Page d'accueil   Lire les nouvelles   Lire les poésies   Lire les romans   La charte   Centre d'Aide   Forums 
  Inscription
     Connexion  
Connexion
Pseudo : 

Mot de passe : 

Conserver la connexion

Menu principal
Les Nouvelles
Les Poésies
Les Listes
Recherche


Poésie en prose
Cyrill : La Nouvelle-Orléans
 Publié le 16/10/24  -  10 commentaires  -  1139 caractères  -  162 lectures    Autres textes du même auteur

Impressions sur « Jazz ».


La Nouvelle-Orléans



Sous les pluies d’oubli langueurs éblouies leurs balbutiements et leurs éboulis votre teint hâlé messieurs orphelins qui alliiez blessure aux vestes de lin la blondeur flétrie l’ombre saccagée qui brille en vos yeux miroirs outragés surface liquide aux reflets bilieux et charbon de bois vestiges d’espoir vos gestes de soie que rien ne dérange et le chant hâbleur en leurre et coton le blanc du feston le son de vos voix brisure de noix.

Impression de poix engluée au masque un souffle fantasque infus du hautbois comme une liqueur tandis qu’agonise un parfum de brise au brasier du cœur…




Vous disparaissiez halo d’un murmure alibi de soi d’étranges états unis au méandre obscur du delta ce verbe grossier cette périphrase au tempo subit et ce goût de cendre animée d’extase un accent de jazz aux couleurs rubis quand le vide ment en fond de ruelle une nuit de fange un matin de vase un soir aérien où rien n’est réel que l'aile d'un ange et la peur fortuite et le cri d’un cuivre invite à vous suivre opiniâtrement.


 
Inscrivez-vous pour commenter cette poésie sur Oniris !
Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   BlaseSaintLuc   
9/10/2024
trouve l'écriture
convenable
et
aime un peu
Le texte est riche et dense, avec une atmosphère à la fois mystique et mélancolique.
Cela lui confère une texture sensorielle , mais peut aussi le rendre ardu pour certains lecteurs.
Il y a une exploration profonde de l’oubli, de la douleur et de l’éphémère. mais les aborder avec des métaphores souvent obscures peut à la fois intriguer et éloigner le lecteur.

Ton texte a une musicalité indéniable, surtout avec l'utilisation de phrases longues et rythmées comme « Impression de poix engluée au masque un souffle fantasque infus du hautbois ». Cela crée une fluidité qui est agréable à l’oreille, mais pourrait bénéficier de quelques pauses pour permettre de reprendre son souffle et réfléchir.
Les symboles comme le « halo d’un murmure » et « le cri d’un cuivre » enrichissent le texte, mais leur signification reste parfois floue.
Parle ton de la nouvelle Orléans ?
de l'esprit du jazz ?
je perd un peu le fil .
Je vois du blues, plutôt que du jazz ...

   Myndie   
16/10/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour Cyrill,
Le temps que je commente, ce texte avait disparu de mon espace lecture. Voici donc, en VO, ma version initiale.

Que j'aime ces « impressions jazz urbain» !
Trois paragraphes proches du jaillissement spontané et qui semblent chacun avoir été écrits d'un seul grand souffle, jusqu'à la limite du respirable pour le poète comme pour le musicien.
Ces trois longues phrases exemptes de ponctuation ne me gênent en rien. Au contraire, cela me conforte dans l'idée que la poésie est sœur du jazz, dans ce qu'il a de plus instinctif, de plus libre et de plus improvisé.
Cela confirme aussi que le jazzman et le poète fraternisent semblablement avec les errances nocturnes et les ombres de la ville.

Quant à la poésie, elle est absolument partout ; elle exsude comme une sueur de « poix engluée"  ou comme le sang qui coule des blessures de « messieurs orphelins » au « teint hâlé »en « veste de lin » et « gestes de soie ».
Elle est dans dans le jeu des sonorités qui vont de pair avec les jeux de mots: « oubli, éblouies, éboulis »,  dans la suggestivité d'images parfois sublimes (le premier paragraphe est une merveille à mes yeux), dans ce que l'oreille perçoit de bruits, de souffles, de musique, comme ce « cri d'un cuivre ».
Partout donc.

Bravo et merci infiniment pour cette lecture qui m'a enchantée.
Ce sera vingt plumes pour moi !:-D

   Robot   
16/10/2024
trouve l'écriture
perfectible
et
aime bien
Ce n'est qu'aprés avoir rétabli une ponctuation que j'ai apprécié ce texte dont j'ai détesté la structure.
La rédaction m'a semblé chercher l'originalité pour l'originalité.
Et pourtant, une construction plus "classique" avec une ponctuation naturelle permettrait de souligner le belle musicalité et les images de ce texte.
J'ai retrouvé par ma propre organisation de lecture les images et les ambiances de défilé "Jazz" vue dans des films et des reportages.

   papipoete   
16/10/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
bonjour Cyrill
Dans un bouge de la Nouvelle Orléans, on se retrouve pour écouter le Jazz ; et pleure le saxo soprano puis rit à cuivre déployé ; alors on entend les esclaves murmurer leurs lamentations.
NB je n'ai pas cherché davantage ; j'ai entendu de suite ce que l'auteur nous suggère, sans comprendre toute la gamme, mais j'ai fredonné aussi ces accents en Louisiane.

   Dian   
16/10/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
C'est très proche du "fluctualisme" au court-circuitage de la syntaxe près. Un jazz de mots étourdissants qui tissent leurs harmonies chromatiques.

   Catelena   
16/10/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Le texte, qui semble écrit sous écriture automatique (?), quasi hypnotique, est rempli à ras bord d'une poésie désespérée.

J'aime beaucoup les méandres qui se dessinent au fil de ma lecture ma respiration servant de guide complètement assujettie à la poésie et au blues né dans le Delta qui se déhanchent dans le « tempo subtil » des notes de jazz de la New Orleans.

J'ai entendu pleurer le saxo.

Merci, Cyrill, pour le partage de ces notes comme autant de sanglots.


Cat

   Vincente   
16/10/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Je trouve l'idée de ces "Impressions sur « Jazz »" excellente par l'originalité de la forme du poème. Par le côté coulant en un flux très coloré, chamarré d'impressions très visuelles, très enrichie de la consistance du passé de ce style de musique (principalement là dans son originel creuset du sud des Etats-Unis). Par le fait de dispenser le phrasé de ponctuation, où la rythmique se pose sur un autre dynamique, très sonores celle-ci, qui s'appuie sur les convocations du texte.
Tout ça fonctionne vraiment très bien et offre un sacré champ émotionnel.

J'ai malgré tout regretté deux choses, petites mais importantes il me semble, surtout pour la première.
Le phrasé très coulant, presque noyant le propos dans ses très longues phrases ondulantes au rythme très enchaîné se sont plus associés pour moi à un free jazz bien plus contemporain que le New-Orleans, plus structuré avec des récurrences mélodiques et rythmiques moins déroutantes à l'écoute.
Et puis, j'ai été étonné de ce "hautbois" qui s'immisce au milieu du poème. Je ne vois pas ce qu'il fait là dans ce registre musical.

Ah, je ne voudrais pas oublier de citer cette petite note délicieuse que chante ce passage :
"le blanc du feston le son de vos voix brisure de noix. ".

   Provencao   
16/10/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour Cyrill,

"Impression de poix engluée au masque un souffle fantasque infus du hautbois comme une liqueur tandis qu’agonise un parfum de brise au brasier du cœur…"

D'une impression la plus belle, naît ce poème. Pourvu que s'entende, entre les lignes, un souffle fantastique , un parfum de brise... ou l’insolence d’un murmure, comme ce soir aérien, et la Nouvelle -Orleans obtenue fait alors germer dans la fissure du rien et de l’irréel l'extrarordinaire, cet appel du cuivre et du blanc du feston qu’est la poésie.

C’est dire que la Nouvelle Orléans peut révéler les voix sybillines et friser le sacré.

Au plaisir de vous lire
Cordialement

   Ornicar   
16/10/2024
trouve l'écriture
convenable
et
aime un peu
Salut Cyrill,

Ta Nouvelle-Orléans m'en a fait voir de toutes les couleurs ! Ne m'en veux pas, mais cette fois, je crois bien que je suis resté sur le bord du quai. Je l'ai pas pris ce fichu train qui montait vers le Nord. C'était pourtant ma chance ! Je l'ai regardé passer, ou alors, j'ai regardé ailleurs, enfin, je me souviens plus. Trop tard maintenant. Tu vois, je suis de la race ferroviaire, moi, mais comme les vaches. De celle qui regarde passer les trains comme dirait je sais plus qui. Tout le temps. C'est un peu ça, mon problème. Je vis par procuration. Et maintenant, j'écris par procuration. Un vrai "nègre", quoi ! J'ai pourtant pas la gueule de l'emploi.

Faut dire, t'avais pas ménagé ta monture ! Et encore moins mon asthme. Faut au moins s'appeler Rahsaan Roland Kirk et pratiquer le souffle continu pour te suivre dans cette équipée insensée. Tes mots. Tes putains de mots. Ils m'ont rappelé Coltrane dans son album "Impressions". Oui, je sais. Ton chorus était moins long. Beaucoup, beaucoup moins long. Et heureusement pour moi, je serais mort sinon. Mais c'était le même débit, je t'assure. Dru, charnu, dense, acharné, comme des hallebardes de pluie, la nuit, dans je ne sais plus quel poème de Verlaine.

Elle a raison, Myndie. La poésie est bien la soeur du jazz. Et pas seulement à cause de la nuit en partage. Ces deux là sont faits pour s'entendre. D'ailleurs, suffit pas de bien connaître ses gammes ou ses rimes pour prétendre en jouer. Faut avoir l'esprit vif. Prompt et rompu à l'art de la réplique. Du répondant et le sens de la répartie. Toujours sur le qui-vive, mais cool et relax en même temps, tu vois ? Relaxin' at Camarillo dans l'art du tac au tac, camarade. C'est pas pour rien que cette musique est née au siècle de la vitesse avec l'automobile, le cinéma et la photographie. Faut aimer la prise de risque. Et là, on peut dire que t'as pas lésiné.

N'empêche, j'étais pas totalement perdu. J'ai bien reconnu la trame harmonique par moments, comme un éclat de soleil dans l'épaisseur du brouillard. Mais l'impro que tu nous as servie était tellement serrée que je me suis vite retrouvé largué. C'était comme si dans une rage de vivre, tu jetais toutes tes forces là-dedans. Comme d'autres qui t'on précédé. Comme des tas d'autres avant toi, qui avaient brûlé leur vie sur les clés de leur sax ou les touches noires et blanches d'un vieux piano.

J'ai pas bien compris l'irruption du hautbois. Je me suis dit, tiens ! - une fausse note ? Mais c'est aussi ça, le jazz. Ca fait partie du jeu, ça arrive parfois, dans le feu de l'action. Rien, de bien grave au fond. Une "wrong mistake" dirait Thélonius, le grand prêtre à la barbichette qui me console les soirs de blues avec ses longs silences sortis de ses songes et sertis de notes rares et délicieusement dissonantes.

Au fait, tu sais quoi ? Tu m'as bien eu avec ton médaillon en incrustation dans le texte. Je sais que c'est pas lui, mais la ligne haute du front haut, son arrondi, m'ont tout de suite évoqué un autre as du biniou, grand spécialiste d'ornithologie comparée avec Olivier Messiaen : Charlie Parker. Ca me plait bien de penser que c'est lui. Moi aussi, j'ai mes visions. Tiens, là où il est, le "Bird", je suis sûr qu'il a bien aimé ton truc et qu'il l'a déjà arrangé à sa sauce pour faire danser les anges.

Désolé, vieux. J'ai pas su répondre à l'appel des sirènes de ton Mississipi et il y a décidément trop de notes bleues dans mon com. Il faut bien les placer à un moment, celles-ci, non ? Et s'il n'y en avait pas, ce serait plus du jazz.
Alors, ce soir, dis-moi où tu joues, et j'irai te voir, et j'irai t'écouter.

Orni, out of nowhere

   MarieL   
17/10/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Un beau texte qui évoque à merveille la phrase sans fin, ondoyante et musicale, d'un morceau de jazz.

On suit avec intérêt ce ressenti subtil, ces mots qui disent beaucoup, voltigeant avc talent dans l'air impalpable d'un art sans forme définie et sans volonté de retour.


Oniris Copyright © 2007-2023