De la poésie carrément puissante, moderne, fluide. Les images défilent dans des vers construits selon une forme contemporaine dont la lecture ne sent pas les contraintes. La fluidité autant des mots que de ce qu'ils portent rend la lecture agréable, presque hypnotique parfois. J'aime le découpage que je trouve quelque part cubiste. Mais ce qui est le plus fort, c'est évidemment le traitement du thème: je n'ai pas besoin de raccrocher mon cerveau à un quelconque moteur analytique dans le but de rédiger un commentaire d'élève de première assis au premier rang, au contraire je peux me laisser conduire par les images et imaginer tout ce qu'elles véhiculent. C'est un peu comme de la mélodie dans un morceau de jazz du temps de John Coltrane avant l'arrivée des fondus du free-jazz, quelque part entre le fouillis et le chant. Ici, la profusion d'images ne rend pas le tableau illisible, ne le charge pas tel le Salvador Dali de base qui arrivait à transformer une omelette en dégueulis. Non, c'est du Nick Cave version The Birthday Party, du Arnold Schoenberg mouture Le Pierrot Lunaire, de la poésie brute jetée à la face du lecteur. Certains aimeront, d'autres pas. Moi j'adore.

Bravo ! Bravissimo !

On va dire que je suis le ravi de la crèche à être toujours content de mes lectures mais c'est pas ma faute si vous êtes des tueurs.

Pour cette lecture ci :

Le poète se trouva fort inspiré lorsque la bise fut venue.

Ou peut-être cette pluie est-elle larmes ? Je commence, sans prétention aucune, à connaître un peu notre poète, et cela ne lui ressemble pas. C'est un truc sans poncifs déjà, incisif, tenant ce qu'il faut de baume à râle pour ne pas que l'on verse dans le megalo-plastique et que l'on garde quelques unes des pépites lexicales dans nos poches à lecture achevée.

Le soleil - ou Dieu ? - fait fondre la ménagerie. Le poète fait le ménage lui aussi. Goodbye Jesus. Ni Dieu ni Maître quoi. Pauvres de bêtes.

Pauvres de tous.

Cyrill je trouve ce texte super. Merci pour le partage. A+

Bonjour Cyrill,

On peut dire que pour une fois, tu me laisses sans mots. J'aime tout donc pas de commentaire constructif, je ne serais pas bonne critique .
Ce poème est tout simplement magnifique ! La poésie coule de partout, comme sans effort, avec un art consommé de la musicalité, de la fluidité, de l'harmonie des mots et des sonorités et un remarquable talent pour créer une atmosphère.
Je reviens sur la musicalité car c'est ce qui me plaît infiniment ici : le rôle que joue la musique, particulièrement évident dans le deuxième strophe, aussi visulelle que sonore.
Franchement bravo pour cette multitude d'images aussi nerveuses que subtiles, qui frappent d'autant plus fort que la construction du texte est originale.

Que dire de plus sinon, encore une fois qu'un « passionnément » (oui, ceux d'autrefois ) serait tellement plus approprié pour appuyer mon ressenti.

Slt,

vraiment terrible ce poème, dans tous les sens du terme. D'une très grande fluidité et d'un rythme prenant, ce petit morceau d'apocalypse est une réussite, pour moi.
L'ensemble des vers sonne juste, je retiens pour ma part "cataractes en rut que la chaussée exhale ", mais tout s'imbrique au poil avec au début ce "puis" en litanie cataclysmique "puis semé le chaos et le chaos encore " ... et les deux derniers vers de la deuxième strophe... et ce final d'une très grande force d'évocation, d'une puissance indéniable ; la Terre en frisbee, crêpe cosmique dont on imagine dégouliner de la confiture de néant... ces "rivages accores" sonnant le désaccord du Temps.
En fait je n'ai rien à dire, je salue simplement cette écriture.
Merci à l'auteur, cela faisait un bout que je n'avais pas lu un texte qui m'aura autant enthousiasmé sur le site. Bien sincèrement, bravo.

Bonjour,

J'aime beaucoup ce poème où les éléments se déchainent sur l'Avènement (et dont le dernier vers me permets de decouvrir le mot accore)

Merci pour la lecture :)

Bonne soirée

Bonjour Cyrill et douce et belle année,

"En rafales la pluie gerbe sa diagonale.
Elle ricoche à verse en un précipité,
flèches sur le pavé qu’on entend crépiter,
cataractes en rut que la chaussée exhale.
Elle ondule en guirlande et chamarre et décore
un féerique Avent de folles météores"

Très belle et forte émotion qui résulte de la musique, elle, est émotion d’un véritable sentir. Elle n’est pas celle du paroxysme mimétique du chaos.

J'ai beaucoup aimé et j'ai été très émue par vos mots.

Au plaisir de vous lire
Cordialement

C'est fort ce coup de pied dans la crèche !
C'est même explosif !
Tes mots me font toujours l'effet d'une troupe de danseurs qui se renouvelle à chaque spectacle...
J'y trouve toujours quelque chose qui me rend moins bête alors je prends.
Les danseurs sont agiles, savent faire le grand écart...
Le spectacle de fin d'année est très réussi.
Éki aime bien les déguisements

Bonjour,
j'ai beaucoup apprécié la lecture de votre texte ; ce qui me perturbe et me réjouit le plus c'est que je n'arrive pas à argumenter mon commentaire : je peux juste dire que j'ai été pris par le texte, incapable de réfléchir aux mots, au sens grâce à la musicalité et aux images créées par une lecture fluide et haletante à la fois.
Bref, bravo.
Je suis même jaloux.

Slt Cyrill

Je vais faire une fausse note parmi les louanges à Dieu.
Je suis toujours assez gêné par ce genre de poème qui ne dit pas clairement ce qu’il a à dire et laisse le lecteur libre de son interprétation. Je ne suis pas trop doué pour les devinettes, je suis assez terre-à-terre.
Je perçois l’évocation d’une tornade (peut-être celle de Chido ?), et celle de l’église catholique maltraitée et pourtant non responsable. Il y a l’Avent en commun.
Je suis sûrement à côté de la plaque.

Comme d’autres commentateurs, j’ai été très sensible à la musique et à l’atmosphère éthérée.