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Poésie classique
Damy : Ma Dame
 Publié le 05/02/25  -  2 commentaires  -  2814 caractères  -  20 lectures    Autres textes du même auteur

Écrit le 25/12/2024.


Ma Dame



Dix siècles ont passé. Te revoilà, fidèle,
Sous les fastes de Dieu qui ne te quitte pas.
Après t’être enflammée, ils ont pris en modèle
La Résurrection de merveilleux appas.

Misérable païen, je n’ai pas la culture
Qu’a par l’ecclésiaste un corps religieux.
Mon savoir se réduit à la simple nature
Qui précéda, je crois, les louanges des cieux.

Je ne connais de toi qu’un livre romanesque
Inspiré par Victor, une fête de fou !
Pourtant c’est à l’autel recouvert d’une fresque
Que le pontife prie et fléchit le genou.

La chanson d’Édith Piaf, offerte à Notre-Dame,
N’est pas un chant sacré ni même un chœur d’enfants.
Laudes à Te Deum se lèvent. L’aube acclame
Un rayon de soleil qui prêche aux non-croyants.

Je sais que Jupiter avait construit un temple
Pour inviter les siens aux agapes des chefs.
Révoltés, les chrétiens bâtirent en exemple
L’église primitive où naviguent tes nefs.

De l’art mérovingien à celui du gothique,
Tu portas les effets des âges ancestraux.
En psaumes exhortés dans le droit canonique,
Tu t’offres aujourd’hui d’incandescents vitraux.

Mariages royaux, funérailles de princes,
Tu consacras les fleurs de mondaines faveurs,
Quand en cité profane ou lointaines provinces
Tu bénis les humains coupables et pécheurs.

La liturgie œuvrant, j’écoute le point d’orgue
Qui suspend la mesure et, les cloches sonnant,
C’est dans le bénitier, de même dans la morgue,
Que par l’Esprit la chair guérira maintenant.

Mille et un compagnons ont relevé ta flèche ;
L’apôtre saint Thomas, des Maîtres le patron,
Tourne son œil vers elle alors qu’une humble crèche
Fait de Jésus le roi, de moi le bon larron.

En aube virginale et sous l’or de la mitre
L’évêque in partibus prie en officiant.
Le baume de l’encens donne droit au Chapitre,
Les cendres du phénix* dans les urnes s’oignant.

Du parvis jusqu’aux coq, gargouilles et chimères,
Je voudrais méditer en silence divin.
Ta chapelle et la foi me restant étrangères
Ne m’offrent qu’une icône ; et sonne le tocsin !

Près du Saint Sacrement, bien loin de tout tapage,
Je me recueillerai. Je pourrai me vanter
D’avoir été fervent. J’ai fait un beau voyage
Et je me suis promis d’aller te visiter.


________________________________________________________________________________________
* Oiseau fabuleux, unique en son espèce, qui, disait-on, vivait plusieurs siècles, et qui, brûlé, renaissait de sa cendre. (le Littré).

Texte avec un mot changé avant publication.


 
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   Lebarde   
24/1/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime un peu
Dans l'actualité du moment, une occasion de rappeler depuis les origines, l'histoire architecturale et mystique de ce monument magnifique qui a suscité tant de dévotions et connu tant d'évènements, "Mariages royaux, funérailles de princes, "et qui maintenant qu'il a retrouvé son faste et sa beauté, fera déplacer les foules de croyants et non croyants admiratifs.

Oui bien sûr, mais alors que le ton de ce poème st pompeux et emphatique au point de rendre l'écriture artificielle, emberlificotée et parfois maladroite et obscure : "C’est dans le bénitier, de même dans la morgue/Que par l’Esprit la chair guérira maintenant. "??
ou "
Ta chapelle et la foi me restant étrangères/ Ne m’offrent qu’une icône ; et sonne le tocsin !"??

J'aurais voulu plus de simplicité et de clarté ainsi qu'un propos plus ramassé pour m'enthousiasmer...
Désolé.

Sur la forme rien à dire, l'auteur(e) connait son affaire en matière de prosodie et versification classiques sauf qu'une fois encore les puristes risquent de relever une ou deux diérèses mineures oubliées pouvant conduire à un déclassement qui serait pourtant sévère.

En EL

Lebarde un peu déçu et frustré

   Ornicar   
30/1/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
C'est une évocation réussie, bien qu'un peu longue à mon goût, de Notre-Dame de Paris. A mes yeux, la meilleure parmi celles que j'ai pu lire jusqu'ici en espace lecture.

J'aime beaucoup la posture d'humilité du narrateur qui avoue avec une sincérité désarmante son inculture, sa non-croyance, sa mécréance : savoureuse strophe 2 ; savoureuse également cette annotation à la strophe 9 ("Fait de Jésus le roi et de moi le larron"). Conséquence, l'hommage à l'édifice n'en paraît que plus sincère, vibrant, émouvant. Au fond, c'est un peu comme la musique de Bach : on a beau "ne pas croire", quand on l'écoute, il se passe "quelque chose", elle nous "élève" et nous "transporte" malgré nous.
En nous donnant à contempler Notre-Dame par le prisme de ce regard ordinaire, le poème évite également l'écueil d'une évocation trop "figée", qui ne serait que descriptive, mais donne au contraire à cet ensemble un coté vivant, incarné.

J'émets cependant une petite réserve concernant la longueur. Autant les références à Piaf et Hugo sont légères, quoique attendue pour la seconde, autant le survol historique ("dix siècles" tout de même !) ne s'imposait pas. Avis tout personnel qui n'engage que moi.
Y avait-il aussi, dans la strophe 9, un petit clin d'oeil amusé à Brassens sans le nommer ("l'évêque in partibus") ? De la part d'un mécréant, ça ne m'étonnerait pas. Il me plaît en tout cas de le "croire". Ah !... La messe en latin et tous ses fichus calotins...

Concernant l'écriture, les quelques rejets ne me gênent nullement. Je trouve qu'ils sont utilisés à bon escient : sur la longueur, ils ont le mérite de "réveiller" le texte et l'intérêt du lecteur. Une dernière mention pour le titre ("Ma Dame") que je trouve excellent et autrement plus original que celui qu'on attendrait. Il y a un gros travail dans ce poème que je salue d'autant plus que cette thématique n'est pas trop ma "came". Bravo !


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