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Poésie classique
Damy : Beau comme un Vermeer
 Publié le 19/03/13  -  9 commentaires  -  865 caractères  -  382 lectures    Autres textes du même auteur

Visitation.


Beau comme un Vermeer



Tes yeux noirs effrayés d’une biche surprise,
Porcelaine et soleils de sultane aux abois,
Illuminent ta peau d’un pigment doux. Je vois
Juste au bout du regard la caresse indécise.

L’horizon d’outremer sur le turban précise
Le flot d’or des déserts. Le sable, de mes doigts
Coule sur ton épaule et l’ocre des Siennois
Enveloppe ton corps d’une pudeur exquise.

L’incarnat de ta bouche entr’ouverte au plaisir
M’émeut tant que ma main qui voulait se saisir
De l’éclat noir et blanc de ses plus purs contrastes

S’échappe. Aussi m’échappe aux franges du débord
Le doux rêve fait chair voilant aux esprits chastes
Perle rare en écrin, ma Joconde du Nord.


La jeune fille à la perle - Vermeer


 
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   Mona79   
27/2/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Très joli poème. Le tableau aide l'imaginaire en appuyant les mots de la réalité criante de la peinture.

Beaucoup d'enjambements pour un sonnet, mais peu importe la technique, quand la qualité est au rendez-vous de l'attente. Merci.

   Anonyme   
19/3/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Damy. Un joli sonnet classique dont l'écriture correspond très bien à l'époque où fut peint ce tableau, c'est à dire le XVIIème siècle. Je ferai quand même deux petites remarques : la première concerne les enjambements du premier quatrain et du dernier tercet que je trouve pas très élégants.
La seconde se situe au niveau du vers 11 où le "plus pur" n'est pas, à mon goût, du meilleur effet...
Un autre détail sans grande iportance :
La rime doigts/siennois ayant été acceptée par Oniris, je suppose qu'elle est correcte.
Pour ce qui est du thème, je le trouve fort bien traîté et reprenant parfaitement les caractéristiques de cette Joconde du Nord...
C'est vrai qu'il y a une relation entre ce portrait et Mona Lisa, ne serait-ce que le mystère qui entoure les deux modèles.
De très jolis vers, une certaine préciosité, je n'en demandais pas plus à cette "Perle rare en écrin, ma Joconde du Nord"...
Bravo et merci.

   Rathur   
20/3/2013
 a aimé ce texte 
Pas
Traiter de la contemporanéité de Johann Vermeer aurait pu être un concept intéressant. Au lieu de ce regard neuf, on a surtout le droit à une succession de poncifs sur la peinture ( nuancier, technique, métaphores " romantisantes").
Vous ne décollez pas assez d'une description par des tournures précieuses, bien léchées mais qui ne suffisent pas. Vous restez un spectateur passif.
Présenter davantage la singularité de ce peintre, son rapport à l'image et aux connaissances pouvait être une piste.

   Cristale   
20/3/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Je trouve excellente cette idée de poèmes inspirés de toiles de Maîtres, d'autant plus que votre imaginaire laisse en liberté l'expression de votre plume sur de belles mélodies hautes en touches colorées.

Vous alliez musiques et couleurs avec sentiments et émotions.

Bravo pour l'enjambement, entre le premier et le deuxième tercet suivi d'un joli contre-rejet externe, très Baudelairien :

"Mais ta bouche si rouge, entr'ouverte au plaisir,
M'émeut tant que ma main qui voulut se saisir
Des couleurs noir et blanc de tes plus purs contrastes

S'ECHAPPE. Aussi m'échappe à l'ombre du décor
Mon RÊVE, et je m'en vais vers d'horizons plus vastes
Perle rare chercher, ma Joconde du Nord."

Un état contemplatif où le poète, à la fois peintre et spectateur semble pris par le désir de voir la jeune fille sortir de la toile, nul doute qu'il en a rêvé.....enfin, je l'imagine.

Vous l'aurez compris j'aime votre poésie dont les images font oublier la maîtrise de la technique au profit de la beauté syntaxique et émotionnelle.

Merci Damy

   Ioledane   
21/3/2013
 a aimé ce texte 
Bien
Attirée par le titre, je découvre avec plaisir ce poème "classique" inspiré par un tableau que j'aime beaucoup.
Je mets "classique" entre guillemets car les enjambements et rejets modernisent quelque peu la tonalité du poème, de manière plutôt intéressante à mes yeux.
En parlant d'yeux : le premier vers m'a dérangée, en effet il me semble qu'en bon françois on dirait plutôt "Tes yeux noirs effrayés de biche surprise".
Quant à mes oreilles, elles ont été un peu heurtées par la répétition de la syllabe sur "des déserts".
A noter également un phrasé un tantinet longuet parfois, par exemple le 1er tercet qui déborde sur le second - mais c'est joliment réalisé malgré tout.
Une jolie inspiration pour une agréable lecture classique teintée d'une pointe d'originalité.

   Miguel   
21/3/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Si on excepte la tournure peu orthodoxe et peu heureuse "d'une biche" au lieu de "de biche", et "plus purs contrastes", un peu rugueux, ce poème qui se veut descriptif va bien au-delà de la description, par une grande puissance d'évocation, les trouvailles métaphoriques, l'élégance de l'expression, et la fluidité que lui confèrent les enjambements. Du classicisme pur, et un pur régal. Le cadre du sonnet convient à merveille à la délicatesse du sujet traité. Un coup réussi, une petite pépite de plus dans le trésor d'Oniris.

   Raoul   
23/3/2013
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
Quand on regarde un Vermeer (un vrai, pas une reproduction) on est étreint, touché, il se passe qqc. D'aucun vont même jusqu'à défaillir devant un muret jaune, parait-il… À la lecture de votre sonnet, rien de tout cela.
On pourrait dire qu'il est bien écrit comme on dirait d'un trompe l'œil qu'il est bien peint, mais quoi d'autre.
Rien d'innovant, rien de pertinent (d'impertinent encore moins), un jeu de références, de termes picturaux mâtinés d'une sensualité un rien précieuse, de bon alois, et au final bien lisse.

De plus la juxtaposition œuvre/poème empêche le lecteur de visualiser par lui-même une œuvre fantasme. Dommage, on imagine plus et mieux que la plate réalité.

   Anonyme   
22/3/2013
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
La main du poète pose des touches de mots comme un peintre ses couleurs au pinceau.

J'aime cette délicatesse dans la description de la "jeune fille à la perle", oui, c'est beau...comme un Vermeer, dans un sonnet remarquable.

Le regard de l'auteur est riche en émotions sensitives et contemplatives, il sait les faire partager ce qui n'est pas toujours gagné dans l'écriture.

Des rejets, des enjambements, l'artiste revient par ici, et par là pour ajouter un ton, une nuance, un trait de lumière.

Décidément je ne regrette pas ma lecture d'aujourd'hui et j'espère venir plus souvent car je découvre des petits chefs-d’œuvre.

Bravo!

   Anonyme   
22/3/2013
 a aimé ce texte 
Passionnément
Je trouve que votre poème est une merveille.
Les enjambements nous coupent le souffle et nous obligent à nous imprégner de vos mots.
Nous dégustons une œuvre d'art.
Félicitations !

   TheDreamer   
24/4/2013
Commentaire modéré


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