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Poésie contemporaine
Cyrill : Napalm adoré [Sélection GL]
 Publié le 02/08/15  -  10 commentaires  -  1335 caractères  -  245 lectures    Autres textes du même auteur

Douleur et déraison, guerre et beauté.


Napalm adoré [Sélection GL]



Nous n’en reviendrons jamais plus
Des longs roseaux gorgés de suie
De la rosée noire des puits
De ces rideaux que ceint la pluie
Et le cinglé qui s’est enfui
Sera notre dernier repu

Tu crevais au corps du combat
D’un abîme où foutre ton vit
D’un habitacle de survie
C’est alors qu’une te saisit
Ôta sa robe sur ta lie
Ton sang coulait le long des bas.

Nous en reviendrons éclopés
Le cœur en écharpe et sans âge
Juste bons pour l’équarrissage
La cervelle comme un carnage
Regard plongé dans les corsages
Une habitude de cornée.

Ton œil orphelin, renégat
Les tripes de notre voyage
Au monde où gisent les visages
Où s’écroulent tant de villages
Tombés comme une pluie d’orage
Nous font un bien curieux repas

Nous n’en reviendrons jamais plus
De ces cris ces étouffements
De ce napalm au firmament
Tu voulais du sexe et du sang
Des feux et des embrasements
Ô mon cinglé qui tant m’émut !

Rêve encor, je suis ta prothèse
La tendre folie sur ta joue
Mon baiser, ta sève de boue
Ma folie, ta part de ragoût
Rest In Peace et pisse debout
Plus vivant qu’un homme de glaise

Plus revenant qu’âme je baise.



 
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   lala   
10/7/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour,
Happée, intriguée, dès les premiers mots,
"Des longs roseaux gorgés de suie
De la rosée noire des puits"
J'ai lu avec intérêt, émotion, révulsion votre texte et ses mots durs,
"Juste bons pour l’équarrissage
La cervelle comme un carnage"
Des mots qui vous collent à la peau ... pour longtemps ... et pour ne pas oublier.

   Miguel   
14/7/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Un cri fou et saisissant qui vous prend aux tripes. Cette valse désordonnée d'images violentes, ce souffle enragé qui nous mène où il veut, (il nous emporte, on n'a pas le choix) tient à la fois de la révolte et de la démence ; l'oxymore du titre se répercute tout au long du texte, à travers cette jubilation dans l'horreur, cette farandole provocatrice et désespérée. S'il y a ici ou là une ou deux faiblesses, elles sont emportées comme fétus de paille par ce grand vent ; ne reste que l'impression générale : une sorte de fleur du mal. Bravo.

   Vincent   
20/7/2015
 a aimé ce texte 
Passionnément
Tu crevais au corps du combat
D’un abîme où foutre ton vit
D’un habitacle de survie
C’est alors qu’une te saisit
Ôta sa robe sur ta lie
Ton sang coulait le long des bas.

je suis un peu dépassé par

l'incompréhension du texte

mais je ressens quelque chose de fort

que j'ai déjà ressenti en temps de guerre

cette abominable monstre

qui ravage tout

cette odieuse souffrance

cet apocalypse que j'ai ressenti au fond de votre texte

j'ai adoré

   Pimpette   
2/8/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Des mots très forts pour un sujet plus fort encore
On est bouleversé même si, comme moi, on n'est guère doué pour ce type de poésie...
Car le texte est très poétique, chaque situation particulière étant traduite par des images justes et belles...il ne s'agit pas seulement d'une description de guerre, de blessures et de sang...

"Nous en reviendrons éclopés
Le cœur en écharpe et sans âge
Juste bons pour l’équarrissage
La cervelle comme un carnage

je me demande si tout ceci a été vécu? et je réponds oui???

   Anonyme   
2/8/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Des mots et images percutants, voire violents pour dénoncer la guerre, les folies et toutes les saloperies qu'elle engendre.
Le titre lui-même donne l'idée de la destruction.

   Anonyme   
31/8/2015
Contrairement aux autres commentateurs, même si je salue une écriture de grande valeur, je ne suis nullement emballé par ce texte. J’ai trop de respect pour tous ceux qui sont restés au champ d’honneur ou, qui en sont revenus écorchés pour jamais. J’ai trop en mémoire les récits de mes grands-parents sur l’horreur de la guerre, que se taire est préférable à saluer de cette façon, les victimes de la bêtise humaine, ce que certes vous dénoncez. La dérision n’a pas sa place pour ce sujet.

ED
Je trouve trop facile d’évoquer la guerre derrière un écran. Oui, la guerre est une horreur, hélas parfois nécessaire. Partir au front la fleur au fusil, comme vous y faîtes allusion, c’était le sermon des dogmes.
J’ignore si vous possédez la série "les grandes batailles de Daniel Costelle, documentaires en noir et blanc", combien de vies ont été privées de votre chute?
Là, on voit la frayeur en face.

   Robot   
2/8/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Ce texte m'a évoqué ce film américain "Good Morning Vietnam" ou encore "Apocalypse Now" tant il a de la force. Ce poème brutalement évocateur n'a rien de dérisoire, il ne gémit pas sur les morts, il les montre, il ne fait pas de la guerre ce terreau d'héroïsme que certains aiment sublimer mais il la définit dans son horreur cruelle et brutale, il la décrit à travers l'illusion imbécile des hommes qui croient y trouver honneur et gloire.
Et montrer cela ce n'est pas manquer de respect à ceux qui sont morts pour des causes justes ou qu'on leur a fait croire justes.

   Raoul   
24/8/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'aime beaucoup ce texte pour les multiples questions d'écriture qu'il ouvre : poesie et Histoire font ils bon ménage (qui ne se souvient pas des grognards endormis dans le ventre des chevaux morts chez Hugo?) et à quoi cela "sert" il ? Mémoire où exercice d'esthétique ? Dénonciation ou glorification -la limite étant mince et élastique- de la violence?
Vous restez en équilibre de bout en bout. Lyrique juste assez, sans grandiloquence, champ sémantique tenu, hallucinatoire sans être trop "surréaliste", tendu et ne faisant pas trop image, pour moi, ce texte est une réussite. Juste un bémol sur les rimes pour chipoter ;-)

   Cyrill   
23/2/2018

   Eki   
30/9/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Puissant !
Réalité crue de la guerre.
Inspiré d'Apocalypse Now...
Toute la folie des guerres, des hommes, leur violence et débordement, leur désordre psychologique sont traduites dans ce texte.
C'est fort...

Que dire d'autre ? que les guerres sont inutiles, qu'elles mutilent le corps et l'âme des hommes...mais nous le savions déjà.


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