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Poésie libre
Damne : J'avais peu de copains
 Publié le 23/04/19  -  9 commentaires  -  907 caractères  -  173 lectures    Autres textes du même auteur

Un homme qui parle d'un jour sans copains.


J'avais peu de copains



Avec ma tête à claques, j'avais peu de copains,
J'mangeais pas mal de pains ; et pas qu'au chocolat ;
Mes deux parents disaient qu'il valait mieux se taire,
Que face au grand balaise, faut s'inventer des frères.

Tant pis pour ma pomme, j'me suis inventé des couilles ;
Vous le savez déjà, j'ai pris paquets de coups ;
Ce que vous savez pas, c'est que j'en ai donné,
Bon, ça n'a pas servi, mais je peux m'en vanter,

Je voulais qu'Amandine, devienne ma valentine
ça n'a pas plu aux gars, donc ils m'ont averti,
Que ça leur plaisait pas, mes petites manies,
Puis c'est vrai qu'Amandine était la plus jolie,

Pour elle, plein de bagarres, d'engueulades, éclataient ;
Je parle pas de p'tits, on a tous cinquante ans,
Mais bon pour Amandine, on devient des enfants,
Moi ça me fait du bien, ces trucs que je ressens.


 
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   Corto   
28/3/2019
 a aimé ce texte 
Bien
Revoir son passé lointain est parfois amusant, parfois moins, et ici le narrateur nous dit "Moi ça me fait du bien, ces trucs que je ressens."

Bien des souvenirs d'enfance sont cocasses vus de si loin, et c'est vrai que quand on est petit il y a toujours un "grand balaise" qui se croit le maître de la cour de récréation. Il faut en avoir pour "j'me suis inventé des couilles".

Bravo c'est comme ça qu'on part en preux chevalier à la conquête d'Amandine.

Cette histoire est racontée avec talent et sur un beau rythme.

   Gemini   
6/4/2019
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Intéressant ce monologue d'homme primaire aux sentiments sommaires : "Moi ça me fait du bien, ces trucs que je ressens", et donc bien accrochés, pour qui les problèmes se règlent aux poings (le plus fort a raison).
J'ai eu un peu de mal avec la temporalité de ce récit dont le titre à l’imparfait et la première strophe situent l’affaire, apparemment, dans l'enfance, alors que le "on a tous cinquante ans" de la dernière revoie l’affaire un demi-siècle plus tard. Il me semble qu'il manque un "depuis" au milieu de tout ça.
Il faut bien relire l'exergue qui précise qu'il s'agit d'un homme, bien qu’il emploie encore le terme "copain" à 50 ans (ce qui situe mieux sa condition).
Le registre de langue est ainsi tout à fait dans le ton. Il y a même des fautes de langage propres aux enfants : "mes deux parents", ou des imperfections d’homme mûr "ça n'a pas plu aux gars, donc ils m'ont averti que ça leur plaisait pas" qui amplifient le côté rudimentaire (sans offense) du narrateur.
Pour simple qu'il soit, ce registre familier reste quand même bien expressif.
L’envie et le désir de possession prennent le pas sur l'amour, mais en sont les premières briques. Les "trucs" que ressent cet homme "aux couilles inventées", sont, pour lui, intraduisibles, mais il ne nie pas leur présence, et admet même que ces sensations le renvoient en enfance.
Il y a des problèmes de ponctuation, surtout au niveau des virgules un peu trop nombreuses.
Bien que la nature de l’homme l’oblige à tout ramener à lui, je pense que le titre ne traduit pas exactement le sujet (à moins que l’absence de copains veuille mettre en lumière l’existence d’une copine). Si ce n’est pas le cas, je le décalerais plus sur cette Valentine autour de laquelle règne quelque chose comme un rut : d’un côté on dirait qu’un matou vient pisser autour pour marquer son territoire, d’un autre on dirait un combat de coqs.
Je trouve enfin qu’il manque un peu de poésie, des images insolites auxquelles on aurait été en droit de s’attendre de la part d’un rustre (le narrateur) qui, avec ses mots à lui, aurait pu surprendre, choquer ou attendrir.
Mais si on englobe le tout comme une réalité, on ne peut être qu’admiratif devant cet homme qui a couché sur du papier ses ressentis (sans doute preuve de faiblesse pour son entourage) comme s’il cherchait à mieux les cerner en posant des mots dessus.

   Anonyme   
23/4/2019
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Bonjour,
Je ne m'étendrai pas sur la forme, n'y connaissant rien en poésie libre.
J'ai bien aimé le fond de votre poème, ce retour aux souvenirs d'enfance peu agréables me parle et donc me touche.
J'émets une réserve quand à l'écriture qui , plus appliquée, avec un vocabulaire plus riche , aurait été un plus.

   lucilius   
23/4/2019
 a aimé ce texte 
Un peu
Je trouve le fonds de l'histoire assez sympa, mais le style d'écriture rudimentaire (populaire) convient peu, à mon sens, au langage poétique. J'aurais davantage intégré ce texte en chanson ou slam. Mais à chacun ses goûts !

   Pouet   
23/4/2019
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bjr,

j'ai bien aimé le ton du poème, un peu langage parlé, qui colle bien au propos à mon sens.

On touche à une certaine universalité, ce qui est toujours opportun.

C'est raconté simplement sans effets de manche, avec lucidité et sincérité me semble-t-il.

La forme se rapproche plus du"contemporain" que du "libre" selon moi, il y a une régularité et des jeux d'assonances qui sont très agréables.

Le dernier vers m'a beaucoup plu.

   Vincente   
23/4/2019
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Le ton est sympathique et l'on se sent pris de tendresse envers ce regard un peu maladroit qui parle à la fois comme un enfant malin et un adulte assez rustre.

Pourtant, le poème se perd dans une forme de sincérité qui échevelle la narration. Le mélange des dire enfantins/réminiscences adulte ne m'a pas emporté, disons que quand survient la dernière strophe dans le contre-pied qui annonce que celui qui pense est quinquagénaire, ce n'est pas crédible, enfin je n'y ai pas cru. L'amené bute sur une marche incertaine, même si le dernier vers bien foutu aurait pu rattraper le tout. Dommage, la matière était intéressante.

   papipoete   
23/4/2019
 a aimé ce texte 
Bien
bonjour Damne
Amandine me plaisait beaucoup, hélas je n'étais pas le seul ! Les autres étaient balaise quand moi, ne faisais pas le poids ! J'ai appris à rouler des mécaniques, mais ça ne servit à pas grand-chose ! A cinquante ans, j'en rêve encore, encore...
NB l'histoire est gentillette, nous ramène dans la cour de l'école, où les filles dans leur cour, nous faisaient chavirer mais dans les bras, manquaient les biceps !
L'auteur écrit par moments le langage de la rue ( j'mangeais ) ; je trouve dommage qu'il ne l'ait pas utilisé tout au long de son texte ( d'copains / vous l'savez )

   Anonyme   
23/4/2019
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Il est vrai que dans les cours d'écoles, ou de lycées, les conflits amoureux se règlent plutôt par les ...métacarpes que des palabres " Pour elle, plein de bagarres, d'engueulades, éclataient ".
Et même si l'on tente - " j'me suis inventé des couilles "- il faut se soumettre à la hiérarchie du muscle " Que face au grand balaise, faut s'inventer des frères ". Je trouve cette image riche de sens.

A cinquante ans, le souvenir d'Amandine renvoie le narrateur à l'enfance. " Moi ça me fait du bien, ces trucs que je ressens ".

J'ai aimé cette écriture qui colle bien au fond.

   senglar   
23/4/2019
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Bonjour Damne,


Oui, j'ai eu envie de dire " Et..." Puis j'ai compris (lente la comprenante. lol. En fait j'ai relu) que le gars a cinquante ans et qu'il se balade un peu entre passé et présent, entre souvenirs et jour d'hui. Alors je suppose que son Amandine il l'a eue et qu'il n'a plus à chercher sa Valentine.

Comme quoi ça peut servir de s'inventer "des couilles".

Peu de copains le gars mais pas plus malheureux pour ça. Il y a de la gouaille. J'aurais plutôt vu ça en slam ; ça aurait claqué, slashé, scandé, castagné du tonnerre.

La prochaine fois parlez-nous d'Amandine...

Fleur de banlieue ?

Ben oui on va essayer de vous la piquer :)))


senglar


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