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Poésie classique
Cristale : Le dernier voyage
 Publié le 30/11/24  -  15 commentaires  -  903 caractères  -  246 lectures    Autres textes du même auteur


Le dernier voyage



Mon inconnue, ô toi ! Non, je n’ai pas compris
L’injuste destinée où le temps nous a pris
Tous ces printemps perdus aux vents de la tourmente ;
Aujourd’hui me revient ton humeur inclémente
Et tes cris, et ma peur, et cet éclair hagard
Des noirs de ta colère aux bleus de ton regard.

Mon étrangère, ô toi le berceau de ma vie,
Ignorant de l’enfant la soif inassouvie
Au ru de ton amour si tiède et si discret,
Le futur a poli son ouvrage en secret,
Désuni nos chemins, creusé l’infinitude
Abyssale du rien face à ma solitude.

Petite mère, ô toi, dans ce froid que tu mords
J’entends vibrer l’écho douloureux des remords
Quand l’Ether t’appelait, au bout de ton grand âge ;
J’aurais tenu ta main pour l’ultime voyage
Et ton dernier soupir… ma peine désormais
S’étire avec mon ombre, orpheline, à jamais.


 
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   ANIMAL   
16/11/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Très beau poème d'une tristesse infinie. Bien équilibré, musical et prenant dans ce qu'il exprime, son rythme ne faiblit pas au fil des vers.

Je ne peux extraire un passage préféré car c'est ce tout qui constitue un hommage aux relations parfois douloureuses avec une mère tout au long d'une vie.

Sur un thème souvent traité, ce poème-ci est émouvant et réussi.

   GiL   
23/11/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Poésie émouvante, retraçant en trois sixains le bilan d’une vie en trois actes. L’émotion affleure au fil des vers, portée par l’élégance du vocabulaire et du style et par les métaphores tout en nuance. Avec le recul de l’âge, le narrateur s’adresse à la femme de sa vie sans complaisance mais sans amertume, avec un détachement empreint de résignation et de regret. Elle est « Mon inconnue », puis « Mon étrangère » et enfin, depuis sa disparition, « Petite mère ». 

J’ai particulièrement été ébloui par les trois derniers vers de chaque strophe, tant par leur formulation que par l’émotion qu’ils suscitent.

Sur le plan technique, c’est remarquable : rythme, rimes, rejets…

Bref, j’ai beaucoup aimé ce poème nostalgique et plein de retenue.
Merci.

GiL en EL

   papipoete   
30/11/2024
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et
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bonjour Cristale
Oh toi, que je n'appellerai pas Maman, comme j'aurais aimé que tu me donnes quelque tendresse, quelque sourire plutôt que toujours
- tes cris, tes humeurs à me faire peur
Comme j'aurais aimé tenir ta main, sur ce quai du grand départ, mais jusqu'à ton dernier souffle, tu ne fus que l'ombre d'une mère...
NB celle qui toute sa vie nous chérit, nous couve, est toujours là ( même partie ) nous remplit de
- te rappelles-tu ce que disait maman, pour ceci, pour cela et puis...
J'eus la chance d'avoir cette maman-là, dont je fus le chouchou en raison de ma petite santé, dont mes frères et soeur jamais n'en prirent ombrage ; que ne puis-je imaginer le thème de ce poème, tellement triste !
Je connais de mes amis, cette mère qui jamais ne dit à son fils ( meilleur élève de la classe, bosseur à la maison, aimant ses parents tellement... ) le moindre
- c'est bien, je suis fier de toi...
L'auteure une fois de plus, nous bouleverse de la première ligne, jusqu'à l'ultime, dans un luxe de vocabulaire si raffiné ( au ru de ton amour si tiède et discret ) et le dernier vers
je suis sûr que ce poème est parsemé de fautes de tout genre...aussi chère poétesse, je ne les recherche pas !

   Eki   
30/11/2024
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Douloureux, émouvant...
Le fil d'un lien qui se déroule mais reste nouer au fond du cœur.
L'ombre d'une silhouette qui flotte dans ce dernier voyage.
Tes mots comme tes bras en croix, l'hommage est beau, intime.
J'ai aimé tendrement.

   Provencao   
30/11/2024
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très aboutie
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Bonjour Cristale,

Je suis ravie de vous lire... cela me manquait.

Très beau médium en votre poésie, que sont vos mots choisis.
Belle émotion poétique et esthétique .
Sublime!!!! Et si touchant.

Au plaisir de vous lire
Cordialement

   Cornelius   
30/11/2024
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et
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Bonjour Cristale,

Lorsque le coeur est lourd et l'esprit chargé de remords. Bonjour tristesse.

   Jemabi   
30/11/2024
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Une poésie puissante qui dit tout des relations complexes qu'entretiennent parfois les enfants avec une mère trop autoritaire, trop distante, pas assez aimante,... et la liste des reproches n'est pas exhaustive, tant le constat est sans appel. Transparaît pourtant un amour immodéré pour cette mère imparfaite, dont la disparition entraîne bien des regrets.

   Pouet   
30/11/2024
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très aboutie
et
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Salut,

un poème très bien écrit qui résonne particulièrement à mon oreille, à mon palpitant.
Je trouve que l'ensemble dégage une force indéniable.
Une sorte de pudique mise à nu.
L'ambivalence des sentiments est ici retranscrit de façon fort touchante.
Je félicite la poétesse pour ce moment de lecture, d'émotion. Bravo.

   Lebarde   
30/11/2024
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Solitude, manque et soif d'amour maternel jamais comblé, "infinitude abyssale", un traumatisme affectif qui remonte à l'adolescence que l'accompagnement tardif pour "le dernier voyage " de la "Petite mère", trop longtemps "étrangère" et "inconnue", ravive plus qu'il ne soigne, la rancœur, les regrets, l'amertume et les douloureux remords .
" ma peine désormais
S’étire avec mon ombre, orpheline, à jamais".

Quoi dire de plus, vous vous êtes confiée (merci) et ce sublime poème, d'une tristesse infinie et bouleversant d'émotion par son écriture magnifique fait pleurer l'âme et le cœur.

Comment pourrait on nous priver un jour de vos poésies tant elles touchent toujours les lecteurs.
Bravo Cristale..

Une fois encore je m'incline poétesse.

Lebarde admiratif et ému.

   Ramana   
30/11/2024
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Que voila un joli poème, preuve qu'on peut faire du beau avec des mots simples. Seule petite remarque, mais qui n'entache pas l'impression globale, les strophes de 6 vers ne seraient-elles pas plus harmonieuses avec une succession aa, b, cc, b au lieu de aa, bb, cc. voilà, c'est juste pour vous critiquer un peu, par dépit de ne pouvoir vous imiter !

   Annick   
30/11/2024
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Le locuteur évoque une relation marquée par l’incompréhension et la tension ("tes cris, et ma peur"). Une relation douloureuse où des émotions contradictoires se heurtent ("Des noirs de ta colère aux bleus de ton regard").

La distance émotionnelle et temporelle se transforment en une prise de conscience tardive qui exprime toute la solitude et le vide laissés par l'absence de cette figure maternelle.

Dans la dernière strophe, la froideur de la mort contraste avec le désir du locuteur de partager l’intimité de ce dernier moment ("J’aurais tenu ta main pour l’ultime voyage").

Le recours aux apostrophes ("Mon inconnue,", "Mon étrangère,", "Petite mère,") humanise cette relation tout en ambivalence.

Le poème regorge d’images évocatrices. Par exemple, le "ru de ton amour si tiède et si discret" symbolise une affection maternelle marquée par le manque.

Le rythme fluide, la musicalité et l'élégance, les mots justes qui font mouche cueillent la lectrice que je suis.Tout, dans ce poème, (forme classique parfaite) concourt à toucher le cœur par sa sincérité.

Le poème explore la fragilité des liens, le deuil et son cortège de regrets.

Et quelle poésie ! Bravo !

   Cristale   
1/12/2024

   Myndie   
1/12/2024
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très aboutie
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Bonjour Cristale,

un thème qui me touche profondément, la musique de tes vers et la grâce de la poétesse qui joue avec les mots et les arrange au point que leur rythme, leur sens nous entraînent dans le sillage de ses souvenirs, l'élégance des regrets, tout concourt à nous faire partager un moment de poésie, de tendresse et d'émotion intense.
C'est dans ces vers:
"Petite mère, ô toi, dans ce froid que tu mords
J’entends vibrer l’écho douloureux des remords"
que je trouve pleinement l'"infinitude abyssale" de la tristesse.

   Francois   
2/12/2024
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Le poème est très bien écrit, fort émouvant.
Je citerai les vers
"Des noirs de ta colère aux bleus de ton regard"
ou cette fin, si belle et si triste :
"J’aurais tenu ta main pour l’ultime voyage
Et ton dernier soupir… ma peine désormais
S’étire avec mon ombre, orpheline, à jamais."

Merci pour ce poème !

   Hiraeth   
3/12/2024
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très aboutie
et
aime beaucoup
J'aime la puissance locutoire de ce poème, ces mots d'adresse en début de strophe à la mère défunte, comme un cri habillé où vibrent à l'unisson le cœur et l'esprit dans la trame de ces vers élégamment tissés.

Le premier vers de la troisième strophe retient vraiment l'attention, avec cette bizarrerie qui contribue à dessiner encore plus la dureté de cette mère.

Seul petit bémol à mes yeux, cet "Ether" qui n'égalera jamais à mes yeux la simplicité du mot "ciel".


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