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Myndie
29/9/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
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Bonjour,
déroutant à la première lecture, tellement innovant dans la prouesse d'écriture qu'il demande un effort au lecteur, ce texte aurait pu être de ceux proposés au dernier concours ; il me semble qu'il aurait toute sa place dans la section laboniris. Je vous ai suivi jusqu'au bout dans votre dialogue aviné et j'y ai senti plus de désespoir que de dérision. On n'est pas ici dans l'univers burlesque et braillard de Rabelais, on n'est pas non plus dans la soûlographie facétieuse d'un Jean Richepin (« Poivrot »), d'un Nougaro amoureux ou d'un Gabin en hiver. Point de truculence mais de la « turbulence » Sous la surface qui n'est pas toujours claire, c'est le tragique qui affleure, une sorte de désespérance, un passé que l'alcool est chargé de faire oublier à «l’autruche tête en sable » ( « le voilà noyé, le poisson » ) C'est en tout cas ce qui sous-tend cette poésie poivrote ; c'est ce qui m'apparaît clairement ici : « Il m'arrive ainsi de surseoir à seule fin de mieux sabrer – sans honŋir la liquide ambrée – la véŋérable solitude. » Et c'est ce qui rend le personnage et le récit poignants. Le reste, les caractères spéciaux, les phrases très longues qui donnent un effet de « péroraison », les mots tracés par une plume aussi pâteuse que la langue d'un buveur, tout cela fait partie du jeu d'expérimentation littéraire. C'est inventif et astucieux mais parfois un peu forcé : « qui reçut paire pètes à poire » et par trop hermétique : «un peu d’incertaiɳ, d’alcөөl dans les dɚgrés du viɳ plutôt que dans les ɳues de ƒөrce l’on me bөute. » La démarche d'écriture n'en demeure pas moins originale et expressive. Et surtout, j'ai trouvé la fin particulièrement subtile. |
Geigei
3/10/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
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Bonjour Cyrill
WOWOWOW ! Je m'accorderais bien une demi-journée pour commenter ce texte, aussi riche que virtuose. Une autre fois. Un autre que moi. Attrapé dès le début par le champ lexical des maths, de la logique mise à mal avec "reçut paire pètes à poire" pour, probablement, "superfétatoires" placé plus loin (merci pour le fléchage). J'ai failli rire à "beurré de cercles noirs". "La vague arrière ɚɳtreteɳue massacre ɚɳƒaɳt de la biture au même titre qu’un baptême." m'a fait chavirer. La poésie ! Dit-elle moins ou plus que la réalité ? Peau de chat, l'artiste ! |
Catelena
7/10/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
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Dès les deux premières lignes je pensais lire du laboniris.
Que nenni ! C'est de la prose de maître Cyrill, en personne, qui se la joue de perpète en superfétatoire dans une envolée de jouxte-mots où chercher leur bon sens est un jeu de piste jubilatoire – du genre qui enivre – mais qui cependant en oubliera certaines en chemin, des pistes. Complètement élucubrée, pensé-je ? Que nenni, encore une fois ! Plutôt Une plongée dans les ennuis causés par « la vénérable solitude, et ses effets d'hébétude ». Dixit l'auteur lui-même. Un genre de cuite et de recuite (si j'ose livrer mon propos cru) dans la vinasse et ses quintessences. Tout le lexique, avec ses acolytes métamorphosés par l'auteur devenu gai luron pour l'occasion, sont venus à la rescousse, tournant autour de l'univers de la dive bouteille, avec une joyeuseté parfois âprement bouchonnée, parfois teintée d'une clairvoyance rarement atteinte, par exemple lorsque six-roses se penche sur l'« enfant de la biture au même titre qu'un baptême » a en faire mal à la foi. Même si je suis loin d'avoir tout compris au propos, j'apprécie par-dessus tout de voir un auteur prendre du plaisir à jongler avec les mots, avec leurs sens et une calligraphie un brin foutraque. Mais au final, comme pour toute bonne chose, point trop n'en faut. Car à jouer d'effets spéciaux à tire larigot, le flop peut vite arriver et perdre le lecteur (moi, en l'occurrence) dans des montagnes ne parlant que le russe à un aborigène des îles Kerguelen. Merci, Cyrill, pour ce gris elfe, qui termine un peu noir au bout du compte... oir. Cat EDIT du 7 octobre 2023 : j'aime bien transforme son essai en j'aime beaucoup... |
Provencao
3/10/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
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Bonjour Cyrill ,
J'ai adoré cette équation à rixe, où ce pif à couperose est promu là où il n’y a aucune fuite possible... On lit bien qu’il y a des ruines: celle de la solitude, celle du goulot d'arrimage, celle du comptoir et celle de l’amour de la biture qui les lie passionnément. Au plaisir de vous lire Cordialement |
Cristale
3/10/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
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Pour être originale l'écriture est originale ! Le concours va louper quelque chose, c'est dommage.
Moi qui n'aime pas trop les textes qui évoquent les beuveries, là je me suis régalée. Et pis la typo est tip top ! La syntaxe extra. Bravo pour ce comptoir où je reviendrais bien prendre encore quelques vers de prose. C'est le zinc qui dézingue. Hips... |
Cyrill
6/10/2024
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MarieL
10/10/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
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Oui, d'autres que moi l'ont dit, c'est une écriture stupéfiante d'originalité et de don verbal !
Des trouvailles savoureuses et une certaine distanciation humoristique bien plaisante. L'artiste est maître de son art ! |