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Poésie contemporaine
Cyrill : Eh ! la Mer
 Publié le 23/01/23  -  9 commentaires  -  2456 caractères  -  163 lectures    Autres textes du même auteur


Eh ! la Mer



Eh ! la Mer mon âme gercée
tu brinquebales certains soirs
ta misère jusqu’à mes pieds
Tes rochers comme des manoirs
battus aux vents d’incertitude
me font une ombre de papier
que déchire en des multitudes
une vague aux embruns glacés
Tes eaux d’encre tumultueuses
noient des marins crépusculaires
et des baleines gouailleuses
aux nageoires gisant à terre

Amante aux rives incertaines
où s’imprègne teintée d’ivoire
la verte liqueur de tes veines
lorsque tu verses mon déboire
j’y lampe le goût de ton blues
dévasté de riffs d’amertume
en miroir que des mains décousent
en arrachant les fils de brume

J’ai perdu le sens du devoir
attendant l’ultime voyage
Hardi flotte ton drapeau noir
qui démantèle les nuages
Ivre et gambant le bastingage
je submerge de mes adieux
le pont d’un navire sans âge
abandonné de tous les dieux
Mais j’extravague je délire
et déblatère tout mon soûl
En vain je cherche ton empire
Où es-tu ? La nuit se dissout
C’était ailleurs et autrefois
la mémoire oublie les rivages
Mais lorsque chante le hautbois
je me souviens d’un coquillage

Eh ! la Mer ma sœur mon impie
tes galops contre mes orages
tes rouleaux mon être en charpie
creusent d’antiques paysages
sur l’onde monument liquide
Ta folie contre ma raison
ne laisse entre mes doigts arides
que nuées de rêves sans nom
Je vois le gouffre de tes yeux
frêles esquifs vertigineux
ondulant aux derniers rayons
d’un soleil las de souvenirs
s’abîmer jusqu’à l’horizon

Roué par le fiel de tes flots
où cent fois j’ai voulu mourir
Mer ! tu me tires des sanglots
que sans vergogne je déclame
flaques salées de solitude
dont la berge avide de drame
s’abreuve pour un interlude
qui s’immisce entre deux absences

Et quand survient la pâle aurore
comme un ressac d’indifférence
comme une douleur de décor
je te vois ! la Mer. M’entends-tu ?
Je sais de toi tous les fiascos
ton clapotis sur mes chimères
tes voiles tes soupirs têtus
ton émeraude lapidaire
sertie dans un collier d’écume
dont les perles ces gouttes d’eau
que bientôt la brise consume
s’évaporent comme un rideau

Et le reflux vient en écho


 
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   Catelena   
23/1/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
n'aime pas
Il y a quelque chose dans le rythme de vos vers à huit pieds qui heurte mon ressenti. Comme une lourdinguerie qui annihile l'essence de la pure poésie.

Est-ce la faute aux octosyllabes, style maladroitement choisi pour exprimer votre tableau ? Le format est peut-être trop abrupt pour flotter avec aisance sur la mer.

Est-ce la faute aux rimes cahoteuses qui jouent à cache-cache avec le ni-oui ni-non ?

La faute à trop long ?

Je ne sais l'expliquer mieux. Mais c'est certain, ma lecture glisse sans élan, sans trouver grâce où s'arrimer.

C'est dommage pour les jolies images qui constellent le poème de leur écume.

La première strophe, notamment, ainsi que la deuxième, font prendre un bel élan à l'imagination, puis... flop, flop, flop, l'ennui gagne.

Ne lâchez rien, Cyrill et rebattez les cartes, vous maîtrisez l'écriture et je suis certaine que le thème en vaut la chandelle.


Elena

   Boutet   
25/1/2024
trouve l'écriture
convenable
et
aime un peu
Le poème est trop long et la lecture ennuyeuse à partir de la 3è strophe.
Mais j'aime bien la dernière strophe.
Je ne vois pas où l'auteur veut en venir, c'est un peu brouillon malgré quelques belles images.
Mais les images ne font pas tout
J'ai très peu aimé

   Eskisse   
23/1/2023
Bonjour Cyrill,

Je ne suis pas parvenue à entrer en connivence avec le narrateur peut-être parce que je ne le visualise pas, ne le situe pas dans cette étendue marine ( il y a juste un indice dans la première strophe " jusqu'à mes pieds" je le vois donc au début sur le rivage sinon il est effacé), peut-être ensuite parce que ne sont pas évoquées les motivations de son délire. Je ne sais pas mais son itinéraire m'a échappé; il me manque un fil directeur narratif.

De belles images par ailleurs, oui (et la quatrième strophe est ma préférée ) et je crois comprendre ce choix de la longueur : volonté de s'accorder avec les mouvements de l'onde.

   Robot   
25/1/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
J'ai plutôt aimé naviguer sur cette mer de nostalgie "aux rives incertaines". Je me trompe peut-être, mais cette mer n'est-elle pas le reflet de moments de l'existence du narrateur. Cette mer je la vois comme une métaphore de périodes vécues.

   papipoete   
24/1/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
bonjour Cyrill
" c'est du Cyrill, et à haute dose ! "
Et les rouleaux de la mer " bercent mon coeur d'une langueur monotone...
Ces octosyllabes ne sont pas de trop, pour remuer tout ce spleen qui " saque et re-saque " au gré de la houle...
Eh la mer ! un peu de charité, par pitié !

   Vincente   
24/1/2023
trouve l'écriture
perfectible
et
aime bien
J'ai bien aimé l'assimilation de la "mer" comme univers de "l'âme" du narrateur. Cette immensité potentielle et effective, selon l'échelle d'appréciation dans laquelle on se place, prête avec ampleur ses variations, ses intempérances, ses tourments, ses apaisements, à la profondeur abyssale de l'âme comme à ses manifestations les plus expressives. Un horizon large et généreux s'ouvre alors au regard de l'écriture.

Mais j'ai été d'abord un peu dérouté par l'interpellation triviale du premier vers, il orienta ma lecture dans une légèreté qui ne sied pas au propos, ou plutôt au fond que je découvris ensuite.

Si bien que j'ai fait le voyage poétique entre deux eaux. Plutôt déstabilisé, pas jusqu'au mal de mer mais tout de même bien troublé par cette angle d'écriture particulier, j'ai tenté l'aventure. Elle place son lecteur dans un afflux toujours plus déferlant d'inventives considérations ontologico-marine, d'arguties révélatrices, d'inventivités expressives très opportunes, parfois d'une amusante poésie (Je sais de toi tous les fiascos / ton clapotis sur mes chimères / tes voiles tes soupirs têtus / ton émeraude lapidaire/…/ s’évaporent comme un rideau /Et le reflux vient en écho [/i]").

Bon, changeons d'horizon, force est de constater que le ton est humoristique, le narrateur a choisi la dérision pour s'adresser à ses atermoiements. J'avoue ne pas avoir été bien à l'aise dans cette lecture, même dans un regard plus décalé. J'ai trouvé que les arguments sont souvent assez forcés. La difficulté avec l'humour, c'est de trouver une mise en scène (en live avec un acteur, ou placé dans un cadre qui introduit et met le spectateur "en chauffe", ou…), mais ici alors que la "matière" est bonne, la manière est faible. Ce qui est dommage en conséquence, c'est que l'on ne profite pas à leur juste hauteur de l'acuité des trouvailles, par exemples :

"Tes rochers…me font une ombre de papier"

" Mer ! tu me tires des sanglots
que sans vergogne je déclame
flaques salées de solitude
"

" ton clapotis sur mes chimères
tes voiles tes soupirs têtus
ton émeraude lapidaire
"

Un détail pour finir. Je suis peu convaincu par une option formelle qui choisit de placer des majuscules (peu apparentes en fait à la lecture) en tête des seuls vers qui ouvrent une phrase. Le partie pris de ne pas ponctuer devrait être assumé et laisser au lecteur la saisie intuitive de la syntaxe proposée, ou alors si une crainte demeure sur cette capacité, ponctuer, tout simplement. À part en début de strophe, mais par un simple souvenir d'une convention poétique je trouve assez anachronique de se placer dans cet entre-deux typographique.

   Edgard   
24/1/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour Cyrill,
J'ai été charmé par votre poème. J'y reconnais un belle maîtrise de l'écriture et une musique envoûtante. Je n'ai pas cherché à démêler l'écheveau des images pour les remettre en ordre. Ça ne sert à rien il faut se laisser emporter se laisser "brinquenaler". La vie, la mer, la vie...le blues. Le passage du "Tu" au "Je".
Ivre et gambant le bastingage
je submerge de mes adieux
le pont d'un navire sans âge
abandonné de tous les dieux
Certes, vous avez un peu chargé la brouette, de l'avis général. Il est bien difficile une fois emporté, de couper dans le vif. Un bateau, ça ne s'arrête pas comme une voiture, surtout quand il est à la dérive... C'est un peu dommage, il y a dans ce poème de quoi faire un petit chef d'oeuvre. Juste trouver un fil. Vous allez me dire ...bateau ivre il avait aussi mis le paquet l'Arthur!
Je suis allé lire quelques autres poèmes "du même auteur" que j'avais dû louper. Ouah! Je regrette qu'on n'ait plus les mots "magnifique ou passionnément". (Pauvre Cyriill...tellement bien torché, ou Revenue).
Je suis fort aise d'avoir découvert votre talent.Et puis j'aime la mer, merde alors.

   Pouet   
26/1/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Slt,

j'ai mis du temps pour tenter de mettre des mots sur ce poème dont certains passages sont vraiment très prenants, je trouve que c'est le genre de textes sur lesquels il faut revenir, laisser maturer un peu.

Pour moi le poème s'est terminé à "Je me souviens d'un coquillage", qui en plus à mon sens claque vraiment bien comme vers final, laissant un petit goût salé d'énigmatique.

Je n'ai vu jusque là qu'une fort belle poésie emplie d'images parlantes, inventives, truculentes. D'un surréalisme tanguant, exposant la quête, l'inaccessible, la perte et la mélancolie.

La suite n'est pas "mauvaise", loin de là, mais elle me cause moins et je trouve que la longueur n'apporte pas grand chose ou du moins finit par "diluer" la mer.

Mais par exemple

"Tes eaux d’encre tumultueuses
noient des marins crépusculaires
et des baleines gouailleuses
aux nageoires gisant à terre"

ou

"J’ai perdu le sens du devoir
attendant l’ultime voyage
Hardi flotte ton drapeau noir
qui démantèle les nuages"

et encore

"Mais j’extravague je délire
et déblatère tout mon soûl
En vain je cherche ton empire
Où es-tu ? La nuit se dissout
C’était ailleurs et autrefois
la mémoire oublie les rivages
Mais lorsque chante le hautbois
je me souviens d’un coquillage"

ça pulse vraiment la poésie.

Je dis pas que par la suite y'en a plus, de la poésie, mais je me serais contenté des trois premières strophes. Après je dis ça, mais je suis le premier parfois à faire trop long, à me laisser emporter.

Dans l'ensemble l'écriture est bien évidemment aboutie selon ma perception et cela vaut largement le détour.

Et puis "La mémoire et la mer" de Ferré, hein.

   Cyrill   
11/2/2023


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