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Poésie néo-classique
Curwwod : Épilogue…
 Publié le 04/07/16  -  20 commentaires  -  1271 caractères  -  442 lectures    Autres textes du même auteur

Les livres, les saisons, les êtres et les sentiments, j'ai horreur de ce qui s'achève. Et pourtant…


Épilogue…



Qui l'a rompu ce pacte, un beau pacte d'amour ?
Obsédante une voix répète : « À qui la faute ? »
Est-ce ta jalousie en ses plus beaux atours
Et ma fragilité, cheminant côte à côte ?

Le regard assuré, le regard hésitant,
Tout était vrai pourtant sous la fraîche charmille :
Un sourire entendu sous un œil bleu qui cille
Et dit : « Je t'ai compris ! Allons, viens, je t'attends ! »

La pointe de ta langue entre tes lèvres douces,
Qui confesse un désir d'étreinte et de baiser,
Hésitante pourtant, crainte qu'on te repousse :
« Voudras-tu me le rendre ou bien me refuser ? »

Le coup brutal au cœur qui précède l'ivresse :
Ton visage ravi blotti entre mes mains
L'histoire a commencé… Qu'en sera-t-il demain,
Quel écueil peut briser le flot de la tendresse ?

Le plaisir insolent qui fusionne les corps
S'en est venu danser à nos fêtes charnelles,
Mais le temps qui se plaît à changer les décors
A tôt sonné le glas des amours éternelles.

L'indifférence gît sous l'eau mouillant nos yeux.
Qui a trahi le pacte ? Au fond, que nous importe :
Il n'est point de passion que l'orage n'emporte
Tel un rameau flétri par un matin pluvieux…


 
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   Anonyme   
4/7/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
J'aime sans restrictions la plume curwwodienne et cette belle histoire d'amour, qui malheureusement finit mal, est un petit chef-d'oeuvre auquel je ne reprocherai que ce hiatus "Qui a... trahi", un simple détail dans une suite d'alexandrins parfaitement maîtrisés...

J'ai suivi avec intérêt cette aventure sentimentale superbement contée et même si je suis pour les fins heureuses, parmi tant d'autres les deux vers de chute sont de belle facture...

Il n'est point de passion que l'orage n'emporte
Tel un rameau flétri par un matin pluvieux…

Bravissimo Curwwod, j'aimerais lire plus souvent ce genre de poème que ça soit pour la forme ou le fond !

   Anonyme   
4/7/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
La rupture est décrite ici avec une plume d'une grande finesse.

" Qui l'a rompu ce pacte, un beau pacte d'amour ? " Un vers qui , à lui seul, exprime le fond de cette poésie.

De belles images et ce quatrain à qui j'accorde mon coup de coeur:
" Le plaisir insolent qui fusionne les corps
S'en est venu danser à nos fêtes charnelles,
Mais le temps qui se plaît à changer les décors
A tôt sonné le glas des amours éternelles. "

   Alcirion   
4/7/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Curwwod et bravo une fois nouvelle !

Depuis que je suis arrivé sur Oniris, je me suis surtout intéressé à la poésie libre, d'abord par curiosité de voir ce que faisaient les autres. Pour les autres genres, j'ai été surpris de voir autant de passionnés des formes anciennes et la capacité de certains à les lier habilement à des préoccupations, des thèmes actuels : faire de la poésie contemporaine au sens premier de l'adjectif.

Dans ce domaine, c'est toi, Curwwod, qui m'a fait la plus forte impression jusqu'ici (c'est évidement subjectif !), essentiellement je pense par ce qu'il y a sens et délicatesse de forme dans chacun de tes vers : les deux derniers de ce texte, par exemple sont particulièrement réussis. La phrase est claire et limpide, elle sonne comme un cours d'eau, parfois paisible ruisseau, parfois torrent agité.

Ma vision de la poésie ( on me contredira à loisir...) ce sont d'abord des idées et la capacité d'en faire quelque chose d'esthétique, de fort, de puissant, par du travail, de la technique et du talent aussi bien sûr. Tes textes correspondent, à mon sens, à toutes ces exigences.

   papipoete   
4/7/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
bonjour Curwwod,
A qui la faute ? Qui a commencé, qui a ruiné la confiance, déchiré les belles promesses, oublié qu'on s'est tant aimé ?
Et nos envies l'un de l'autre, ce premier baiser ... << Tu m'aimeras toujours dis ? >>
Quel écueil pourrait briser le flot de la tendresse ?
Mais tout s'effiloche même cotte de mailles, tout s'érode même granit !
A qui la faute, à nous-deux sûrement ; des yeux qui ne voient plus la nouvelle coiffure, un parfum qu'on ne hume plus ; les copains qui grignotent peu à peu l'intimité ; l'auto qu'on bichonne ; le foot qui remplit le salon ; les sorties chacun de son côté ; l'habitude qui tue à petit feu .
Quand l'indifférence nous aura séparé, le temps écoulé, on pourra se rappeler de la 3e strophe de ce poème où, hésitante tu te demandais si je te rendrais ou refuserais ce tendre baiser ...
NB j'ai fait un long voyage dans le temps à travers ce beau texte

   Anonyme   
4/7/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour

C'est un beau texte sur l'absence de durée de l'amour
sous toutes ses formes ou comment passer de l'amour à l'indifférence.
Eh oui, l'amour ne dure pas mais à qui la faute ? A l'autre évidemment, toujours à l'autre et ce poème exprime bien la question posée.

Juste un petit truc j'aurais bien vu ou bien le refuser au lieu du me
mais c'est une broutille.

Beau dernier quatrain qui résume bien le poème en entier.

   Vincendix   
4/7/2016
 a aimé ce texte 
Passionnément
Bonsoir Curwwod,
Bien d’accord avec Alexandre, il m’est également agréable de lire de tels poèmes bien écrits, ils sont un peu trop rares à mon goût.

Le cheminement d’une idylle et d’une rupture est délicatement exprimé dans ces vers, rupture dont la responsabilité est souvent discutable et généralement partagée.

Je suis moins d’accord avec les deux derniers vers (tout de même superbes), au fil du temps, la passion peut se transformer en amour et tendresse sans pour autant être emportée par l’orage.

   MissNeko   
4/7/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Quel beau poème sur la rupture ! Une plume délicate et belle.

J aime :

Mais le temps qui se plaît à changer les décors
A tôt sonné le glas des amours éternelles.

L'indifférence gît sous l'eau mouillant nos yeux.

Il n'est point de passion que l'orage n'emporte
Tel un rameau flétri par un matin pluvieux…

Magnifique ....

   Robot   
4/7/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Un très bon texte néo qui a su faire preuve d'originalité sur un thème rebattu: La séparation.

Le vision sur ce sentiment de jalousie, sur cette perte de l'amour éternelle est amené avec précaution, discrètement, sans trop en faire, tout en portant le regard sur ce qui a précédé. Et c'est tout cela que j'ai apprécié à la lecture de ce poème.

   Anonyme   
4/7/2016
 a aimé ce texte 
Passionnément
Bonsoir Curwwod

Pour tout dire j'ai adoré, et ça pourrait s'arrêter là sans besoin d'argumenter !:)
Un poème à l'écriture parfaite ( pour moi ) écrit avec beaucoup de délicatesse pour parler d'un amour complice et charnel ....de ce bonheur qui transpire à travers les petits gestes ou mimiques

"Un sourire entendu sous un œil bleu qui cille
Et dit : « Je t'ai compris ! Allons, viens, je t'attends ! »

Un amour qui peu à peu se délite.....et qui pose la question dans le premier quatrain " du savoir pourquoi on en est arrivé là ! "Sans colère et sans rejeter la responsabilité de cet échec sur l'un ou l'autre , juste un constat.....mettant en cause le temps " fossoyeur " des meilleurs sentiments "

Je ne viens pas souvent ...mais c'est un grand plaisir de pouvoir tomber sur de la belle poésie ! MERCI

   Vincente   
5/7/2016
 a aimé ce texte 
Passionnément ↓
Bonjour Curwood,

La félicité de vos deuxième et troisième strophes inonde l'esprit de votre lecteur, envieux de votre grâce, associé à ces instants passés qu'il s'approprie par ses réminiscences personnelles.

Les deux suivantes restent très fortes et sans équivoque, puis le constat affiche son dénuement, dévoilant même un besoin de trouver un responsable, triste bascule qu'apporte le jugement et ses interrogations.

Forme, fond et sentiments se conjuguent en une trinité rarement si harmonieuse, extraire un vers pour le mettre en exergue serait tromper l'équilibre de ce poème dont chaque mot, chaque lettre est en bonne place...

Un bémol cependant, vos deux derniers vers, par leur jolie apparence "trahissent" une émotion de déception qui se dévoie en généralisation abusive. Dommage de vouloir emporter votre ami lecteur dans cette assertion !

Au plaisir de vous lire (très bientôt SVP...merci !)

   leni   
5/7/2016
 a aimé ce texte 
Passionnément
une rupture des plus classiques A qui la faute C'est y toi qui a trop
tiré si la corde elle s'est brisée demande Paul Fort

ET la question persiste et la réponse attend

Le coup brutal au cœur qui précède l'ivresse :
Ton visage ravi blotti entre mes mains
L'histoire a commencé… Qu'en sera-t-il demain,
Quel écueil peut briser le flot de la tendresse ?

nous devons toujours garder à l'esprit

Il n'est point de passion que l'orage n'emporte
Tel un rameau flétri par un matin pluvieux…

c'est simple souple sans excès DEMANDEZ "le journal l'actualité du petit jour MERCI pour ce joli ET Bravissimo pour l'écriture

Salut amical LENI GASTON

   plumette   
5/7/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
la fin de l'amour est un sujet inépuisable qui nous concerne tous.
Mais tous n'ont pas cette capacité à le mettre en poème.
un poème qui retraverse les différents temps de l'amour: l'approche, le désir reconnu, puis partagé dans la confiance d'une presque "éternité". et puis, il faut se rendre à l'évidence:

"L'indifférence gît sous l'eau mouillant nos yeux.
Qui a trahi le pacte ? Au fond, que nous importe :
Il n'est point de passion que l'orage n'emporte
Tel un rameau flétri par un matin pluvieux…"

c'est tellement bien dit que je ne trouve rien à redire !

Merci pour ce partage,

Plumette

   jfmoods   
5/7/2016
Plusieurs éléments de ponctuation m'intriguent... J'aurais mis une virgule après "obsédante", au vers 2, car l'adjectif qualificatif est en apposition. J'aurais également ajouté une autre virgule à l'hémistiche du vers 9. Cela me paraît syntaxiquement plus judicieux. Je n'imagine pas que l'on puisse glisser sans jalon du vers 14 au vers 15. Je suggère un tiret : d'une part, pour créer un effet d'attente ; d'autre part pour varier encore plus la palette de la ponctuation (il ne manque, en effet, dans ce poème très expressif, que le point-virgule et les parenthèses).


I) Un feu réciproque

1) L'innamoramento

Soutenu par le discours direct (vers 8 et 12), le jeu antithétique des métonymies ("Le regard assuré, le regard hésitant") matérialise ce moment si singulier qui transfigure soudain notre rapport au monde.

2) De la flamme à l'incendie

Les groupes nominaux ("Le plaisir insolent", "nos fêtes charnelles") ainsi que le verbe ("fusionnent les corps") disent assez combien l'attirance entre les deux partenaires s'approfondit au fil de la relation.

II) L'amour dure trois ans

1) Les causes d'un naufrage

Le parallélisme ("ta jalousie" / "ma fragilité") et les personnifications ("le temps qui se plaît à changer les décors", "l'indifférence gît") dressent l'inventaire des éléments à charge ayant conduit à l'échec.

2) Le spectre de la fatalité

Le présent de vérité générale ("Il n'est point de passion que l'orage n'emporte") et la comparaison ("Tel un rameau flétri par un matin pluvieux...") avalisent le caractère inexorable de l'usure d'un couple.

Merci pour ce partage !

   JulieM   
6/7/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
(toute fraîche débarquée sur Oniris)
Un poème qui se lit comme un livret d'opéra, où les voix du choeur (ou les voies du coeur) nous disent déjà le funeste épilogue; mais sans grandiloquence ni excès.

Les personnages sont de délicats funambules oscillant entre ce qui a été et ce qui sera "Le coup brutal au cœur qui précède l'ivresse :
Ton visage ravi blotti entre mes mains
L'histoire a commencé… Qu'en sera-t-il demain,
Quel écueil peut briser le flot de la tendresse ?"

Et le temps qui s'écoule et abime de si belles heures.
Très beau, et vrai. Merci.

   Miguel   
9/7/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Toutes les louanges que méritait ce texte lui ont été adressées ; je ne viens donc que témoigner ici de mon propre plaisir à se lecture et dire bravo à son auteur.

   Curwwod   
9/7/2016

   angelina   
11/7/2016
 a aimé ce texte 
Passionnément
Bonjour Monsieur Curwwod,
Quelle magnifique plume est la vôtre ! Je ne me lasse jamais de vous lire ,tout simplement parce-que derrière les mots je ressens votre sensibilité qui m'émeut .
Ce poème je le vis actuellement .J'espere un jour lorsque mes plaies seront pansées pouvoir écrire ou réécrire ma vie .

   dom1   
23/7/2016
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
Mots un peu trop convenus et " telephonés " avec une dramaturgie qui semble souhaitée plus que réelle et fondée.

Dominique

   Solstitium   
26/7/2016
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
Bonsoir Curwwod,

L'émotion que vous dégagez à travers ce poème est époustouflante!

Chaque vers n'aurait put être mieux dit et leur structure vaut son effet!

Merci pour cette oeuvre.

Solstitium

   Mokhtar   
28/11/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Au petit matin, quand l'envie d'un beau texte rivalise avec celui d'un café chaud, je prends plaisir à creuser la mine d'Oniris.
Et l'une des veines les plus sûres, c'est bien celle de Curwood, qui sur un thème éternel réussit à ravir et à émouvoir.
On sent bien que les bonheurs et les exaltations se payent à crédit, dans les amertumes des séparations.
C'est de l'alexandrin délié et fluide. On peut se lancer à sa lecture sans redouter dos d'ânes et virages risqués.
Et l'on arrive toujours à bon port, charmé et conquis.


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