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Poésie contemporaine
Cyrill : Deux remous
 Publié le 18/09/18  -  14 commentaires  -  1046 caractères  -  237 lectures    Autres textes du même auteur

Un clin d’œil à « Marie-Jeanne ».


Deux remous



On la vit hésiter sur le vieux pont de fer
Était-ce un soir d’hiver, un matin monotone ?
Sa robe était légère, aux couleurs de l’automne.
Était-ce un vent d’été, un zéphyr incendiaire


Qui soulevait de terre une feuille dorée ?
Son ombre projetée au fil de la rivière
Semblait comme agiter l’écume cavalière
En des tons outre-vert et mauve-évaporé.


Était-ce un gel arctique enlaçant la bruyère
Qui rendait diaphane et fragile sa joue ?
Comme une rose fane et pleure sous le joug
La fille pathétique, incidente éphémère


Passa le pont de fer, allant au pont de bois.
Dans son châle fleuri se mouvait quelque chose.
Si des mots furent dits ceux-là n’étaient que prose
L’on fit une prière à l’ombre du beffroi.


Était-ce d’un lundi le triste crépuscule
Était-ce un temps de brume, une nuit de misère ?
Dans le lit d’amertume où coulait l’onde claire
Deux remous, l’un petit, suivis de quelques bulles.


 
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   Gemini   
27/8/2018
 a aimé ce texte 
Bien ↑
S'il s'agit bien de la Marie-Jeanne à laquelle je pense, l'affaire est bien ficelée.
Ces interrogations qui reviennent à (presque) chaque quatrain épaississent le mystère. Comme dans la référence, rien n'est dit directement ; on devine l'histoire dans l'ombre du malheur qui l'enveloppe, et tous les mots concourent à cette ambiance voulue d'étrangeté et de flou. Et le décor, bien posé y participe aussi. Vraiment, le travail est bien accompli.

J’ai juste une remarque sur la forme : je n’aurais pas forcément découpé ce poème en quatrains (ce qui vous oblige à des enjambements). Il existe des coupures naturelles, chronologiques, qui me semblent plus naturelles dans ce genre de texte.

   izabouille   
28/8/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Un bel hommage à Marie-Jeanne qui s'est jetée du pont de la Garonne. J'ai bien aimé, particulièrement les couleurs que vous inventez, ces tons outre-vert et mauve-évaporé.
La dernière strophe m'a beaucoup touchée
"dans le lit d'amertume où coulait l'onde claire
deux remous, l'un petit, suivis de quelques bulles"
L'image est belle même si je me demande comment est le second remous car quand vous dites "l'un petit", je m'attendais à ce que vous qualifiiez aussi l'autre, la phrase semble incomplète.
Merci pour ce bon moment de lecture

   Anje   
2/9/2018
 a aimé ce texte 
Bien
La recherche de rimes internes témoigne d'un travail certain et inhabituel. Ces rimes internes voulues donnent un rythme fuide à des vers qui semblent pourtant parfois hésiter, forcer sur le choix des mots. Je pense par exemple à l'ombre du beffroi qui n'existe peut-être que pour le pont de bois. Les dernières syllabes du huitième vers "vert et mauve-évaporé" m'ont un peu gêné. L'allitération de v ou trop de é ?
On ignore ce qu'est devenue Marie-Jeanne mais les deux remous du dernier vers, en rappel du titre démontrant leur importance, laissent la porte ouverte à l'imaginaire.
J'ai bien aimé plonger dans ce poème plein de sensibilité.

   papipoete   
18/9/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
bonjour Cyrill
On la vit hésiter sur le vieux pont de fer, tenant dans ses mains une petite forme enveloppée dans son châle : trop tard pour l'empêcher de commettre l'irréparable ... dans l'eau, " deux remous, l'un petit, suivi de quelques bulles "
NB en lisant ces tragiques lignes, je fredonne l'air de la chanson, et chaque strophe alourdit davantage le poids du récit !
Des vers magnifiant la peine d'un doute qui n'est que certitude ! Les 2 derniers quatrains doivent mouiller bien des iris ... avec ses assonances parfaites !

   Anonyme   
18/9/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Etait-ce le Pont de la Garonne duquel Marie-jeanne se jeta ?

" Dans son châle fleuri se mouvait quelque chose." Etait-elle seule pour cet ultime voyage ? " Deux remous, l’un petit, suivis de quelques bulles."

" Si des mots furent dits ceux-là n’étaient que prose " on ne se soucie que peu d'une jeune femme qui se jette d'un pont.

De belles images entourent le mystère de cette Marie-Jeanne.
J'ai beaucoup aimé ce poème.

   LenineBosquet   
18/9/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour, je vous lis et, déjà, je m'intéresse.
Puis, après, je m'informe sur cette Marie-Jeanne et ce pont de la Garonne et là j'applaudis.
Les rimes internes j'aime beaucoup ça, cela rajoute à la VPA comme on dit par ici, et vous avez su garder le mystère dans votre poème que l'affaire possédait et requiert encore.
Tout votre texte m'émeut, et le titre est superbe, bravo.

   jude-anne   
19/9/2018
 a aimé ce texte 
Passionnément
Et à jamais maudits ceux qui laissèrent faire.
Ils erreront à vie en juges pénitents
Cyrill,
Sous votre plume, vous nous rendez coupables autant que le furent les témoins ce jour-là.
Cette femme est sans nom (sauf incipit) et l’instant sans saison.Tout semble empreint de brume comme un vague souvenir.
J’ai beaucoup aimé votre poème d’autant plus qu’il m’a fait penser au roman la Chute d’Albert Camus.

   Anonyme   
19/9/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Un poème émouvant, écrit habilement , rendant la lecture fluide et agréable.
Bref, beau travail !

   Vincendix   
19/9/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Ce pont de la Garonne me rappelle de vieux souvenirs, une "scie" que chantonnait à longueur de soirée un apprenti guitariste dans une chambrée du quartier Yusuf de Bône!
C'est bien écrit, fluide et même si le sujet est dramatique, ce poème a beaucoup de charme.
Vincent

   Castelmore   
19/9/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Quand ... Comment était-elle vêtue ? ...
La mémoire hésite, comme cette pauvre fille... Une histoire dans la brume des souvenirs ...

Tout ceci joliment écrit, léger comme la lumière diaphane qui semble éclairer la scène, transformant le drame en inéluctable disparition d'une rose éphémère.
Et même en délivrance .

La pudeur du " Deux remous, l'un petit suivi de quelques bulles " est inoubliable !

Un grand merci.

Rapidement deux regrets
La rose ... "pleure sous le joug " ?
Pourquoi cette présentation ...Marie Jeanne ...qui m'a bloqué lors de mes trois prémières lectures obsédé que j'étais par les premiers mots de la chanson : "C'était un 4 juin ..."

   Anonyme   
4/11/2018
...( Modéré par moi-même)

   Anonyme   
19/9/2018
 a aimé ce texte 
Bien
Le thème provoque l'inspiration. Dommage de ne pas avoir peaufiner ce texte. Par exemple :
On la vit hésiter sur le vieux pont de fer
C'était un soir humide à la fin de l'automne
Quand plus ocres se font les eaux de la Garonne
Pour rendre l'âme triste et l'avenir amer

Les deux derniers quatrains sauvent l'ensemble. Ils ont une âme.
Mon appréciation sera pour eux.

   Gabrielle   
21/9/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Un portrait dépeint avec beaucoup de finesse.

Le travail de l'auteur renvoie sur le caractère fragile de Marie-Jeanne (qualité du travail littéraire qui épouse tout à fait les traits caractéristiques du personnage dépeint).

L'auteur fait parler Marie-Jeanne...

Merci à vous pour ce partage.


G. Michel

   Donaldo75   
22/9/2018
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour Cyrill,

Je ne connais pas spécialement l'histoire de ladite Marie-Jeanne mais ce poème m'a bien plu. La tonalité est bien présente, développée au fur et à mesure des quatrains. Le lecteur voit bien le tableau sans nécessairement connaitre le fin fond de l'affaire. Et c'est tant mieux, en tout cas en ce qui me concerne.

Bravo !

Donaldo


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