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Poésie néo-classique
Damy : Musique magicienne
 Publié le 19/07/23  -  5 commentaires  -  858 caractères  -  122 lectures    Autres textes du même auteur

Sous toutes latitudes.


Musique magicienne



L’archet du violon joue un accord parfait :
Un mi bémol majeur en guise de prélude
Invitant à goûter ta nostalgique étude,
Virtuose Chopin. Ton art me satisfait.

J’ai l’âme en vibrato
À chaque staccato.

Des massifs enneigés et des forêts de cèdres,
Des torrents et des lacs, des oiseaux et des fleurs,
Des cristaux ciselés en brillants rhomboèdres
Dans des vibrations estompant les douleurs :

Suc d’un bol tibétain
Au sommet du voûtain*.

Je sens monter en moi, dans un éther nocturne,
Une ivresse éblouie aux confins de mes pleurs.
Ma cendre ensevelie au fond d’une belle urne
S’élève élégamment et reprend des couleurs.

Du Temple à Varsovie,
La musique est la vie.


* En anatomie : sommet de la voûte crânienne.


 
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   Cristale   
7/7/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Un chant d'amour offert à la musique.
"Sous toutes latitudes" il est vrai que la musique est universelle.
Ici, la musique a ce pouvoir d'alléger l'âme de ses douleurs terrestres et je comprends que celle de Chopin soit l'une des plus belles accompagnantes. La nature omniprésente et indissociable sous les pas du narrateur s'exprime à travers son regard et ses mots en délivrant ses propres notes, celles qui transportent et font oublier la pesanteur du Monde.
Je ne connais pas vraiment le bol tibétain mais j'en sais les effets sonores bénéfiques sur l'esprit.

J'apprécie la richesse d'un langage soutenu.

L'auteur présente son poème en contemporain, avec un tout petit effort au premier quatrain le classique était atteignable mais ce n'était sans doute pas son souhait premier.
Des quatrains en alexandrins soulignés de couplets d'hexasyllabes font de ces vers une musique passionnée et apaisante qui s'en va crescendo vers une paix spirituelle parfaitement exprimée.

   Edgard   
10/7/2023
trouve l'écriture
perfectible
et
aime un peu
Décousu...certes la musique fait rêver et n'a pas de frontière ou de lieu pour s'élever, mais ce poème nous conduit trop vite n'importe où et je m'y suis un peu perdu.
" me satisfait","Suc d’un bol tibétain"
Au sommet du voûtain*. " ne m'emballent pas pour ce qui est de l'expression poétique. Sans doute pour moi un peu trop de sophistication, ou de volonté de faire "étrange".
Non plus que l'mage "Ma cendre ensevelie au fond d’une belle urne"...je comprends bien que la musique a un effet thérapeutique sur le narrateur, mais la métaphore est à mon sens lointaine, un peu trop décalée.
"Dépaysé" est sans doute le but, "perdu" est ce que je ressens.

   Provencao   
19/7/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour Damy,

" Suc d’un bol tibétain
Au sommet du voûtain*. "

J'aime cette dimension et cette écoute qui emportent une vibration .

L'éther, l'ivresse, la cendre et la couleur s'inscrivent dans des hauteurs de notes avec cet envoûtement cristallisé en une profondeur que je qualifierais de profondeur d'âme.

Bel espace en vos vers choisis, ouvrant un art jusqu'alors voilé.

Au plaisir de vous lire
Cordialement

   papipoete   
19/7/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
bonjour Damy
Sous quelque latitude qu'elle se joue, la musique de Chopin a le même pouvoir... et au coeur des vivants, au creux de l'épaule de qui pleure un cher défunt, chaque accord de violon porte cette estocade vivifiante " mon dieu, comme c'est beau ! "
NB à mourir de plaisir, tant l'émotion atteint son paroxysme, estompant les douleurs... Nocturne op 9 n°2... que Christian me joue, pour me faire plaisir ( il me dit, mon cousin que l'artiste c'est Pierrot... le poète ) alors je prends mes aises, ma canne à mon pied et
" je sens monter en moi, dans un éther nocturne... "
me plaît particulièrement.
" ma cendre ensevelie au fond d'une belle urne " me fait penser à mon " après " ; je regarderais toutes ces gens, écouterais leurs dires, et ressuscitant juste cinq minutes, demanderais
" ça vous a plu ? "
heureux de lire un de nos maîtres " es-beaux vers " , nous proposer un poème à lire, mais à entendre surtout !
mon unique bémol, pour 2 mots savants... mais quand on est cultivé, on partage !
je vois monter de cette cendre ensevelie, l'âme d'un Juste

   AMitizix   
21/7/2023
trouve l'écriture
convenable
et
aime un peu
« Peindre » la musique des sons par la musique des mots… Un projet intéressant qui mérite qu’on s’y essaye, peut-être une sorte d’exercice de style.
Pour commencer par elle, la structure du poème me semble un peu étrange, un peu trop floue : le début d’une musique occupe le premier quatrain, un voyage dans la nature et ses images le second, et enfin la grande émotion du narrateur le dernier. Ces sujets, à première vue, ne sont pas liés ; ici, vu le titre, pour moi, la musique se veut le fil directeur de ce poème, musique qui fait voyager « sous toutes latitudes », que ce soit dans des contrées, ou plutôt des images « physiques » ou dans l’intimité des sentiments qui agitent le narrateur. Musique qui emporte avec elle le poème - et le poète - qui la suit. Or, pour moi, le fil d’Ariane qu’est la musique, déclencheur ou prétexte de ce voyage poétisé, ne s’impose pas assez pour guider le lecteur dans son exploration de la pensée de l’auteur. Ainsi, je suis resté un peu perdu et interloqué par ces brusques changements de sujet.
Les trois « tableaux » qui composent le poème, les trois quatrains (je ne sais pas vraiment où classer les hexamètres) me semblent plutôt harmonieux et bien écrits. Avant d’entrer dans quelques détails, une remarque d’ordre général : j’aurais aimé (c’est dû, sans doute, à une vision personnelle, préconçue, et peut-être étroite que j’ai de l’exercice que se propose l’auteur), peut-être, une association entre musique et mots plus suggérée par la « chair » des mots, les sonorités, que « simplement » explicitée. On voit donc que mes attentes « subconscientes » par rapport au thème abordé ont pu influencer ma vision du poème.
J’aime plutôt bien la première strophe, même si le terme « satisfait » me semble décalé, peut-être un peu faible, par rapport au reste des sentiments exprimés. Sinon, ce quatrain sonne agréablement à mon oreille – j’aime bien le rejet et l'interpellation du « Virtuose Chopin ».
Je trouve la deuxième strophe, elle aussi, assez mélodieuse, même si je n’apprécie pas beaucoup l’utilisation de « rhomboèdres » à la rime. L’utilisation de ce terme rare et mathématiques (j’en ai cherché la signification sur Internet) pour respecter la contrainte classique (ou néo-classique en l’occurrence) me semble une facilité. Je ne suis pas contre la facilité, mais ici, il me semble qu’elle se fait au détriment du lecteur, qui bute sur un mot inconnu (c’est ce qui m’est arrivé, peut-être suis-je un cas isolé). Au moins, voilà qui améliore mes connaissances mathématiques, ce qui est toujours utile et bienvenu.
J’aime aussi plutôt bien la troisième strophe, qui se laisse comprendre assez facilement, avec des rimes sonores et agréables à l’oreille.
En ce qui concerne les distiques, ils me semblent moins réussis que les quatrains, plus faibles, plus plats. Heureusement, cette mauvaise impression ne pèse pas assez lourd par rapport à celle que me laisse les alexandrins, bien meilleure.
Pour résumer, j’ai plutôt bien apprécié ce poème, même si j’aurais préféré un traitement différent du sujet (ou un peu plus de liant entre les idées abordées) et malgré quelques vers qui me semblent inférieurs aux autres, les plus nombreux, d'assez bonne qualité à mon avis.
Merci pour cette lecture !


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