Ah ! Merci pour la version civilisée du (de la) ballbuster. On en apprend à tous les âges.

J'ai bien aimé ce mélange de genres : poésie classique, forme vieillotte, vocabulaire simplissime et titre érudit.
Les verbes être et avoir règnent sur les vers, mais l'octo est diificile à remplir de verbes d'actions (cependant, bravo pour "sustente").
Pour la prosodie, bravo pour les consonnes d'appui.
J'ai bien aimé enfin que le ton (doublé avec la forme) corresponde au sujet et à la personnalité de la narratrice : têtue, pas "carrément méchante" comme avec Souchon, mais pas loin. Une bonne casse-couilles droite dans ses bottes, quoi...

Agréable moment de lecture.

Orchidoclaste ! Quesaco ?
Je ne connaissais pas ce terme. Merci donc à l'auteur ou l'autrice de me l'avoir enseigné. Un mot que je m'empresse d'engranger comme un trésor dans ma besace et qui suffit à mon bonheur aujourd'hui. Je me contente de peu, il est des occasions à saisir et des lacunes à combler à tout âge...

Voici donc une villanelle qui me semble parfaitement écrite si je m'en réfère à la définition de cette forme ancienne de poésie. Je suis d'autant plus admiratif que les critères à respecter sont nombreux, et le genre, très contraignant.
Il y a dans ce poème tout ce qu'il faut pour combler les amateurs. C'est court et amusant, c'est fluide et ça chante, c'est simple et c'est beau. Beau à voir, beau à lire, beau à l'écoute.

La rime féminine, riche et lancinante n'est pas forcée mais semble au contraire tomber naturellement sous la plume et le sens. Il y a de l'esprit, de l'humour, et l'on sourit aux aventures de cette narratrice, veuve noire qui, non contente de déranger tout un couvent, enterre ses amants qu'elle a fort nombreux. Lorsque tombe enfin l'héritage on sourit encore à l'idée qu'il provienne de sa "tante" et de personne d'autre, si l'on songe que "chez ma tante" on se rend quand on vient à manquer d'argent.
Enfin, le premier vers du quatrain, sans doute mon préféré, ("Du poids des ans je me sustente") ne manque pas de saveur.

Je n'ai qu'une interrogation concernant le vers 3 ("Mais je ne suis jamais contente"), mais rien qui gâche le plaisir intact de la lecture. Je me demande s'il ne coulerait pas encore mieux, rédigé au futur ("Mais ne serai jamais contente"). Question de rythme à l'intérieur du vers, d'accentuation des syllabes, je ne sais. Il me semble aussi qu'en ouvrant le champ et la perspective, ce charmant poème prendrait une autre dimension.

Cette villanelle sur l'orchidoclaste, loin d’être iconoclaste, est une ravissante ritournelle. Un petit bijou (de famille ?) finement ciselé par la main d'un ou d'une orfèvre en la matière.

Orchidoclaste...Tout d'abord, j'ai pensé à un amoureux des orchidées, un amoureux des épiphytes en quelque sorte...

Je suis très loin du sujet...

On est presque au coeur de la méthode Coué...sauf que vous nous n'êtes pas persuadé de guérir de votre pessimiste puisqu'il y a ce refrain lancinant qui revient "Mais je ne suis jamais contente"...

Humour, fantaisie...chanson de trouble-fête me direz-vous.
Ce qui ne révèle rien de votre humeur "maussade" qui ne doit pas vous coller à la peau, j'imagine. Vos vers respirent la sérénité tout de même.

Puisque la vie est belle et que tout vous tente...

Un poème agréable, charmant que j'ai aimé.

Eki en mode "je suis bien, tout va bien"

“L’orchidoclaste » est un mot que je découvre et dont j’ai cherché la signification. Je me préparais au pire …
Mais non pourquoi le serait elle, je la trouve plutôt satisfaite de son sort et elle le dit sans ambages: “La vue est belle et tout me tente”.
Elle a connu “le soleil dans son jardin”, “ la santé “, “pas de vieilles douleur latente”, survécu à “ses amants”, qu’on imagine nombreux, reçu “l’héritage de sa tante”…elle n’aurait pas le droit de se plaindre et en fait elle ne se plaint pas sauf dans le dernier vers.
Il fallait bien cette chute pour justifier le titre!

La “villanelle” est une forme fixe légère qui ne permet pas de considérations philosophiques ni d’envolées lyriques ni de pâmoisons romantiques mais convient tout à fait bien au sujet superficiel et léger proposé.
Le ton est enjoué et primesautier; le poème en octosyllabes d’une belle fluidité et technicité est bien réussi et agréable à lire.
Un travail original d’une incontestable maîtrise poétique qui me plait bien.
Bravo et merci pour le partage.

En EL
Lebarde

Ce que l'on peut faire avec deux rimes seulement !
Et des mots simples.
À part le titre.
Mais l'attente, le temps d'aller chercher le sens de ce mot et de faire le lien avec le poème a eu (sur moi) un effet que n'auraient pas eu "La pénible", "La chieuse" ou "La casse-bonbons" : un rire franc et massif. Et sans doute fallait-il ce mot-là, aussi, pour garder l'élégance et la légèreté de l'ensemble.

La lecture est rapide, sautillante, chantante. Je pensais d'ailleurs que le mot "villanelle" désignait une musique faite pour danser, et rien d'autre.

"De villanelle, un jour, un jour de fandango
De tarentelle, de sardane"

Merci pour cet agréable divertissement.

Bonjour
Je ne jugerai pas de la technique de la villanelle car je ne suis pas assez compétant, mais j'ai bien aimé ce poème plein d'un optimisme "rigolard" :

"La vie est belle"
"Pas de vieille douleur latente,
La santé va, je ris souvent" veinarde !

"Des noms sur ma liste d’attente
Aucun amant me survivant" femme gâtée !

"J’ai l’héritage de ma tante
Et nul souci me poursuivant" c'est scandaleux, elle a toutes les chances !

"Du poids des ans je me sustente,
Mon avenir fuit loin devant " n'en jetez plus, la coupe est pleine!!!
Et elle trouve le moyen de se plaindre !
J'ai appris le terme : orchidoclaste
Très humoristique, j'ai adoré!
Cordialement.
poldutor en E.L

Bonjour Cristale,

"Des noms sur ma liste d’attente
Aucun amant me survivant,
La vie est belle et tout me tente."

Mon préféré où on retrouve à mon sens cette grandeur d’âme et ce dessein de l'humour qui nous invitent â rendre la vie belle...

Belle élévation dans cet écrit qui nous offre la pure mobilité de la pensée et de la vie.

Au plaisir de vous lire
Cordialement

Tout va bien mais je râle !
La complainte d'une grognonne écrite simplement et avec de l'humour.
De quoi réjouir les aigris.
S'il est vrai que les gens heureux n'ont pas d'histoire, il reste que l'on peut sans réserve parler de l'insatisfaction. C'est ce que semble dire le quatrain de conclusion.

Bonjour Cristale,

Ah, l'orchidoclaste! Thiéfaine l'a chantée (et par la même occasion m'a fait découvrir le mot) avec un humour un peu différent du tien, beaucoup plus trash ^^.
Tu sais combien j'affectionne la valse musicale des répétions alors grâce à ce poème - qui délaisse l'alexandrin - la vie est belle et je suis contente!
Evidemment, pas besoin de te faire un dessin, je ne connais rien à la villanelle, je la découvre ici dans sa sémillante légèreté et c'est un vrai plaisir. Je salue l'exploit d'avoir su dessiner avec fantaisie et en jouant sur 2 seules rimes, le portrait de l'insatisfaite chronique.

Foin de la gravité alors, la vie est belle, merci Cristale!

bonjour Cristale
Un mot savant de plus à ranger dans le tiroir du vocabulaire pas ordinaire !
Certes, je songeai à une personne raffinée, belle de sa personne, et fort humble : se satisfaisant d'une orchidée pour sourire à la vie, de tout ce qui tombe du ciel béni de Dieu.
Pas tout-à-fait finalement ; une râleuse de première, avec une bonne santé, un bas de laine contre tout souci, mais... jamais contente !
NB qui ne connait pas cette oie-là ; qui n'est pas justement cette ronchonneuse-là ?
Un poème sur lequel, on pourrait coller la musique de
" j'ai la rate qui s'dilate...
ou ce refrain
" ça eut payé, mais ça paye plus...
On rigole devant ce personnage qui ne peut être que " français "
" oui mais tu vois bien, y'a l'sel qu'y faut payer!
je salue ces vers dont le but est de faire se gondoler ; ce qui est si ardu !
Je pense à une demoiselle Lelongbec, mais de par tous ces amants, mon hypothèse ne tient pas !
J'aime bien la musique de cette villanelle, que ses octosyllabes chantonnent !

J'aurais pu l'écrire, car c'est tout moi, mais l'aurais aussi bien fait ? Je me hâte de dire que, malgré le titre humoristique, voire ironique, je comprends l'expression "je ne suis jamais contente" non comme "je suis toujours mécontente, je râle tout le temps, je suis une vraie chieuse", mais comme "je suis toujours mélancolique, je porte en moi une tristesse incurable, je traîne mon spleen tout au long de mes jours". Le problème est qu'on n'est pas toujours perçu par les autres (d'où le titre) selon ce que l'on ressent au fond de soi, et qu'il y a un écart entre la souffrance qu'on peut éprouver et l'exaspération qu'on inspire aux autres. Le genre de la villanelle est particulièrement opportun ici, par la récurrence du vers refrain qui exprime à merveille le caractère obsessionnel de cette tristesse. Les vers sont doux, ils expriment parfaitement la qualité réelle de la vie de la locutrice, et soulignent d'autant mieux l'abîme entre ce qu'elle pourrait vivre et ce qu'elle vit. La langue et la prosodie sont parfaitement maîtrisées. Un pur plaisir, surtout quand on trouve un peu de soi dans le texte. Je ne sais pas si je suis orchidoclaste, mais je vois autour de moi bien des gens qui le sont pour moi.

Si j’ai bien tout saisi, le terme « orchidoclaste » n’est pas à prendre en son sens premier (malgré le mauvais sort des amants), mais pour son acception moins prosaïque, du genre : « em…euse » ou « ch…te ».

Or si l’on comprend bien que la dame est plutôt une insatisfaite chronique, elle n’exprime qu’un mal de vivre personnel qui n’implique pas qu’elle soit forcément irritante dans ses rapports avec ses contemporains. Pour résumer, je cherche un peu en quoi elle mérite le qualificatif originel.

La forme de la villanelle est très ardue à respecter, et l’on doit rendre hommage à l’habileté et la technique de l’auteure. C’est le point fort de ce texte, exercice de style qui a toute sa place sur un site comme Oniris.
Mais le classicisme n’est pas vraiment conciliable à mon oreille avec des expressions telles que « l’héritage de ma tante » ou « j’ai mis ma tente ».
Enfin, n’y a-t-il pas nécessité d’un « ne » après « aucun amant » ?

Bref, pour une fois, je ne suis pas sublimement conquis par ce texte de la « patronne » qui suscite plus ma considération que mon émerveillement.

Bonjour Cristale

J n'osais mettre un commentaire

Car mes connaissances concernant les formes de la poésie classiques sont nulles pour les raisons que vous savez

Mais je dois dire que la musicalité et l'écriture de votre texte m'ont enchantés

Merci Cristale