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Poésie libre
Dameer : Variations monochromes
 Publié le 19/09/24  -  8 commentaires  -  826 caractères  -  145 lectures    Autres textes du même auteur

Visions fugitives.


Variations monochromes



Tout est rouge : le lit, l’oreiller, les draps, le tapis, les murs.
On distingue les lueurs pourpres de l’aube derrière les rideaux de la fenêtre.
Par la porte rouge entrebâillée s’enfuit un meurtrier couvert de sang tenant dans sa main un couteau écarlate.

Tout est blanc : le lit, les draps, la table, le plafond, les murs.
On aperçoit la lumière blafarde du jour derrière le store de la fenêtre.
Par la porte blanche entrebâillée entre une infirmière vêtue de blanc tenant dans sa main une serviette immaculée.

Tout est noir : le lit, la couverture, le placard, le sol, les murs.
On devine les ténèbres du ciel nocturne derrière les barreaux de la fenêtre.
Par la porte sombre entrebâillée apparaît un gardien black vêtu de noir tenant dans sa main une matraque d’ébène.


 
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Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   Lebarde   
11/9/2024
trouve l'écriture
perfectible
et
aime un peu
Vers libres en tercets pour parler de couleur,
Trois couleurs seulement, le « noir », le « blanc », le « rouge »,
En trois tableaux figés et froids où rien ne bouge,
Atmosphère macabre à provoquer la peur.

Pour le « rouge », le « sang » d’une scène de crime
Pour le « blanc » éclatant, le hall d’un hôpital
Pour le « noir », un cachot au châtiment fatal ;
Ces sombres « visions », me font chercher la rime.

Un schéma d’écriture assumé, reprenant,
Pour enfoncer le clou, les mots et les entames,
Convenant je l’admets à ces scènes de drames :
L’écrit est réussi, l’effet est surprenant.

Si Je veux oublier les fautes prosodiques,
Les e non élidés, le mètre sans rigueur,
La lecture des vers peut faire mon bonheur,
Séduit par ce poème aux accents poétiques.

   Boutet   
19/9/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime bien
L'enchainement d'un meurtre poétisé par les couleurs, ça ne manque pas d'originalité, l'acte, l'hôpital ou la morgue et la prison. L'ensemble colle bien à nos sociétés ultra-violentes. Bien imagé, le poème parle de lui-même comme un polar.

   papipoete   
19/9/2024
bonjour Dameer
On peut écrire sur tout sujet... mais celui-ci fort bien écrit, rajoute à la couleur des infos quotidiennes, son lot d'horreurs comme si celles-ci venaient à nous manquer.
Tout est habilement suggéré, avec ces teintes qui ne sauraient mentir ; j'ai grand mal à partager ces sentiments, dont même la couleur blanche, fait froid dans le dos !
NB pour ne pas accabler l'auteur, je ne donnerai point de note, car chaque ligne trousse bien le thème ; mais la monstruosité de ce qui se trame ici, rallume trop de souvenirs à peine oubliés, repoussant comme pissenlits parmi les ronces.
je sais qu'il est difficile de faire rire, à travers les lignes d'un poème, mais au moins sourire serait entreprise, tellement salutaire !

   Dian   
19/9/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Un style qui ne cède pas au sentimentalisme habituel et qui va droit au but. Une sorte de correspondance rimbaldienne revisitée.

   Jemabi   
19/9/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Une construction basée sur la répétition qui donne au poème sa vision clinique et dont les variantes chromatiques nous ramènent surtout aux similitudes existant entre les trois situations extrêmes, où s'enchevêtrent vie et mort. Un poème-constat sans concession et visuellement très parlant.

   Robot   
19/9/2024
EDITION: J'ai finalement supprimé mon commentaire initial car je n'arrive pas à exprimer mon ressenti sans être trop négatif.

   Provencao   
20/9/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Bonjour Dameer,

Plusieurs lectures, et in fine la démence m'est apparue plus claire en votre poésie.
Une fin de vie sans terme suffisamment distinct, qui n'est pas étrennée officiellement avec ces couleurs, et spécule donc que trop peu d'énergie et de prévenance qui en précède.

Au plaisir de vous lire
Cordialement

   Cyrill   
22/9/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Après la nouvelle, la poésie. Re-bonjour Dameer !

Trois tableaux, trois couleurs, chaque paragraphe respectant la même construction en offrant d'infimes variations. On peut à loisir les lire de façon chronologique ou les mêler pour en faire un unique tableau, dont la signification est laissé à l'imaginaire ou l’interprétation du lecteur.
Il y a un côté systématique dans l’écriture, et un parti pris purement descriptif qui bride le ressenti et me laisse comme indemne d’émotion. Le locuteur n’est pas partie prenante des scènes décrites, il est en creux et semble se dérober à toute identification. Il reste en grande partie insaisissable, sauf à considérer la froideur avec laquelle il campe son décor. Il se peut alors que l’émotion de lecture se situe dans cette absence.
Quoiqu’il en soit, un poème intéressant et questionnant. Je suis curieux d’en comprendre la genèse !


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