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Poésie classique
Cristale : Les ombres
 Publié le 30/06/24  -  19 commentaires  -  621 caractères  -  330 lectures    Autres textes du même auteur


Les ombres



À la belle saison, le vent frais sur ma joue,
En suivant d’un nuage une image un peu floue,
Je partirai là-bas, le regard vers les cieux,
Le souvenir fidèle aux sentiers de la lande,
Des bouquets plein les bras de menthe et de lavande
Pour fleurir à jamais le jardin des adieux.

Quand le jour s’enfuira, que danseront les ombres,
Je saurai, sans un bruit, remuer les décombres,
M’écorcher le visage et ramper à genoux
Jusqu’à l’ultime instant de baisser la lumière ;
Alors, j’enterrerai le passé sous la pierre
Abandonnant ma peine et ma douleur de vous.


 
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   Polza   
30/6/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour,

Un poème classique auquel je ne trouve rien à reprocher techniquement parlant.
Juste une minuscule faute je crois, mais qui n’empêche pas de rester en classique, juste à corriger « Des bouquets pleins les bras » dans ce contexte, il me semble que plein employé en tant que préposition est invariable.

J’ai trouvé les images poétiques à presque tous les vers (deux petits bémols que j’évoquerai plus bas), c’est très imagé.

Il y a comme un air de « Demain dès l’aube » dans ce poème, de par sa tonalité.

« Des bouquets pleins les bras de menthe et de lavande » je me dis qu’il y avait peut-être mieux que la menthe à associer à la lavande, la menthe se flétrit plutôt vite, mêlée à la lavande, il faudra la séparer dans les quelques jours qui suivent alors que la lavande sera encore bien fraîche il me semble (à confirmer par un expert en botanique !). On doit bien trouver de belles fleurs au nom poétique dans ce sentier de la lande. De plus, à moins que vous y teniez absolument, ça supprimerait un son en « an » sur les trois qui se suivent « lande/menthe/lavande ».

« Pour fleurir à jamais le jardin des adieux », j’ai beaucoup aimé cette image.

« Quand le jour s’enfuira, que danseront les ombres, » celle-ci aussi d’ailleurs, des ombres qui dansent à l’approche de la nuit.

« Abandonnant ma peine et ma douleur de vous. » je n’aime que moyennement la formule « ma douleur de vous » c’est le « de vous » qui me dérange, la construction ne m’apparaît pas heureuse, j’aurais aimé une image plus percutante pour venir conclure ce poème. Je trouve l’écriture aboutie et non très aboutie à cause de ce détail qui a son importance pour moi, mais à part ça, c’était un sans faute à mes yeux !


Polza en EL

Édit : J’ai pour habitude de relire un poème que j’ai commenté après publication. Celui-ci n’échappe pas à la règle. Je trouve mon appréciation sévère pour écriture aboutie. Malgré mes petites réserves, l’écriture me semble très aboutie (et je ne dis pas cela parce qu’il s’agit de Cristale, il m’est arrivé de changer mon appréciation pour d’autres auteurs ou autrices quelquefois).

« Connaissant » l’autrice au travers de ces poèmes, je pense que chaque mot a été choisi et est issu d’une mûre réflexion. Si la menthe est associée à la lavande, c’est qu’il y a une bonne raison, ce n’est pas juste pour un effet poétique, j’imagine.

Pour ma douleur de vous, je pensais qu’il s’agissait d’une personne que le narrateur ou la narratrice vouvoyait, d’où ma gêne avec ce dernier vers et cette formule. Mais en relisant, je pense en fait qu’il s’agit de plusieurs personnes, d’où les ombres et non l’ombre peut-être.

Un sombre et beau poème quoi que je puisse avoir compris ou pas !

   cervantes   
10/6/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
La magie de l'alexandrin, des images, des contrastes, de la repiration. Superbe.
Des rimes riches, une musicalité parfaite et une émotion omniprésente mais toujours contenue.

De la sérenité de la première stophe aux accents presque printaniers on passe au déchirement de la second aux accents sombres et désespérés.

Merci, merci encore pour ce partage, je dirai même cette communion!

   Lebarde   
12/6/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime bien
L'auteur (e) nous propose une visite aux "ombres" , "Je partirai là-bas, le regard vers les cieux,"
"Pour fleurir à jamais le jardin des adieux."
"Des bouquet pleins les bras de menthe et de lavande"

se remémorant jusqu'au bout de moments graves et douloureux:
"Je saurai, sans un bruit, remuer les décombres,
M’écorcher le visage et ramper à genoux
Jusqu’à l’ultime instant de baisser la lumière ;"

C'est du moins ce que j'ai ressenti à la lecture de ces deux élégants sizains d'une belle écriture classique, qui rend avec une tristesse délicate, la peine et la douleur du souvenir.

J'aime bien et j'adhère volontiers.

En EL

Lebarde

   GiL   
13/6/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
J’aime beaucoup ce ce poème que j’ai d’emblée perçu comme une allégorie de la mort effaçant la douleur d’un amour perdu. Toutefois, à la relecture, il m’a semblé que peut-être la mort n’était pas au rendez-vous...
La première strophe évoque la marche du poète vers son terme, désigné comme « le jardin des adieux » ; elle m’a rappelé « Demain, dès l’aube », malgré la disparité des thèmes… et toutes proportions gardées :).
La seconde, plus énigmatique, s’appuie sur une métaphore qui m’est plus difficilement compréhensible mais dont j’apprécie la puissance évocatrice.
Ces deux strophes de six vers sont classiques de construction, ainsi que les alexandrins qui s’enchaînent harmonieusement. Les rimes n’ont rien à se reprocher, à part « genoux/vous » qui est limite ; cela dit, j’aime bien la chute du poème.

Merci pour le partage.
GiL, en EL

   inconnu1   
15/6/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Très beau travail. J'ai beau chercher un petit hiatus, une mauvaise dièrese, une rime écorchée. Rien. Du travail de pro qui me semble correspondre à ce que l'auteur nous a fait miroiter.

Sur le thème, on ne peut s'empêcher de faire un parallèle avec "demain dès l'aube". La menthe et la lavande ont remplacé la bruyère et le houx. Mais ce n'est pas gênant tant c'est bien écrit

Bien à vous?

   Vincent   
30/6/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour Cristale

D'une légèreté écrasante

D'une sensibilité étouffante

Des mots caressant l'âme

J'ai été bouleversé par la virtuosité de votre texte

Que c'est beau la poésie en ce jour

   Myndie   
30/6/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour Cristale,

merci pour ce nouveau et très beau poème.

Je n'ai pas eu le temps de poster le commentaire que j'avais rédigé en EL. Je te le lvre dans son jus:

Bonjour,

inévitablement, ce beau poème en évoque un autre, connu de tous et ce talent n'est pas sans rappeler la plume d'un immense poète.
Marchant sur ses traces pour accomplir le même pèlerinage, «des bouquets pleins les bras »  foulant les mêmes « sentiers de la lande », vous nous offrez ces alexandrins magnifiques qui nous émeuvent et nous bouleversent.
La fluidité des vers, leur douce nostalgie, la beauté des images, tout concourt à nous faire partager la terrible douleur de ce cœur en deuil :
 «  M’écorcher le visage et ramper à genoux »
Comme chez Hugo, il y a ici la même solitude, le même désir de retrouver l'être aimé à jamais disparu, la même union intime de la lumière et de l'ombre.
Cependant, la conclusion n'est pas la même. Alors que le monde s'enfonce dans l'ombre, on sent le germe d'une renaissance, un apaisement qui n'est pas l'oubli mais plutôt un désir de tourner la page. Hugo, quant à lui, ne souhaitait pas « abandonner (sa) peine et (la) douleur » de sa fille, exprimant plutôt le désir de la rejoindre et reposer à ses côtés.

J'ai bien une petite idée de l'auteur de ces vers mais dans le doute...
Bravo en tout cas

   ALDO   
30/6/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime bien
Je pensais les gens de commentaire partis pour des soleils,
des vacances
quand ils sont sous votre ombre.

C'est brillant et puis c'est sombre
A la retenue succède la pleureuse antique.

Mais c'est "baisser la lumière" qui me reste...

Souvent quand on aime, quand on pleure
nous butons sur les mots :

Peut-être me manque-t-il un e muet à l'hémistiche, une faute émotive...
Un alexandrin de 11 pieds, pour encore plus
décoller...

Mais un grand bravo

   Yannblev   
30/6/2024
Bonjour Cristale,

Il y a souvent une intensité majeure dans les poèmes courts, synthétiques et cohérents. Celui-ci ne déroge pas. D’autant qu’il trouve les formules directes, images simples mais pertinentes en évocation. On partage vite les sensations de l’auteur. D’ailleurs en parlant de sensations le première strophe m’a rappelé illico la première de « Sensation » du bel Arthur… la seconde plus ténébreuse s’accorde avec le titre proposé.

Douze alexandrins qui n’appellent aucune critique à mon goût.
Merci du partage.

   Robot   
30/6/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Il y a matière de souvenirs dans ce beau poème classique.
Une nostalgie pleine de souffrance contenue avec le désir exprimé de vouloir oublier:
"Alors, j’enterrerai le passé sous la pierre
Abandonnant ma peine et ma douleur de vous."
Mais est-ce possible d'ignorer une telle tristesse ?
Le contraste entre le premier sizain et le second ajoute à la poésie de l'ensemble.

   Annick   
30/6/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour Cristale,

Je perçois dans ce poème des résonances avec la poésie de Rimbaud et celle de Victor Hugo " le vent frais sur ma joue", "des bouquets pleins les bras", "je partirai".

C'est à la fois, une marche, un voyage, une quête pour faire le deuil d'un passé douloureux. La poétesse veut tourner la page définitivement.
Cette séparation ne se fait pas sans douleur :
"Je saurai, sans un bruit, remuer les décombres,
M'écorcher le visage et ramper à genoux".

Cette souffrance est toute intérieure, sans partage, muette.

La première strophe est légère, inspirée par la nature, la mémoire des jours heureux, cependant, avec le sentiment d'en finir une fois pour toutes avec un passé qui ne doit plus la faire souffrir.

La seconde plus sombre montre que la poétesse entre en conflit avec elle-même pour enterrer le passé au sens propre comme au sens figuré, afin d'aller dans le sens de la vie, de renaître :
"Alors, j'enterrerai le passé sous la pierre..."

Un poème simple, riche de sensations, d'émotions qui me touchent.

Celui-ci, à n'en pas douter, est un classique jusqu'au bout des rimes.

   Cornelius   
30/6/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime bien
Bonjour Cristale,

Ce clin d'oeil à Victor nous est livré comme toujours dans un style impeccable.
Pour ma part je préfère la lumière aux ombres et à la tristesse c'est pourquoi je n'irai pas pour cette fois jusqu'à dire que j'aime beaucoup, mais c'est surtout parce que je deviens de plus en plus difficile.
Je relirai donc votre poème demain dès l'aube. Peut-être y trouverais-je de quoi modifier mon appréciation.

   Eskisse   
30/6/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime bien
Bonjour Cristale,

Très beau poème, sobre et que l'on peu interpréter à sa guise: quelles sont ces ombres ? Quel est ce "passé sous la pierre" ?
Le dernier vers notamment ce "abandonnant..... ma douleur de vous" est très réussi. Un "remake" de Demain dès l'aube qui en jette !

   Provencao   
30/6/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour Cristale,

Une belle poésie, forte en pureté avec ce bel équilibre quand :

"Je saurai, sans un bruit, remuer les décombres,
M’écorcher le visage et ramper à genoux
Jusqu’à l’ultime instant de baisser la lumière "

Offrant en amont les vers précédents : le lien avec le mystère et le symbole se crée très astucieusement grâce au partage de ce trait littéral, "à la belle saison
je partirais la bas, le souvenir fidèle et en même temps à bien des égards j'enterrerai le passé sous la pierre...vous"

J'aime particulièrement cette image qui reçoit une interprétation nouvelle, créé par cette littéralité.

Belle originalité dans votre création.

Au plaisir de vous lire
Cordialement

   Quidonc   
1/7/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
La poétesse, dans un moment paisible, pense à son départ inéluctable vers un au-delà, le regard vers les cieux, où le vent frais et le nuage flou évoquent la fugacité de la vie et la proximité de la mort. Le souvenir est central, les bouquets de menthe et de lavande symbolisent les souvenirs que l'on emporte avec soi et peut-être les hommages funéraires, des souvenirs que l’on apporte à la tombe. La tombe, le "jardin des adieux" évoquant un lieu de repos éternel où les souvenirs et les hommages perdurent.
Dans la deuxième strophe, le crépuscule symbolise la fin de la vie, avec les ombres dansantes représentant les souvenirs et les âmes des défunts ou les souvenirs persistants des moments de vie.
Remuer les décombres, s'écorcher le visage et ramper à genoux illustrent la souffrance et l'effort pour faire face à cette fin imminente. En enterrant le passé, la poétesse exprime sa souffrance intérieure dont seul « le départ » pourra la libérer.
En conclusion, ce poème est une réflexion poignante sur le départ et la charge de souvenirs douloureux et inaltérables, utilisant des images et des métaphores fortes pour évoquer la douleur et la libération. La structure en deux strophes permet une progression narrative et émotionnelle efficace et crée un impact profond sur le lecteur.

   fanny   
1/7/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Merci Cristale du petit clin d'œil sur mon compte instagram, cela me permet d'associer ton poème à ma dernière photo.
Bien que nous ne nous soyons pas "lues/vues" depuis plus d'un mois, nous venons de faire des parutions similaires presque à même date, deux créations artistiques différentes pour un thème commun. Cette idée me convient.

Un poème dans lequel le futur outrepasse le présent et le passé, ce dernier enterré sous la pierre s'offre désormais libéré de ses douleurs, des bouquets plein les bras.

Une phrase retient tout particulièrement mon attention "je saurais sans un bruit, remuer les décombres" qui me semble donner tout son sens au travail de deuil accompli et à la maturité qui en résulte.

Sensible et délicat, c'est du Cristale quoi, merci Maîkresse pour ce nouveau poème qui nous est offert.

   PierreP   
2/7/2024
Un très joli texte qui nous offre de belles images. Pour suivre Polza, je proposerai bien le thym, pour accompagner la lavande.
Il fait sombre et ça se lit. Ça transparaît dans ton texte. C'est mélodique, très poétique. Bref, on en redemande. En tout cas, moi oui.
Merci beaucoup pour ces belles images.

   Cristale   
6/7/2024

   papipoete   
12/7/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
bonjour Cristale
me voilà de retour !
à la belle saison, des fleurs plein les bras, j'irai embellir votre sépulture, mes pensées emplies de Vous.
viendra ce temps, où l'on espère plus rien du temps, et nos souvenirs se cachent aux méandres des trous de mémoire, " qui es-tu toi ? qui êtes-vous Vous ? " je tournerai la page de ce que fut nous, et l'enterrerai avec ma peine de nous...
NB quand le Classique coule comme la pluie qui ruisselle sur mon cher rosier " renaissance ", et parvient ( comme d'habitude ) à laisser croire
- fastoche la poésie classique ! tiens, si j'essayais un jour pour voir...
Je ne crois pas que l' IA prenne un jour la place de notre Maîtresse ; en témoignent ces vers confondants de tristesse, celle qui nous tombe dessus peu à peu, quand on se mélange les pinceaux, prend un gentil pour un méchant, et inversement...
on se relève d'un bond au ralenti, et on éteint la lumière...
les deux derniers vers m'écorchent le coeur ( songeant à Ugolin dont je crus l'autre jour, apercevoir la silhouette du côté d'Eygalières... )
y-a-t-il des fautes de prosodie ? sûrement ! des tas...


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