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Geigei
16/5/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
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Pas sûr que je sois autorisé à commenter. J'ai reconnu l'auteur.
Il s'agit de Godefroy Amaury de Malefète, comte de Montmirail, d'Apremont et de Papincourt, dit « le Hardi », capitaine de Louis VI le Gros. Godefroy, auquel François Villon, poète et canaille, volera le style trois siècles plus tard. J'ai ri du début à la fin. Cet exercice de l'octosyllabe a demandé des efforts dignes d'un comte, des clés de bras à la langue et des étranglements à la prosodie. Les rimes internes systématiques sont une prouesse de vaillant guerrier ! "dorme / d'or me" ! Quelle audace ! "donna liqueur de son grelot" Non mais, quelle audace ! LOL |
jeanphi
19/5/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime un peu
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Bonjour,
Ce poème parle de regrets amères. Trois facettes me le focalisent comme suit : Ne pas obtenir de poésie dans l'écriture. Ne pas observer de poésie chez les autres auteurs. Devoir supporter le manque d'attrait d'un conjoint. Une fois passé dans ce prisme, le poème pourtant intelligent et bien ageancé me donne l'impression d'un monstre informe, ainsi le traitement et le sujet congruent-ils. L'écriture emporte davantage mon admiration. J'aime voir une poésie comme une série de cas grammaticaux particuliers ayant été élaborés à son occasion. Ce style et ces formules mathématiques dispensent l'auteur de créer un sens univoque, du moins faut-il l'accepter. |
Jemabi
20/5/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
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Bien que peu à l'aise avec le vieux français, et encore moins avec le vieil françois, je pense avoir compris qu'il est question ici d'un amour contrarié, non partagé, peut-être interdit, et que le pauvre hère s'en lamente à n'en plus finir, avec des torrents de larmes. Bien que peu habitué à ce genre de poésie, j'ai pris grand plaisir à lire celle-ci, la rareté de ce langage moyenâgeux en faisant sans doute tout le prix. Le moins qu'on puisse dire, en effet, c'est que ce texte sort de l'ordinaire.
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Donaldo75
22/5/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
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Ce poème est un peu comme ces tableaux abstraits qui véhiculent une imagerie médiévale. C'est raté ou réussi en général. Ici, le côté abstrait l'emporte gravement sur la posture médiévale ce qui rend l'ensemble intéressant à lire, un peu comme une chanson en langue étrangère - du genre en polonais ou en basque - dont la musicalité rendrait le tout emballant.
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EtienneNorvins
29/5/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
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Le texte sonne (merveilleusement) à mes oreilles comme une broderie de mots travaillée par cette autre merveille qu'est la Dame à la Licorne (le titre et l'avant dernier vers semblent explicitement y référer).
Le locuteur confie une peine infinie (J’ai diable larme à mon œil morne / qui ne voit rien en ce désert) qu'il parvient, ainsi qu'évoqué en négatif dans la suite de cette strophe, à sublimer par le dire. Je reste baba devant les deux derniers vers, qui semblent n'en pas finir de résonner dans l'air de mon bureau. Merci beaucoup ! La sueur versée sur ce texte en valait la peine. |
Myndie
29/5/2023
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Bonjour Cyrill,
si ton but était de nous faire sortir nos mouchoirs en nous confiant les états d'âme de ton chevalier, sa tristesse et ses larmes, désolée, c'est raté pour moi. Je ne m'attendais pas à sourire et à rire même en te lisant. Je suis sûre que la rédaction t'a demandé beaucoup d'investissement mais nul doute que tu t 'es bien amusé en écrivant ce poème. Je suis vraiment très admirative du travail sur la forme. Déjà la reprise du langage de l'époque m'a séduite ; ensuite, il y a le choix des rimes brisées, peu courantes , une performance à elles seules, bravo ! Car faire rimer à la césure est un choix stylistique plutôt complexe. Enfin, la structure syncopée du poème qui déroge à l'harmonie, qui bouscule parce qu'elle dérange l'euphonie fait justement émerger la fantaisie et le burlesque : « comme à la treille un fruit d’or me », ah, celui-là, fallait oser ! Que dire de plus ? C'est de la littérature qui sort des sentiers battus, une excellente lecture. Merci. Myndie |
papipoete
29/5/2023
trouve l'écriture
convenable
et
aime bien
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bonjour Cyrille
" onques n'aurais-je cru, qu'en vieux françois, vous pûtes versifier céans ! " Je crois saisir que le héros, fort alarmé, ne peut épancher des flots de larmes, qu'il veille ou bien qu'il dorme... tout cela pour une licorne ! NB bien que la tristesse soit de rigueur dans ces vers, je souris à la lecture de la seconde strophe ! Hormis le 7e vers avec son enjambement ( je n'aime pas ceci ), je vois des octosyllabes que la catégorie " néo-classique " put définir. |
fanny
29/5/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
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La sixième tapisserie de la Dame à la licorne comme en témoigne le titre et le judicieux point à l'envers de la 3ème strophe.
Ce poème m'a glissé d'entre les doigts en El mais avait retenu toute mon attention et je m'en souvenait bien. Je trouve cette poésie très originale et d'un bel ordonnancement... travaillée avec la rigueur et la musicalité du classique pour un résultat particulièrement réussi, dont le rythme et l'écriture, sans vous flagorner, nous concocte une liqueur au parfum romantique, dont j'ouïe un charmant grelot et qui recueille en flot mon agrément. Une poème qui m'a tapé dans l'oeil point morne, du coup j'ai la langueur qui s'orne. |
Eskisse
29/5/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime bien
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J'ai été moi aussi sensible au rythme des vers, notamment ceux qui reposent sur des parallélismes de construction :
"Que je m’éveille, que je dorme," ou " Que me flagelle où me flagorne," ou à ceux qui regorgent de rimes internes . Sensible aussi à l'excès d'atermoiements de cet amant perdu au fond de son dépit amoureux au point d'y voir une parodie! Plus je le relis, mieux je déchiffre l'ancien français ... :) Tu as dû bien t'amuser en l'écrivant. Merci du partage |
Pouet
29/5/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime bien
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Slt,
je trouve qu'il claque vraiment bien ce poème surtout en deuxième ou troisième lecture. Ça foisonne velu niveau jeu sur la corde vocable associative et question sonorité, rythme et style langagier justement en décalage. C'est cette "modernité" malgré l'expression "d'antan" qui percute et fonctionne velu, enfin pour moi. Ce deuxième quatrain qui m'a donné direct envie de relire le premier, je trouve cela de bonne augure... Quant au désir. Bon. J'ai arrêté la philosophie un matin sans émoi ou bien la continue toujours mais sans le voir vraiment. Au plaisir. ;) |
pieralun
30/5/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
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Bonjour Cyrill,
Un texte écrit comme le faisaient les poètes du 16 eme ( pas le quartier, le siècle), avec en prime beaucoup de jeu de mots, et le tout en octosyllabes. L’exercice est réussi, le texte est assez fluide, quelques rime sont plaisantes. |
Cyrill
31/5/2023
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jfmoods
2/6/2023
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L'écho entre l'entame et la chute (homophonie des vers 2 et 15 : "m'audite", "maudite", lexique de la fermeture aux vers 2 et 16 : "forclos", "dedans") révèle la condition passablement délétère du locuteur.
C'est que la femme évoquée ici (vers 4 : "elle", vers 15 : "celle"), qualifiée au vers 1 sous la périphrase "cette informe", n'est constituée ni de chair ni de sang. Le titre du poème, ainsi que la mention d'une "licorne" au vers 15 renvoient implicitement à l'une des 6 tapisseries qui composent une tenture célèbre du début de la Renaissance française. Cette tenture, dite de "La Dame à la licorne", dévide ironiquement une plénitude sensorielle là où l'amoureux s'éprouve, lui, dans l'insondable désarroi de son coeur (métaphore du vers 2 figurant le silence intérieur : "l'ouïe du forclos", comparaison des vers 7-8 développant une synesthésie un brin acide : "comme à la treille un fruit d'or me / donna liqueur de son grelot", absence totale de perspective du vers 11 : "qui ne voit rien en ce désert"). On comprend, dès lors, le caractère profondément élégiaque du propos (vers 1 : "morte peine", vers 4 : "accrédite mon sanglot", vers 6 : "ma langueur se recueille en flot", vers 9 : "larme à mon œil morne"). L'inflation de négations, qui envahit les deux derniers quatrains (vers 10 : "ne voit rien", vers 11 : "ne s'orne", vers 12 : "ne point", vers 14 : "nul agrément ne m'est offert"), vient corroborer la privation, la solitude abyssale d'un homme projeté dans une passion amoureuse qui ne saurait trouver aucun répondant et qui le laisse dans un état continu de frustration (jeu d'alternatives du vers 5 : "Que je m'éveille, que je dorme", antithèse du vers 13 : "Que me flagelle où me flagorne"). La subordonnée de condition du vers 11 met on ne peut mieux en exergue cette redoutable impasse affective où rien ne se réalise. Horizon mort, nulle histoire amoureuse à concevoir (vers 12 : "fable ne point à son envers"). L'homme mesure l'étendue de son malheur : celui d'un esclave enchaîné, victime d'un philtre dont il ne saurait repousser l'envoûtement maléfique (vers 3 : "porte reine le bois d’orme", vers 9 : "diable"). À l'image de Maurice Scève et de sa "Délie", le poète se trouve donc condamné à cette cristallisation fixée par le titre, à cette soif jamais comblée, sinon dans l'écriture par ce pauvre succédané : la jouissance du verbe (vers 16 : "me fit amant dedans mes vers"). Merci pour ce partage ! |
Dimou
11/6/2023
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Modéré : Commentaire s'amusant d'une confusion narrateur et auteur, d'un goût salace plus que douteux.
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