Page d'accueil   Lire les nouvelles   Lire les poésies   Lire les romans   La charte   Centre d'Aide   Forums 
  Inscription
     Connexion  
Connexion
Pseudo : 

Mot de passe : 

Conserver la connexion

Menu principal
Les Nouvelles
Les Poésies
Les Listes
Recherche


Poésie néo-classique
Damy : Les nénuphars roses
 Publié le 06/02/14  -  12 commentaires  -  1285 caractères  -  251 lectures    Autres textes du même auteur

Voyager léger.


Les nénuphars roses



Vieillir ? Mais que m’importe !
Si mourir se fait tendre ou bien sage et léger.

S’il n’est pas de douleur que je doive abréger,
Demain, j’ouvre la porte.

Mes pas retournent à l’étang
Où le barbeau frayait à l’ombre des vieux aulnes.
Je disputais l’endroit à l’ami le Grand Meaulnes
Et ses amours de noble rang.

Mes pas s’en retournent au bois.
La salamandre avait l’allure inoubliable
D’un clown dont s’amusait, près de la Mare au Diable,
Petite Marie aux abois.

Vieillir ? Mais que m’importe !
Si mourir se fait tendre ou bien sage et léger.

S’il n’est plus de trésor secret à protéger,
Demain, le vent m’emporte !

J’ai vu dans la haie un chardon
Pour que l’oiseau s’agraine et chante d’allégresse.
Son retour me ravit, car c’est là ma richesse,
C’est mon secret, c’est mon pardon.

Enfants, très chers enfants, voyez :
J’ai préparé mon lit sur les nénuphars roses.
Je ne veux même plus ni de vers ni de proses.
Jamais ne vous apitoyez !

Vieillir ? Mais que m’importe !
Si mourir se fait tendre ou bien sage et léger.

Je veux vous voir tout nus au jardin bocager
Danser. Ma peine est morte.


 
Inscrivez-vous pour commenter cette poésie sur Oniris !
Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   Anonyme   
20/1/2014
 a aimé ce texte 
Passionnément ↓
Beaucoup, beaucoup d'allure, je trouve, pour ce poème traversé de bout en bout par une sérénité discrète et en même temps une joie panique (dans le sens : inspirée par Pan). Les vers se déroulent sur un rythme bien balancé, à la fois solennel et léger (chapeau !), tout dans le pair. La forme (rimes, rythme, sonorités, clarté du sens) est superbe !

Se mêlent la joie, la sérénité paradoxale qu'apporte la nature indifférente à l'homme et le plaisir purement humain ; de ce point de vue, je trouve magnifique ce
"Je veux vous voir tout nus au jardin bocager
Danser."
Sacrée synthèse !

Oui, plus je relis ce poème qui, au premier survol je dois l'avouer m'avait paru éculé, plus j'y vois beaucoup de réflexion, d'intelligence et en même temps d'abandon à un sentiment viscéral de primat de la beauté autour de nous. Je suis franchement emballée !
Deux bémols : sur le thème rebattu à mon avis, même si splendidement exprimé, et le titre propre à rendre méfiante une lectrice (moi) abhorrant la mièvrerie...
Alors que ce poème en est à mille lieues.

   Ioledane   
22/1/2014
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Des couplets en 8/12/12/8, un refrain en 6/12/12/6 : le rythme est original et l’ensemble bien structuré. Je trouve juste curieux d’avoir découpé les quatrains récurrents en 6/12 puis 12/6 ; certes les deux premiers vers sont identiques d’un quatrain à l’autre et les deux suivants ne le sont pas, mais il me semble que cela n’entravait en rien un quatrain classique, bien au contraire.

Une remarque sur le premier vers, qui revient en leitmotiv : l’expression « que m’importe » peut donner à croire que le narrateur accepte de vieillir, alors que le poème porte en réalité le message contraire.

J’ai bien aimé ces retours vers l’enfance et la nature (originelle en quelque sorte), et ce message de paix adressé aux générations suivantes.

Je trouve malheureusement les deux derniers vers assez maladroits, ils n’ont pas (à mes yeux) la grâce des précédents ‘refrains’.

La supplique « Jamais ne vous apitoyez » me semble forcée et artificielle, à la fois sur le sens et sur la formulation.

J’ai beaucoup aimé :
« S’il n’est pas de douleur que je doive abréger,
Demain, j’ouvre la porte. »
« S’il n’est plus de trésor secret à protéger,
Demain, le vent m’emporte ! »
« Son retour me ravit, car c’est là ma richesse,
C’est mon secret, c’est mon pardon ».

   Anonyme   
6/2/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour cher Damy !

Vieillir ? Mais que m’importe !
Si mourir se fait tendre ou bien sage et léger.

Le ton est donné mais il y a quand même un "Si"...

Pour la forme, pourquoi ces deux fois deux vers en lieu et place de quatrains qui auraient tout aussi bien faits l'affaire ?
J'ai vraiment apprécié ce poème du début à la (presque) fin car les deux derniers vers me semblent manquer de force par rapport à ce qui précède. Beaucoup aimé les références au Grand Meaulnes comme à la Mare au diable, toutes deux fort bien placées...
Le tout est enlevé, agréable de lecture et on finit par oublier que la mort (sous conditions !) est quand même le thème essentiel.
Le titre n'est peut-être pas du meilleur choix mais je respecte ce dernier n'ayant rien de mieux à vous proposer.
Joli travail, bon rythme, un texte vraiment poétique... Bravo !

   Anonyme   
6/2/2014
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour Damy

C'est un beau poème dans son ensemble.

Mais , je trouve, personnellement, que ces octosyllabes placés
ainsi cassent le rythme du texte.
Quelques tournures aussi tombent dans la facilité :
Petite Marie aux abois, évidemment.
C'est mon pardon.
Jamais ne vous apitoyez.

Et surtout comme d'autres l'ont déjà signalé : la faiblesse, aussi
bien dans la construction, que l'impression des deux vers ultimes.

Connaissant votre qualité d'écriture, je dirai simplement
peut beaucoup mieux faire !

Mais bon le poème reste plaisant dans son ensemble.

Hananké

   Pimpette   
6/2/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
"Si mourir se fait tendre ou bien sage et léger

Bo sujet émouvant et ce vers à lui seul me renverse!

le reste bien agréable mon Damy!

   Anonyme   
6/2/2014
Salut Damy

Ta plume est celle d'un épicurien

On dirait que tu traduis, en l'améliorant par des références littéraires, une des plus belles odes d'Anacréon.
Même lyrisme, même légèreté du ton nonobstant la gravité du sujet.

Tu ne recules pas devant le paradoxe. Tu fais un clin d’œil appuyé à la camarde (sous réserve qu'elle se comporte en dame de petite vertu) en même temps que tu chantes la douceur de vivre.

Je te souhaites de vieillir tout de même un poil. Quand on gère la chose, ce n'est pas si désagréable.
Tu pourras occuper tes vieux jours en continuant à composer des poèmes anacréontiques pour le plus grand bonheur de ton entourage. Et, qui sait, de la postérité.

Merci Damy, et bravo
Les nénuphars roses sont-ils un clin d'oeil aux palétuviers roses de Marie Laforêt ?

   fugace   
6/2/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
"Vieillir? Mais que m'importe! Si mourir se fait tendre ou bien sage et léger".
Le ton est donné, tout est dit dans ces deux vers.
Sérénité tranquille, légèreté pour un sujet normalement plein de tristesse.
C'est un très beau texte qui donne envie de s'allonger sur les nénuphars roses, de retourner à l'étang et au bois pour une visite heureuse.

   senglar   
6/2/2014
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour Damy,


De l'art de traiter légèrement un sujet grave. J'ai beaucoup aimé les références littéraires du début, appris "agrainer", reste sur une impression de Carpe Diem vaporeux, marque du poète.
Pourquoi pas Ronsardien ? Ces nénuphars n'ont-ils pas des allures de roses ?

brabant

   Anonyme   
6/2/2014
C'est vraiment très joli, mais je n'ai malheureusement pas le temps de rédiger un message assez argumenté pour qu'il soit reçu avec une appréciation aussi forte que ces vers.
C'est en tout cas une lecture rare et impitoyable de délicatesse.

   Miguel   
7/2/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Très beau texte : l'épicurisme au sens propre -et noble- du mot. Un amour de la vie qui s'exprime jusque dans cette évocation sereine de la mort. L'art d'être heureux jusqu'au dernier instant. Le leit motiv apporte quelque chose de profond et apaisant à la fois. Le dernier vers est saisissant d'inattendu. Beaux rythmes et belles sonorités de l'ensemble, et toujours en filigrane une spiritualité qui donne â l'ensemble son sens.

   troupi   
9/2/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Hou ! Après quelques jours d'absence je ne regrette pas de venir faire un tour sur Oniris pour y découvrir un poème d'une rare délicatesse malgré le sujet inquiétant.
J'apprécie beaucoup la construction qui donne à l'ensemble un rythme plaisant.
C'est peut-être la sagesse qui sourd de ses images qui rend le poème si attachant.

   leni   
2/3/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
bonjour Damy
très bel écrit superbement construit
C'est triste et néanmoins serein La lecture à haute voix permet d'apprécier le rythme De jolies références

J’ai vu dans la haie un chardon
Pour que l’oiseau s’agraine et chante d’allégresse.
Son retour me ravit, car c’est là ma richesse,
C’est mon secret, c’est mon pardon

Voici le quatrain qui a ma préférence

Merci pour ce moment privilégié

Salut cordial Leni


Oniris Copyright © 2007-2023