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Miguel
22/11/2022
a aimé ce texte
Pas
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On s'emmêle dans ce lui et ce moi jusqu'à ne plus savoir qui est qui. S'il va sans regarder son reflet dans la flaque, ne serait-ce pas parce qu'il a le nez collé sur son portable ?
Un ado avec un sac à dos ? quelle invraisemblance ! Les ados d'aujourd'hui sont en général des Tanguy. S'ils quittaient la maison pour aller à l'aventure, qui paierait leur abonnement? Ce petit Rimbaud fugueur n'est décidément pas de notre temps. Je dis cela à partir de ce que j'ai compris; mais le texte est si flou que je me trompe peut-être. Cette prosodie relâchée ne relève pas l'ensemble. Autant alors écrire en vers libres ou en prose. Miguel, en EL |
papipoete
26/11/2022
a aimé ce texte
Bien
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contemporain
Un tas de fringues par terre, tu les franchis d'un pas... y'a encore de la place plus loin. Cela te pèse tellement de ranger, de tenir les lieux en propreté, que bientôt tu t'envoleras, enfin libre et plus de daron sur le dos, vive le bordel libre ! NB être ADO, ce moment où tout s'envole, même les plus doux gestes de l'amitié à l'amour, se doit d'exister ! mais à 15 non pas à 30 ans où la chose serait insupportable ! ( mais cela arrive ! ) On pardonne le laisser-aller, la soupe à la grimace, et le regard dédaigneux ou très fatigué ; on se rappelle le nôtre d'âge con, et ça passe ! la seconde strophe montre bien cet état d'esprit, où parent on doit rester très cool ! papipoète |
Donaldo75
27/11/2022
a aimé ce texte
Bien ↑
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J’ai lu ici un très bon poème ; en plus de sa qualité de composition, je trouve qu’il expose bien le sujet, cet adolescent dont le chemin n’est pas des moins tortueux et qui se construit avec les moyens du bord le plus souvent. La progression narrative – et non argumentaire, et c’est là aussi l’intérêt du poème de ne pas tomber dans l’argument – donne une impression de poésie en prose ; certes, je ne suis pas fan des enjambements et autres ruptures de ligne versifiée mais en lecture continue ça passe mieux.
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Pouet
8/1/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
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Slt.
je trouve que la fuite ou la fugue "adolescente" est plutôt bien décrite. J'ai bien aimé l'écriture, son rythme un peu saccadé comme l'urgence d'une disparition du paysage vite préparée ou longuement mûrie. En prolongement, la vie est cette éternelle ado. Nous courons toujours après nous-mêmes. Dans le texte, le passage du "je au"il" peut paraître parfois déroutant en première lecture, mais je trouve que ça passe mieux en deuxième lecture. Et puis, de toutes façons, ne sommes-nous pas tous multiples, plusieurs? Et ce, certainement de façon encore plus marquée à l'adolescence. Derrière l'espoir, la résolution, doit tout de même sourdre une certaine fébrilité sous des airs déterminés. La quête est-elle plus importante que la destination, pas certain. Reste un texte bien mené, cohérent et bien écrit. Ps: un plus pour l'adieu balbutiant , car oui un adieu, ça se balbutie. Au plaisir |
Provencao
8/1/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
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Bonjour Cyrill
"À moi les horizons, que ma chambre demeure ! Que les mouchoirs pliés, que les petits espoirs dont la conjugaison s’étiole dans l’armoire pâlissent oubliés. Ma parole, c’est l’heure" J'aime bien "les mouchoirs pliés, les petits espoirs...." qui sont pour l'ado , l’occasion de s’isoler dans un lieu à la fois contenant et ouvert, investi de sa présence par des traces volontairement laissées et attestant de son identité et de ses appartenances, via un chant de liberté. Difficile de trouver-créer sa place.... Au plaisir de vous lire Cordialement |
Vincent
8/1/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
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Bonjour Cyrill, j'ai trouvé une bell nostalgie
Petite madeleine de Proust dans votre texte avec de très belles images Merci |
Feuille
8/1/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
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La musique de ces moments d'incertitude est délicieuse.
J'ai juste été géné par l'utilisation du 'il' et du 'je'. |
Robot
8/1/2023
trouve l'écriture
convenable
et
aime bien
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Un texte original qui nous décrit les affres, les espoirs, les contradictions d'un ado.
Je suis un peu dérouté par le passage du "IL" au "JE" en cours de route surtout à l'intérieur des quatrains; comme s'il y avait un narrateur et un sujet. J'ai apprécié l'écriture mais je ne suis pas sûr que le découpage en quatrain était nécessaire. Des regroupements m'auraient semblé plus logique justement en fonction du IL et du JE. D'ou mon convenable pour l'écriture. Pour le ressenti le système persiste à mettre indifférent alors que je clique sur blanc. Alors je vais mettre que j'aime bien. Disons que je ne suis pas totalement séduit en réalité. |
Corto
8/1/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
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L'ambiance "ado" me semble bien rendue.
Je m'en vais. Où ? droit devant. "Ciao les règlements et daron sur le dos" "Âme vive et cœur leste ourdissent des conquêtes, des pôles à franchir, un monde que je plaque." "toute une vie s’augure au fond d’un sac à dos." Voilà des expressions qui claquent, comme une porte lancée à la volée au nez des empêcheurs de gueuler ses doutes et ses envies. Des expressions un peu foutraques avec des "Il", avec des "Je", avec surtout ce chant final "un chant de liberté". Vraiment bien vu. |
Myo
8/1/2023
trouve l'écriture
convenable
et
aime bien
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Bonjour Cyrill
Je suis un peu perturbée par le passage de la 1ere à la 3e personne et vice-versa. Pourtant il me semble que seul l'adolescent est le protagoniste de cet écrit. Oui, le rendu de l' âge de la vie de toutes les questions, de tous les possibles, de toutes les expériences et des états d'âme sans demi-mesure est dépeint avec beaucoup de justesse et de tendresse aussi. Quelques lourdeurs pourtant qui m'éloignent de la musique de l'ensemble. Mais je reste sur une bonne impression. Myo |
Catelena
10/1/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
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« Toute la vie s'augure au fond d'un sac à dos .» Voilà qui est dit !
Elle s'augure aussi, cette vie, telle un chien fou gambadant. Comme dans ce poème qui colle parfaitement au cheminement de la pensée d'un ado aussi bouillonnant que peut l'être un ado lorsque l'avenir devant soi lui ouvre ses portes. Grisé par l'appel du grand large, « l'âme vive et le cœur leste ourdissent des conquêtes », il ne s'embarrasse pas de compter ses pas. Au contraire, avec cette hardiesse insolente, teintée d'à peine une frissonnante autant qu'exaltante appréhension qui n'appartient qu'à cet âge de la vie où tous les rêves sont permis, c'est la tête haute et fière qu'il se rue vers demain. Enivré à coup de larges goulées d'un destin dont il ne doute pas encore qu'il tiendra ses promesses. Voici ce que votre impétueux poème m'a offert en partage : de revivre cet instant si particulier où l'on s'affranchit de l'enfance pour goûter aux joies et délices de la liberté qui s'offre à nous, porté par une force irrémédiable qui nous pousse à laisser derrière soi, sans presque aucun scrupule, « la douce confiture à l'odeur maternelle. ». Merci, Cyrill. Elena, « dardée sur l'ombre-lendemain qui sème mélodieux le rythme du flic-flac » |
Louis
11/1/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
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Il pleut et il s’en va.
« Il » va comme « il » pleut, d'un « il » impersonnel, mais en quête d’une identité, d’une personne ; en quête d’un « Je » ; vers la conquête d’un « moi ». « L’ado » sous la pluie marche vers lui-même. De « soi comme un autre », pour parodier le titre d’une œuvre de Paul Ricoeur, il se cherche soi-même. Il répond à l’injonction nietzschéenne : « Deviens ce que tu es », non au sens que lui donnent les pubs contemporaines, mais entendue comme délivrance des chaînes auxquelles nous ont rivé les ‘maîtres’ et ‘formateurs’ ; comme retour à soi après être passé par un ‘autre’ ; comme action d’un devenir-soi, contre le devenir-commun, agir qui dit oui à la vie dans un devenir-intense créateur d’œuvres et d’actes nouveaux. La première strophe évoque son départ du milieu familial. Un départ qui est un « adieu », pas un au revoir. La rupture se veut définitive. « Il va sans regarder son reflet dans la flaque » : il ne contemple pas son image. Il refuse, au moment de cet embarquement pour l’avenir, cette image présente de lui-même qui lui semble inauthentique ; rejette ce reflet dans lequel il ne se reconnaît pas. Quelle image peut offrir la pluie et les flaques qu’elle produit, sinon celle d’un inachevé, d’un inaccompli, d’un inassouvi ? Il part parce qu’ ‘il’ pleut, parce que personne n’est sujet de la pluie ; il s’en va parce que son enfance est pluvieuse, et qu’il veut être, lui, plus vieux, dans cet âge quand cesse le mauvais temps, quand paraissent les éclaircies d’une personne trouvée, accomplie. Il porte son regard au-devant, vers des lendemains nouveaux et créateurs ; il n’est encore qu’une « silhouette », une esquisse de sujet personnel, un « moi » aux contours indécis, mais en marche désormais vers le portrait accompli de son « idéal », ce moi que l’avenir encore sombre, il est vrai, est chargé de réaliser : «silhouette dardée sur l’ombre-lendemain ». Apparaît le « moi », dans la deuxième strophe, et le point de vue intérieur de « l’ado », un moi qui s’empare de la parole : « à moi les horizons ». L’Ado peut se penser et dire « Moi », parce qu’il l’a fait, il est parti. Désormais en route, sur le chemin qui l’éloigne de sa « chambre ». L’acte de rupture est accompli, et c’est ‘son’ acte, non un évènement sans sujet personnel comme la pluie, mais l’acte dont il est personnellement la cause, cet acte en rien spontané et irréfléchi, pas un « coup de tête » pour une simple fugue, non, cet acte décidé, voulu, délibéré qui le constitue en « Moi, je ». Cause de l’acte, il n’est plus « il ». Plus comme la pluie, mais comme celui qui la traverse. Plus un évènement accidentel sans sujet. N’est plus celui qui disait « je » ou « moi », comme des sujets grammaticaux sans correspondance dans la réalité, renvoyant à du vide. Parce que cause de l’acte de départ, le voilà sujet : « Je », qui peut dire « moi », de ce moi qui existe en dehors de la grammaire. Le moi est déjà gagné dans la décision du départ, dans l’acte de rupture. Bien sûr, ce n’est encore qu’un moi en construction dans son chemin nomade, et reste à conquérir, à se gagner, mais un point de ‘départ’ a été donné à la création active de ce moi, quand jusque-là, l’ado ne pouvait – du moins le croyait-il, que subir les événements et les règlements contraignants. « À moi les horizons » : se dit-il, dans un point de vue intérieur constructif, où son image idéalisée est projetée au-devant de soi, non à ses côtés, dans la flaque d’eau d’une pluie impersonnelle. La construction est dans une identification à ces « horizons », ces lointains idéaux à venir ; et dans une appropriation de cet avenir, en ce que ces ‘pro-jections’ sont siennes. L’avenir désormais ‘lui appartient’. L’ado enfin a le sentiment d’exister, il ‘ex-iste’ au sens que lui donnait Sartre, au sens de ce qui se tient en dehors de soi, en dehors de l’enfant qu’il était, lui l’’ado, pour être ce qu’il a à être par ses actes, au-devant de soi, dans le futur et son à venir. « Que ma chambre demeure » : ajoute-t-il, qui rappelle le vers d’Apollinaire dans Le pont Mirabeau : « Les jours s’en vont je demeure ». « Chambre » vient ainsi prendre la place du « je ». Je m’en vais, mais la chambre, celle d’une enfance, celle d’une insatisfaction, elle, demeure. « Je » ne demeure pas, parce que nomade, en marche, en chemin, en route. « Je » est désormais ailleurs et s’affirme ailleurs. « Je » s’en va avec les jours. Oui, les jours s’en vont et « je » pars avec eux. Je les ‘suis’. Le temps ne passe pas, mais se donne comme ouverture à l’avènement d’un soi-même. La fuite de l’ado se veut une coupure, une rupture avec le passé, qui doit dans cette chambre en demeure, pour toujours demeurer, dans l’oubli et l’éloignement de son existence qui se cherche au loin, façon nomade et bohème. Finis, les « petits espoirs » sans envergure, sans ambitions, et les « mouchoirs » pour essuyer les déceptions ou dissimuler les désarrois, toutes ses détresses. Par un enjambement, la deuxième strophe est à cheval sur la suivante. Ainsi elles se chevauchent pour indiquer que le « moi » n’est pas facilement gagné, que le « il » résiste au moi. Ainsi « il » fait retour, refait sujet dans la troisième strophe, quand le moi «hésite » dans son avancée, faiblit dans sa détermination, «trébuche» et se heurte aux obstacles dressés sur son chemin, et à toutes les difficultés qui surviennent. « Je » tue « il », mais « il » demeure, s’obstine, résiste, poids du passé. Mais l’ado fait preuve de courage et de persévérance, et retrouve le « je » dans la quatrième strophe, « âme vive et cœur leste ». Le voilà donc parti, loin des « règlements » de l’ordre familial, et ses contraintes devenues insupportables, pour se soulager d’un « daron sur le dos ». Désormais sur le dos, il n’aura que son « sac » bourré d’étoiles à poursuivre, ce sac, comme le « paletot » de Rimbaud devenant «idéal ». Et comment ce sac pourrait-il ne pas lui convenir, ce sac ado. « Il » de nouveau revient dans la dernière strophe, mais ce n’est pas celui de la première, ce n’est pas celui de la pluie, celui sans personne, mais l’être en acte à la troisième personne. N’a pas encore accès définitivement au « je », seule vraie personne avec le « tu ». Reste une « non-personne grammaticale » ( Comme dit E. Benveniste du ‘il’ dans Problèmes de linguistique générale), finalement un nom, au sens strict un « pronom », qui le désigne de l’extérieur, révélé par le poème. Une personne est-il en devenir, qui se cherche encore, à l’identité non encore assurée, pas encore affermie, mais chantonne la «liberté» dont il jouit, dans une errance qui ne peut éviter « les chemins tortueux » et les « doutes » qui l’assaillent, mais «l’enluminent », lui donnent cet éclat solaire de l’humain à la fois solitaire, fragile, mais plein de force d’âme, chez cet ado si ardent dans sa quête, si « impétueux ». |
Cyrill
14/1/2023
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