour-toujours, il s'agirait de l'amour d'un jour, érotique, charnel où seule l'extase des sens est le but suprême des deux amants ou peut-être seulement de deux partenaires dont la relation est fugace et qui se sépareront la nuit venue. (Double sens du titre "Impromptu" : improvisé ou petite pièce de musique).

Le genre est précieux (dans le bon sens du terme). Le sens du poème n'est accessible qu'à travers de majestueuses métaphores exacerbées par des hyperboles délicieusement séduisantes.

Très peu de ponctuation. Le poème semble glisser sur "la vague ondoyante".
Le développé des vers, des phrases font penser à une onde qui submerge les amants.

C'est une forme fixe. Je fais confiance à l'auteur. Je note "très abouti"...

Beaucoup de métier dans ce travail d'orfèvre. Un amour photogénique digne des plus belles scènes du cinéma érotique.

Bonjour Cristale!

Je ne cesse de m'éblouir par les splendeurs de la nature magnifiés par l'art.
De l'imagination intuitive du corps à la la redécouverte des sens, il y a cet échange, lire et écrire, fait social où établir un lien consiste en même temps que surtout de donner, celui de recevoir, et si en plus, cela se produit dans les deux sens, d'un total impromptu, c'est alors aussi la rencontre du rêve et du corps!
C'est toujours un émerveillement, la poésie; donner un sens aux sens!

Bonjour Cristale,

J'ai beaucoup aimé cet infini désir de rejoindre ce" Quand la robe de l’aube à la mienne pareille
Abandonne à tes pieds ses dentelles de nuit."

Une envie de fusion amoureuse, qui ne s'offre se livre que dans " Les embruns chuchotés de mes lèvres décloses ;
Ton archet s’harmonise à mon plus tendre atour"

Belle libération en ces vers plus que délicieux et delicats: "Lorsqu’au « Si » de ma voix ton déhanché glamour
Annonce du final ses mille apothéoses"

Quel bonheur de lire une pure merveille.

Au plaisir de vous lire
Cordialement

Bonjour Cristale

Un très joli entrelacs de thème marin (vague, ilot, embrums) et musical (accord, récital, refrain) nous entraine délicatement vers cette note ultime, ce moment d’extase où le jeu des doigts emmêlés s’enserrent sur la dernière note de la gamme.
Une telle maîtrise technique au service d’une inspiration si « improvisée » appellent des commentaires de qualité sur lesquels il est difficile de renchérir.
Merci d’épicer votre poésie d’impressions lutines.
Sa lecture m’inspire un soupir d’envie.
C’est une invitation.
A l'écriture. A la fin de la nuit prochaine.

Roxanne

Presque dix ans que j'ai quitté Oniris, je reviens aujourd'hui et mon premier commentaire est pour toi, Christale, toijours aussi sensible, toujours aussi musicale.
Ce poème est une merveille musicale et sensuelle. Je temps passe et le talent demeure. Merci d'exister.

Bonjour Cristale,

Décidemment, on aime vous lire, encore une fois vous mettez en rimes très riches le thème qui a priori vous est cher.

Inspiration du soir ou de potron-minet, l’impromptu est assez relatif je pense mais vous l’organisez une nouvelle fois avec une rigueur prosodique et une qualité d’images et d’expressions qui ne savent pas laisser les lecteurs indifférents. Ils partageront sans peine et davantage selon leur imagination personnelle et la dopamine qu’ils libèreront.

C’est le but je crois ? Et il est atteint.

Ah ! Cristale de Poème....

Oui, je sais. C'est trop facile comme commentaire mais tout a été exprimé...Les mots ont chanté la beauté de ta poésie, la délicatesse de tes vers, les images pleines de grâce qui s'offrent, la douceur entre les lignes...

C'est tendre, doux et chaud !