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Poésie néo-classique
Curwwod : Le bain...
 Publié le 28/06/18  -  17 commentaires  -  744 caractères  -  359 lectures    Autres textes du même auteur

Honni soit qui mal y pense.


Le bain...



Daphné entrait au bain et tançait sa servante :
« Vous avez oublié l'essence de jasmin ! »
S'indigna-t-elle, « Encore ! » en agitant sa main
Qui trouva prestement la joue de la suivante.

Or des longs cils baissés une larme brûlante
Discrètement roula sur la trace carmin,
Puis au coin de la lèvre acheva son chemin...
Et Daphné, sur l'instant, la trouva bien charmante.

« Allons, ne pleurez pas pour un geste d'humeur !
Je vous aime beaucoup ! », puis sur un ton charmeur :
« Dévêtez-vous voyons, venez, l'eau est si douce

Que votre gros chagrin y fondra sûrement !
Vous avez, savez-vous, un joli teint de rousse !
Venez, rejoignez-moi, et causons un moment ! »


 
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   Anonyme   
18/6/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup
La servante oublie l'essence de jasmin, et hop, une gifle !
Et l,invitation au bain pour se faire pardonner...
C'est mignon ,bien écrit, et original....
Bravo!

   Anje   
28/6/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Poème charmant qui laisse apercevoir près du bac des jupons posés sur une chaise.
Si je n'ai pas bien compris le "or" ouvrant le cinquième vers, l'ensemble coule facilement dans l'oreille. Il suffirait presque d'une bonne serviette pour éponger quelques hiatus et élisions mais ce néo-sonnet est parfumé de talent.
Bravo.

   Recanatese   
28/6/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Curwood,

voilà un texte fort bien écrit. La scène est visuelle et très vivante. Cela est sans doute dû au rythme que vous avez su imprimer en alternant avec maestria discours direct et indirect.

Bref, un poème comme je les aime, qui fait mouche dès la première lecture et donne envie d'y revenir.

À vous relire

Recnatese

   leni   
28/6/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup
C'est un oubli cette essence de jasmin Et la servante de prendre une "baffe"
Pour l'oublier

« Dévêtez-vous voyons, venez, l'eau est si douce
Ce sonnet est parfumé d'antan Il est une peinture du temps d'hier

TOUT en douceur
C'est charmant
Merci Ami pour le charme LENI

   Lulu   
28/6/2018
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
Bonjour Curwwod,

Que j'aime vous lire, et ici encore… L'écriture est soignée et délicate. Belle et contagieuse aussi. Contagieuse dans le sens où elle donne le sourire. Elle ne laisse pas insensible. Ainsi, ce sonnet est tout efficace et absolument parfait, en ce qui me concerne.

J'ai adoré le ton sur lequel vous faites jouer vos personnages. Il y a l'exaspération, d'abord, si sensible chez Daphné, renforcée par les points d'exclamation, puis tout autre chose, dans les deux tercets, et toujours avec les points d'exclamation. Cela donne un côté "mise en scène" que j'aime beaucoup.

J'ai adoré, dans le premier quatrain, voir cette main qui s'agite presque infiniment (à la première lecture), sans savoir ce qu'elle allait devenir du fait de l'avoir inscrite en fin de vers :
"S'indigna-t-elle, "Encore !" en agitant sa main"
Et pour être honnête, j'ai trouvé ce passage absolument génial, avec une forme de suspense jusqu'au verbe suivant. Il a fallu que cette main finisse par rencontrer "la joue de la suivante" pour que je saisisse l'importance de l'humeur de Daphné… Jusque là, et avant le mot "la joue", il y avait comme une danse de cette main que j'imaginais virevoltante et qui concourait à la beauté des premiers vers du poème.

Les rimes sont superbes. Elles mettent en perspective une musicalité d'ensemble qui font de ce sonnet un vrai chant. On entend la voix du poète, et la voix de Daphné…

Ce poème me fait penser à ces poètes qui, il y a longtemps, m'ont fait entrer dans l'écriture poétique… Je pense à Baudelaire, Mallarmé, Verlaine… Il me touche tout autant !

Au très grand plaisir de vous relire.

   Robot   
28/6/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Je trouve dans ce texte un peu de la légèreté des peintures ou des sculptures représentant "Diane au Bain", avec en plus cette frivolité polissonne qui donne du charme à cette scène. Une écriture trés visuelle, comme pour décrire un tableau, pour ce néo auquel il manque peu pour devenir totalement classique. (notamment ce hiatus à l'entrée du premier vers.)

   papipoete   
28/6/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup
bonjour Curwwod
la maîtresse entra au bain, et ho stupeur, la servante avait oublié l'essence de jasmin ! Un soufflet appuyé sur la joue de la fautive, vint calmer la colère de l'auguste baigneuse ... qui aussitôt le regrettait déjà ! Un bain à deux, quoi de plus doux pour apaiser un courroux !
NB le groupe " Mecano " put écrire ce poème, où " deux femmes qui se tiennent la main/ça n'a rien qui peut gêner la morale " ; mais quand-même la maîtresse put prendre la main de l'autre, plutôt que de la claquer !
Les 2 premiers vers de la seconde strophe, sont si délicats ...
Un bain de fraîcheur que ce sonnet néo-classique sans faute !

   Anonyme   
28/6/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour,

Il y a en vos poèmes ce charme d'un autre temps. Celui-ci n'échappe pas à cette délicieuse impression. Les mots sont comme un petit objectif de caméra qui saisit chaque détail et imprègne sur nos rétines ébahies une délicate lumière, créant de merveilleuses images. En plus des images, il y a le sens, la sensibilité qui titille la cervelle... et même bien plus. "Honni soit qui mal y pense". D'accord mais le "mal" (le mâle) devant ce tableau du bain de deux jeunes nymphes frivoles ne pensera qu'à ça.
Bravo pour cette baignade poétique.

   Anonyme   
28/6/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Subtil et équivoque à souhait.
Une écriture élégante - comme toujours chez l'auteur -

<< Venez, rejoignez-moi, et causons un moment ! »
Bien sûr honni soit qui mal ypense. Et quand bien même, où serait le mal ?

Poésie pleine de charme.

   Ithaque   
28/6/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Pas un détail ne manque à la scène, amenant le lecteur à suivre cette main aux desseins faussement punitifs puisque destinée , au final, à la caresse. Durant ce laps de temps, juste celui d'un soufflet et de quelques phrases, se produit la montée du désir.
J'apprécie votre style d'écriture à peine désuet
Bravo

   Alcirion   
28/6/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Curwwod,

Emballé par ton savoir-faire, comme à l'accoutumée. Pas un mot en trop, ni manquant, pour reprendre la définition de Banville du poème réussi.

La qualité dans ce texte, comme dans bien d'autres de ta plume, vient de la qualité de la phrase, limpide, où l'on ne ressent à aucun endroit de torsions ou de facilités pour respecter les règles - ce qui m'arrête souvent pour les vers classiques -.

bref tout va bien, au plaisir d'une autre lecture !

   Cristale   
28/6/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Curwwod,

Quel joli tableau coquin et charmant ! Une peinture de mots qui nous invite dans sa toile intime ou tout est effleuré, suggéré en mi-teintes.

Le néo-classique laisse place à quelques libertés, c'est le choix de l'auteur bien qu'une telle pièce mériterait une toilette un peu rehaussée dans le genre vers réguliers.

J'aurais mis une virgule après or et baissés :
Or, des longs cils baissés, une larme brûlante

En classique j'aurais opté pour la note la plus haute mais j'aime beaucoup également ce poème tel que je l'ai dégusté. Votre plume a toujours autant d'élégance et de talent.

Merci pour cette agréable lecture.
Cristale

   jfmoods   
28/6/2018
Ce sonnet en alexandrins est à rimes embrassées, suivies et croisées, suffisantes et riches, majoritairement masculines.

La première strophe est marquée par une certaine vivacité (formes exclamatives, ton de Daphné : "tançait", "S'indigna", verbes de mouvement : "entrait", "en agitant sa main / Qui trouva prestement la joue"). La punition suit immédiatement la négligence répétée de la servante (marque d'exaspération : "Vous avez oublié l'essence de jasmin !" [...] "Encore !"). La décision de réprimander est prise sur un coup de tête lié au tempérament impatient, voire volcanique, de Daphné.

La conjonction de coordination du vers 5 ("Or") marque le point de basculement du sonnet. Le pathétique s'invite ("une larme brûlante / Discrètement roula") et le temps ralentit d'un coup son cours ("Puis au coin de la lèvre acheva son chemin"). Daphné contemple ce spectacle de détresse humble, silencieuse et sent un trouble la gagner ("sur l'instant, la trouva bien charmante"). Il s'agit, à présent, de consoler la fautive de cet emportement trop vif.

Le poète se dédouane d'emblée, dans l'entête ("Honni soit qui mal y pense."), de toute intention polissonne quant aux événements qui suivront la chute du sonnet. Cependant, un certain nombre d'éléments invitent à considérer cet avertissement comme un clin d'oeil amusé, complice, au lecteur...

1) Les points de suspension du titre suggèrent que l'événement prendra une tournure particulière.
2) "bien charmante" sonne comme une litote. Sans le vouloir, la servante a "tapé dans l'oeil" de Daphné. Que ne ferait-on sous l'empire des circonstances ?
3) Le passage au discours direct met en scène un rapport de séduction.
4) Les impératifs marquent l'insistance d'une femme rompue à l'exercice du pouvoir, habituée à obtenir finalement ce qu'elle veut.
5) Le registre lyrique ("Je vous aime beaucoup !") laisse entendre que Daphné pourrait bien joindre le geste à la parole.
6) Le "ton charmeur" trahit les intentions bien précises de l'énonciatrice.
7) Aux vers 11-12, une analogie implicite met en perspective la douceur de l'eau et la douceur que Daphné ne manquera pas de prodiguer, le moment venu.
8) La louange ("Vous avez, savez-vous, un joli teint de rousse !") vise à amadouer la servante, à rompre ses dernières lignes de défense.
9) De quoi les deux femmes pourraient-elles bien causer ? Vient un moment où les mots, trop peu explicites pour consoler, doivent laisser place au langage du corps. La main qui punit doit devenir la main qui caresse.

Merci pour ce partage !

   wancyrs   
29/6/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Salut Curwwod,

J'ai aimé la fantaisie et la légèreté de votre texte, surtout dans une catégorie poétique où la discipline est de rigueur. Merci de me faire douter dans mes croyances ; le classique ou le néo-classique n'est finalement pas si rigide, cela dépend toujours de celui qui manie la langue.

Merci !

Wan

   Vincendix   
30/6/2018
 a aimé ce texte 
Passionnément
Bonjour Curwwod,
Un sonnet comme je les aime, le « Maitre » nous ayant quitté, il est plaisant d’en lire encore.
Une scène que les « bien-pensants » trouveraient sulfureuse mais la volupté féminine lui va à ravir, cette « complicité » entre la maitresse et la servante est parfaitement illustrée.
Vincent

   Quidonc   
2/7/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Comme c'est bien amené. Le coté anodin de la démarche de Daphné met en exergue le coté sensuel et coquin de ce tête à tête.
Trouble encore augmenté par le jeux de domination et de soumission de 2 protagonistes.
Ou est-ce vraiment anodin? ;-)

Encore bravo pour votre plume.

   Curwwod   
3/7/2018


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