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Dian
26/11/2024
trouve l'écriture
convenable
et
aime bien
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Ce poème bien construit sonne très lyrique. Je pense à Sully Prudhomme ou à Leconte de Lisle par exemple. C'est un bel hommage aux couleurs vives de l'enfance, mais trop "figuratif" à mon goût, pour reprendre un terme de la peinture.
Il aurait peut-être fallu décliner plus systématiquement les atmosphères évoquées, les détacher davantage du sentimentalisme de l'ego qui "dialogue" avec une nature très maternelle. |
papipoete
10/12/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
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bonjour Damy
" mousses et lichens, fertilisez le sol ! - précieux camés, ornez lagunes ! - mirages, vous soufflez sur mes flammes premières ; vous que j'ai tant chéris, exaucez mes prières... ? " La nature put se suffire à elle-même, pour se parer des plus beaux atours, a besoin aujourd'hui après qu'on l'aie malmenée, de prières d'encouragements ; savoir lui parler... NB et nous voilà partis pour une odyssée merveilleuse, à travers tous les edens de la planète, que ses habitants purent découvrir au détour d'un champ de bruyère ; au moelleux d'une prairie ; aux oyats d'une dune ; au frais d'une oasis de palmiers ; et tout près du poète, l'étang et son vieux moulin, où la barque alanguie semble vouloir à nouveau appareiller... cette strophe-ci si délicate, me la fait préférer au milieu de tous ces écosystèmes. le quatrain où se montre " seguias rafraîchissant... " est pour moi, une découverte parmi ces dodécasyllabes voyageurs. |
Cyrill
10/12/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
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Salut Damy,
Un hymne à la nature façon inventaire qui n’a rien d’un listage sans âme. Chaque mot est à sa place, porte ouverte sur l’imaginaire et l’émotion. La richesse du lexique m’est un plaisir, qui me fait voyager dans le temps et l’espace. Les injonctions confèrent du super-vivant à ces écosystèmes ; et même davantage, elles les élèvent au rang d’amis du locuteur, dont la touche personnelle d’exaltation et de religiosité imprègne le poème entier. Bravo et merci. Que votre joie demeure ! |
Provencao
11/12/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
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Bonjour Damy,
Belle parenthèse buissonnière de ces jeunes années, au rythme des saisons qui nourrissent des découvertes, des couleurs et senteurs inédites. Beau et sublime voyage poétique offrant un véritable apprentissage. "Vous que j’ai tant chéris, exaucez mes prières" Merci. Au plaisir de vous lire Cordialement |
Marite
11/12/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
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Alors que l'ensemble du poème déroule une succession de miniatures évocatrices des multiples aspects de la Nature, presque chaque vers en constituant une, c'est le titre "Ecosystème" qui ne me semble pas approprié, disons plutôt, qu'il est peu poétique et bien prosaïque ... un peu le sentiment qu'il se glisse dans une influence trop actuelle.Bon, je l'oublie pour mon appréciation.
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Francois
11/12/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime bien
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Je partage l'avis de Parité, le titre est mal choisi et peu poétique...
Beaucoup de belles images et de beaux vers. Petit bémol, le poème dégage un peu de monotonie, avec des structures de strophes fort proches. |
Boutet
13/12/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
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Cette accumulation de vers pour décrire le titre pourrait s'avérer rébarbative si Damy n'était pas aux commandes. Mais les vers sans être très originaux sont beaux dans leur ensemble et c'est ce qui sauve le poème d'une simple énumération qui eût pu devenir ennuyeuse au fil de la lecture.
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Laurent-Paul
13/12/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime un peu
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bonjour,
la technique me semble sans défaut, la lecture est souple et sans heurt. Mais l'accumulation des substantifs au début des strophes ainsi que des vers pronominaux trop nombreux à mon goût finissent par entraver le plaisir de ma lecture. Cependant les vers isolés entres les strophes scandent et réveillent ce plaisir. Au plaisir de vous découvrir davantage. |
Damy
14/12/2024
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Louis
18/12/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
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Ce poème fait d’alexandrins se présente comme une supplique, en une adresse aux choses naturelles avec lesquelles le locuteur se sent uni, aspirant à constituer avec elles un « écosystème », un système dynamique qui perpétue la vie et sans cesse la renouvelle. Le locuteur y voit un moyen de conjurer la finitude humaine. Il exprime son espérance sous forme de suppliques et de « prières », celle de ne pas être exclu de ces « systèmes » naturels et d’y prendre sa part de pérennité.
Le premier quatrain s’adresse à des végétaux : mousse, feuilles d’automne, lichen, humus. En convenance entre eux, tous participent à fertiliser le sol. Cette adresse n’est pas destinée directement aux végétaux présents et à venir, mais à ceux du passé des souvenirs. Ils ne sont appréhendés qu’à travers l’imagination reproductrice constitutive de la mémoire : « Mousse des temps perdus de mes jeunes années ». Ainsi sont-ils envisagés, non seulement dans le lien qui les organise entre eux, mais aussi en union avec soi, le locuteur. Ensemble, ils constituent un « écosystème », que l’on peut définir comme une composition d’éléments interdépendants, en interrelation, or les végétaux objets de cette adresse, non seulement conviennent entre eux, mais aussi avec le locuteur qui les imagine à partir de la perception qu’il en a eu dans le passé, de la joie qu’ils lui ont procuré et de l’amour qu’il leur a porté (« Vous que j’ai tant chéris …») Le locuteur ne se sent pas extérieur à l’écosystème, il en fait partie, il souhaite du moins en faire partie. Non pas être celui qui détruit les écosystèmes, mais être celui qui les intègre. Il désire être inclus dans ces systèmes de régénération. Les végétaux ne constituent pas, pour le locuteur, des choses qui lui sont étrangères, sans rapport de convenance avec lui, mais au contraire appartiennent à un domaine commun de parenté, une même demeure, un même chez soi, une même "maison" ; et, en effet, "éco’"vient du grec Oïkos qui signifie : « la maison ». La convenance entre l’humain locuteur et ces végétaux n’est pas alors seulement d’ordre biologique, mais aussi psychique. Si les mousses sont celles « des temps perdus », elles témoignent d’un temps, non pas révolu, mais qui se poursuit : il y a toujours et encore des mousses aujourd’hui, il y en aura demain, tout n’est pas perdu. Elles sont du passé, mais font naître un présent et un avenir de bruyères, desquelles l’on peut dire, avec Apollinaire dans Alcools : « Odeur du temps brin de bruyère ». Les végétaux allocutaires de cette première strophe, se composent, s’unissent entre eux au bas niveau du sol pour permettre l’éclosion de végétaux plus complexes, plus grands, plus élevés, plus beaux. Ce qui semblait mort constitue le terreau fertile d’une vie nouvelle, les « feuilles mortes » reprennent vie dans les bruyères. Pour un nouveau printemps. Le locuteur exprime encore, en effet, une convenance avec un processus temporel de régénération. Et, dans « la mousse des temps perdus », espère trouver le terreau, alors que ses « jeunes années » s’en sont allées, où germera la puissance d’exister d’un renouveau. Cette convenance avec le système de régénération s’exprime enfin, avec force, dans le dernier vers de ce premier quatrain : « humus des souvenirs de soies enrubannées » L’humus est une mort fertilisée, une terre de renaissance. Mais les souvenirs de cette terre sont « de soies enrubannées ». Outre la douceur exprimée de ces souvenirs par ce mot :« soies », il s’entend aussi dans son homophone : « soi ». Enrubanné ne se réduit pas à la parure de rubans, mais au lien permis par des rubans entre les végétaux et soi. Ainsi s’affirme encore la participation de "soi", le locuteur, au système dynamique, évolutif, temporel de régénération, système diachronique d’une composition, au sein même de la décomposition (dans « l’humus » fertile des éléments organiques), d’une vie renouvelée « de bruyère ». Le lien d’interdépendance et de convenance entre terre, végétaux, et humain est rendu plus poétique par ces « rubans » qui enlacent et les choses et les êtres. La deuxième strophe est une adresse au présent, et ne semble donc plus "diachronique" relativement à la perception du locuteur, mais synchronique. Elle se polarise sur la « gourmande drosera » ( le nom « drosera » est du genre masculin, faut-il alors entendre métonymiquement : « la plante drosera » ? ), pointe une corrélation entre plantes et insectes, mais avec l’insistance sur un immuable. « Drosera » reçoit le qualificatif de « sédentaire » et, en conformité avec son étymologie : « rosée du soleil », il est identifié avec la « Rosée au soleil bleu qui brillera toujours » L’adresse se fait donc à une fixité, un immuable, un être de « toujours ». Le vers isolé qui fait suite à cette strophe fait problème par le terme générique de l’adresse. « Camé » ou « camée » ? Dans les deux cas, le terme ne semble pas pertinent. « ornez lagunes et rivières », dit ce vers. Ce n’est pas un simple constat, c’est aussi un vœu, un vœu de perpétuité. Est exprimé, en effet, une stabilité près des lagunes, qui le sont aussi, stables, mais également près des rivières dont les eaux s’écoulent, passagères, images du temps qui passe. Une convenance ainsi entre végétaux et insectes est signifiée, qui assure une perpétuité, une vie qui persévère près de l’eau, malgré le temps qui s’écoule. Là s’associent le stable et le mouvant. Et, en arrière-plan, le désir de participation à ce processus de la part du locuteur. Ce vœu de perpétuation le concerne. La synchronie affirmée se veut en continuité indéfinie. Dans la troisième strophe sont évoqués les « flots verts qui viennent et s’en vont » Cette fois, l’accent se porte sur le retour du même, sur les cycles perpétuels, comme cette « dune de l’océan que les marées défont » et, sous-entendu, que les vents et les courants marins sans cesse refont. Le locuteur là aussi se sent en convenance et souhaite être inclus dans ces cycles de ce qui va et vient, se fait et se défait, dans un perpétuel recommencement. C’est pourquoi « ils noient les chagrins enfouis » sous ses « paupières ». Comme l’ "alcool", celui aussi d’Apollinaire, cela permet d’oublier les chagrins de ce qui s’en va, conforté par le retour de ce qui revient ; permet d’oublier la tristesse de ses années envolées, mais réconforté par la promesse d’un retour, d’un printemps nouveau, là, sur un terreau fertile, sur des terres « marnées », amendées pour plus de fertilité. Les « temps perdus » seront retrouvés. Ils reviendront. L’adresse de la quatrième strophe va du côté des « mirages ». Dans une sorte d’écosystème du rêve. Union et composition par des images et des fantasmes. Si le locuteur se sentait en convenance avec les sédentaires plantes qui « ornent » les rivières, il n’en éprouve pas moins une autre, apparemment opposée, pour le nomadisme, et le désert. Alors que celui-ci peut sembler bien éloigné des terres que l’humus fertilise, opposé même aux terres d’une renaissance, il est cet espace pourtant d’une errance et d’îlots de vie qui surgissent, des « oasis », avec ses « palmiers », ses « dattes », ses « agrumes ». La vie retrouvée en plein désert, en surgissement de ce qui paraît aride et stérile. Une convenance est donc affirmée avec les terres désertiques, par une participation en « mirage », donatrice de flamme : « Vous soufflez sur mes flammes premières » Et les incantations qui y résonnent, les « segulas », ces charmes "qui dépassent la logique", se font comme un écho dans les vers isolés du poème. Incantations en vue d’une vie qui se perpétue. Ainsi, les brûlures de « l’erg chaud », font promesse de retrouver « la flamme première », l’énergie vitale, la vitalité des jeunes années du locuteur. Les brûlures du désert n’apparaissent pas hostiles à la vie, mais au contraire communicatives de braises ardentes régénératrices du feu vital. Le dernier quatrain fait retour au passé, à l’enfance, comme dans la première strophe. Le poème ne veut pas finir. Il veut échapper à tout point final. Il s’inscrit dans un cycle qui le ramène à son point de départ, appuyé sur l’image du « vieux moulin qui tournait ». Il ne veut pas "finir", exprimant le vœu du locuteur de ne pas s’inscrire dans une finitude. Merci Damy |