Comme au matin l’oiseau que le printemps appelle,
Ton souffle, ce beau chant, me souffle le dessein
Quand, encore endormie, j’observe ton doux sein
De te donner bientôt des bécots à la pelle !

Si je suis près de toi comme une sentinelle,
Si ma main me démange et me dit : il est sain
Que s’éparpillent là mes doigts comme un essaim,
Tout près des coins chéris qui sentent la cannelle,

Je reste cependant discret comme une tombe,
Et loin de chercher à t’éveiller, je succombe
À la tendre inertie de regarder dormir

Mon aimée qui s’agite un moment dans son rêve,
Inquiète du danger que le sommeil s’achève,
Et dont je vois de près l’aile du nez frémir.