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Poésie néo-classique
Damy : La goutte d'eau
 Publié le 31/03/25  -  9 commentaires  -  1244 caractères  -  121 lectures    Autres textes du même auteur

« Tous les gens bien intentionnés,
M’avaient fermé la porte au nez… »
G. Brassens

Rébellion en quête de sens.


La goutte d'eau



Au bout de la jetée où s’écrasent les vagues
Éclaboussant d’écume un amas de rochers
Un vieux pêcheur côtier rêve de pastenagues
Et de mythes cachés.

Le songe évanoui dans les brumes du large
S’évapore et se noie où nage quelquefois
Son espoir tourmenté dérivant à la marge
Quand l’âme est aux abois.

Sur la digue un poème enivré se promène
Rimant avec la houle et les bateaux craquants ;
Les sonnets revenus d’une terre archéenne
Endorment les croquants.

Noroît sur l’île nue – éventail des silences –
Épouvanterais-tu les ombres de l’ennui ?
Cette plage d’airain où flottent les errances
Se terre en un étui.

Il faudrait une corne et des mousses sauvages
Pour franchir l’estuaire où le fleuve se perd ;
Le pêcheur s’alanguit, caresse les nuages
Dans un vaste désert.

Le poète regarde une folle bohème
Flirtant avec la soif d’un océan fougueux ;
Les ondes du courant refoulent son noème
Et retrouvent les gueux.

Les marins ne sont plus que lanternes éteintes.
Isolé sur une île où gîte mon fardeau,
Quand le ciel et la mer se meurent en étreintes,
Je suis la goutte d’eau.


 
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   Geigei   
13/3/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime bien
Voilà une goutte d'eau bien éloquente, et poétique à souhait !

"Sur la digue un poème enivré se promène" C'est bien tourné !

Je me suis un peu perdu dans la construction du propos. Mais la musique est belle.

Une lecture très agréable.

   Lebarde   
14/3/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Un joli sujet original tant dans le fond que dans la forme parfaitement classique du poème avec ses quatrains hétéromètriques du plus bel effet.
Une belle écriture fluide et plaisante qui s’attarde sur des scènes de bord de mer dans lesquelles se complet « la goutte de d’eau ».

Beaucoup d’élégance et de poésie dans ce poème reposant et délicat dans lequel l’âme peut volontiers s’abandonner.
Bravo, j’aime.

   Myndie   
16/3/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour,

ce poème se passe de tout commentaire ; sa lecture est un enchantement. Tout y concourt, le style, la versification sans faille où ne transparaît jamais le travail de composition, la richesse du vocabulaire, le raffinement des vers, leur fluidité («  S’évapore et se noie où nage quelquefois »), la beauté sonore des images («  Rimant avec la houle et les bateaux craquants »).
La pépite est bien sûr la dernière strophe où « Les ondes du courant » et l'« océan fugueux » déversent leur flot d'émotion, faisant du dernier vers une apothéose.

Merci pour ce très beau texte.

   Mokhtar   
18/3/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
On aura reconnu l’ile du bout du monde, Ouessant, et probablement la plage de Corz (plage d’airain, se terre en étui, estuaire…). Peut-être, comme moi, ressentira-t-on l’ombre de Yann Quéfellec ?

J’ose voir dans ce texte une sorte de comparaison métaphorique entre le destin du pêcheur et celui du poète. Le premier se heurte aux éléments qui le dominent, le second à l’indifférence. L’un comme l’autre se nourrissent de rêves. L’un comme l’autre se battent pour exister, et ambitionnent des destins glorieux.(la rébellion ?). Ce sont deux solitaires en quête (perdue d’avance) d’existence et d’identité. Ils sont libres et ambitieux dans leur soif d’être, mais ne seront qu’une « goutte d’eau » dans l’océan des gueux et des croquants.

Poème philosophique s’il en est. Le genre est déjà en soi un défi littéraire. Ici l’auteur réussit parfaitement à préserver de très riches évocations poétiques et symboliques, tout conservant la ligne directrice de son propos sensé.

La qualité et la profondeur de ce texte m’impressionnent beaucoup.

Merci

Mokhtar en EL

   papipoete   
31/3/2025
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et
aime beaucoup
bonjour Damy
Quand l'eau a des états d'âme, se souvient de sa famille aux flots tumultueux, les sacs et ressacs venant se briser contre les rochers... mais aussi, calme et presque timide, lorsqu'elle embue l'oeil désabusé d'un songe évanoui ; de ce pêcheur au port cloué par le temps des vieilles années.
Le poète s'en empare et fait courir sa plume sur un vélin blanc comme l'écume de mer
Le peintre à du bleu mélangeant du gris, de son pinceau trempe dans l'eau son inspiration
Tout n'est plus qu'en filigrane au-delà de la digue où se projettent les souvenirs d'avant
" Toi, tu t'en fiches, tu as des soeurs quand moi pêcheur me morfond...goutte d'eau ! "
NB un fort poétique texte, où le présent se marie au passé dans une profonde mélancolie ; on se souvient d'odes chevaleresques, et de chansons qu'une guitare accompagnait, l'âme aux abois.
Un tableau si riche, malgré bien des teintes sépia, où notre poète abonde en mots savants ( archéenne, noème ) m'amènent à l'avant-dernière strophe, que j'apprécie particulièrement !
Le rythme 12/6 des verts convient à ces quatrains, comme 3 vagues venant et une repartant vers le large.
PS j'avais une " histoire d'eau " jadis, lorsque le prof de science au collège, me punit d'une rédaction ( en 21/27 , recto-verso, 4 pages ) narrant la vie d'une goutte d'eau... que le maître déchira ostensiblement face à la classe médusée, après s'être assuré du contenant , non point du contenu !

   Boutet   
31/3/2025
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aboutie
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aime beaucoup
Toujours cette rime rochers/cachés qui boutent le classique même au pluriel.
Autrement c'est du Damy, c'est-à-dire un texte rempli de poésie qui se savoure avec un vocabulaire
recherché.

   Provencao   
31/3/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
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 Bonjour Damy

Véritablement sous le charme de votre écriture.

"Le poète regarde une folle bohème " est la goutte d'eau silencieuse qui charme l’intérieur de tout un chacun. La présence enveloppée de poésie, de douceur  sacramentaire, se fait respectueuse, feutrée. L’infini ne se livre qu’en se recueillant derrière les présages.

"Les marins ne sont plus que lanternes éteintes.
Isolé sur une île où gîte mon fardeau,
Quand le ciel et la mer se meurent en étreintes,
Je suis la goutte d’eau"

C’est ce souffle auréolé de silence que j'accueille à la fenêtre du rythme et de l'éclaircie de votre poésie.

Au plaisir de vous lire
 Cordialement

   Hichikine   
31/3/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
J’ai beaucoup apprécié ce poème, qui déploie une atmosphère à la fois mélancolique et envoûtante, portée par un vocabulaire maritime riche et des images poétiques saisissantes. L’alternance entre descriptions « Au bout de la jetée où s’écrasent les vagues » et introspection « Son espoir tourmenté dérivant à la marge / Quand l’âme est aux abois » renforce l’immersion dans cet univers marin, où la mer devient le reflet des états d’âme du narrateur.

Le dernier vers, « Je suis la goutte d’eau », m’a particulièrement marqué. Il offre une conclusion aussi sobre que puissante, condensant en une métaphore évocatrice le sentiment d’insignifiance de l’individu face à l’immensité de l’univers.

   Cyrill   
2/4/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Pas de commentaire très constructif pour ce beau poème, quand tout concorde à l'envoûtement. Richesse lexicale, sonorités, houle de la phrase contribuent au plaisir poignant de la lecture.
Mais de quoi parle-t-on ? La métaphore est presque cabalistique.
Le voyage est intérieur, la poésie partout insinuée se mêle à tout l’existant. Je renonce à écrire des fadaise et me repaie une lecture.
Bravo Damy !


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