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Poésie contemporaine
Damy : Je me tiens debout
 Publié le 27/01/18  -  15 commentaires  -  833 caractères  -  552 lectures    Autres textes du même auteur

Essai suite à l'écoute de Christophe André.


Je me tiens debout



Nuit noire des chardons parsemés sur la dune,
Nuit blanche de cachets avalés malgré tout.
Le sang n’irrigue plus les ruisseaux sous la lune,
Il gicle de mes pieds et je me tiens debout.

Tout s’envole, tout part, le plus bel asphodèle
A laissé dans un coin un pétale fané,
Souvenir du printemps où je reste fidèle
Aux amours vrais et fous dans le jardin damné.

Ô pieuse douleur des adieux aux « je t’aime »
Et regrets virginaux quand l’autre n’en peut plus !
Tremblements essentiels mélancolie essaime :
Les mains ne s’ouvrent plus que sur des yeux perdus.

Nuit blanche d’un poème à la rime secrète,
Nuit noire des pensées d’en finir après tout.
Le sang n’irrigue plus le cerveau de l’ascète,
Il gicle de son âme et je me tiens debout.


 
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   Anonyme   
12/1/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Une poésie un peu elliptique et qui devient 'adhésive' par ce qu'elle dissimule en elle.
Des expressions fortes (nuit noire des chardons/nuit blanches des cachets) la rendent surprenante.
Le titre reprit dans le dernier vers donne une solennité au poème, renforce la portée de ses mots.
J'ai aimé vous lire.
A le faire à nouveau.
Fowltus en EL

   Arielle   
18/1/2018
 a aimé ce texte 
Bien ↑
En noir et blanc, éclaboussée de sang, la figure christique du poète, debout sur son suppedaneum, a beaucoup d'allure jusque dans ses excès.
Toute cette souffrance qui gicle et s'arrache les yeux me laisse pétrifiée au pied d'un calvaire qu'on pourrait difficilement imaginer plus tourmenté.
Le rétable d'Issenheim me fait un peu le même effet, j'admire mais ne suis pas touchée

   Anonyme   
27/1/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour

Un texte qui me semble assez dur où filtre par endroit une grande souffrance de l'homme qui fait son possible pour se tenir debout.

Un poème autobiographique ?

Ce poème est beau, simplement beau et d'une beauté tragique
comme ces anciennes tragédies qui hantaient le siècle de Racine
ou Corneille.

Et regrets virginaux quand l'autre n'en peut plus !

Ce vers exprime bien la capacité de l'entourage à supporter
la maladie.

Oui, un écrit qui résonne comme une ultime plainte.

   papipoete   
27/1/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup
bonjour Damy
Comme le ciel de cette nuit sur la dune, l'âme du héros est noire et son coeur saigne de désespoir . Il sait qu'elle l'aime encore, mais lui avec ses yeux perdus, ses cachets dans le tiroir, n'appelle que des adieux après tant d'au revoir !
NB un récit qui peut réveiller des souvenirs ; ceux de ne plus pouvoir et malgré l'écoute, la bienveillance des autres, ne songer qu'à sortir les cachets du tiroir ...
Le héros " se tient debout " mais ça tangue, ça tangue !
" Ô pieuse douleur des adieux aux << je t'aime >> " est mon vers préféré au milieu de cette mer de douleur .
edit
Un bienveillant onirien apporte à l'instant de l'eau à mon moulin, en m'expliquant la raison technique qui empêche la " forme classique " .

   Cristale   
27/1/2018
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
Bonjour Damy,

Qu’elle semble difficile la montée nocturne de cette dune parsemée de chardons noirs pour sortir de ces nuits blanches dont aucun remède n’apporte l’apaisement du sommeil. L’esprit en perdition, l’impression de ne plus être « en soi », que tout vous échappe et ce désir fou de tout retenir comme un naufragé qui agite ses mains en direction du canot de sauvetage allant à la dérive. Un premier quatrain qui semble un constat du présent : « voilà où j’en suis »

Le deuxième quatrain est d’une poésie qui m’arrache le coeur. Ô souvenirs si proches mais si loin, ces bouquets d’amour gravés dans le coeur.
« ... le plus bel asphodèle
A laissé dans un coin un pétale fané »

Ces vers magnifiques sont d’une musicalité et d’une nostalgie qui évoquent en moi "Tristesse » de Chopin :
https://www.youtube.com/watch?v=cgk9vJREiDg

...et quand l’ouragan détruit tout sur son passage :
«Ô pieuse douleur des adieux aux « je t’aime »
Et regrets virginaux quand l’autre n’en peut plus ! »

L’étincelle de vie s’essouffle dans l’acharnement à surmonter les épreuves physiques « Tremblements essentiels » et psychiques «mélancolie » (dépression)
« Les mains ne s’ouvrent plus que sur des yeux perdus. »

Sont-ils perdus ces yeux ou seulement égarés le temps d’une accalmie, une trouée de ciel bleu en haut de cette dune qu’il faut gravir à tout prix ? Vos yeux, quand les mains tremblantes ne les obstrueront plus, les yeux de l’ « autre » qui vous voient mais ne captent plus votre regard.

« Nuit blanche d’un poème à la rime secrète »
dans la dernière strophe qui reprend judicieusement les premier mots des vers du premier quatrain, la rime secrète dévoile sa richesse et je vous assure que si « Le sang n’irrigue plus le cerveau de l’ascète » «  Il gicle de son âme »,  sa propension à trouver des voies dérivées est plus forte que le flot des crues actuelles.

« Nuit noire », « nuit blanche », « le sang n’irrigue plus », « il gicle »... »mais je me tiens debout ! »
Quelle force, quel courage!

Toutes les rivières, tous les fleuves en crue finissent un jour par retrouver la quiétude de leurs lits. Le sang de l’ascète reviendra irriguer son cerveau, la «Nuit noire des pensées d’en finir après tout »  ne sera plus que mauvais souvenirs. En finir ? Non mais quelle idée ! Et que deviendraient les lecteurs privés des vers tourmentés du poète ?

« ...et je me tiens debout »

Les derniers mots, repris par le titre, représentent l’essentiel du poème, la colonne vertébrale qui tient l’aède tourmenté en vie, j’entends comme un grand cri d’espoir, de foi en l’existence.

Un texte qui aurait pu se trouver en catégorie classique s’il n’y avait eu deux erreurs de prosodie (du moins celles que j’ai relevées) :
« Tremblements essentiels mélancolie essaime » essentiels = 4 syllabes e-ssen-ti-els
le vers ainsi fait 13 syllabes mais étant donné que l’expression n’a pas d’équivalent dans le lexique médical, on peut comprendre que l’auteur en assume l’écriture et que peu importe la catégorisation de son opus.
« Nuit noire des pensées d’en finir après tout («  ées » à l’hémistiche est proscrit à cause du « e » muet imprononçable bien que suivi d’un « s »  : j’aurais écrit : Nuits noires à penser en finir après tout.

Je pense que l’auteur n’a pas écrit ces vers avec une grand recherche du « faire joli » mais plus comme un râle venu du fond de ses entrailles, un peu comme la lave d’un volcan qui bouillonnent et dont on ne sait pas quand aura lieu l’éruption libératrice, son écriture n’en est que plus sincère et bouleversante.
Je serais curieuse de connaître l’analyse que pourrait en faire le grand psychothérapeute Christophe André, que vous évoquez dans la présentation.

« La promesse de l’aube », le roman autobiographique de Romain Gary ne raconte pas la même histoire mais son titre pourrait être celui de ce poème, ...ou du suivant dont la musique me rappellera l’Allégro de Mozart ?

Merci Damy pour ce partage.
Cristale

Pour vous : https://www.youtube.com/watch?v=B1DOvP7O6BE

   Anonyme   
27/1/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Un esprit dans la tourmente des souvenirs - d'un amour, de la jeunesse ? - Même les " cachets avalés malgré tout " n'apportent pas le sommeil mais il reste encore la force - ou le désir - de se " tenir debout ".

Des images fortes pour traduire cet état psychologique.

" Tout s’envole, tout part, le plus bel asphodèle
A laissé dans un coin un pétale fané,
Souvenir du printemps où je reste fidèle
Aux amours vrais et fous dans le jardin damné " très beau passage.

   leni   
27/1/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Un texte qui vous prend le coeur Triste d'-une souffrance qui a du être vécue
Nuit noire des chardons parsemés sur la dune,
Nuit blanche de cachets avalés malgré tout.
Le sang n’irrigue plus les ruisseaux sous la lune,
Il gicle de mes pieds et je me tiens debout.
on entre directement dans le VIF du sujet

ET

Les mains ne s’ouvrent plus que sur des yeux perdus.

la finale vous attriste longtemps

MERCI à toi DAMY AMITIES LENI

   hersen   
27/1/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Damy,

Je n'irai pas par quatre chemin, je trouve ta poésie difficile. Chaque vers m'apporte un poids. Et je sais bien que chaque mot a été choisi avec soin, avec minutie. Mais il dit l'important, "je me tiens debout". C'est un cri.
Le travail du poète ici n'est pas seulement de dire, on sent que cela va bien au-delà. Et si chaque lecteur prend une infime part de ce poids, forcément, une embellie se prépare, non ?

Merci de cette lecture,

hersen

   Anonyme   
27/1/2018
Bonsoir Damy,

Je ne sors jamais indemne de la lecture de vos textes. Ils sont de plus en plus poignants.

Je n'en dirai pas davantage, juste que j'attends chacun de vos écrits avec impatience, aimant beaucoup votre plume, avec ce secret espoir de lire un poème moins troublé, moins troublant.

Je suis un tout petit peu rassuré par votre titre "Je me tiens debout",
mais je sens que cela n'est que bien faible consolation. Je me sens bien impuissante devant votre "mélancolie profonde".

Vous connaissez mon ressenti, je ne peux et surtout je ne veux donner une aapréciation en pareil cas.

Dans l'attente de vous lire, je vous adresse toute mon amitié

   inconnu1   
4/3/2018
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
Que la poésie est belle lorsqu'elle est capable de provoquer chez l'autre une explosion d'émotions fortes et durables. Et peu importe si on ne comprend pas tout. Je ne "comprends" pas les adagios mais je les ressens comme ici je ressens la mélancolie et j'entre en résonnance, en empathie. Miracle de la poésie quand elle s'invente musique. Je ne pourrai que faire un parallèle avec la douleur de Nerval dans el desdichado. Bien sûr les anaphores des 1ere et dernière strophes apportent à la musicalité. Je m'interroge parfois sur la place de certains syntagmes (l'asphodèle), mais peu importe.
Par contre, je qualifierai autrement les amours que vrais et fous. On peut trouver mieux
Merci pour ce douloureux mais sublime moment

   Louison   
27/1/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
La douleur qui émane de ce poème me touche en plein cœur.

Se tenir debout malgré tout, malgré la douleur de l'autre, malgré les difficultés.

Peut-être n'ai-je pas tout compris de votre texte, mais ce que j'en perçois est beau et très bien écrit.

   Damy   
28/1/2018

   pieralun   
28/1/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Très beau texte à la relecture.
Si je délaisse volontairement le fond, Malarméen, un obscur pour moi, je m’attache aux sonorités, au rythme, aus répétitions bienvenues, je le trouve magnifique à quelques détails près:
- la forme, très classique, ne peut s’accorder à mon goût avec le verbe « gicler », je n’y arrive pas ainsi que « cachets » à un niveau moindre.
- superbe deuxième quatrain !
- j’ai un petit problème avec « n’en peut plus » cette expression à fait un tel voyage dans le langage commun qu’elle me dérange dans un poème de cette qualité.
- beau dernier quatrain par ses répétitions si j’oublie « gicle »
Très belle publication qui enrichit notre site.

   emilia   
28/1/2018
Entre nuit noire et nuit blanche, s’exprime la souffrance de la maladie, de ses effets secondaires, mais cela n’empêche pas de rester fidèle aux tendres souvenirs et surtout de « rester debout » avec force et courage, conscient des difficultés à surmonter mais peut-être mieux armé grâce à l’aide d’un psychothérapeute pour se recentrer sur l’essentiel et parvenir à traverser l’adversité par une réussite littéraire… ; votre sensibilité poétique vous a inspiré de très beaux vers pour l’exprimer avec beaucoup de lyrisme mais sans chercher à maquiller la réalité…

   Pouet   
29/1/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bjr,

J'ai beaucoup aimé ce poème d'une puissante mélancolie, d'une tristesse palpable.

L'entame et son Nuit noire/Nuit blanche nous plonge fort talentueusement dans l'ambiance du texte.

Le "gicler" qui revient aussi, est un rappel d'angoisse rouge.

Je suis moins client du troisième quatrain, même si la qualité d'écriture y est toujours bien présente, son expression m'a moins séduit.

Quoiqu'il en soit, une lecture forte.


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