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Poésie libre
Dameer : Le lac Anosy
 Publié le 05/09/24  -  6 commentaires  -  914 caractères  -  111 lectures    Autres textes du même auteur

Ce poème est en réalité le premier d'un cycle sur Tananarive.
Thèmes : recherche du passé, désespoir, résignation.


Le lac Anosy



J’ai quitté le monde les bruits la foule
L’animation confuse du centre-ville,
Avenue de l’Indépendance,
Marché du Zoma, Analakeli,
Je marche désormais seul
Dans le silence recueilli
Le long des rives du lac Anosy
À la poursuite d’un reflet de toi
Depuis des années effacé
Dans les eaux les silhouettes
Des jacarandas bleus se reflètent
Ils pleurent des fleurs violettes
Mes yeux pleurent des larmes
Que je tente de noyer
Dans les eaux noires du lac
Exilé de ton amour
Je devrai marcher
Sur Terre seul
À jamais


 
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Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   Cyrill   
5/9/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Bjr Dameer,
On sent bien la continuité avec votre premier poème.
La longueur des vers s'amenuisant rend bien compte du sentiment de perte et de solitude, tout comme la déambulation qui passe de lieux populeux à d'autres plus désertés.
Je retrouve dans ce poème la même tonalité mélancolique, l'errance du locuteur se conjugue avec une certaine errance de l'écriture. Il me semble qu'il y a deux noyades : la première dans la foule et la seconde "dans les eaux noire du lac".
Le rapport fond/forme me paraît judicieusement réfléchi sous des airs désordonnés.
Bravo pour ces deux premiers opus. A te relire.

   papipoete   
5/9/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
bonjour Dameer
Suite à " errance ", dans l'espoir de lire un jour " le Lac Anosy ", ne voilà-t-il pas qu'il parait !
Ce lieu emblématique de Madagascar, où le héros désormais marche seul, " exilé de son amour "
NB comme je vous le disais, je lisais ce roman " Monsieur le Gouverneur " dont l'histoire se trame, à l'époque coloniale où les " vasaba " opprimaient ce noble peuple.
Je suis à l'aise pour vous suivre sur ce rivage, dont le décor m'est ( via Daniel Crozes ) familier.
Bien sûr que le Lac est toujours merveilleux, avec ses jacarandas bleus, alors que le " reflet de toi " s'est à jamais effacé, mais sans Elle est d'une telle fadeur...
Dans cette déambulation mélancolique, je vous lis avec plaisir en particulier " ils pleurent des fleurs violettes... "
Un bémol technique : vous avez commencé votre texte, en le ponctuant jusqu'à " Analakeli " ; j'aurais aimé que vous en fîtes de même jusqu'à la fin.

   Provencao   
5/9/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour Dameer,

"Je marche désormais seul
Dans le silence recueilli
Le long des rives du lac Anosy
À la poursuite d’un reflet de toi "

C’est ce passage fort beau qui m'invite à ressentir que le bonheur s'insinue jusque dans " le silence recueilli"
Celui qui ne se laisse pas bercer de "ce reflet de toi", celui-là ne s’est pas abandonné à la bonté et à l'empathie;

Belle écriture .

Au plaisir de vous lire
Cordialement

   tentacule_du48   
5/9/2024
trouve l'écriture
convenable
et
aime un peu
Oui, Dameer, votre poème m’a beaucoup touché... il est vraiment beau ! une vraie ode à la solitude et à la recherche de quelque chose qu’on ne peut plus atteindre... je l’ai lu en écoutant du jazz, et les mots semblaient danser avec la musique, rendant le tout encore plus mélancolique... les images des arbres qui pleurent des fleurs violettes et des larmes noyées dans le lac sont très fortes... POURTANT, alors ! malgré la beauté évidente de ces mots, j'ai ressenti une certaine distance... peut-être parce que, même si le poème est splendide, il m’a laissé légèrement en retrait, comme une musique belle mais jouée dans une tonalité qui n’est pas tout à fait la mienne...

Le poème parle de la solitude et des souvenirs qui disparaissent !!!... parfois, même les plus belles choses ne nous touchent pas autant qu’on l’aurait voulu... en fait la beauté peut être un peu distante...

La beauté peut être parfaite, mais parfois elle n’arrive pas à toucher notre cœur comme on l’espérait...

Merci

   Corto   
7/9/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Surprise ! Le lac Anosy dont je déplorai l'absence dans votre premier poème arrive presque sur demande sur mon écran.

A la vue de ce lac votre émotion esseulée vient se confronter à la mienne d'une toute autre nature qui dans ces temps des années 1960 me faisait explorer cette ville et son histoire avec des yeux gourmands et fougueux d'avenir.

Merci et bonne suite.
Corto

   BlaseSaintLuc   
9/9/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Sapristi, que ce poème me parle.
1/sur le site, on connaît mon goût pour le mélancolique, le spleen, mais si ce texte me parle, c'est aussi parce que mon père est né là-bas, mon grand-père étant dans ce que l'on appelait " la coloniale" je referme la parenthèse.
C'est très bien écrit, la solitude très bien exprimée, le silence et un reflet que l'on ne trouve pas. Le parfum des fleurs arrive jusqu'à nous, nostalgique poison d'un amour perdu.
Écriture simple et efficace.


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