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Cyrill
20/6/2021
a aimé ce texte
Bien ↑
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Bonjour,
J'ai cru voir une référence au livre de Kessel, "La passante du Sans-Souci", que je n'ai pas lu, donc c'est très vague pour moi. Je n'ai pas non plus vu le film :-( Je pense aussi à Modiano, avec ces souvenirs légers comme des plumes, prêts à s'envoler, jamais vraiment fixés, qu'on lit dans ces vers courts et la quasi absence de verbe. On passe de la tristesse au désespoir et à l'espoir, de façon très délicate. L'atmosphère de mystère et d'incertitude qui entoure cette passante et le narrateur est bien rendue, notamment par les phrases nominales, ainsi que par l'absence de ponctuation. Merci pour cette lecture agréable, Cyrill édité pour compléter mon commentaire. |
papipoete
20/6/2021
a aimé ce texte
Beaucoup
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bonjour damy
à travers le murmure de l'écume, je t'entend sous les embruns, je te devine et mes souvenirs comme un filet de pêche emmêlé, ravaudent tous ces fils qui mènent à toi... qui ne passe plus sous mes yeux, mais au fond de mon coeur qui n'a rien oublié, rien oublié... NB je constate avec bonheur que les virtuoses du " vers à pieds ", se tournent vers la poésie libre ( comme vers un endroit qu'il faut absolument visiter ) et réussissent à toucher comme par un alexandrin, le lecteur curieux de ce détournement ! ce poème pour sentimental, fleur bleue comme moi ( si, si ! ) me joue ce scénario tant et tant rêvé, parfois pure invention de mon subconscient, parfois " pour de vrai " que je terminais par " si je te revoyais... " l'avant-dernière strophe tonne comme " cette fille n'est pas pour toi ! tu vas me faire plaisir de l'oublier et vite mon garçon ! c'est compris ? " me semble sortir de la bouche d'une " Folcoche ... " |
Provencao
20/6/2021
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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" Si je te revoyais…"
J'ai bien aimé cette incertitude qui plutôt que d’être synonyme d’inquiétude, pourrait être une réponse d’espoir aux murmures d'écume. Au plaisir de vous lire Cordialement |
Vincente
21/6/2021
a aimé ce texte
Passionnément ↓
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Liberté dans le ton, liberté dans la forme, liberté dans le regard, dans cette déclinaison poétique d'une rencontre "improbable" comme la vie en ménage parfois avec un bonheur certain…
En menuiserie, l'on dit d'un assemblage qu'il est "amoureux" quand il permet l'association de deux éléments en douceur et proximité maximale ; jeu minimal mais laissant la mise en contact sans contrainte, pas de maillet nécessaire pour aider, pas de jeu lâche qui solliciterait un ingrédient pour combler, participer au maintien, de fait le figer ; non deux éléments qui se lient étroitement, comme naturellement fait l'un pour l'autre, l'un en l'autre, l'un de l'autre. Et qui restent libres d'eux-mêmes. Ce poème est ainsi "amoureux", de son sujet, devrais-je souligner de ses sujets, elle celle que le narrateur "rêve" et aime et lui celui qui la chante ici. De la justesse donc dans ces mots parcimonieux, des mots qui semblent d'ailleurs s'étonner d'eux-mêmes comme se demandant ce qui leur arrive. "Suspendu[s]", "desséchés[s]", dans les six premières strophes chaque vers avance un fragment de pensée, de sensation, il ne semble alors ne pas y avoir d'action, mais juste une phase hors du temps qui s'interroge. Nul besoin de marquer l'interrogation par un signe de ponctuation, elle s'impose au narrateur par son improbabilité. J'ai apprécié cette suspension "appuyée" dans la forme par ces deux vers isolés, décalés, interloqués, et qui n'ont même pas la majuscule d'entame des autres strophes de ce début. Ensuite un tercet phrasé ; et débute l'évocation proprement-dite de l'advenue. "Impression improbable que tu reviens de si loin" (je m'interroge : la "passante" avait donc été déjà croisée ?) Puis en rappel, en souvenir de la première strophe, très belle "Murmures d'écume sous les embruns d'un soir dans le pur dénuement" vient cette avant-dernière non moins élégante : "et mon doute patiné par le temps hésiter sous les embruns d'écume" et si avenante qu'elle invite à espérer. Toujours "l'écume", mais le "bouillonnement" semble désormais oxygénant. Ainsi bien au-delà de la suggestion, il y a une dynamique renaissante dans le dernier vers, "Si je te revoyais…". Là m'est apparue une autre "passante". Après celle que chante Brassens, que nous avons tous aperçu subrepticement, une, deux, dix fois dans nos vies, que nous avons suivi et rêvé, j'ai aperçu à une entité bien plus fantasmatique, peut-être plus fantastique même, La muse. Cette "fugitive", toute féminine qu'elle soit semble porter à la fois l'imagination du poète et la plume qui lui offre plaisir et dévolution. J'ai vraiment beaucoup aimé. |
Yannblev
23/6/2021
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Bonjour Damy,
Baudelaire, Lamartine… le thème de la passante, cette inconnue capable de vous subjuguer au premier et seul regard est un thème assez couru. Il est traité ici avec une certaine finesse : des images jetées pour des impressions et des sensations a priori fugaces mais qui cependant imprègne totalement l’auteur. Les « vers » très courts saccadent le texte et intensifient le déroulé de ces sensations qu’on partage alors sans peine. J’ai moins accroché à ces « larmes désastreuses » qui, à mon sens, dissonent un peu avec l’ensemble… par contre le dernier vers, confondant de simplicité, est un épilogue simplement convaincant. Merci de la rencontre |