Page d'accueil   Lire les nouvelles   Lire les poésies   Lire les romans   La charte   Centre d'Aide   Forums 
  Inscription
     Connexion  
Connexion
Pseudo : 

Mot de passe : 

Conserver la connexion

Menu principal
Les Nouvelles
Les Poésies
Les Listes
Recherche


Poésie libre
Damy : À une passante
 Publié le 20/06/21  -  5 commentaires  -  730 caractères  -  173 lectures    Autres textes du même auteur


À une passante



Murmures d’écume
sous les embruns d’un soir
dans le pur dénuement

Souvenirs incertains
évanescence fugace
sans lendemain

Amertume indocile
chagrin de pygmalion

suspendu

Fragments de mosaïque
ou infimes détails

desséchés

Impression improbable
que tu reviens
de si loin

Atmosphère accrochée
aux racines profondes
de l’amour

Passante fugitive
sans souci
du qu’en-dira-t-on
tu laisses
mes larmes désastreuses
écroulées
au bord du caniveau

et mon doute
patiné par le temps
hésiter
sous les embruns d’écume

Si je te revoyais…


 
Inscrivez-vous pour commenter cette poésie sur Oniris !
Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   Cyrill   
20/6/2021
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour,
J'ai cru voir une référence au livre de Kessel, "La passante du Sans-Souci", que je n'ai pas lu, donc c'est très vague pour moi. Je n'ai pas non plus vu le film :-(

Je pense aussi à Modiano, avec ces souvenirs légers comme des plumes, prêts à s'envoler, jamais vraiment fixés, qu'on lit dans ces vers courts et la quasi absence de verbe.
On passe de la tristesse au désespoir et à l'espoir, de façon très délicate.
L'atmosphère de mystère et d'incertitude qui entoure cette passante et le narrateur est bien rendue, notamment par les phrases nominales, ainsi que par l'absence de ponctuation.

Merci pour cette lecture agréable, Cyrill

édité pour compléter mon commentaire.

   papipoete   
20/6/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
bonjour damy
à travers le murmure de l'écume, je t'entend
sous les embruns, je te devine
et
mes souvenirs comme un filet de pêche emmêlé, ravaudent tous ces fils qui mènent à toi... qui ne passe plus sous mes yeux, mais au fond de mon coeur qui n'a rien oublié, rien oublié...
NB je constate avec bonheur que les virtuoses du " vers à pieds ", se tournent vers la poésie libre ( comme vers un endroit qu'il faut absolument visiter ) et réussissent à toucher comme par un alexandrin, le lecteur curieux de ce détournement !
ce poème pour sentimental, fleur bleue comme moi ( si, si ! ) me joue ce scénario tant et tant rêvé, parfois pure invention de mon subconscient, parfois " pour de vrai " que je terminais par " si je te revoyais... "
l'avant-dernière strophe tonne comme " cette fille n'est pas pour toi ! tu vas me faire plaisir de l'oublier et vite mon garçon ! c'est compris ? "
me semble sortir de la bouche d'une " Folcoche ... "

   Provencao   
20/6/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
" Si je te revoyais…"

J'ai bien aimé cette incertitude qui plutôt que d’être synonyme d’inquiétude, pourrait être une réponse d’espoir aux murmures d'écume.

Au plaisir de vous lire
Cordialement

   Vincente   
21/6/2021
 a aimé ce texte 
Passionnément ↓
Liberté dans le ton, liberté dans la forme, liberté dans le regard, dans cette déclinaison poétique d'une rencontre "improbable" comme la vie en ménage parfois avec un bonheur certain…

En menuiserie, l'on dit d'un assemblage qu'il est "amoureux" quand il permet l'association de deux éléments en douceur et proximité maximale ; jeu minimal mais laissant la mise en contact sans contrainte, pas de maillet nécessaire pour aider, pas de jeu lâche qui solliciterait un ingrédient pour combler, participer au maintien, de fait le figer ; non deux éléments qui se lient étroitement, comme naturellement fait l'un pour l'autre, l'un en l'autre, l'un de l'autre. Et qui restent libres d'eux-mêmes.
Ce poème est ainsi "amoureux", de son sujet, devrais-je souligner de ses sujets, elle celle que le narrateur "rêve" et aime et lui celui qui la chante ici.

De la justesse donc dans ces mots parcimonieux, des mots qui semblent d'ailleurs s'étonner d'eux-mêmes comme se demandant ce qui leur arrive. "Suspendu[s]", "desséchés[s]", dans les six premières strophes chaque vers avance un fragment de pensée, de sensation, il ne semble alors ne pas y avoir d'action, mais juste une phase hors du temps qui s'interroge. Nul besoin de marquer l'interrogation par un signe de ponctuation, elle s'impose au narrateur par son improbabilité. J'ai apprécié cette suspension "appuyée" dans la forme par ces deux vers isolés, décalés, interloqués, et qui n'ont même pas la majuscule d'entame des autres strophes de ce début.
Ensuite un tercet phrasé ; et débute l'évocation proprement-dite de l'advenue.
"Impression improbable
que tu reviens
de si loin
"

(je m'interroge : la "passante" avait donc été déjà croisée ?)

Puis en rappel, en souvenir de la première strophe, très belle

"Murmures d'écume
sous les embruns d'un soir
dans le pur dénuement
"

vient cette avant-dernière non moins élégante :

"et mon doute
patiné par le temps
hésiter
sous les embruns d'écume
"

et si avenante qu'elle invite à espérer. Toujours "l'écume", mais le "bouillonnement" semble désormais oxygénant. Ainsi bien au-delà de la suggestion, il y a une dynamique renaissante dans le dernier vers, "Si je te revoyais…".

Là m'est apparue une autre "passante". Après celle que chante Brassens, que nous avons tous aperçu subrepticement, une, deux, dix fois dans nos vies, que nous avons suivi et rêvé, j'ai aperçu à une entité bien plus fantasmatique, peut-être plus fantastique même, La muse. Cette "fugitive", toute féminine qu'elle soit semble porter à la fois l'imagination du poète et la plume qui lui offre plaisir et dévolution.

J'ai vraiment beaucoup aimé.

   Yannblev   
23/6/2021
Bonjour Damy,

Baudelaire, Lamartine… le thème de la passante, cette inconnue capable de vous subjuguer au premier et seul regard est un thème assez couru.
Il est traité ici avec une certaine finesse : des images jetées pour des impressions et des sensations a priori fugaces mais qui cependant imprègne totalement l’auteur. Les « vers » très courts saccadent le texte et intensifient le déroulé de ces sensations qu’on partage alors sans peine.

J’ai moins accroché à ces « larmes désastreuses » qui, à mon sens, dissonent un peu avec l’ensemble… par contre le dernier vers, confondant de simplicité, est un épilogue simplement convaincant.

Merci de la rencontre


Oniris Copyright © 2007-2023