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Poésie classique
Cristale : Le chant d'Isaby
 Publié le 11/09/24  -  16 commentaires  -  889 caractères  -  293 lectures    Autres textes du même auteur


Le chant d'Isaby



La brise essaime un léger chuchotis
Entre les joncs courbés sur l’ombre humide
Où les plumets bercent leurs frisottis.

Ce soir d’été, la berceuse liquide
Emplit l’espace ; un doux bruissement
Suit le froufrou de mon geste intrépide.

Mes dessous chus dans un frémissement
Sur le rebord moussu de l’onde claire,
Le ciel se fait complice du moment.

J’avance un pied… l’embrun crépusculaire
Suit le grain nu de mon ventre fiévreux ;
Le froid mouillé n’est pas pour me déplaire.

Cheveux défaits, je glisse vers le creux
Tourbillonnant de la rivière ardente ;
Ma peau rosit d’un plaisir savoureux.

Aller plus loin… la folie est tentante ;
Les reins cambrés, je m’offre aux clapotis
Du flot gourmand comme s’offre une amante ;

La brise essaime un léger chuchotis.


 
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   poldutor   
28/8/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour
Dans ce poème, nous vivons la fraicheur de cette onde, le chuchotis du vent, les frisotis des joncs ; vient ensuite un savant "déshabillage", puis une lente "pénétration" dans l'élément liquide, qui s'empare doucement de la "chaude" Isaby… !
Telle une Danaé moderne, "envahie par une rivière ardente".
Poésie délicieusement érotique, qui évoque sans rien dire...
Des tercets pour couronner le tout, bravo.

   Lebarde   
29/8/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Dans le lac "d’Isaby", le bain d’une déesse,
Ses hésitations, l’eau fraiche sur ses reins,
"Un doux bruissement" et les vers souverains
D’un poème subtil de notre poétesse.

"Entre les joncs courbés" j’observe le tableau.
Osez votre plaisir...je vous sens hésitante
Et pourtant vous m’offrez…"la folie est tentante",
Une terza-rima, quel superbe cadeau.

"Un léger chuchotis" que le zéphyr "essaime"
J’écoute et je relis ce poème que j’aime.

En EL

Lebarde sous le charme

   Mokhtar   
30/8/2024
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très aboutie
et
aime beaucoup
Ce pourrait être un terza rima...
Ce pourrait être un ruisseau se jetant dans le gave...
Ce pourrait être une poétesse armoricobasquaise...
C'est à coup sur une naïade inspirée qui jette son jupon pour offrir sa chaleur à l'onde fraiche...
Ça se lit comme le bonheur d'une douce brise un soir d'été, ça se savoure comme un verre de rosé frais bénissant la soif...
Merveilleuse harmonie entre la forme choisie et la fugacité de l'instant de bonheur parfait...
Du grand art à savourer sans prise de tête. Bravo.
Mokhtar

   papipoete   
31/8/2024
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classique
je viens d'écrire 10 lignes de commentaire, et fausse manip = tout effacé !
un poème que l'on pourrait lire, avec la musique de Joe Cocker, ( neuf semaines et demi ) quand Kim Basinger s'effeuille pour le plaisir de Mickey Rourke !
NB j'ai tout aimé de vos vers, et chaque strophe allume le feu, au point d'enflammer le plus fervent ascète !
" mes dessous chus...
" aller plus loin...
je ne parviens pas à donner de préférence !
techniquement, je vois des décasyllabes parfaitement classiques ( si bruissement, se lit bien en diérèse )
magnifique !
papipoète

   Ornicar   
4/9/2024
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très aboutie
et
aime bien
Joli !
C'est incontestablement bien fait. On "visualise" parfaitement la scène champêtre et son décor naturel. Mais le lecteur, au départ innocent, a tôt fait d'en "imaginer" une autre plus... "primitive". Faut dire que l'autrice, dont on aura reconnu sans peine la plume, est coutumière du fait et fait tout pour nous entraîner sur cet autre terrain de jeux qu'elle affectionne. En témoigne la présence de "petits cailloux blancs" qui balisent le chemin vers un érotisme de bon aloi ou frelaté selon les goûts : "mes dessous chus" (vers 7), "mon ventre fiévreux" (vers 11), "la rivière ardente" (vers 14), etc... On peut voir aussi une certaine "préciosité" dans le choix d'un certain vocabulaire ("chuchotis", "frisottis", "froufrou") sentant l'artifice. Plus originale, me semble-t-il, est la métrique retenue : des décasyllabes, sur un rythme 4/6, plutôt que l'alexandrin.

Mais ce qui me pousse à me jeter à l'eau, à défendre ces vers, ce n'est pas l'érotisme qui s'en dégage. C'est plus simplement la délicate petite musique que certains mots laisse entendre à l'oreille et qui m'a convaincu dès ma première lecture.
Au début, les nombreux sons en "fr"et "br" évoquent parfaitement cette idée de l'entre-deux, du tremblé, de la trémulation, du trouble (au sens premier et physique du terme), de l'indécision du trait. Et l'on sait depuis Verlaine, que c'est un gage de poèsie. Outre le fait ici de servir la narration en rendant palpable la valse-hésitation de la baigneuse. Vers la fin, les labiales en nombre ("je glisse", "plaisir", "aller plus loin", "la folie", "clapotis", "flots") évoquent davantage par leur sonorité l'élément liquide très présent dans ce poème. Il me plaît d'imaginer que ce n'est pas, là, le fruit du hasard, mais celui d'un travail mûrement réfléchi.

Comme il me plaît finalement de lire ce poème au premier degré. Mon vers préféré ? La litote du vers 12 : "Le froid mouillé n'est pas pour me déplaire". Et j'imagine, jusqu'à le ressentir physiquement, ce mélange de chaud et de froid, ce plaisir enfantin du contact incomparable de l'eau douce sur la peau qui se mêle à la crainte de sa fraîcheur et vous saisit le corps tout entier.

   Robot   
11/9/2024
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aime beaucoup
Peut-être aurais-je préféré que le récit conserve tout au long la tournure impersonnelle du premier quatrain. En évitant le "je" le texte ainsi plus universel m'aurait permis une complicité avec la narratrice.
Mais c'est un texte dont la composition et la suggestivité ont retenu une lecture agréable.

   Rosaura   
11/9/2024
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Un poème gracieux et facétieux où notre ondine se fond à la rivière. L’écriture est fluide et suggestive, les images simples et raffinées où la sonorité riante fait merveille ! La légèreté du dernier vers reprenant le premier comme le cycle de l’eau et la nature se détachant à nouveau de notre héroïne pour mieux en visualiser la chanson. Bravo !

   Provencao   
11/9/2024
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aime beaucoup
Bonjour Cristale ,

J'aime beaucoup cette poésie qui est à la fois d'une très grande sensualité et musicalité avec cette provocation du soir d'été silencieux.

Telle est la Beauté, la Beauté hauturière, apparue dès les premiers mots de ce chant d'Isaby, tantôt dérisoirement conscient, tantôt lumineusement essaimé d'un léger chuchotis.

Un bonheur de vous lire.

Au plaisir de vous lire
Cordialement

   Hiraeth   
11/9/2024
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et
aime bien
On comprend, à la lecture de ces jolis vers charnels à tonalité érotique, pourquoi les anciens Grecs imaginaient des naïades, ces belles créatures féminines peuplant les fleuves et les rivières... Le titre du poème vient d'ailleurs appuyer cette vision, en personnifiant cette Isaby que je ne connaissais pas.

J'avouerais que ce style de poésie n'est toujours pas ma came, mais je suis le premier à reconnaître des vers bien ciselés quand j'en vois, et il faut rendre à Cristale ce qui est à Cristale. Votre poésie dévoile toute sa richesse quand elle est lue à haute voix. Dans mon cas, cela me fait presque de l'ASMR.

Bravo, donc.

   Annick   
11/9/2024
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Bonjour Cristale,

C'est un magnifique poème !

Le vers du milieu a deux échos. Cela me rappelle le tricot ou le crochet. Et hop, on récupère une maille du tercet précédent pour en faire deux au tercet suivant et ainsi de suite en variant les mailles, je veux dire, les rimes.
Le dernier vers reprend mot pour mot le premier, ce qui fait une boucle. Tout concourt dans cette forme à créer de l'intimité.

Le charme de ce poème réside dans la maîtrise de ce terza rima (j'en apprends tous les jours) et le vocabulaire chuchotant.
Les images sont visuelles, tactiles, auditives et les sensations, l'érotisme, sont suggérés avec délicatesse.
La nature se fait complice, protectrice, apaisante et sert d'écrin vivant à cette belle naïade.

De la belle ouvrage !

   Cornelius   
11/9/2024
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Bonjour Cristale,

Chut ! Ne parlons plus des dessous chics et chus, et laissons les chuchotis, les frisottis, les clapotis essaimer sans bruit.
Isaby aurait elle quelques points communs avec ma baigneuse ?

Merci pour ce léger chuchotis poétique.

   cervantes   
12/9/2024
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Comme toujours une magnfique technique de versification et cette sensualité à fleur de peau.
Comme dans ce microcosme poétique, vous êtes sans nul doute une de nos plus belles étoiles, il m"est difficile d'émettre un commentaire objectif!
Pour ma part, le premier degré de ce poème ne m'a pas suffi et j'attends toujours l'émotion au détour de vos vers.
C'est pourquoi je ne mettrai pas votre écrit dans le meilleur de votre production que j'aime tant par ailleurs.
De plus, sachant tout le pouvoir musical de vos vers, je ne peux m'empêcher de buter sur le troisième tercet et ce "Mes dessous chus" détonnant à l'oreille.
Dans l'attente impatiente de votre prochain écrit.

   Geigei   
15/9/2024
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Bonjour Cristale,

J'ai lu jusqu'au bout pour savoir si les "joncs courbés" finiraient par se redresser. Eh bien non.

Le chant commence par les chuchotis des plumets.
La berceuse liquide ensuite. "bercent" et "berceuse" cherchent à me calmer ? Pas sûr.
Le frémissement des dessous sur la mousse ? À voir ou à entendre ? Je frémis.
"rivière ardente" Et le lecteur donc ! Pensez aux émotifs.

"Les reins cambrés" ! Certes. Je dois me cambrer aussi en entrant dans l'eau fraîche. On va dire ça.

Gégé
Ému

   Cristale   
15/9/2024

   GiL   
16/9/2024
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très aboutie
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Bonjour Cristale,

J’arrive un peu tard, tout a été dit, mais je m’en voudrais de passer mon chemin sans rendre hommage à ce très beau poème en soulignant deux points qui m’ont marqué.
Le thème et la manière dont il est traité m’ont de suite évoqué la peinture impressionniste : les baigneuses de Renoir et surtout la Naïade de Fantin Latour.
Quant à la forme, j’ai été séduit par la reprise du premier vers en vers final (on pourrait qualifier cette terza rima de « serpentine » ou « circulaire » ou encore « fermée ») ; c’est la première fois que je rencontre cette particularité qui, telle une clef de voûte, boucle harmonieusement cet élégant chef d’œuvre.

Merci pour ce joli moment d’émotion.
GiL

   Dian   
17/9/2024
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aboutie
et
aime bien
Bonjour Cristale,

"Mes dessous chus dans un frémissement
Sur le rebord moussu de l’onde claire,
Le ciel se fait complice du moment".

Erotisme rêveur faisant penser à Renoir ou Courbet. La forme est limpide (comme l'eau) mais peut manquer d'audace.


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