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Poésie classique
Cristale : Les jeux ardents [Sélection GL]
 Publié le 16/07/24  -  13 commentaires  -  811 caractères  -  344 lectures    Autres textes du même auteur


Les jeux ardents [Sélection GL]



Son regard d’ambre vert, l’Éden où je me glisse,
Embrase les rus vifs des vallons purpurins ;
Ses longs doigts de soliste, et sa peau douce et lisse,
Libèrent les frissons d’inlassables refrains ;
Flux et reflux d’écume aux lèvres du calice.

Sous nos chairs les remous de torrents souterrains,
Ardents comme un geyser d’une source d’eau claire,
Fusionnent nos corps jusqu’au bas de mes reins ;
Rouleaux et tourbillons – mascaret séculaire.

Dans l’intime moiteur d’un jeu sentimental,
Nos désirs fantasmés ne cherchent qu’à se plaire ;
Le miroir de ses yeux rend l’éclat du cristal.

Cris muets retenus, dualité complice,
Séisme… ultime instant… le point zéro fatal ;

Son regard d’ambre vert… délectable supplice.


 
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   Polza   
17/7/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour,

Je suis étonné de m’apercevoir que ce poème (dérivé du dizain de Lochac (merci Cristale pour m’avoir appris cette forme à travers votre commentaire sur le poème de Geigei, « Le jardin du directeur), un quinzain de Lochac peut-être ?) n’a toujours pas été commenté à l’heure qu’il est. En même temps il n’est là que depuis ce matin et les vacances ont commencé pour certains ou certaines.

Je ne sais pas si le fait que le premier sizain soit repris au dernier vers donne un nom différent à la forme, l’auteur ou l’autrice nous le dira peut-être après publication dans ses remerciements.

Le titre reflète parfaitement la thématique développée (ou l’inverse peut-être).

Soit la personne qui a écrit ces vers est un génie de 15 ans comme l’était déjà Rimbaud quand il a écrit ses premiers poèmes, soit (et j’opterais plutôt pour cette version) la personne qui a écrit ces vers est d’une grande expérience poétique et connaît sur les bouts de ses doigts de soliste les choses dites sensuelles, voire érotiques, appelons un chat un chat !

Je cherche quelque chose qui n’irait pas point de vue de la forme, j’ai eu un doute sur fusionne, car le Littré donne « fusion » en 3 syllabes en versification, mais donne « fusionner » en 3 syllabes également. après longue vérification, c’est bien la diérèse qui l’emporte, tout est donc parfait dans ce poème (comment pourrait-il en être autrement quand on devine qui a écrit ce poème ardent.)

Je digresse un peu, mais promis je vais commenter après, Louvois, secrétaire d’État à la Guerre de Louis XIV, a supervisé les travaux de construction de l’hôtel des Invalides.
Il ne put y être enterré malgré l’autorisation du roi (la petite histoire nous dit que ce serait à cause de Madame de Maintenon). Mais Louvois avait anticipé son coup de son vivant. En effet, une soixantaine de lucarnes en pierre habillent la façade de la cour d’Honneur.

Elles sont toutes décorées sur le thème de la guerre et des armées, toutes sauf une. Cette dernière représente un loup de face fixant la cour. Ce serait un clin d’œil laissé par le marquis pour dire que le « loup voit ».

Tout ça pour dire que derrière ce poème, il se cache peut-être habilement la signature de son auteur (son autrice), je dis ça, je ne dis rien !


D’entrée de jeu, on me parle d’Éden, synonyme de jardin des délices, jardin des plaisirs, mais aussi jardin du péché originel, la couleur est annoncée, ce n’est pas pour les enfants sages, âmes prudes et sensibles s’abstenir.

« Ses longs doigts de soliste, et sa peau douce et lisse, » soliste/douce et lisse, tout est musical dans ce passage et dans l’ensemble du poème.

« Fusionnent nos corps jusqu’au bas de mes reins ; » j’ai aimé le double sens (polysémie, merci Annick (je crois ?)) du mot fusionnent. Fusion en tant qu’union des deux corps, mais également en tant que chaleur, la température est élevée, c’est torride !

« Rouleaux et tourbillons – mascaret séculaire. » c’est violent, passionné, ardent, ce passage l’exprime à merveille ! Merci pour le mot « mascaret » que je ne connaissais pas.

« Dans l’intime moiteur d’un jeu sentimental,/Nos désirs fantasmés ne cherchent qu’à se plaire ; » c’est un jeu où il n’y a pas de perdants, chacun cherchant à faire gagner l’autre, à sublimer ses désirs les plus profonds.

« Le miroir de ses yeux rend l’éclat du cristal. » que l’on me jette aux lions si je me trompe, mais j’en reviens à mon Louvois !

« Cris muets retenus, dualité complice, » quel bel oxymore que « Cris muets ».

« Séisme… ultime instant… le point zéro fatal ; » je n’ai en premier lieu pas bien compris le point zéro fatal, mais en tenant compte de ma quasi-certitude sur l’autrice de ce poème, j’ai effectué quelques recherches, je me suis douté qu’il devait y avoir un sens à tout cela. Et je pense avoir trouvé ma réponse dans la spiritualité. D’ailleurs, ne me parle-t-on pas de jardin d’Éden au tout début de ce poème !

Le point zéro fatal, c’est aller vers l’infini, vers Dieu, vers la réalisation spirituelle, vers l’amour. Cela implique de passer par ce « point », de le traverser, de le franchir.

Aller vers Dieu c’est en quelque sorte mourir et n’appelle-t-on pas l’orgasme la petite mort ?

Bon, j’admets que je suis peut-être allé un peu loin dans ma réflexion, mais tout de même, je ne la trouve pas si inintéressante que cela !

« Son regard d’ambre vert… délectable supplice. » encore un bel oxymore « délectable supplice ». Je suis expert en lithothérapie (disons que je m’y intéresse en dilettante, c’est plus juste !). Aussi, si « Son regard d’ambre vert » est là pour reprendre celui du début, ça ne me pose aucun problème, par contre, si c’est là pour faire écho à « l’éclat du cristal », je tiens à préciser que l’ambre est une résine et non un cristal…

Cristal ou résine, c’est un poème d’une valeur qui s’apparente à un métal, l’or en l’occurrence !


Polza en El qui signe pour la forme, ce poème sera publié et aura 5 plumes, je l’ai vu dans ma boule de Cristale…


Édit : c'est donc une Géraldine et non un dérivé du dizain de Lochac, merci papipoete !

   Myndie   
4/7/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime un peu
Bonjour,

puisque nous sommes en EL, je joue le jeu de l'anonymat, bien que certaine d'avoir reconnu cette plume raffinée et pleine d'aisance.
Même si le masque était presque transparent, le vouvoiement préservera de toute complaisance et sera le gage, s'il en était besoin, de ma neutralité.

Sur la forme, cette poésie est une pure merveille. Vous possédez ce don qui caractérise les poètes authentiques : l'idée, la forme, l'apport musical de la rime, la sensibilité, le sens du beau allié aux qualités du classicisme. En d'autres termes, ce génie de la versification donne une résonance toute baudelairienne à votre style.
La première strophe en est l'illustration parfaite, avec ses allitérations en « s » dont il est inutile de préciser l'effet, ou cette succession virtuose (!) de « v » qui devrait donner une idée de la vigueur de cet embrasement des sens.
Mais la technique ne suffit pas à expliquer tout. L'émotion esthétique ressentie à la lecture des vers tient aussi à la magie de vos images qui sollicitent l'imagination, qui suggèrent au lieu de décrire.
C'est en tout cela que votre poème est immense.

Sur le fond, impression toute personnelle bien sûr, ça se gâte un peu.
J'imagine que le titre « les jeux ardents » se veut annonciateur d'un poème érotique, un de ces textes brûlants mais jamais vulgaires dont vous nous avez déjà régalés.
Sans vouloir en renier les qualités suggestives, je classerais plutôt celui-ci dans la catégorie « poésie galante ».
Certes la 2ème strophe, évoque à grand renfort d'images tumultueuses et très liquides la fièvre de l'étreinte mais l'ensemble du texte s'en tient à une description élégante mais fort convenable du désir, de l'émoi érotique puis de la jouissance.
Je ne sens pas la passion ou l'exacerbation des sens dans ce vers « Le miroir de ses yeux rend l’éclat du cristal. » (fort beau au demeurant mais pas si éloigné d'une roseraie en fleurs ).

Quel dommage que votre plume se soit cantonnée à un érotisme si peu sulfureux, si convenable et de bon ton ! Je la sais capable de toutes les audaces, de toutes les ambiguïtés savamment entretenues, des explorations les plus périlleuses du vertige des sens...

Je vous livre ici mon ressenti le plus sincère car mon attente est grande, aussi grande que votre talent est immense.

   Lebarde   
4/7/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
C'est chaud, chaud, chaud, dès la première strophe et l'érotisme ne faiblit pas dans ces "jeux ardents "qui durent (quelle imagination et quelle santé!) jusqu'au dernier vers.
Chaque vers apporte son image sensuelle et sexuelle qui pourra offusquer certains:
"Embrase les rus vifs des vallons purpurins "
ou
"Flux et reflux d’écume aux lèvres du calice."...

Mais que c'est bôô et tellement bien écrit!

Il faut quand même oser mais la poésie classique quand elle est parfaite comme ici, permet toutes les audaces.
Quoi dire, sinon bravo pour cet orgasme poétique magnifique et puissant dans lequel vous plongez le lecteur.

Mais qui donc a la virtuose capacité d'écrire un tel poème, d'une forme classique fixe dont j'ai oublié le nom ( mais vous nous le direz), sur un tel sujet, avec une telle maitrise?
Pour ma part je n'ai guère de doute.

Merci pour ce moment de lecture érotique.

En EL

Lebarde toujours admiratif

   cervantes   
8/7/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Un poème lascif et jouissif où l'on partage les élans des partenaires. Que de trouvailles imagées, jamais triviales, toujours fluides et suggestives.
Ce rythme 5 vers, 4,3,2,1...le point zéro fatal est très bien amené!
"Le miroir de ses yeux rend l'éclat du CRISTAL" Serait ce une indication de l'inspiratrice que j'ai remerciée il y a peu?

En tout cas bravo et merci!

En EL

   Cornelius   
16/7/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour Cristale

Ce poème érotique s'inscrit dans la lignée des précédents sur le même thème. Cependant celui-ci foisonne de termes qui font référence à celui de l'eau (les rus, flux et reflux, remous, torrents, geyser, source, eau claire, rouleaux, tourbillon, mascaret)

Mais ce vocabulaire s'accompagne également d'une belle énergie hydrologique (chère au père de la houille blanche Aristide Bergès installé près de Grenoble)
Ce n'est pas le calme du lac de Lamartine mais le jaillissement du geyser et la puissance du mascaret.
Il ne manque que les cascades et les chutes d'eaux (et de reins)

Merci pour cette histoire d'eau qui emporte tout.

Lire cette poésie fut un délectable supplice.

   Zeste   
16/7/2024
Bonjour,

Juste pour réagir humblement et dire que l'on fait honneur à cette très belle offrande de la part d'une autrice excellant dans l'art de la prosodie et qui compose des vers de la manière la plus admirable qui soit ( n'étant pas moi-même féru des règles prosodiques!), et ce n'est pas faire preuve de modestie que de ne pas tomber dans le piège de la fatuité en apposant un commentaire au bas d'un texte qui de toute évidence me dépasse (c'est un avis sincère!).

NB: en relisant; cet écrit est peut-être une réponse faite inconsciemment à Polza qui faisait remarquer que le texte n'a toujours pas été commenté!

   Provencao   
16/7/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour Cristale,

"Sous nos chairs les remous de torrents souterrains,
Ardents comme un geyser d’une source d’eau claire,
Fusionnent nos corps jusqu’au bas de mes reins ;
Rouleaux et tourbillons – mascaret séculaire."


J'ai adoré ce passage où la passivité à l’égard de soi n’est autre que la recherche de soi

La chair est passive et l’érotisme nous reconduirait à l’épreuve de cette passivité originaire.

Jolie révélation de l’érotisme qui délivre le temps sacré et vrai.

Au plaisir de vous lire
Cordialement

   Geigei   
16/7/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
"Au plaisir de vous lire"

Cette expression m'a amusé.
C'est tellement ça !

Bonjour Cristale.
Votre texte sur l'évocation du plaisir féminin est très pédagogique. Non seulement il est propre à revitaliser la libido de n'importe quel lecteur.trice à la retraite, mais il peut servir d'enseignement pour les débutants.

"Sous nos chairs les remous de torrents souterrains,
Ardents comme un geyser d’une source d’eau claire,
Fusionnent nos corps jusqu’au bas de mes reins ;
Rouleaux et tourbillons – mascaret séculaire."


Je vous remercierais s'il ne faisait pas déjà 40 °C à l'ombre, dans ma région.
Donc, je fonds. Ajouter du liquide au liquide, est-ce vraiment raisonnable ?

"Au plaisir de vous lire"

   Annick   
16/7/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour Cristale,

De belles métaphores évoquent la nature, l'eau. La puissance du mouvement, la dynamique sont comme une onde qui se propage.
Et cette image, également, qui fait allusion à la musique : "ses longs doigts de soliste"  ajoute une note de délicatesse et montre le savoir-faire, si je puis dire.

Des hyperboles comme "embrase", "inlassables", "torrent", "geysers", "mascaret", "séisme"... ajoutent de l'intensité, de la densité à la sensualité, à la passion.
Des oppositions : "cri muet", "flux et reflux", "délectable supplice" sont comme un bouillonnement intérieur.
Il y a une dualité entre la retenue et l'embrasement des sens : "embrase"/"cris muets..."
La symétrie, comme une image se reflétant sur l'eau  : "Le miroir de ses yeux rend l’éclat du cristal" est synonyme de complicité et de fusion des deux âmes.
Et bien sûr, le point culminant de la connexion intime : "le point zéro fatal" est le climax de ce beau poème.

La répétition "Son regard d’ambre vert…" agit comme une conclusion cyclique, suggérant que la passion est un cycle ininterrompu.

S'il y avait de petites choses à refondre dans ce poème, sans dénaturer les belles images, ce serait peut-être de réduire le nombre de prépositions "de" d', d'articles contractés "du", "des"...

Un poème fluide et délectable.

   BlaseSaintLuc   
17/7/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Le texte explore des thèmes de désir, d’intimité et de passion. L'atmosphère est à la fois sensuelle et intense, capturant la complexité des émotions humaines dans un contexte intime.
Le poème est particulièrement remarquable pour ses métaphores luxuriantes et ses descriptions imagées. Par exemple, "Son regard d’ambre vert, l’Éden où je me glisse" utilise une image biblique pour évoquer la tentation et la délectation.Les descriptions comme "embrase les rus vifs des vallons purpurins" et "flux et reflux d’écume aux lèvres du calice" ajoutent une dimension visuelle et tactile qui intensifie l'expérience de lecture.
Le poème suit une structure régulière avec des rimes et des vers bien mesurés, ce qui donne un rythme musical à la lecture.Les enjambements contribuent à la fluidité du texte et imitent le flux continu des émotions et des sensations décrites.
Le choix des mots est sophistiqué, avec une diction qui oscille entre le lyrique et le sensuel. Les termes comme "frissons d’inlassables refrains" et "mascaret séculaire" ajoutent à la richesse du langage poétique.La répétition du motif du regard d’ambre vert au début et à la fin du poème crée une symétrie qui encadre le texte et renforce l'idée d'un cycle émotionnel complet.
Le poème réussit à transmettre une gamme d'émotions, de la passion ardente à la douce complicité, en passant par la tension et le climax.La description du "séisme… ultime instant… le point zéro fatal" culmine en une apothéose émotionnelle qui saisit le lecteur.
J'y ai vu un reflet du"chat" de Charles Baudelaire, c'est vous dire 😘

   papipoete   
17/7/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
bonjour Cristale
D'abord, il y a ses yeux qui m'envoûtent ; puis ses doigts qui connaissent ce chemin ; nos désirs qui s'enflamment et le bouquet final... le point zéro fatal !
NB comment ne pas succomber à ces vers, qui réveillent ( en rêve ) ce que furent nos doux et chauds moments ?
Et ces " mots pour le dire ", que l'on trouve dans les phrases de notre " Es' Bescherelle ", qu'Elle seule sait mettre en ordre de marche, où l'on démarre slow et termine chaud !
En plus sous forme de Gérardine que je prisai tant " avant " !
le distique de fin me rappelle une anecdote, loin loin dans ma mémoire : nous campions sous la même tente, et belle-soeur et beau-frère la nuit venue, haletaient juste à côté, quand tout-d'un coup, plus de respiration !!!
la première strophe " introduction " a ma préférence, justement avec ce vocabulaire si riche, mais aucunement pédant.
des fautes ? plein !

   Cristale   
19/7/2024

   Yannblev   
28/7/2024
Bonjour Cristale,

Tout le monde le sait : il y a bien plus d’érotisme dans une tenue suggestive, résilles et décolletés montrant peu mais promettant beaucoup. Il y a un peu de ça dans votre manière très léchée et très poétique de mettre en scène des actions fantasmatiques et donc délectables, comme vous dites. En ce sens la forme classique lui va à ravir… ravir le lecteur attentif entre autres. Tous les mots sont choisis, précis, et semblent sortis d’un codex dédié et personnel mais cependant chacun pourrait bien les reprendre à sa guise et fantasmer à son goût… pour le coup !

Merci du moment plutôt agréable.


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