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Anonyme
18/5/2022
a aimé ce texte
Bien
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C'est marrant, j'ai pensé en vous lisant à cette vieille chanson (Plastic Bertrand ? La flemme de vérifier) qui me revient parfois comme une scie :
J'me présente je m'appelle Henri J'voudrais bien réussir ma vie Être heureu-eux Être beau gagner de l'argent Et surtout être intelligent (…) Que les filles soient nues Qu'elles se jettent sur moi Qu'elles m'étripent (? pas sûre) qu'elles me tu-uent Qu'elles s'arrachent ma vertu-u-u J'ai la même impression cocasse et triste d'ambition dérisoire, de litanie d'un mal-être rigolard. Je crois que le rapprochement dans ma tête s'est fait à la quatrième strophe, mais c'est en lisant ceci : Troque un kil de mouchoirs en pleurs aux orbes antédiluviens contre amertume de valeur que j'ai ressenti un vrai ton dans votre poème, d'autodérision du narrateur. J'ai donc bien aimé au final malgré le nombrilisme affiché du sujet, nombrilisme nettement moins drôle à mon goût, banal trouvé-je, dans les deux dernières strophes. Pourtant les deux précédentes, la troisième et la quatrième, je me disais qu'elles parviennent à trouver un point d'équilibre entre insolite, affres créatrices et humour et que cela n'a rien d'évident ; les deux dernières ne m'intéressent pas, je les perçois comme des chougneries du narrateur "aède en mal de rimes" (expression selon moi pompeuse et pompière). J'ai apprécié le rythme, sinon, l'ensemble coule bien à mon avis, avec une hâte, une intensité, voire une hargne, en accord avec le propos. Je pense aussi que vous être affranchi ou affranchie de la majuscule systématique en début de vers participe de cette fluidité et que vous avez eu raison de faire ce choix formel. |
Vilmon
26/5/2022
a aimé ce texte
Bien
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Bonjour,
Il y a des passages intéressants, qui portent à réflexion. D’autres, au début, que j’ai un peu de difficulté à suivre ou qui ne s’écoule pas aussi bien. Peut-être un peu long pour exprimer un manque d’inspiration, un peu paradoxal d’être à sec et de pondre autant de vers. Il y a un effort de la rime en cours ou en fin de vers, un petit plus pour une poésie libre. |
BlaseSaintLuc
26/5/2022
a aimé ce texte
Bien ↑
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BSL en EL
Je commence par la musique, quelques fausses notes. J'aime ce début. " Suis un auteur en mal de prose. Encre morose au bout du cœur Cherche douleur emporte-plume du beurre sans l’argent du beurre poésie éclose en bitume. " Et puis il y a pour moi quelques dissonances plus loin dans le texte. Mais il y a de la fantaisie, le thème de la page blanche bien attaqué. Ne pose pas ta plume poète, sinon ton encre va sécher ! |
Anonyme
5/6/2022
a aimé ce texte
Bien
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Bonjour,
Habituellement, décrypter un poème de Cyrill, c’est un peu comme essayer de monter un meuble IKEA sans la notice. J’ai l’impression d’être une souris de laboratoire dans un labyrinthe. Pas une sinécure… Mais là, nickel, j’ai tout compris, et pour un narrateur en mal de prose, il a encore des choses à dire. Merci pour cette lecture sympa ! Anna |
Vincent
5/6/2022
a aimé ce texte
Passionnément
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Bonjour Cyrll
Allo maman bobo presque dans le texte C'est vraiment dans la trempe de Souchon J'ai fredonné vos paroles sur l'air (de façn désastreuse ) je suis nul en musique, ça colle très bien Surtout c'est vraiment dans son style de texte C'est vrai qu'on a tous rêvé d'une autre vie J'ai adoré comme vous l'écrivez |
inconnu1
5/6/2022
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Oups, je ne réponds qu'à Socques. Vade retro satanas. "Le chanteur", Plastic Bertrand, sacrilège! Non, c'est Balavoine bien sûr.
Pour ce qui est du poème, j'aime beaucoup. Il auraitpu être présenté en contemporain, mais cela me va bien en libre également. Il y a de l'ingéniosité, de l'imagination et le format "petites annonces" lui donne un côté très moderne. Bien à vous |
Eskisse
5/6/2022
a aimé ce texte
Beaucoup
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Bonjour Cyrill,
J'ai particulièrement apprécié l'humour sur lequel repose tout le poème. D'abord le style " petites annonces" par exemple: "Cherche douleur emporte-plume" "Cherche destin triple grandiose" et les exagérations :" triple grandiose /triple pause" ou les antithèses fantaisistes : " de l'enclume à l'apothéose" Le style télégraphique avec la suppression des déterminants. Un mélange de lexique littéraire et plus prosaïque. Et ce : " et psychose sans rémission Je veux des hallucinations des voix posthumes des pâleurs" qui m'apparaît comme le summum comique de ce désir contrarié d'écrire. J'aime aussi "talent qui m'esquive ",la personnification marque bien le désarroi du poète frustré. Une écriture légère pour une situation qui n'est pas vécue comme telle. Merci du partage |
Ascar
5/6/2022
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Que de belles formulations et d'images originales. Chaque vers ouvre une surprise. Je vous ai lu avec beaucoup d'amusements.
Plutôt que de relever ce qui est remarquable, par gain de temps, je me permettrais une seule petite remarque. Je crois que j'aurais préféré " Un kil de pleurs en mouchoir", kil renvoyant à du liquide par définition. |
papipoete
5/6/2022
a aimé ce texte
Beaucoup
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bonjour Cyrill
" j'aurais voulu être un artiste... " me vient tout-de-suite à l'esprit, quand chantait Claude Dubois, mais j'suis qu'un poète bien ordinaire... Et ma plume a du vague à l'âme, et trouver mes rimes revient à tirer une enclume dans mes pas, compter mes pieds et rêverais de dîner en tête-à-tête avec Anna de Noailles... ce ne sera que la faucheuse mon invitée, pour couper court à mon spleen. NB notre héros ne pète pas la forme, et ses envies se transforment en déconvenues que ses vers nous content, une larme au coin d'un verbe, accolé à un C.O.D.... Une armada de jeux de mots, déferle tout au long de ce " mal de prose " pour le plus grand bonheur du spectateur ! Pour une fois, chaque ligne ne m'est pas hermétique, j'en re-demande ! |
Mintaka
5/6/2022
a aimé ce texte
Beaucoup
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Bonjour Cyrill,
Ce texte se ressent comme une complainte au second degré, entre sérieux, humour, humeur et petite provocation à soi-même et donc à l'autre... C'est bien écrit, de jolies trouvailles comme "encre morose au bout du coeur" ou encore "ecchymoses sur temps de chien". C'est aussi comme une prière tournée vers le passé, inutile mais exutoire. Enfin, un poème qui en dit long et qui ouvre à la réflexion sur la poésie. Merci pour l'échange |
pieralun
5/6/2022
a aimé ce texte
Bien ↑
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Un texte sur lequel il faut revenir plusieurs fois.
En fait, on dirait des paroles collées à de la musique. Pas mal de vers m’ont interpellé : - encre morose…… - trole un kil….. - je veux…….pâleurs - suis un aède… C’est très particulier mais j’ai aimé |
Provencao
5/6/2022
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Bonjour Cyrill,
"Suis un aède en mal de rimes mâche-laurier loin de l’abîme impatient de métamorphose" J'ai beaucoup aimé cette dérision en votre poésie, ce caprice et cette coquetterie littéraires qui par ces changements d’échelle constants, nous offrent des contours à la complainte. Vous nous servez une "esthétique" du grand désir qui enivre, avec des images sublimées, les images moroses en un plaisir du verbe " chercher" qui donne à l'ecrit une allure provocatrice. Au plaisir de vous lire Cordialement |
Miguel
5/6/2022
a aimé ce texte
Bien ↑
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J'aime assez ce vague à l'âme un peu distancié, ces images parfois un peu provocatrices (et ce "mal de prose", quand on connaît le sens du mot en argot), et aussi la musique de ces octosyllabes qui donnent au ton une légèreté que contredit le fond. Ce décalage entre les deux fait la force du poème.
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Robot
5/6/2022
a aimé ce texte
Beaucoup
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Texte trés intéressant qui évoque les multiples affres et désirs du poète confronté aux tourments de sa muse.
Ne pas pouvoir s'exprimer en poésie, c'est pour le félibre une petite mort, un rejet du Parnasse. Mais il reste toujours un espoir puisque le troubadour en triple pause attends le revirement sublime qui le ré-animera. |
Ornicar
5/6/2022
a aimé ce texte
Beaucoup
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Bonjour Cyrill,
Désolé ! Je ne vais pas faire preuve d'originalité dans mon commentaire car tout est dit ou presque. Et je me retrouve dans la plupart des avis. Tant pis pour la redite, mais j'ai aimé votre "prose" puisque tel est le titre de votre "poème". C'est déjà là un premier paradoxe. Le sujet ? Le manque d'inspiration, de reconnaissance et sans doute de réussite sociale qui va avec.Et un narrateur qui se lamente du début à la fin, qui prend à témoin l'univers entier, jusqu'à convoquer et donc défier la mort ( "Faucheuse sera ma convive") et qui fait ses caprices comme un enfant gâté ("je veux qu'un...Que... Que..."). Eh ben ! Pour quelqu'un qui n'est pas inspiré, le gaillard s'étend et se répand à l'infini comme un vrai romantique. Second paradoxe entre le sujet ou le fond et la forme. Je sais. Derrière le narrateur peu inspiré se cache un auteur particulièrement inspiré. Troisième paradoxe : Un texte présenté en libre, mais particulièrement maîtrisé avec le choix d'une métrique ( tous vos vers font 8 pieds ) et de rimes qui, si elles ne se présentent pas à intervalles réguliers sont néanmoins suffisamment présentes pour se faire remarquer. Décidément, si le narrateur se moque un peu de lui-même, l'auteur, lui, aime se jouer des codes et de ses lecteurs, quand ce n'est pas des mots ("douleur emporte-plume" - "Exige faim sur mal de vivres"). Bel exercice que celui auquel vous vous livrez comme une mise en abîme. Je dois vous dire que je n'ai pas tout compris à la première lecture. L'absence de ponctuation, même légère m'a gêné tout d'abord. Puis la découpe des vers, la présence des majuscules à certains endroits, comme une ponctuation à la fois discrète et induite ont grandement facilité, une fois repérées, ma relecture. Au chapitre des récriminations, j'aurai ( peut-être ) raccourci le texte ou certaines formules. Par exemple, autant je comprends l'image du"kil de mouchoirs en pleurs", autant je ne comprends pas leurs"orbes antédilluviens". J'en aurais fait l'économie. De façon générale, j'ai un peu de mal avec le rythme de cette strophe, sans pouvoir en préciser la raison. Par contre, le rythme de la troisième me semble parfait. Ca fuse, ça pulse, ça gicle, sans aucune retenue, dans un sentiment d'urgence qui est la marque générale de votre texte. Y sont pour beaucoup, je pense la répétition du relatif "que", l'absence de verbe aux vers suivants ("superbes mes intempéries"-"Intransigeante la furie") J'ai adoré ce"pétale de rose terne vestige d'une dame à la grâce qui m'indispose" Est-ce à cause du dernier terme qui porte de façon cruelle le coup de grâce à un ancien amour ? "Suis un aède en mal de rimes". A ce vers, j'entends une dissonance qui me gêne. Aucune importance en contemporain ou en libre, mais si on peut l'éviter, pourquoi pas ? Ce flot ( flow ?) est trop beau. Aussi faut-il que rien ne puisse l'arrêter. Suggestion pour respecter le choix de votre métrique : "Je suis l'aède en mal de rimes". Surtout, j'ai été happé par votre première strophe très réussie. Plusieurs choses à dire la dessus. Primo : le fait que le narrateur parle à la première personne ( je ). Pour moi, lecteur, cela a grandement facilité mon identification. Je suis entré tout de suite dans votre poème. Et j'aime ce procédé qui capte mon attention dès le départ. Parenthèse : il me semble d'ailleurs que beaucoup de textes publiés gagneraient à être écrits à la première personne. Deuxio : si votre narrateur parle à la première personne,vous supprimez le "Je" ( noté dans plusieurs commentaires ). Mais au petit jeu des paradoxes relevés plus haut, ça fait le quatrième. Tertio : on ne dira jamais assez l'importance des premiers mots, des premiers vers ( la fameuse"accroche") pour capter l'attention de ce foutu lecteur, forcément volatil. Résultat ? J'ai eu envie de poursuivre ma lecture même s'il m'a fallu parfois fournir un petit effort par la suite. Le côté théatâl de votre personnage pourra peut-être en agacer certains, plus enclins à l'art de la nuance. Personnellement cela m'a plu. Merci pour ce bon moment qui ce matin m'a donné du peps et mis le pied à l'étrier. |
Cyrill
7/6/2022
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Donaldo75
13/6/2022
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Salut Cyrill,
Une fois n'est pas coutume, j'ai trouvé ton poème riche, très riche, trop riche peut-être pour mon petit cerveau de rocker. Et puis je l'ai trouvé long, trop long peut-être sur la page numérique où s'étirent les vers comme des filaments de lumière. Et encore - je sais, ça commence à faire beaucoup - le thème ne m'a pas fait rêver outre-mesure, je ne sais même pas si je l'ai bien compris. "Brumeux, avec quelques éclaircies." disait De Gaulle à propos de Malraux. C'est aussi ce que je me suis dit après la lecture de ce poème. |
Anonyme
14/6/2022
a aimé ce texte
Bien ↑
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Du coup, c'est un Poète en veine de prose qui revisite avec ironie et dérision ses phases où la page blanche trône en despote étouffant ses rêves de « cherche destin triple grandiose ».
Triple, rien que ça ! ^^ C'est réaliste en diable. Les étapes de cet « auteur en mal de prose » sentent le vécu. Car il faut connaître ces affres pour pouvoir en parler, et posséder ce petit grain de folie pour les faire exulter aux yeux des chalands de passage. D'expérience je sais qu'un auteur n'aime pas retoucher à sa prose. Cependant, ici, j'ai quand même l'impression que le poème a été envoyé pour publication aussitôt écrit, alors qu'il aurait mérité d'être lu et relu, et retaillé, afin de gommer les ''scories'' qui se sont laissées embarquer par l'emballement du Poète. « poésie éclose en bitume », par exemple, me laisse dubitative, même si en forçant un peu j'arrive à cerner cet incongru ''bitume''. Ce qui ralentit forcément mon envol... En envol que je retrouve (ouf !) à la troisième et quatrième strophe, emportée par l'exaltation bien sympathique de l'aède. ^^ J'aime bien +. Cela aurait pu être Beaucoup + sans les coups de frein intempestifs d'une verve parfois dithyrambique. Bravo pour le « mâche-laurier loin de l'abîme » ! Une image très parlante que j'aime beaucoup. Merci pour le partage, Cyrill. |
Pouet
3/10/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
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Slt,
je déterre un peu. Le manque d'inspiration qui insufle une repiration. Ici comme un acteur en mal de pose, une scène qui cherche son projecteur, pas mal de noircir ainsi la page avec la pathologie de la page blanche. Ce qui nous faut aller chercher hein, toujours devant nos yeux chassieux, nos culs terreux, nos rêves merveilleux... Qu'est-ce qui nous faut comme matière noire ou rose pour fariner la matière grise avant dec la mettre à frire avec un peu de beurre noir.. Le poème me parle car je suis en ce moment comme le narrateur bien incapable d'écrire de si beaux vers comme ici. Je trouve ce poème d'une manière réconfortante à la manière d'un cul-de-jatte dans une salle d'attente voyant passer un homme tronc sur un brancard. Je retiens parmi d'autres "les ecchymoses sur temps de chien", ces bleus à l'âme qui nous dévorent le palpitant. |