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Anonyme
23/5/2015
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Bonjour czerny31
Après un bref instant de recul devant l'énormité de la tâche, j'ai plongé dans votre pavé. Pas déçu. Il est vraiment bien torché. On s'habitue vite à la longueur des vers (le plus souvent constitués de deux pseudo alexandrins, soit peu ou prou 24 syllabes) Sur le fond j'ai retrouvé l'esprit des "Soliloques du pauvre" Mais si Jehan Rictus affectait d'utiliser un argot qui ne devait pas lui être naturel, vous choisissez la force et la simplicité de la langue vernaculaire. Un poil soutenue tout de même. Votre Sdf a des lettres. Ce qui n'est pas incompatible. Chacun y prend pour son grade. J'ai flashé sur ce quatrain qui rappelle le temps du yéyé, de l'insouciance et des barricades érigées par une jeunesse bien nourrie : "– À vot’ bon cœur les tempes grises ! Qu’il est doux de vous voir savourer en vous tenant la main, Le velouté de votre automne d’une existence méritoire qui vous a maintenus gamins, Malgré vos incessantes joutes à implorer la liberté, sous des brouillards lacrymogènes, Témoins d’un siècle d’asthénie, d’une jeunesse avilie jusqu’à crouler dans la géhenne." Ils sont tous excellents et, comme il se doit, le dernier me semble le meilleur A la relecture je trouve à votre poème quelque chose d'Hugolien Merci czerny31 et respect |
Francis
23/5/2015
a aimé ce texte
Beaucoup
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Diogène croque avec réalisme son portrait ("bélître visqueux, aviné dans toute sa puanteur...") et celui des passants qui défilent sur le trottoir, qui défilent dans sa mémoire : le militaire, l'ouvrier, le banquier, la sœur. Le défilé s'accélère: gendarmes, infirmières... Diogène aurait voulu un autre monde, celui qui aurait dû naître après les barricades, celui qui peut naître encore avec ces jeunes amoureux. Son observation de la foule est sans complaisance mais teintée d'une grande sensibilité, d'une grande tendresse ("occulté à ma mère un fils anéanti qui n'ait à s'accuser des larmes de ses yeux ").
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Arielle
23/5/2015
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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"J’ai perçu ton regard riche de compassion à la douceur forgée sous des tirs de mortiers."
Toute l'ambiguité que la misère nous inspire semble contenue dans ce vers qui peut s'adresser à chacun de nous, soldat de l'armée des nantis. Comme dit Tizef chacun en prend pour son grade et chaque couplet fait mouche, touchant juste sa cible. Sans apitoiement ni lamentations inutiles. Sur ce sujet souvent abordé j'ai rarement lu quelque chose d'aussi efficace. Même la longueur qui pourrait, à première vue, sembler rébarbative est si riche de trouvailles qu'on arrive au bout sans s'en apercevoir. Une belle réussite |
Anonyme
23/5/2015
a aimé ce texte
Passionnément
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Déjà, en première lecture, la construction de ce texte me plaît beaucoup.
Je n'ai pas trop de temps mais j'y reviendrai très certainement pour le mieux apprécier. Comme un travelling panorama, une peinture rapide mais précise de différentes composantes de notre société. Des images superbes. << Je ne veux de votre aide, de vos rêches éponges ni de votre pitié, de vos froides chapelles ; >> << Ma fierté je l’avais, si vous n’aviez rien fait ! Simplement, laissez-moi, aujourd’hui j’en appelle… À vot’ bon cœur m’sieurs dames ! >> je trouve la chute excellente. Ce texte s'accommoderait fort bien à un slam. Bravo |
Anonyme
23/5/2015
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Salut czerny31 ! Des vers à n'en plus finir mais au bout de ceux-ci des rimes malgré tout, des rimes pour l'oreille mais des rimes quand même ! La forme importe peu, ce qui m'a scotché c'est le fond de ce texte qui interpelle chaque catégorie de "vivants" avec beaucoup de discernement sans jamais déraper dans le vulgaire.
L'introduction puis ensuite chaque quatrain valent leur pesant d'or... Vu du trottoir, c'est un coup d'œil sans complaisance mais aussi sans haine sur la société telle que nous la vivons aujourd'hui... Je ne m'arrêterai pas sur un passage plus qu'un autre car tout est dit et bien dit ! Bravo et merci ! |
CassandreB
23/5/2015
a aimé ce texte
Passionnément
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Bonjour Czerny31. Ce texte est terriblement d'actualité, tant par ce personnage, que l'on sent avoir été splendide alors qu'il est maintenant au plus bas de l'échelle imposée par la société que par cette dénonciation qu'il fait à l'homme, de tous les excès et de toutes les exagérations qui pourrissent nos communautés modernes dites "développées". Que de clairvoyance a ce vieillard. Que de lucidité sur la vie, le poète lui a-t-il prêtée.
Ce poème fait de quatrains eut pu être une tirade à la hauteur des classiques. Je pensais du reste les tirets annonçant un dialogue en Lettres et pour moi, un discours continu tient plus de la tirade. Cette dernière eut ajouté de la densité au texte. Il est bien difficile de choisir un passage tant les uns s'imbriquent dans les autres et en cela aussi la tirade m'aurait convenu. Le choix des mots laisse entrevoir une grande culture chez ce mendiant qui a adapté son discours aux lieux qu'il fréquente maintenant. Il est dur cet homme, avec les passants mais aussi avec lui même. Je ne peux que m'incliner devant ce personnage qui m'inspire tant de respect. Le poète a dû sortir vidé de cette joute contre la société car joute il y a à mes yeux. Quelle description si éclairée, tant avisée. Splendide travail. |
Pussicat
23/5/2015
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J'ai failli passer à côté de votre texte, continuer ma route tout en vous ignorant comme le fait la plupart des passants - je fais un p'tit détour par la vraie vie - et je n'oublie pas de me compter dedans, emportée par le temps, la course folle, aveuglée de tristesse...
J'ai failli passé à côté de votre texte : ouche, quel pavé ! mais l'invitation l'emporta : "À vot’ bon cœur m’sieurs dames !" , alors j'ai donné, j'ai plongé dans ce texte fleuve et je ne le regrette pas. La société vu d'en bas. Le texte s'ouvre et se ferme sur cette adresse faite aux passants et passantes : l'armée, la religion, la police, la sainte trinité est réunie suivie de différents corps de métiers, de différentes générations, des soixante-huitards qui rêvaient d'un autre monde aux amoureux indifférents d'aujourd'hui. Le narrateur, ce sdf qu'on imagine cultivé, assez pour haranguer la foule avec des mots choisis, épargne l'ouvrier et la petite main à mi-temps exploités jusqu'à l'os... mais il ne s'épargne pas, avec lucidité. Les premiers vers jettent un regard sur un passé qu'il a jeté par dessus bord avant, peut-être, de se perdre lui-même, avant de regretter de ne pas avoir fait ce qu'il est aujourd'hui... La lucidité est ce que je retiens de votre texte, sans oublier la langue et ses balles qui font mouche. Merci pour cette lecture et chapeau pour avoir tenu la longueur ! à bientôt de vous lire, |
Anonyme
24/5/2015
a aimé ce texte
Passionnément ↑
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Sur Oniris, chaque jour est une découverte, vraiment. En effet, la qualité de ce poème me laisse une nouvelle fois pantois, tout comme hier et avant-hier, et je ne me lasse vraiment pas de venir y faire un tour.
Mais parlons de ce poème : tout simplement fabuleux, est le terme qui me vient immédiatement à l'esprit. C'est étrange de se mettre ainsi dans la peau d'un clochard, ou plus exactement dans l'esprit de cet homme qui observe les passants en décrivant leurs comportements. D'habitude ce sont eux qui jugent, mais ici la tendance s'inverse et le monologue de ce personnage dont la survie dépend du bon coeur de ces messieurs dames est un vrai régal. D'abord parce qu'il interpelle sur notre propre condition et nous interroge sur le sens de tel ou tel acte, comme celui de travailler tous les jours dans un bureau ou de l'ouvrier dont les mains vallent de l'or mais dont "la fin est programmée par trop de scribouillards qui vomissent son art". Alors, à vot' bon coeur m'sieurs dames, et dépêchez-vous de vivre comme bon vous semble avant que le temps ne s'efface, laissant place aux regrets. Bien à vous, Wall-E |
Robot
30/5/2015
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Un peu tardivement et je m'en excuse je commente ce texte que j'avais découvert en pré-lecture.
Je regrette d'être un peu à contre courant, mais si je reconnais la qualité d'écriture, je ne partage pas du tout le fond. Je ne crois pas aux clochards heureux et anars ayant trouvé ce moyen de contester la société dont finalement ils dépendent et qui se complairaient dans cette mendicité comme s'ils avaient délibérément choisi ce mode de vie. Pour moi, cette vision tient du folklore. Je n'ai jamais rencontré de clochard heureux de cette vie. Mais de pauvres gens souvent contraints à cette misère par les vicissitudes et qui en arrivent à refuser toute aide inadaptée (comme les refuges lieux de promiscuité). Je n'adhère pas à l'image du clochard philosophe jugeant la société. Si je devais noter je mettrais "beaucoup" pour le style qui me paraît excellent et "pas" pour le fond. Mais on ne peut pas dissocier l'un de l'autre. |
boudune
31/5/2015
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J'ai été portée par moments, un peu moins à d'autres. Mais voilà une langue colorée sans affectation, et truculente à souhait.
Mes deux vers préférés : Tu sais le prix du sang.... l'ultime bouffarde. Je découvre, je reviendrai. |