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Poésie libre
Cyrill : Va !
 Publié le 09/07/21  -  10 commentaires  -  1356 caractères  -  225 lectures    Autres textes du même auteur


Va !



Avance à petits pas, tout petits pas menus,
sur tes pattes émues qui vacillent tout bas.

Va !

’A pas peur de l’ornière,
regarde pas derrière.

Parti faire dodo, le grand croquemitaine
a croqué sa mitaine à griffes de dodo.

De tes jolies menottes,
applaudis et tricote

une histoire en rébus que ton babillement
habille gentiment de trilles saugrenus.

Au pays solitude
– douloureux interlude –

imagine au nuage un geste volontaire,
un rouge de colère et même d’avantage :

un terrible méchant
venu de ton tourment.

Va,

hâte ton cœur confiant.
Hisse haut ton gréement.

De ce pas d’impatient, cette allure rebelle,
rallie la citadelle où campent les géants.

Croise le fer, petiot !
Grimpe sur tes ergots.

Puis d’un éclat de voix dont perlent les aigus,
mouvement ambigu d’où se grave ta voie,

enjambe les frontières.
Les yeux tout grands ouverts,

regarde loin devant. Comme la route est belle !
Hardi ! que ta prunelle au lustre triomphant

apprivoise la terre,
l’humanité entière.

Va !

Mais si ta voile adhère au murmure des vents,
retourne-toi souvent vers tes rives premières.


 
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   Lebarde   
2/7/2021
 a aimé ce texte 
Passionnément
Le bébé puis l’enfant comprendront ils et mettront ils en application tous les conseils prodigués pour conduire et réussir leur vie?
Sans doute que oui parce qu’ils sont bourrés de bon sens et de sagesse et susurrés avec tellement de délicatesse, de douceur, de conviction, de persuasion.

« Va! »
A pas peur de l’ornière
Regarde pas derrière « 

Et puis aussi plus loin:

« Croise le fer petiot
Grimpe sur tes ergots »

Et puis encore:

« Enjambe les frontières
Les yeux grands ouverts.. »

Et puis et puis ….tout est joliment dit avec fraîcheur.
Originale dans la forme et les idées, c’est une poésie en libre et pourtant je suis subjugué et j’adhère sans réserve.
Une petite merveille qui me plait vraiment.

Bravo
En EL

Lebarde qui se réveille plein d’entrain avec ce texte charmant et convaincant.

   papipoete   
9/7/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
bonjour Cyrill
" va, pas après pas ; n'aies pas peur des cailloux, même si parfois ils te feront bobo aux genoux ! va, et écris ton histoire de petit jusqu'à très grand ! Tu verras comme le monde est beau, mais aussi se mettre en colère, tel le croquemitaine des histoires que je te lis, tout près de toi assis sur ton lit ! "
NB ah tout bébé, pousser ; pousser si vite à dépasser les épis de blé, et se retournant songer " mon petit, hier encore tu m'écoutais te bercer, et voila que je peux ranger mes contes ! "
ma muse jusqu'à 10 ans fut ce bout de chou, qui tout de moi partageait, en souriant et chantant ; puis un jour m'entendre dire " tu sais papi, des fois je faisais semblant de croire ce que tu disais... pour te faire plaisir ! "
Le héros de ce poème a des traits, et des gestes que je connais par coeur, et votre dernier vers me claque à la figure " souviens-toi et reviens vers tes rives premières... "
mais ainsi va la vie, et votre chérubin un jour, à son tour dira à son enfant " va, avance à petits pas... "
le début du récit a ma préférence, quand le petit est encore chancelant " 'a pas peur... "

   hersen   
9/7/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Un très beau poème.
Une belle façon de dire au "petiot" que c'est à lui de tracer sa route, comme sans doute l'adulte a tracé la sienne.
Il faut oser. Tout. mais ne rien renier.

j'aime beaucoup l'expression "rives premières", qui marquent bien l'importance d'une origine, qui appartient à chacun en propre.

beau message, difficile à suivre sans doute pour ceux qui ont moins de chance dans leurs rives premières, dont ils ne sont pas responsables.

merci de cette lecture !

   embellie   
14/7/2021
 a aimé ce texte 
Passionnément
Très belle poésie libre qui doit plaire à tous ceux qui ont des enfants. Ces conseils primordiaux, tous les parents, je pense, les expriment, chacun à sa façon, mais là c'est si joliment dit que j'en suis toute émue. Je remarque toutefois que l'auteur s'adresse à un tout petit enfant, un bébé qui apprend à marcher, qui ne peut comprendre ses paroles. En fait, l'adulte s'exprime pour lui-même et dans les injonctions qu'il formule «  regarde pas derrière - hâte ton cœur confiant – hisse haut ton gréement – croise le fer petiot – etc. » il met tout ce qu'il souhaite pour l'avenir de son enfant. Il souhaite aussi que l'enfant, plus tard, ne renie pas ses racines, et peut-être aussi qu'il n'oublie pas ses parents : « Va ! Mais retourne-toi souvent vers tes rives premières. »
Je salue la très belle manière dont est traité ce sujet. Merci pour ce plaisir de lecture.

   Pouet   
15/7/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Salut,

très beau texte où l'espièglerie côtoie la profondeur.

Ici on joue avec les mots, comme le jeu sera apprentissage pour le petiot.

La découverte, les chutes et relevés, le courage, les peurs...

Il faudra de la témérité, mais aussi de la sagesse comme le suggère métaphoriquement le final: revenir vers les siens quand le Monde écorche trop.

Je pense que le principal est dit, et bien dit.

Bravo à vous.

Pouet, jeune papa qui cherche ses pas.

   Cyrill   
23/7/2021

   Vincente   
23/7/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
La scansion marque son pas lent mais décidé, précautionneux mais positif, rassurant, poussant à l'avancement réjouissant de l'enfant. J'ai aimé dans ce poème sentir ce geste attentif, aimant mais aussi presque paradoxalement libérateur, d'un parent insufflant confiance et espérance à son petit.

C'est ici vraiment l'intention qui accompagne l'enfant, dans une volonté formelle de l'écriture (un rythme régulier, ferme et pourtant léger porté par ce phrasé enfantin des strophes qui viennent s'intégrer entre celles incitatives et conseillères de l'adulte ; des rimes internes qui répondent, systématiques bien que assez fondues, à celle finales ; de nombreuses allitérations sourieuses ; et puis ces trois récurrences de "Va" comme des lâchers d'oisillons prêts au premier envol, malgré à chaque fois la peur bien normale) comme un souhait de rendre autonome l'expression de l'enfant dans sa vie.
Ce poème porte cette belle intention, celle d'une forte preuve d'amour que ce parent offre là à son enfant, où à la fois il le couve et le renforce, et lui permet de se libérer de lui.

J'ai beaucoup aimé ce projet d'écriture où la forme participe grandement, et pertinemment, à l'intention.

   Anonyme   
25/7/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Charmant poème, tout en douceur et humour tendre.

Qui a des enfants retrouvera ici la tendresse mêlée aux conseils que l'on prodigue aux "petiots", en tremblant souvent pensant à l'avenir qui se dessine sous leurs pas, et espérant qu'ils sauront toujours "grimper sur leurs ergots", fiers et rebelles.

Merci, Cyrill, pour ces instants de retour en arrière plein d'une nostalgique grâce.


Cat

   Anonyme   
27/7/2021
Je ne suis pas très certain que mon avis ait quelque intérêt, doutons-en, même. Mais ! — et puisque la critique ne saurait qu'être singulière (que mes mains bougent sans commandement dans l'espace, frénétiquement, avec fièvre et angoisse), d'une solitude à l'autre — m'apparaît très clairement ce quelque chose d'insupportablement bêtifiant vis-à-vis des enfants que l'on répand au monde. Diantre ! Il faut lire Lamartine à deux ans, Baudelaire à trois. Qu'on rend idiots les mômes à aimer leur… candeur !
C'est ça, c'est tout ça, ce petit poème tout mignon, cet amour des maladresses si maladif qui pourrit les esprits ! Puis l'école ! Ahah. On va aller à l'école, n'est-ce pas ? avec pour seul réconfort l'odeur du pain chaud le matin, parce que… n'est-ce pas, c'est beau de revivre à travers l'autre ses souvenirs et ses ignorances, puis, il le faut !
C'est triste, triste, triste ! Triste à mourir. Élevons-nous un peu avant d'élever autrui. Marcher, marcher… certes. Dansons, volons, comme il me semble qu'aucun chemin ne mène au songe que le songe.

Dans les malheurs de mes visions, bien à vous.

   Anonyme   
28/7/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Cyrill,

Je trouve ce texte tendre, un voyage initiatique du langage de l'enfance vers un langage plus demi-teinté adolescent, évoluant tout doucement vers l'âge adulte. Tu as parfaitement su reproduire cette progression tout au long du texte, je ressent de mon point de vue de lecteur ce cheminement, des quelques pas du tout petit apprenant à marcher, vers les premières amours et la connaissance du 'comment vivre'.

Mon vers préféré reste le premier, le plus tendre :

"Avance à petits pas, tout petits pas menus,
sur tes pattes émues qui vacillent tout bas."

Les prémisses d'un long apprentissage, rendu court et sagement exprimé par ce poème.

Un petit bonhomme suivant son petit bonhomme de chemin, comme nous tous...


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