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Poésie libre
Cyrill : Diabolus in musica
 Publié le 24/03/23  -  16 commentaires  -  1025 caractères  -  366 lectures    Autres textes du même auteur

Les douleurs d’un triton.


Diabolus in musica



… mais l’orgue accouche en vain d’un château déserté.

Un fantôme s’y abomine,
décline un aparté de sa silhouette éphémère
aux maints regards errant.
Vestige sans royaume,
il joue son désaccord sur des pianos antiques.

J’entends jusqu’à la nuit ses harmoniques dévoyés baignant mon for d’un baume
où ne retentit pas l’écho,
laissant à ma dague une énigme.
Aux heures inouïes j’y lis les affres d’un quelconque au langage fardé de décor en abîme.
Sa gorge dépouillée hasarde un requiem en vagues incolores,
un râle d’emphysème aux plaintes écorchées crachant sa poésie comme un feu de Bengale.

Sa voix de cathédrale au timbre délabré corrompt une ballade en costume poussière
où survit un enfant malade.
Son imposture est un puits de rancœur contrefaisant un crime en prélude au silence.

Car ce qui le compose encombre la portée des douleurs d’un triton
qui s’habille de morgue avant la délivrance, mais l’orgue…


 
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   fanny   
10/3/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Je m'épargne une interprétation mot à mot, vers par vers, qui risque de beaucoup me fatiguer sans pour autant que je sois sûre de tout comprendre ; je ne peux non plus commenter sur la base d'un solfège que je ne connais malheureusement pas.

- Satanas, accouche donc en vain puisque tu ne saurais dire.

- Epargnez-moi, j'adore votre poème, ses balancements, ses enjambements, la musique intervalle de votre triton endolori, rejeté, dévoyé ou apprécié suivant les époques et le contexte.

Et puis j'ai des amis puissants bien qu'un peu taciturnes :
D'abominables fantômes en désaccord qui errent sur les pianos antiques, des imposteurs rancuniers corrompant les cathédrales, des orgues à demi-stériles qui enfantent des portées malades aux relâchements dissonants.

Et si cela ne suffit pas, je vous lâche un "râle d'emphysème aux plaintes écorchées crachant sa poésie comme un feu de Bengale" ; non, non ce n'est pas de moi, mais cela m'impressionne, pas vous ?

Diable, dans quel abîme de votre for intérieur allez-vous chercher le costume de poussière qui transforme un placenta vide en un requiem loin d'être incolore ?

   Robot   
24/3/2023
Je n'ai à aucun moment réussi à trouver un sens à ce texte au propos disloqué.
Edit: Vu que je n'ai pas pu rentrer dans ce texte je supprime les notations déposées obligatoirement en lecture anonyme.
J'aurais pu me dispenser de mettre un avis mais je tenais à ce que l'auteur sache qu'il avait été lu avec attention.

   papipoete   
24/3/2023
bonjour Cyrill
" C'en est... du Cyrill " et se hasarder à suivre les méandres de cette poésie, est gageure !
Il m'arrive parfois, ramassant des petits cailloux blancs, lambin à la traîne, de décoder l'itinéraire, et crier : j'y suis arrivé !
Pas cette fois-ci !
NB je sais combien cette forme actuellement, a grande cote dans ces colonnes, et à des années-lumière de ce que je sais écrire, peut aux yeux de ces admirateurs, les approcher du Nirvana !
Egoïstement, disant que " je n'aime pas ", je pourrais faire tomber de son chef la plume attendue, aussi me gardé-je de donner une appréciation...

   Geigei   
24/3/2023
trouve l'écriture
convenable
et
aime un peu
L'avant dernier vers, venu en "car", me suggère une démonstration.

Tout ce texte serait, si j'ai compris, la jugerie littéraire du triton. Pas sûr. Il s'agit ici de l'écart de 3 tons en musique, donc, qui se refuse à la bienséance soumise des quartes et des quintes.

Dès lors, ce poème serait intéressant en offrant du fluide à la critique de la dissonance. En effet, les termes les plus péjoratifs coulent plutôt bien : "laissant à ma dague une énigme", "râle d’emphysème", "Sa voix de cathédrale au timbre délabré", etc.

Sauf que le texte est encadré par "mais l’orgue".
Pourquoi ce "mais" ?
Et comment entendre des "harmoniques dévoyés" si le château est déserté ?

Si j'ai adhéré à la volonté de gothiser l’affaire, je suis resté loin de la démonstration. Sans le "mais", je lisais une diatribe anti-triton. Avec le "mais", je ne sais qu’en faire...
"Le chateau déserté"... pour dire que plus personne ne s'intéresse à la musique ? Quand même pas.

   Marite   
24/3/2023
Bonjour Cyrill. Très difficile pour moi d'apprécier ou d'être séduite par ce poème dont les portes sont bien scellées pour qui manque de capacité à pénétrer dans des méandres de pensées peu communes. Pourtant chaque strophe, pour ne pas dire chaque vers, provoque l'émergence d'une image qui reste bien floue puis s'évanouit, chassée par la suivante ... J'espère que vous nous éclairerez dans un forum car je suis très curieuse de comprendre la motivation d'une telle écriture poétique.
PS.- je viens de découvrir à quoi correspond le triton "diabolus in musica" ... et pour mieux saisir et apprécier le poème il faudrait que je puisse y associer les sons ... (je pianote à la médiathèque, deux fois par semaine, mais avec le tout début des exercices, histoire de retrouver le plaisir de jouer de cet instrument après trois ans d'apprentissage il y a plus de six décennies ...)

   Vincente   
24/3/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
D'abord je me suis senti entré dans une atmosphère diabolique, où fantasmatique et fantasmagorie jouent un drôle d'air dans le château/cathédrale déserté.
Mais égaré dans ce lieu incertain et angoissant, j'ai dû faire un retour-détour par l'exergue pour interroger ce "triton" douloureux. Ah, le triton musical est un intervalle de quarte augmentée correspondant à trois tons entiers ! Donc mauvais départ, je suis reparti à zéro, mais l'ambiance plantée perdurait et devenait plus "cohérente".

Deuxième lecture donc où le triton râle une douleur qui envahit l'espace, j'aime beaucoup ce vers écorché, clou d'une souffrance timbrée :

"un râle d’emphysème aux plaintes écorchées crachant sa poésie comme un feu de Bengale."
Quelle expressivité !

Je n'ai pas bien suivi la "raison", lexicale ou narrative, de la survenue de cette "dague" qui surgit au cœur du poème.

Je salue l'inspiration qui, d'une particularité musicale instantanée, minuscule, engendre toute une scène où sourdent les éléments d'une histoire qui trace un lieu, un passé, la voix d'un instrument, et des sensations, des sentiments… tout ça à partir d'une micro-séquence sonore !

   Eskisse   
24/3/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour Cyrill,

Je ne connais rien aux tritons mais je n'ai pas eu besoin de cette connaissance pour apprécier à ma façon ce poème.

D'abord, je le trouve élégant dans l'écriture comme ce" laissant à ma dague une énigme" qui est, il faut en convenir, énigmatique, mais très beau.

Et surtout, je trouve qu'il met bien en avant ce pouvoir de la musique qui consiste à faire naître des images en nous. Cette idée me plaît.

Car j'ai imaginé un orgue désaccordé, produisant une musique dissonante, de laquelle émanerait l'image du fantôme chanteur et tout ce qui en découle.( château, râle, cathédrale, puits de rancoeur etc...)

J'aime "l'élégant désordre" du texte qui est à l'image pour moi de cette musique cacophonique. Peut-être que l'organiste avait bu ? :)

Et je salue l'inventivité du poète.

Merci du partage

   jeanphi   
24/3/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour Cyrill,

Il faut savoir que les intervalles de quartes augmentées (dits tritons), qui scindent l'octave en deux parties égales et peuvent donc être indiferement renversés, apparaissent systématiquement entre le septième et le quatrième degré de toutes gammes majeures ou mineures à septième haussée. Son emploi ne peut être évité concernant la résolution d'une cadence parfaite (V7-I). C'est sûrement par ce fait inéluctable de l'harmonie que le triton parvint à embrayer les tierces et les sixtes sur la voie du politiquement admis. Mais en de rares occasions, certains l'employèrent à d'autres desseins ... À l'image de Rameau qui joua suffisamment faux sur son orgue pour qu'on lui accorde son augmentation (salariale).
Ce texte bien à part est vraiment agréable à lire, décortiquer le sens précis me semble impossible. Mais je le relirai plus précisément plus tard, me plaisant à m'y perdre comme dans une musique fredonnée distraitement.

   Pouet   
24/3/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Slt,

avec ce très beau vers d'entame, il semble qu'ici-bas la musique n'adoucisse pas les mœurs fusse-t-elle pour les harmoniques du Très Haut. Ou du moins la musique ne "parvient pas". Une maïeutique stérile en quelque sorte. Et pourtant que la "solitude" est porteuse... De poussières et de spiritualité.

Je ressens comme une atmosphère lourde en non-dits, de danger imminent ou d'horreurs passées. Serait-ce un orgue de "barbaries"? Ou bien cet enfant malade est-il une clé ancrée au sol d'un re-sentiment.
Il y a en tout cas pour moi une forme de désenchantement et de fatalisme ou de lucidité. "D'entêtement". De rend-coeur.

Que joue ou se joue-t-il sous les doigts de brume crochue de l'organiste en oripeaux d'espoir, qu'il y a-t-il à taire qui ne saurait s'exorciser au travers de la migration des notes, de l'enlisement des âmes? Mieux vaut alors se terrer juste au-dessus de l'abîme plutôt que de survoler le gouffre céleste , mais sans doute est-ce déjà trop tard...


Je n'entends rien au titre ni aux tritons (à part les potes des salamandres), mais des images marquantes et nombreuses rendent ce poème mystérieux, presque envoûtant. Et au final ma foi très réussi.

Peut-être qu'un de mes vers préférés est:

"il joue son désaccord sur des pianos antiques."


Merci.

   BlaseSaintLuc   
24/3/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Moi j'aime ce château déserté,au fantôme en errance.

"il joue son désaccord sur des pianos antiques."
Moi de même au regard des commentaires qui précèdent.

Un fantôme âcre, qui soulève dans la poussière quelques souvenirs rances .

C'est extrêmement bien exprimé, dommage que la poussière vous aveugle.

   hersen   
24/3/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Evidemment, il faut des "clés" pour appréhender ce poème.
Clé que je n'ai pas forcément, mais en fait ce n'est pas si gênant, dans la mesure ou d'autres coms viennent m'éclairer, (et là, on est en plein dans le partage onirien !) mais j'ai aimé l'ambiance du poème;
on le lit et on se fait son film, et quand on comprend, grâce aux autres coms, on se dit que wesh, c'et trop bien la poésie, tous les chemins se rencontrent, même les miens avec ceux des autres.
Comme quoi, entre comprendre et ressentir, je suis soudain perdue.
Dis-moi, Cyrill, faut faire quoi ?

Bon, à part ça, une réelle maîtrise de l'écriture, un plaisir à lire.
merci de la lecture !

   Airjai   
24/3/2023
Cyrill,
Ayant lu, je n'ai pas tout compris et pourtant l'ensemble j'ai aimé.

Je me suis vu dans un musée, scotché devant une toile qui m'interpellait mais dont je n'arrivais pas à en définir la beauté.
Cela a du t'arriver ? Etrange impression n'est-ce pas ?

..." un râle d’emphysème aux plaintes écorchées crachant sa poésie comme un feu de Bengale " .... Quelle image !

... " laissant à ma dague une énigme ..."
cela pour moi est aussi une énigme ...

Bien sûr je vais relire ton texte et certainement le relire encore,
mais je vais rester avec des noirs.

Un forum de ta part pour lever les mystères ?
À bientôt

   Cyrill   
25/3/2023

   Donaldo75   
26/3/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Salut Cyrill,

Intéressante cette idée d’écrire un poème dont l’exergue est basé sur le triton, cet intervalle en solfège qui égaye les études des petits écoliers qui comme moi naguère apprenaient cette discipline rigoureuse. Je ne dirais pas que le thème m’a emballé vu que je n’ai pas tout capté mais le poème m’a emmené dans son univers et ses images ; j’ai l’impression de regarder un de ces tableaux hyper fouillés du genre ceux de Richard Dadd ou de Hieronymus Bosch et de me retrouver fasciné par leur contemplation.

Bravo !

   Anonyme   
26/3/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
C'est prodigieux ton langage écrit Cyrill. Je vois une description, avec des phrases abouties et profondes. Je sens un délire généreux qui invite le lecteur. Je ne voudrais pas en rajouter pour ne pas abîmer ta narrative qui m'a vraiment beaucoup plu. Merci Maitre Onirien.
ericboxfrog

   Meaban   
9/4/2023
trouve l'écriture
convenable
et
aime bien
cet intervalle de quarte augementé est magique (celui de quinte diminuée aussi ;) )je trouve ce texte pour inités cependant très intéressant.... le triton est fait pour les oreilles symétriques . ici je le trouve bien maltraité ....
l'écriture me convient car elle porte a reflexion sur la sensibilté de notre oreille occidentale

loic clarinettiste Basse... ;)


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