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Poésie contemporaine
czerny31 : Terre
 Publié le 12/07/15  -  10 commentaires  -  1715 caractères  -  179 lectures    Autres textes du même auteur

Remerciements du fils du paysan...


Terre



TERRE !


Tu m'as donné la terre
Non pas ce petit astre bleu
Peuplé de fous heureux
Qui l'espace d'un souffle
S'y prennent pour des dieux.

Non, bien plus que cela, comment pourrais-je dire ?
Cette terre mystique et si simple à la fois,
Cette glaise docile à modeler des rois
Selon un plan parfait qu'un esprit créateur
A lissée de ses doigts.

Tu m'as guidé vers elle
Au travers de regards ou de quelques silences,
Simplement, lentement, et toujours en confiance,
Non pour la posséder, mais seulement l'aimer.
Oh, ces valeurs-là échappent à la science.

J'ai senti son parfum sous un soleil brûlant.
Sous une pluie d'été elle a su m'enivrer.
J'ai couru, le corps nu par-delà de grands prés
Pour tenter d'en saisir chaque subtile effluve
Et me suis écroulé, haletant et vaincu… je recommencerai.

Je l'ai entendue geindre sous mes sabots de bois.
Je l'ai vue se coller sur le soc aiguisé
Faisant peiner les bœufs fiévreux et harassés.
Je te revois jurant, suant, ta chemise entrouverte
Mais bon sang qu'elle est basse ! Allez ! Avancez !

Le soleil du matin a tout fait oublier.
Écartant de nos doigts quelques mottes humides
Le miracle accompli a effacé nos rides
Le germe de la vie promet des lendemains
De bonheur, de douceur, sans souvenir acide.

Une tige demain, ici même, montera vers le ciel
Nos yeux seront portés en recherchant le fruit,
Vers les cieux, vers les astres ou vers un infini.
Nos corps se déploieront en nouvelle genèse.
Ô terre, grâce à toi, tout sera accompli.


 
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Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   Vincent   
17/6/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
le miracle de la création

c'est de nous faire croire

que l'impossible est vrai

car il faudrait le trouver ce paysan cultivateur

qui verrait pousser sa semence vers l'infini

je viens de Normandie et j'en ai fréquenté

dans les années soixante qui mettaient de la gnôle dans leur café le matin à quinze ans

alors votre texte est d'autant plus remarquable

nous faisant admirer vos images et votre écriture

j'ai beaucoup aimé

   papipoete   
26/6/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
le paysan d'un autre temps, où la machine n'existait guère, jurait, suait derrière les boeufs harassés. Il savait qu'il fallait mériter pour que la terre lui rende le fruit de son labeur! Bientôt, " une tige monterai vers le ciel " et le miracle de la nature s'accomplirait. Le fils a retenu ces images, ces cris, ces couleurs et ces valeurs attachées à cette glaise qui colle ou se croûte sous le soleil; il ne les oubliera jamais!
Il ne règne pas sur la planète " Terre ", mais son lopin lui évoque tant de grandeur...

   Anonyme   
1/9/2015
Bonjour Czerny 31

Un poème qui se lit avec aisance, des images qui me parlent d’autant plus que je la connais un peu cette terre, pour en vivre directement. Je n’ai pas été surpris par la chute, je la sentais dès le début.
Un petit bémol selon moi : quand la terre colle au soc, il est préférable de ne pas s’en servir, au risque de déchanter.

   Marite   
12/7/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Très beau texte, non seulement par l'écriture mais aussi par le sens profond qui se rattache aux images apparemment simples de ce travail du paysan : l'âpreté du travail de labour, préparation de la terre pour les ensemencements mais un jour :
" Le soleil du matin a tout fait oublier.
Écartant de nos doigts quelques mottes humides
Le miracle accompli a effacé nos rides
Le germe de la vie promet des lendemains
De bonheur, de douceur, sans souvenir acide."

J'espère et j'attends la publication de "TERRE 2"

   Anonyme   
12/7/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Que voilà un bel hommage, sobre et sincère.
Allusion à ce temps où l'on respectait la terre sans se croire tout permis
" Peuplé de fous heureux
Qui l'espace d'un souffle
S'y prennent pour des dieux."
Les images sont belles, sans grandiloquence. La poésie comme je l'aime.

" Simplement, lentement, et toujours en confiance,
Non pour la posséder, mais seulement l'aimer.
Oh, ces valeurs-là échappent à la science."

   arigo   
12/7/2015
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Un bel hommage en demi-teinte, puisqu'on entend terre dans son double sens : "Terre" et "terre".

J'aime bien les images qui sont décrites, même si certaines rappellent un déjà vu (par exemple, l'odeur de la terre, courir nu au-travers les prés").

   Automnale   
12/7/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Cette petite escapade à la campagne, pour la citadine que je regrette d'être, n'est pas désagréable du tout. Bien au contraire !

J'ai beaucoup aimé le début : "Tu m'as donné la terre/Non pas ce petit astre bleu/Peuplé de fous heureux/Qui l'espace d'un souffle/S'y prennent pour des dieux." Cette introduction, chantante, donne le ton.

J'ignore si je fais partie des fous heureux et des dieux... En vérité, je ne le crois pas, raison pour laquelle ce texte m'interpelle.

J'ai apprécié la façon de l'auteur de s'interroger : "comment pourrais-je dire ?", écrit-il simplement. Cette interrogation rend le poème vivant, comme la terre...

J'ai aussi apprécié : "Tu m'as guidé vers elle/Au travers de regards ou de quelques silences,/Simplement, lentement, et toujours en confiance,/Non pour la posséder, mais seulement l'aimer". Ces propos, musicaux, me semblent tellement justes. L'auteur, qui n'invente rien, connaît à l'évidence parfaitement son sujet.

Suivant l'excellent guide, j'ai imaginé le soleil brûlant les champs... J'ai fort bien compris que les senteurs d'une terre, décuplées par une pluie d'été, pouvaient enivrer... J'ai vu le corps nu courant par-delà de grands prés (j'aurais tant voulu le suivre !)... J'ai vu, également, les sabots de bois, les bœufs fiévreux et harassés, le paysan jurant, suant, chemise entrouverte...

Qu'il me plaît ce soleil du matin faisant tout oublier, ce miracle qui efface les rides...

Ensuite, j'ai moins vibré... Sans doute parce que, pour des envolées un peu lyriques, nous quittons la terre ferme.

Certes, cela ne me regarde pas, pourtant j'aurais souhaité savoir où est située cette terre tant aimée... Comme il doivent être beaux vos paysages, Czerny ! Merci de les avoir si bien évoqués.

P.S. - Je me permets de relever un petit détail : il me semble que nous devrions enlever le "e" de "A lissé"...

   CassandreB   
15/7/2015
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
Voilà un texte fort qui montre à quel point lorsque la terre coule dans les veines de l'homme, elle est source d'inspiration.
Ton père est si présent sur ces lignes que l’on ne sait si c’est lui qui a guidé ta plume ou si c’est l’enseignement qu’il t’a offert qui a forgé ces mots en toi. Dans tous les cas, la muse vous a liés d’un lien qui transparaît ici et se nourrit de la force qu’ont les paysans en eux. La transmission est présente derrière chaque image invoquée.
La forme de ce texte et le choix des mots collent à la pureté de la terre. Il impose l’humilité et l’austérité du paysan pour finir en un somptueux hymne à la création.
Elle est dure et difficile la terre mais elle donne tant aussi. Tu l’as parfaitement décrite. L’âme du paysan est belle. Son corps souffre mais sur ses sillons toujours trouve la reconnaissance et cent fois revient pour y semer la vie.

"Une tige demain, ici même, montera vers le ciel
Nos yeux seront portés en recherchant le fruit,
Vers les cieux, vers les astres ou vers un infini.
Nos corps se déploieront en nouvelle genèse.
Ô terre, grâce à toi, tout sera accompli."

   Anonyme   
18/7/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
bonsoir Czerny !

Que c'est beau ....On sent quelle coule dans vos veines cette terre !elle est pour vous l'engrais et la fertilité de la vie !

"J'ai senti son parfum sous un soleil brûlant.
Sous une pluie d'été elle a su m'enivrer.
J'ai couru, le corps nu par-delà de grands prés
Pour tenter d'en saisir chaque subtile effluve
Et me suis écroulé, haletant et vaincu… je recommencerai."

c'est vrai que les amoureux de leur terre peuvent la reconnaitre les yeux fermés ! Vous donnez envie de la redécouvrir , d'y jeter un regard différend

je pourrai encore citer bien d'autres morceaux de cette terre envoutante , sachez que ce fut un pur plaisir de la sentir sous votre plume ! Merci

   Vincendix   
4/10/2015
 a aimé ce texte 
Passionnément
Je viens de commenter votre dernière parution dans laquelle je n'ai pas trouvé mon "compte" et j'ai voulu mieux vous connaitre. Ma curiosité est récompensée, malgré mes préférences pour la poésie classique et néo-classique, ce texte m'a subjugué. Cette terre que j'ai connue dans ma jeunesse, c'est celle que vous décrivez si justement, vous l'avez "labourée" consciencieusement et respectueusement. L'aimer, la respirer, la sentir fléchir sous les pieds, la voir se prêter à toutes les contraintes et puis l'admirer quand elle porte ses moissons, ses graines et ses fruits.
La terre est basse ? Non, c'est l'homme qui se croit plus haut qu'elle.
Merci pour cet hymne à la terre nourricière que l'humain trop souvent néglige.


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