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Poésie contemporaine
czerny31 : Le livre de la chasse
 Publié le 09/02/16  -  7 commentaires  -  1481 caractères  -  161 lectures    Autres textes du même auteur

Le titre reprend l'ouvrage de Gaston Phoebus qui décrit les techniques de chasse au Moyen Âge.


Le livre de la chasse



Vicomte de Béarn et seigneur de Bigorre,
Dont la tignasse d’or illuminera Foix
Meneur de vénerie pour des siècles encore
De retour triomphant sur un blanc palefroi
Exhibe fièrement un puissant ours mort
Quand sa dague frappa l’animal aux abois.

Vainqueur du Gay Savoir, prince des Pyrénées
Guerroyeur avisé et conteur à tes heures
Il ne fut de pisteur pour penser suranné
L’exposé de ton art, l’audace du chasseur
Décrit en cette bible aujourd’hui profanée
Par quelques fantassins en quête de vigueur.

Quand de rude mêlée t’atteint le râle chaud
Que ta main droite estoque et ta gauche câline
En un dernier regard s’estompent les taïaut
Le louvart se soumet à la traque féline
Trépasse en recueillant les honneurs du héros
Puis reçoit pour suaire caparaçon d’hermine.

Que te semblent étriqués les murs du mausolée
D’où rageur tu perçois le cri des rabatteurs
Exhibant l’arsenal comme verge d’acier
Sur un des derniers daims pétrifié par la peur
Ou quelque poule d’eau que l’on vient de lâcher
Bravement étripés de virile froideur.

En posthumes pensées tu leur bottes le train
Leur dictes la décence à défaut de noblesse
Mais capitules enfin les laissant à leur vin
À leurs cuissots rôtis et leurs chants de grand-messe
Pour souffler au poète un suave baisemain
Qui empourpre leurs femmes et taquine leurs fesses.


 
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   Anonyme   
9/2/2016
Bonjour,
Le truc, c'est qu'un bouquin relatant des techniques de chasses anciennes ou pas ne m'attire pas et par conséquent je n'arrive pas à trouver un interêt à votre texte.
Désolée.

   Arielle   
9/2/2016
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Cette merveille de l'art médiéval des enluminures méritait bien un poème ! http://expositions.bnf.fr/phebus/cd/index.htm
Que le livre traite essentiellement de la chasse ne m'enthousiasme pas plus que ça mais il laisse entrevoir une proximité de son auteur avec la nature qui était monnaie courante à l'époque, à laquelle je suis très sensible.

Votre poème aurait pu exprimer avec plus de vivacité et de charme la beauté de ce joyau de notre patrimoine. Je trouve malheureusement ces quelques strophes un peu lourdes dans l'aigreur qu'elles expriment à l'égard der chasseurs d'aujourd'hui, c'est dommage parce que l'intention de louer cet ouvrage est plutôt sympathique

   Anonyme   
9/2/2016
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour Czerny... Si j'ai bien compris c'est un procès à charge contre le chasseur contemporain par rapport à celui d'antan.
Soit ! N'étant pas chasseur et même plutôt anti-chasse je ne me prononcerai pas sur le fond...
Reste que le texte par lui-même est émaillé de très beaux vers ne serait-ce que les deux premiers...

Vicomte de Béarn et seigneur de Bigorre,
Dont la tignasse d’or illuminera Foix...
... ou encore

Sur un des derniers daims pétrifié par la peur
Ou quelque poule d’eau que l’on vient de lâcher
Bravement étripés de virile froideur.

et j'en passe !

D'autres perturbent un poil le rythme des alexandrins...

Ex/hi/be/ fiè/re/ment/ un/ pui/ssant/ ours/ mort... 11 syllabes

ou...Pour/ sou/ffler/ au/ po/ète/ un/ su/a/ve/ bai/se/main... 13 syllabes

Question de métrique même si c'est du contemporain !

Malgré tout ce poème a du souffle et il en faudrait peu pour l'améliorer pour ce qui tient à la forme.

J'ai bien aimé ce retour aux sources de la vénerie sans pour autant être converti à la chasse, de hier ou d'aujourd'hui !
Merci...

   Vincendix   
9/2/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Un texte qui me rappelle le feuilleton « Gaston Phoebus » avec Jean-Claude Drouot, un bon souvenir.
Quant au livre du comte de Foix, il fait l’apologie de la chasse, une saine passion d’après lui et ces vers reproduisent parfaitement sa philosophie. Il préférait chasser le gibier plutôt que faire la guerre et courtiser les dames écrivait-il.
Je ne crois pas que les chasseurs du Moyen-Âge et ceux du vingt-et-unième siècle soient différents, le plaisir de « courir » dans les forêts n’est pas le seul motif, ils aiment tuer sans prendre trop de risques à l’inverse du guerrier et du… séducteur.
Un bel exercice qui souffre peut-être de termes surannés mais je l’apprécie car il est dense et parfaitement explicite.

   CassandreB   
9/2/2016
 a aimé ce texte 
Passionnément
Chez nous, en Languedoc, Gaston Phébus fait partie de toutes les fêtes puisque nous le chantons
« Se canta, que cante
Canta pas per ieu
Canta per ma mia
Qu’es al luènh de ieu »
Ce personnage haut en couleurs, épicurien notoire et chasseur de grande renommée a laissé cette très belle œuvre qu’est le livre de la chasse.
Tu es, une fois de plus, parfait poète. Tes mots sont juste ce qu’il faut, tes phrases exactement celles qui disent, j’en suis convaincue, ce qu’aurait voulu exprimer Gaston de Béarn. Tu traduis ce que le Seigneur a voulu transmettre, la noblesse de la chasse médiévale et l’abjection de certaine chasse contemporaine.
J’aime te lire lorsque tu prêtes ta plume à des personnages d’exception. (R.Kipling…)
Tu as repris la chasse du grand livre et tu as construit ce parallèle avec la chasse contemporaine. D’aucuns n’y voient de différence, la chasse ne supportant pour eux qu’une seule et unique définition : traque et tuerie.
Je suis ravie du vocabulaire que tu as choisi pour cette écriture car il est en parfaite adéquation avec le thème de la chasse moyenâgeuse. Derrière tes vers, Gaston Phoebus, Seigneur de Bigorre est omniprésent.
J’imagine combien mal il serait de voir les traques actuelles qui se disent "Chasse".
Du reste, je pense qu’une des différences, essentielle, est ce combat de corps à corps entre l’ours et Phoebus, bien loin du rapport qui existe entre celui qui tient le fusil et la bête condamnée.
Quant à la forme de ce poème, je ne partage pas l’avis d’Alexandre qui ne me semble pas compter la métrique de manière académique. Tous tes vers étant bien des alexandrins de mon avis.
Pour / souf / fler / rau / po / e / tun / sua / ve / bai / se / main 12
(le hiatus poete/un sort le poème de la poésie « classique » mais permet la lecture en alexandrin)

E / xhi / be / fi / è / re / ment / tun / puis / sant / ours / mort 12
Ou bien
E / xhi / be / fiè / re / ment / tun / puis / sant / ours / TM / mort 12
TM : temps mort, reconnu en poésie cf : la poésie française Lagarde Michard

Merci pour ce partage poète, j’ai adoré.

   Pouet   
10/2/2016
 a aimé ce texte 
Pas
Alors pardon à l'avance, ce n'est nullement un jugement de valeur car votre poème et au demeurant bien écrit dans son genre, mais je me suis ennuyé prodigieusement.
Le sujet y est sans doute pour beaucoup, n'étant pas friand de ces "viriles" chasses que je ne trouve ni audacieuses ni héroïques.
Mais c'est sans aucun doute l'expression surannée- qui colle certes au sujet- qui m'a, je le crains, le plus rebuté.
Désolé.

   Anonyme   
10/2/2016
 a aimé ce texte 
Pas
J’ai toujours beaucoup de mal à m’intéresser aux poèmes que je qualifierais d’historiques.
Celui-ci n’échappe pas à la règle malgré ses qualités d’écriture.
Seul intérêt – pour moi – j’ai entendu parler de Gaston Phébus…et lu quelques termes pas courants de nos jours, des fois que ça me serve pour les mots croisés…

Cordialement


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