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Poésie néo-classique
Curwwod : Impression d'un soir d'été
 Publié le 15/02/22  -  15 commentaires  -  1203 caractères  -  358 lectures    Autres textes du même auteur

Un instant miséricordieux qui nous fait revenir aux désirs essentiels.


Impression d'un soir d'été



Voici venir le soir en son habit de cour
Un soir de fin d'été qui vous exalte l'âme
Quand le ciel se consume et qu'au jardin se pâment
Le liseron jaloux et la belle-de-jour.

Voici le soir, porteur d'un infime mystère,
L'odeur du chèvrefeuille ou le chant du roseau,
Le friselis discret qui soupire sur l'eau,
Et trouble le repos d'un grand cyprès austère.

Comme un baume apaisant sur le corps harassé
Il étend la fraîcheur de sa miséricorde
Et cet instant béni, quelquefois, vous accorde
Comme un désir d'amour qui vous tient embrassé.

Alors il vous revient, telle une ombre chinoise,
Gracieuse chimère, une fille qui rit,
En s'effaçant là-bas sous le ciel assombri,
Du rêve qui éclot quand deux regards se croisent.

C'est le moment de grâce et de sérénité
Où le cœur étonné conçoit la certitude
Qu'au-delà de l'éther, l'immense solitude
Du créateur triomphe en son éternité.

Et l'on se dit : mon Dieu, faudra-t-il que s'éteigne,
À mes yeux désolés, tant d'exquise splendeur ?
Je ne fais que passer, misérable rôdeur
Enivré du bonheur de connaître ton règne.


 
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   Anonyme   
29/1/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Le dernier quatrain, et surtout ses deux derniers vers, me conquiert. Il me semble élargir soudain le propos que, jusque-là, je trouvais quelque peu… étriqué ; le soir qui tombe, la nostalgie d'un amour : en effet le mystère m'apparaît infime plutôt qu'infini. Soudain, cette échappée cosmique !
Alors, revenant sur le texte, je me rends compte que l'échappée n'est pas si soudaine, que déjà l'avant-dernier quatrain la prépare, que la trajectoire du poème doit être très réfléchie et que cet infime prépare déjà à l'infini. Je persiste à ne guère apprécier le premier quatrain beaucoup trop précieux à mon goût avec cette entame très dix-neuvième siècle romantique (Baudelaire débute ainsi son « Harmonie du soir »), ce soir en habit de cour qui exalte l'âme, mais désormais je m'incline devant la progression de l'ensemble.
Dans cette perspective, la rime mystère/austère, remarquée dès la première lecture, me semble éclairante : c'est à l'admiration de l'austère mystère de l'univers qu'on me convoque. Carrément. Je termine un peu intimidée, ce qui confirme l'efficacité et l'intelligence du poème, mais regrette tout de même que le flamboiement final couronne des vers présentant des associations convenues selon moi, comme le friselis discret, le fait qu'on trouble le repos, ou le désir d'amour.

   Miguel   
30/1/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Magnifique ! Quels beaux vers, quelle sublime évocation ! On pense à la fois à Lamartine et à Baudelaire, entre autres, mais il y a là, aussi, un ton très personnel, très original, et surtout, j'y reviens, on est sous le charme de ces vers mélodieux et tendres. je n'use guère du "passionnément", que je juge un peu hyperbolique, c'est pourquoi je déclare simplement adorer ce poème.

   Lebarde   
2/2/2022
 a aimé ce texte 
Passionnément ↓
"Impression d'un soir". "Un soir de fin d'été qui vous exalte l'âme"

Il se dégage de ce superbe poème, une atmosphère délicieusement reposante et douce, associant la beauté de la nature, au "désir d'amour" lorsque revient,
" telle une ombre chinoise,
Gracieuse chimère, une fille qui rit,
En s'effaçant là-bas sous le ciel assombri,
Du rêve qui éclot quand deux regards se croisent"

Atmosphère qui se sublime au fil des vers en pensées mystiques et spirituelles:
"Mon Dieu, faudra-t-il que s'éteigne,
A mes yeux désolés, tant d'exquise splendeur ?"

Une très belle écriture, faite de mots simples, d'images délicates, sur un ton mélodieux, couleur pastel, d'une grande poésie qui ne peut que charmer et séduire.
Et je le suis.
J'ai particulièrement aimé les images magnifiques de la deuxième strophe.

Merci et bravo.

En EL

Lebarde

   papipoete   
5/2/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
néo-classique
Voici venir un instant miséricordieux ( que je situe dans un jardin, d'eau plus précisément ) non point dans la cage d'escalier d'un HLM !
Quoiqu'en fermant les yeux peut-être... mais en début de soirée, quand rude fut la journée, regarder le décor naturel de la Dame... et poser un visage aimé, une silhouette gracile, des longs cheveux dont s'amuse le vent ; et se laisser bercer par les friselis sur l'onde proche.
NB Un décor idéal pour peindre sans pinceau, dans notre tête sans jamais avoir à gommer une imperfection, enivré par des parfums captivants.
L'auteur bien qu'amoureux du concret, songe à l'abstrait de l'éther, où le Seigneur l'attend...
La seconde strophe a ma préférence, quand la dernière me fait songer au grand départ...
au 12e vers " qui vous tienne " pourquoi pas " vous tient "
au 16e vers " qui/éclot " fait hiatus
des pluriel/singulier empêchent la forme classique très proche, qu'aurait mérité ce superbe poème !
papipoète

   Donaldo75   
6/2/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Rien à dire, c’est un poème très bien composé ; il se lit dans la douceur d’un soir d’été – je sais, nous sommes en plein mois de février dans l’hémisphère nord mais je me projette – car les mots embarquent le lecteur dans ces impressions. Cette composition m’a reposé, je dois l’avouer ; sa posture néo-classique va bien avec le thème, lui confère un côté aquarelle qui n’est pas pour me déplaire.

Oui, c’est un agréable moment de lecture.

Merci pour le partage.

   Anonyme   
15/2/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Curwood,

j'aime beaucoup la délicatesse et l'impermanence qui émane de votre poésie, en la lisant, j'ai carrément senti l'odeur du chèvrefeuille du jardin de ma grand-mère lorsqu'on s'y promène au soir. Une mention spéciale à ce vers :

"Alors il vous revient, telle une ombre chinoise,
Gracieuse chimère, une fille qui rit,"

C'est tout à fait ça, se souvenir...

THX pour la lecture !

Anna

   Provencao   
15/2/2022
Bonjour Curwwod


"Voici venir le soir en son habit de cour
Un soir de fin d'été qui vous exalte l'âme
Quand le ciel se consume et qu'au jardin se pâment
Le liseron jaloux et la belle-de-jour."

Mon quatrain préféré où la pensée contemplative, inspirée presque irrationnelle s'exerce vers une liberté qu'elle ne réalise pas entièrement...cette pensée est absolue par l'instant béni...

Au plaisir de vous lire
Cordialement

   inconnu1   
3/3/2022
 a aimé ce texte 
Passionnément
Bonsoir,

Je n'avais pas vu ce poème en EL, mais quel plaisir quand j'ai vu que votre nom apparaissait dans les poèmes à venir et je n'ai pas été déçu. La douceur, je dirais presque que la langueur de vos vers, renforcée par les rimes embrassées, nous manquait.

Bien à vous

NB : Ayant reçu une remarque justifiée sur le caractère succinct de mon commentaire, je me dois d'y apporter quelques précisions. Bien sûr ma notation ne vient pas seulement du plaisir de vous avoir retrouvé mais, comme je le disais, du plaisir à lire des vers fluides, qui ont demandé tellement d'efforts sans que cela soit visible et c'est là le véritable exploit. Il y a une langueur dans tout cela, la description d'une nature reposée qui permet rapidement la communion avec le visiteur. Souvent le premier vers, la première strophe est la plus importante et ce "Voici venir le soir en son habit de cour"; avec une anaphore sur le début de la 2eme strophe a été suffisant pour me faire basculer

   Mokhtar   
16/2/2022
 a aimé ce texte 
Passionnément ↓
« Mélodieux » a dit Miguel. C’est bien le mot qui convient pour qualifier le style de ce poème, celui de l’auteur en général.

Je retrouve dans ce texte l’esprit des parnassiens (en moins lourdingue) qui étaient nombreux à louer le créateur.

Le mot « grâce »( et aussi « instant béni, miséricorde ») qui fait partie du lexique, est le mot charnière qui fait passer l’auteur de la contemplation extatique à l’évocation du créateur éternel triomphant, puis à la condition humaine de ces « misérables » grains de poussière que nous sommes dans l’éternité.

Ce qui aboutit à un poème qui tranche avec l’anodin en conférant au discours poétique une dimension spirituelle lyrique. À laquelle même les athées peuvent être sensibles.

Petit détail technique. Je préférais…j’aurais préféré… comme vu ailleurs, au vers 4 , le « de » au « et ». La rime précédente en serait améliorée. Mais surtout le « jaloux » affectant le liseron aurait été explicité.

Merci pour ce poème qui soulève, puis élève.

   Myo   
16/2/2022
 a aimé ce texte 
Passionnément
Toute la richesse et la splendeur d'un instant que l'on sait éphémère.
C'est en pleine conscience de cette fragilité que votre poésie diffuse toute sa beauté.

Une lecture, un moment que l'on aimerait aussi retenir dans cette émotion qui s'envole au rythme des mots.

Merci

   Lariviere   
18/2/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Curwwod,

D'habitude je ne suis pas fan du classique mais quand c'est si bien écrit je ne peut qu'être séduit...

Une écriture fluide tout au long des strophes, une musicalité toute en douceur ma foi fort apaisante qui colle bien au thème, je suis conquis !

Merci pour cette lecture et bonne continuation !

   Curwwod   
19/2/2022

   Anonyme   
28/2/2022
 a aimé ce texte 
Passionnément
Bonsoir Curwwod,

Avec un peu de retard, la lecture de cette sublime poésie, toute en finesse, élégance et beauté m'a charmée.
Une belle musicalité accompagne la fluidité et la douceur des alexandrins.

   Jahel   
3/3/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Curwwod,

Votre poème m'a touché profondément. Ce sont là des vers comme je les aime. Je ne commente jamais les manques tels que hiatus, césure, enjambement etc...étant moi-même loin des diktats imposés à la poèsie que l'on juge trop être bien ou pas en fonction de référentiels.
l
Ce que j'aime chez vous c'est la musique qui se dégage à la lecture de vos écrits, la fluidité des vers qui se répondent. Et si votre poème n'est pas classique par la forme, pour moi il l'est par la beauté du coeur, de l'âme et de l'esprit.

Merci à vous Curwwod. A vous lire ...

Jahel

   Vert-de-Gris   
3/4/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Quels beaux vers ! Merci beaucoup

Que dire si ce n'est que je l'ai senti ce poème... "Un soir de fin d'été qui vous exalte l'âme" qui m'a rappelé les Sensations de Rimbaud..
Et le ton général qui m'évoque les tonalités douces-amers de Baudelaire..

Ah non ! Vraiment c'est beau :D

La troisième et les deux dernières strophes sont pour moi les plus efficaces, elles donnent tout le parfum du poème.

Voilà pas grand chose d'autre à dire, si ce n'est que c'est harmonieux, musical à souhait ! J'adore


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