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Vincendix
19/10/2015
a aimé ce texte
Passionnément
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Séduire une femme avec une sérénade exige bien des qualités, une belle voix chaude et sensuelle, un doigté exceptionnel pour faire vibrer les cordes de la guitare ou de la mandoline et puis il faut que la fenêtre de la belle soit ouverte.
Si tous ces conditions sont remplies qu'importe la situation, noble ou manant, vous pourrez escalader le balcon. J'apprécie ces vers bien "ficelés" et l'ambiance qui s'en dégage, les références à quelques personnages de la littérature et du théâtre sont parfaitement dosées, juste ce qu'il faut et où il faut. Beaucoup de vers ont une musicalité très agréable, particulièrement de 5 à 12 et les derniers. Une fantaisie réussie, BRAVO ! |
Miguel
22/10/2015
a aimé ce texte
Bien ↑
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On sent l'influence d'Hugo et de l'exotisme espagnol goûté des romantiques. Il y a toujours un risque à susciter la comparaison avec de grand auteurs, et, ma foi, notre poète ne s'en sort pas si mal. Quelque ver de terre amoureux d'une étoile, me dira-t-on, on a déjà vu ça ; ça n'ôte rien au mérite de ce petit poème plein de charme et rythmé comme une séguedille.
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papipoete
24/10/2015
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Je hais l'invasion anglaise dans notre langue, avec ses "manager, voix off, coach et autres prime-time", surtout quand je lis de si beaux vers que vous étalez dans votre "Sérénade".
Ce français-là que l'on dit désuet, n'est-il pas un trésor à préserver, et à montrer ostensiblement telle une rivière de diamant? Comme " L'or liquide ourlant sa pupille où toute ma volonté fond " ou bien " Hélas, mon amoureux message s'élève en vain jusqu'à son toit ". Cette histoire d'amour impossible entre Mademoiselle à la mantille et ce pauvre gueux se rêvant Comte de Séville sonne si agréablement. Au 19e vers," lui vouerais toute ma fortune ", n'y-a-t-il pas 9 pieds? |
phoebus
4/11/2015
a aimé ce texte
Un peu
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Oh! sérénade quelle chaine effrayante de symboles t'a conduite à ce toit mangé aux mythes qui me suicide docilement ?
Me reste plus qu'à cultiver une nostalgie qui a l'éternité devant soi. Elle qui court après un temps révolu et moi qui n'existe nulle part parce que je bute contre ce toit aveugle d'une maison. Qui sait pourquoi cette sérénade flotte dans mes pensées alors que les époques ne concordent pas...Si je sais, il suffit que l'image garde intact ce qui s'est réfugié là au bord de mon amour dédaigné. |
Anonyme
4/11/2015
a aimé ce texte
Bien ↑
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Bonjour
Comme le dit l'auteur dans son incipit, c'est une fantaisie et comme telle, il ne faut pas chercher midi à quatorze heures. Bien sûr, le début nous remémore Beaumarchais et la fin Hugo. Je n'aime pas trop les énumérations de la première strophe mais le texte prend son envol dans la deuxième pour se tourner résolument vers son but : peut-être divertir en parodiant. |
Robot
4/11/2015
a aimé ce texte
Bien ↑
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J'avoue que ce eusse-je du début m'a un peu déconcerté car pas facile à prononcer comme ça d'entrée. Il faut dire que je dis les poèmes plutôt que de les lire.
Pour le reste un texte habilement écrit comme une pièce romantique. avec cette forme de l'amour courtois qui se tourne vers le passé. Cette lecture a été plaisante. |
leni
4/11/2015
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Bonjour Curwwod
Un qui trémomlo en mandole sous le balcon d'une Belle de nuit a plus de chance dans sa conquête spatiale qu'un timide enamouré qui lui propose entre guillemets d'aller cueillir des fraises des bois Et si on transpose la conquête dans le temps on peut imaginer ce qui se passait à l'entée de la grotte de l'homme de Cro-Magnon Sujet d'un prochain poème? Ici le décors est planté d'emblée habillé de l'époque Et il y a le Noble et le Manant Qui aura toujours une longueur de retard Qui rêve d'être Comte à Séville J'aime l'écriture au parfum d'antan Mais sans serviteur et sans page, Et nulle émeraude à mon doigt, Hélas, mon amoureux message S'élève en vain jusqu'à son toit : Sans nom, sans titre et sans visage, Comme Écho, rien que faible voix, Je reste l'oiseau de passage : Qu'elle entend… mais jamais ne voit. Je cite ces vers que je trouve superbes: ciselés aux sonorités qui rebondissent De la belle ouvrage Merci Mon salut très cordial LENI |
lala
4/11/2015
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Bonjour CURWWOD,
Vous m'avez emportée dans votre fantaisie. Ce décor espagnol, sévillan, vous le plantez en quelques mots finement choisis. A défaut du titre de comte, vous endossez à merveille celui de troubadour ! Et finalement, la liberté de l'oiseau de passage ne s'accommoderait peut-être pas des obligations qu'impose l'anneau ? |
Anonyme
4/11/2015
a aimé ce texte
Beaucoup
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Bonjour Curwwod. Inspirée par Beaumarchais et son Barbier, cette sérénade nous renvoie avec humour au romantisme espagnol...
Le démarrage avec "Eussé-je été" est un peu laborieux mais la suite se déroule sans heurt jusqu'au bouquet final que je reprends pour le plaisir... de le relire : Mais sans serviteur et sans page, Et nulle émeraude à mon doigt, Hélas, mon amoureux message S'élève en vain jusqu'à son toit : Sans nom, sans titre et sans visage, Comme Écho, rien que faible voix, Je reste l'oiseau de passage : Qu'elle entend… mais jamais ne voit. Ecrite sans prétention, comme le laisse supposer l'incipit, mais non pas sans talent, j'ai aimé cette Sérénade. Bravo et merci ! |
Anonyme
4/11/2015
a aimé ce texte
Beaucoup
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Je suis certain que " Rosine " saurait se laisser charmer par cette belle poésie plus que par un fat avec " une émeraude au doigt ".
il ne manque plus que quelques notes, une guitare et puis, sous sa fenêtre, venir lui faire la sérénade. Mais ces temps ont bien changé.... |
jfmoods
4/11/2015
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Sous les fenêtres de l'aimée, le locuteur se projette au sein d'un théâtre d'ombres (conditionnel présent : « saurait », « prétendrais », « Conterais », « vouerais », conditionnel passé : « aurais su », conditionnel passé deuxième forme : « Eussé-je été », subjonctif imparfait : « fût mon nom ») mettant en scène des personnages fictifs ou réels figurant trois situations de l'état amoureux.
La première (« Le mariage de Figaro » de Beaumarchais) laisse planer la tentation, sitôt repoussée, de l'adultère. Mis dans la situation du comte Almaviva (champ lexical du costume de l'acteur : « brocart », « habille », « dentelle »), le locuteur ne balancerait pas un instant entre fidélité indéfectible envers la comtesse, Rosine (métonymies : « Mon cœur saurait », « ses seins ronds », jeu antithétique des couleurs : « ses cheveux clairs sous la mantille », négation catégorique : « ne... que », métaphores laudatives : « la sérénité de son front », « l'or liquide ornant sa prunelle », hyperbole : « toute ma volonté fond »), et désir fugace pour Suzanne. La seconde situation, qui met en scène le « Cyrano de Bergerac » de Rostand, entérine le choix, par le locuteur, du sacrifice amoureux. Sous l'égide de la double énonciation propre à la pièce, Cyrano, à la nuit tombée, invisible (complément de lieu : « sous les replis de la brune », éléments vestimentaires : « le loup », « le domino »), adjuvant de Christian (acte III de la pièce : épisode de l'homme tombé de la lune), endosse la panoplie du jongleur intarissable de mots, seul capable d'envoûter Roxane (hyperbole : « toute ma fortune », métonymie : « ma noblesse », périphrase mettant en perspective la promesse d'un mariage : « mon anneau »). La troisième situation est celle, tragique (interjection : « hélas »), du locuteur lui-même, poète (référence à la nymphe « Écho » suggérant l'activité poétique) renvoyé à son malheur (conjonction de coordination marquant l'opposition : « Mais », utilisation du présent, « faible voix » attestant l'impuissance à transmettre), dépourvu de fortune à faire valoir (gradation : sans serviteur et sans page », gradation hyperbolique : « Sans nom, sans titre et sans visage », négation catégorique : « nulle émeraude ») auprès la femme qu'il aime et qu'il place sur un piédestal (verbe pronominal : « S'élève », complément de lieu : « jusqu'à ton toit »). Le lecteur est tenté d'associer à ce retour sur soi le seul personnage réel présenté dans le poème : Ninon. Femme de lettres et épistolière, courtisane, séductrice au tableau de chasse bien garni, Ninon de Lenclos désespéra bien des hommes... Le locuteur entend-t-il nous faire comprendre que la femme aimée est de la même trempe ? Quoi qu'il en soit, une image s'impose dans cette dernière strophe : celle de l'acte II, scène 2 du « Ruy Blas » de Victor Hugo, une antithèse (« Qu'elle entend... mais jamais ne voit ») renvoyant obstinément, obsessionnellement, à une autre (« ver de terre amoureux d'une étoile »). Merci pour ce partage ! |
Francis
4/11/2015
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Une belle plume pour une sérénade qui m'a rappelé " la femme et le pantin". La dernière strophe est un petit bijou ! L'ensemble est musical, bien construit, écrit avec talent. Bravo.
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Curwwod
5/11/2015
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emilia
5/11/2015
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Un beau défi à relever que cette charmante sérénade qui nous présente en préambule : « Eussé-je été comte à Séville… », dont le temps au subjonctif imparfait se rencontre de plus en plus rarement et que vous avez le mérite de perpétuer, déclinée en trois strophes égales, chacune sur deux rimes qui en accentuent la musicalité en respectant scrupuleusement l’alternance féminine/masculine... ; la belle hélas restera indifférente, mais bravo à vous !
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Arielle
6/11/2015
a aimé ce texte
Beaucoup
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Eussé-je été cette Rosine
penchée, Curwwod, à son balcon, aux accents de ta mandoline j’aurais fondu comme glaçon qu’échauffe une chanson coquine exaltant ses petits seins ronds. Hélas, je ne suis pas Rosine mais forçant mon admiration cette sérénade mutine je la relis avec passion, savourant ta voix cristalline qui captive tant de Ninons. |
MissNeko
21/7/2016
a aimé ce texte
Beaucoup
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Quelle musicalité dans ces vers ! Qu importe d être comte de Séville ou d'ailleurs ? Avec une plume pareille, il faudrait être bien bête pour ne pas tomber sous le charme d'une telle sérénade.
Qu'importe le flacon pourvu qu on est l ivresse ! Merci pour cette lecture. |