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Chansons et Slams
Cyrill : Chant de Terre
 Publié le 11/05/23  -  10 commentaires  -  1170 caractères  -  172 lectures    Autres textes du même auteur

Mater Dolorosa.


Chant de Terre



Par les vents et par l’orage
par gros temps ou matin clair
par le son des coquillages
mon chant montera dans l’air

entraînant dans son sillage
les voix d’un chœur océan
le souffle des marécages
et le chahut des torrents.

Alors en un gai partage
l’astragale et la bruyère,
puis enjambant leurs barrages
les fleuves et les rivières

reprendront ce bavardage
en canon résolument ;
par-delà les paysages
propageront l’argument.

Wallou pour lui faire ombrage
– à l’ouïe n’est pas de frontière.
Il grossira davantage,
nul obstacle à ma prière.

Il contera sans ambage
la débâcle du vivant
la nature qu’on saccage
l’humanité s’achevant.

Sur les dunes sur les plages
sur les montagnes austères
enflera comme un présage
ce murmure de colère.

S’y joindront avec courage
une mère et son enfant
les fleurs, la faune sauvage
les grands troupeaux d’éléphants

pour clamer la belle ouvrage
sertie dans son atmosphère
avant le dernier naufrage
et le final mortifère.


 
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   Geigei   
28/4/2023
trouve l'écriture
convenable
et
aime un peu
"Chant de Terre". Un jeu de mots sympathique.
Le propos est celui des défenseurs de la Terre, pris par l'éco-anxiété, largement partagée et liée aux crises environnementales multiples.

"Alors en un gai partage
l’astragale et la bruyère,
puis enjambant leurs barrages
les fleuves et les rivières

reprendront ce bavardage
en canon résolument ;"

Ce passage, correct dans la syntaxe, est difficile à lire. Probablement parce qu'il y a un interligne au milieu de la phrase. Chanté, peut-être...

   Donaldo75   
5/5/2023
trouve l'écriture
convenable
et
aime un peu
J’ai bien aimé le début dont la tonalité de chant prend bien à la lecture. Ensuite, j’ai trouvé que sur la longueur, ce que j’aimais au départ se flétrissait puis s’écroulait sous sa propre gravité.

Le tournant s’est fait dans cette strophe :

« Wallou pour lui faire ombrage
- à l’ouïe n’est pas de frontière.
Il grossira davantage,
nul obstacle à ma prière. »

Je ne saurais pas expliquer dans le détail pourquoi. Il est vrai que les deux premiers vers de cette strophe me paraissent incongrus comparés au reste. Et les deux suivants reviennent dans le ton précédent mais quelque chose s’est brisé dans ma lecture. Ensuite, j’ai lu une sorte de discours écologique.

   Myndie   
11/5/2023
Bonjour Cyrill,
Partant d'un constat plutôt négatif et résumant une « préoccupation »  dans l'air du temps – certes mais avec quel retard !- tu nous offres un beau chant militant et surtout plein de colère.
J'ai envie de relever ces passages :
« Il contera sans ambage
la débâcle du vivant
la nature qu’on saccage
l’humanité s’achevant. »
«  avant le dernier naufrage
et le final mortifère »
mes préférés sur le fond du message.

Sur le plan poétique, débarrassons nous tout de suite de ce qui a gêné ma lecture :
« Wallou pour lui faire ombrage
– à l’ouïe n’est pas de frontière. »
ces deux vers font comme une cassure dans le corps du poème. Pour moi, d'une part la formulation n'est pas très heureuse et d'autre part, le rythme a quelque chose de plus heurté qui passe mal à l'oreille.

Pour le reste, c'est justement le rythme vif, dû au choix des heptasyllabes, qui fait du poème un plaidoyer vibrant contre l'absurdité de l'aveuglement, subliminale indifférence.
Malheureusement, aujourd'hui ressemble à hier, rien ne semble servir de leçon et l'histoire se répète à l'infini. Mais peut-être est-ce là le destin de l'humanité ?

Revêtu de ta poésie :
« entraînant dans son sillage
les voix d’un chœur océan
le souffle des marécages
et le chahut des torrents. »
Ce chant est un cri; c'est le message de tes émotions, de tes interrogations et de tes indignations.

J'aime beaucoup. Bravo !

   Robot   
11/5/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Une alerte sur le devenir écologique.
Par moment on ressent dans l'expression une certaine colère pessimiste sur la réponse à ce chant qui sera donnée par l'humanité.
Bien que désabusée, au final, la rédaction est alerte et le rythme vif, contrastant avec l'inquiétude exprimée.

   fanny   
11/5/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Bien sur j'adhère totalement au fond et je partage amplement les constats de ce naufrage et l'entièreté des sentiments qui en découle.

Je suis moins fan dans la forme qui me perd un peu au regard du mélange des genres et des éléments, ce qui finit par me donner une impression de désordre et j'ai un peu le tournis avec tous ces changement d'altitude, je partage avec Geigei l'idée que ce texte gagnerait à être chanté.

Je comprends la volonté de souligner le fait qu'aucun élément sur terre n'échappe au désastre, mais pour moi, ce chant aurait peut-être pu moins s'éparpiller, je l'aurait bien vu rester dans un paysage maritime.

Je salue néanmoins le travail de composition d'une poésie contemporaine en heptasyllabes sur neuf strophes ;
Désordonné mais résistant le bougre.

   Jemabi   
11/5/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
On ne peut qu'être sensible à ce chant qui va crescendo jusqu'à devenir une saine colère, hélas encore partagée par trop peu de gens à travers le monde, et beaucoup trop peu par ceux qui détiennent les clés du pouvoir. J'ai du mal à me rendre compte ce que cela pourrait donner en chanson mais tel quel, ce poème a du rythme, même si je trouve moi aussi qu'il est brisé dans son élan et sa progression par cet étrange Wallou, que je ne connaissais pas, et les deux vers qui s'y rattachent.

   papipoete   
12/5/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
bonjour Cyrill
J'ai pour habitude, à vous lire, de déclarer " c'est du Cyrill ! ", or ici je ne reconnais pas votre patte, mais cette plume nouvelle me surprend, favorablement avec ces hexasyllabes, bien tournées pour poétiser sur ce chant de la Terre !
Il passe par toutes les couleurs, douceur, puis prenant son élan, aidé par le grand vent, et hurler la colère de cette pauvre planète.
NB je suis sûr qu'en musique ces vers purent monter pianissimo, jusqu'à fortissimo, et retomber un temps sur la première ligne de la portés.
pardonnez-moi ; je ne peux trop écrire, handicapé que je suis, opéré hier de la cataracte.
l'ultime strophe est si sombre, mais selon le thème du chant, je comprend.
Les 4 premières strophes me séduisent particulièrement !

   Edgard   
12/5/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Bonjour Cyrill,
Le ton est joyeux, la plume alerte, Jusqu'à ce que...catastrôôôphe!
On y croyait et doucement, vous nous amenez au pire. C'est habile.
sauf que la strophe principale, celle de la transition:
"Wallou pour lui faire ombrage
– à l’ouïe n’est pas de frontière.
Il grossira davantage,
nul obstacle à ma prière."
...ne m'emballe guère. C'est vraiment dommage.
D'autre part :
"propageront l’argument." ne me paraît pas très limpide.
Le reste est chantant même quand on annonce la cata...ce qui me plaît bien.
En fait, pour donner un avis sur le fond, on est bien dans la lamentation et la colère sur ce qui se passe...est-ce que ça suffit? Ou est-ce qu'on n'en est pas tous responsables?

   Vincente   
12/5/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime un peu
J'ai été étonné par l'emploi du futur dans cette complainte très actuelle, car l'on comprend que les faits sont brûlants et que le narrateur, s'il s'inquiète de l'avenir de notre terre, cible bien là le peu de moyens mis en œuvre par notre espèce pour endiguer cette, de moins en moins lente, détérioration.

Le chant monte de la terre, elle se plaint, nous l'entendons émettre par tous ses pores des cris suintants… "à l'ouïe n'est pas de frontière" dit la chanson, comment ne pas l'entendre donc ? Si ce n'est en se bouchant les oreilles, en se mettant des œillères… Le son, comme le ton du poème, avance irrépressible, pourtant sa chanson n'est que "prière", déterminée certes, mais déjà désespérée comme l'avoue le final :

" pour clamer la belle ouvrage
sertie dans son atmosphère
avant le dernier naufrage
et le final mortifère.
"

Ainsi, je me demande si ce texte ne porte pas une contradiction intrinsèque car il chante avec passion la vie d'une flamme dont il accepte implicitement la mort. Comme s'il chantait la mort de la terre plus que sa vie, comme si sa survie possible n'avait pas l'objectif de lui permettre une reconstruction salvatrice.

Un contre-sens narratif à mon sens, mais dont j'ai aimé l'intention, le regard inquiet et sa volonté de ne pas en rester là, déclarer, "clamer la belle ouvrage" afin que l'on en prenne soin et que l'on s'en donne les moyens.

J'ai trouvé une certaine efficacité à ces vers courts, et encore plus à ces rimes en "age" systématiques qui finissent pas peser dans la lecture et semblent marquer l'empreinte de plus en plus profonde des ans qui s'agglomèrent en un âge finissant.

Je n'ai pas bien compris ce que ce "Wallou" faisait là !

   Cyrill   
14/5/2023
Ici, le Contrechant


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