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Poésie contemporaine
Curwwod : Le banc
 Publié le 24/07/24  -  11 commentaires  -  738 caractères  -  171 lectures    Autres textes du même auteur

À mon âge ça arrive encore, parfois…


Le banc



Le vieil homme harassé sur un banc se repose ;
Est-ce au château Moncade, à l'ombre de sa tour,
Ou bien dans un chemin fleuri du Luxembourg,
Qu'un bonheur imprévu volette et puis se pose ?

Un essaim babillant, ravi de toute chose,
Jeunes filles riant en s'échappant du cours,
S'avance, éclaboussant gaiement les alentours
D'un torrent de bonheur dont nul ne sait la cause.

Son vieux cœur, irrigué d'une jeunesse neuve,
S'émeut soudain plus fort sous les trilles qui pleuvent,
Découvre, frémissant, qu'il n'était qu'assoupi.

Et son œil embué voit refleurir encore,
Sur leurs pas magiciens, le visage tapi
De sa folle jeunesse où l'amour vint éclore…


 
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Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   embellie   
24/7/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Je ne commenterai pas la forme, m'estimant peu instruite en prosodie, mais ce sonnet me plait tel qu'il est et me touche dans sa simplicité. Colette disait: "il faut, avec les mots de tout le monde écrire comme personne". On voit la scène se dérouler sous nos yeux, et c'est joliment dit. Le vieil homme sur le banc, les filles en "essaim babillant, éclaboussant gaiement les alentours d'un torrent de bonheur dont nul ne sait la cause". L'insouciance de la jeunesse venant troubler le cœur du vieil homme, lui rappelant soudain de lointains souvenirs. Il est vrai que les vieux ont une sensibilité exacerbée. Jacques Brel nous les a montrés avec "des larmes qui leur perlent aux paupières". Merci à l'auteur (re) de nous avoir brossé ce tableau à la fois charmant et émouvant.
embellie en EL

   Polza   
16/7/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour,

L’exergue m’a fait penser à « La première gorgée de bière et autres plaisirs minuscules » de Philippe Delerm.

Ce n’est peut-être pas du classique, mais c’est du plutôt bon néo je trouve.
Je dis plutôt bon et non très bon à cause d’une petite réserve que j’émets.
Elle est à prendre avec précaution, je ne suis pas le plus technique d’Oniris, mais je me demande si dans « Le vieil homme harassé sur un banc se repose ; » il est possible de lier homme et harassé ou s’il faut dire « Le/vieil/homm/me/ha/ra/ssé » à cause du h aspiré de harassé. Ce qui (si cela s’avérait exact) ferait 13 pieds dans ce vers.

Pour « Sur leurs pas magicien, le visage tapi » vous avez choisi magicien en synérèse, il me semble que c’est possible en néo, mais bien entendu impossible en classique.


J’ai beaucoup aimé ce poème plein de malice et non dénué d’humour et de tendresse à la fois, je me suis profondément attaché au narrateur, ce vieil homme un tantinet espiègle.

« Qu’un bonheur imprévu volette et puis se pose ? » si j’ai bien compris, il s’agit d’un papillon qui se pose sur l’épaule du vieil homme. Si tel est le cas, j’ai bien aimé que le papillon soit remplacé par le très imagé « Qu’un bonheur imprévu ».

« Un essaim babillant, ravi de toute chose, » on reste dans la métaphore animalière, ce qui n’est pas pour me déplaire !

« Et son œil embué voit refleurir encore,/Sur leurs pas magicien, le visage tapi/De sa folle jeunesse où l’amour vint éclore… » j’ai adoré le tercet final et le dernier vers, il y a quelque chose d’héroïque dans ces mots je trouve. « Et son œil embué voit refleurir encore, » je pourrais bien chipoter en disant qu’il y a un petit pléonasme entre refleurir et encore, mais j’imagine que c’était pour encore mieux renforcer l’idée…

À confirmer ou à infirmer par d’autres ma petite remarque sur le h aspiré, mais quoi qu’il en soit, j’ai aimé. Si le premier vers est de 13 pieds (je dis bien si), il suffira tout simplement de trouver une autre formule ou un autre mot que harassé, rien de bien sorcier !

Polza en EL qui se réserve le droit de changer son écriture aboutie en très aboutie en fonction de ce que j’apprendrai sur la possibilité ou non de faire la liaison entre homme et harassé…

   Ioledane   
18/7/2024
trouve l'écriture
convenable
et
aime bien
Les bonheurs imprévus peuvent survenir n'importe où, et à n'importe quel âge ! Un joli vent de fraîcheur est venu rajeunir un instant ce vieil homme sur son banc.
Ce sonnet néoclassique est assez bien mené, j'y vois toutefois certaines imperfections comme la rime facile "repose / pose", la répétition de "bonheur" dans les deux quatrains, ou encore quelques expressions un peu trop appuyées voire pléonastiques : "jeunesse neuve", "s'émeut (...) plus fort", "refleurir encore" ... J'ai eu du mal aussi à visualiser l'image d'un visage fleurissant sur des pas.
Le premier quatrain est, pour moi, la strophe la plus réussie, avec ce questionnement citant des lieux, et le bonheur qui "volette et se pose".

   Vincent   
24/7/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour Curwod

Je déteste et j'adore votre texte

Mon frangin d'Oniris vient de partir, et nous les vieux on compte en heures

Mais il est tellement beau votre texte que je vous pardonne tout

Il est d'une poésie a couper le souffle

Merc à vous

   Provencao   
24/7/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour Curwwod,

Avec cette teinte de facétie, d'espièglerie et légèreté, assortie d'un bonheur à vous lire, vous nous guidez dans une fébrilité du banc singulière au cœur d'un recueil d'essaim babillant, d'un chemin fleuri...qui vous sont familiers, des derniers petits endroits retranchés d'hier.

Agréable poésie capiteuse, pleine de vitalité, tour à tour plaisante et touchante, entre ironie et ferveur.

Vous nous immiscez dans ces insolites synodes que nous entretenons avec "cette jeunesse neuve" et qui exposent notre regard à la vie.

Au plaisir de vous lire
Cordialement

   papipoete   
24/7/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
bonjour Curwwod
Un essaim de jeunes-filles s'avance vers ce banc, où un vieil homme se repose, et leurs cris de joie leurs rires, mettent cette âme seule en émoi...Soudain, il émerge d'un somme où il s'était assoupi.
NB un scénario que vieille branche, j'aime à me projeter lorsqu'en ville, au pied de Rouget de Lisle, je regarde la vie se jouer... des enfants piailler et de jolies demoiselles se pavaner ( à part que jamais je ne m'endors... ailleurs que dans mon lit )
J'aime regarder les filles, sans les vouloir dans mon lit ( façon Depardieu ou autre sagouin ) simplement pour leur beauté, comme une belle auto, un arbre majestueux, ce coin fleuri. Dommage pour moi sur ONIRIS, j'écrivis un texte sur ce sujet ( qui hélas comme beaucoup d'autres dernièrement ) fut refusé !
ce texte du " banc " me fait sourire, et m'attendrit particulièrement dans le dernier tercet.
hormis des singuliers/pluriel, ces dodécasyllabes se lisent avec plaisir.

   Robot   
24/7/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Ce poème diffuse une forme de gaieté discrète et réjouissante.
Le second quatrain diffuse un optimisme juvénile propre à réveiller chez ce vieil homme les bons souvenirs et les élans du coeur ranimés par "les pas magiciens" de ce groupe de jeunes filles.
Ce texte nous dit qu'il faut peu de chose pour trouver à tout âge de l'agrément la vie. Ça fait chaud au coeur.

   Graoully   
26/7/2024
trouve l'écriture
convenable
et
aime bien
Bonjour,

Je commence par quelques regrets :

Le premier vers est fautif, puisqu'il faut lire : "Le vieil homME harassé....". On corrigera facilement par "Le vieil homme fourbu", ou encore : "éreinté".

De nombreuses répétitions - nombreuses compte tenu de la brièveté de la forme -, ainsi : vieil/vieux ; fleuri/refleurir ; bonheur/bonheur ; jeunes filles/jeunesse.

"jeunesse neuve" est trop pléonastique.

La rime interne, trop marquée : babillant/riant.

Cette évocation d'un brusque et imprévu retour de flamme dans un cœur qui se pensait gelé est émouvante, et la pudeur employée est à saluer.

Quelques corrections (voilà pourquoi mon évaluation n'est pas aussi élevée que ce que j'espérais, compte tenu de la qualité du poète que je connais bien pour l'avoir souvent remarquée) et ce sonnet sera tout à fait charmant.

G.

   Yannblev   
28/7/2024
Bonjour Curwwod,

« Maintenant que la jeunesse machinale m’a trahi… il fait beau comme jamais » disait Aragon. On retrouve un peu de cet esprit dans votre sonnet. Un sonnet qui sans s’attarder sur les outrages de l’âge met bien en relief les ressentis de cet assis, dont le cerveau rebondit et partage intérieurement, mémoire intacte, les élans de jeunes filles pétillantes de passage près de son banc.
La construction de ces alexandrins est, musicalement parlant, d’un bon aloi… le texte « coule » sans obstacle, à mon sens c’est une qualité première qui relègue à leur place diérèse, césure et autres erreurs prosodiques quand ce qui est exprimé emporte le lecteur.

Merci du partage.

   GiL   
28/7/2024
trouve l'écriture
convenable
et
aime beaucoup
Superbe deuxième quatrain ! Émouvant de grâce et de fraîcheur ! Digne de nos plus grands poètes !
Je suis vraiment sous le charme, il semble jailli de l’inspiration de l’auteur dans sa forme parfaite, pure et classique, alors que le reste du sonnet – excepté le vers 4 – n’atteint pas ce niveau et me fait songer à une modeste monture qui peinerait à mettre en valeur le solitaire.
Les trois premiers vers et les tercets comportent plusieurs défauts que les commentateurs précédents ont signalés ; ils mériteraient, à mon avis, une « re-ciselure » pour être dignes de la perfection de ce quatrain.

En dépit de toutes mes réserves, j’aime beaucoup ce sonnet, merci Curwwod.

PS : J'adore l'exergue...

   Quidonc   
7/8/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Le poème « Le banc » peint une scène touchante où un vieil homme, assis sur un banc, retrouve un souffle de jeunesse et de bonheur en observant un groupe de jeunes filles joyeuses. Ce texte évoque la manière dont les souvenirs et les émotions peuvent ressurgir avec une intensité inattendue, apportant une seconde jeunesse à celui qui s'abandonne à leur douceur.

Le vieil homme assoupi représente la sédimentation du passé, et les jeunes filles symbolisent le présent dynamique. Le contraste entre l’immobilité du vieillard et l’énergie des jeunes filles souligne la nostalgie et le retour des souvenirs.

Le poème juxtapose la fraîcheur et l'innocence des jeunes filles à la fatigue du vieil homme, mais finit par les réunir par le biais des émotions et des souvenirs partagés.
Le bonheur est décrit comme quelque chose de fragile et volatile (« volette et puis se pose »), suggérant la brièveté des moments de joie dans une vie longue et parfois monotone.

Le poème est riche en images poétiques, comme « un torrent de bonheur », « les trilles qui pleuvent », et « le visage tapi de sa folle jeunesse », qui évoquent des émotions intenses et vivantes.
Les termes comme « éclaboussant », « babillant », et « trilles » stimulent les sens du lecteur, renforçant l'immersion dans la scène décrite.

A tort ou à raison, ce poème m'évoque la chanson « Fontenay-aux-roses » de Maxime Le Forestier. Les deux œuvres explorent des thèmes similaires tels que la nostalgie, l'amour et le temps qui passe. Cependant, elles les abordent de manières distinctes.

Le vieil homme est envahi par les souvenirs de sa jeunesse en observant des jeunes filles, ce qui lui procure un moment de bonheur et de vivacité retrouvée. Le narrateur de la chanson exprime, quant à lui, un amour idéalisé pour les pensionnaires, construit sur l'observation et l'imagination plutôt que sur une interaction réelle.

En conclusion, le banc représente à la fois un lieu de repos et de contemplation, un espace de transition entre le passé et le présent, et un point d’ancrage dans le flux du temps.


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