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Ornicar
6/9/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
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Bipolarité, quand tu nous tiens !
Rien n'est en trop dans ce poème concis en vers libres et au graphisme percutant, qui "saute" aux yeux. En première strophe, la face sombre, suivie de son double lumineux dans la deuxième, miroir inversé de sa jumelle opposée avec ces deux vers "où je me noie / où je me tue" et "où je me brûle / où je me tue". Bien vu, même si au bout du compte le résultat est le même. Le graphisme du poème m'a particulièrement plu et convaincu avec sa forme évocatrice. Comme un poisson cloué aux murs de nos aspirations ou de nos obsessions selon l'humeur du jour ; comme une bombe qui tombe du ciel et nous anéantit d'un dernier mot au dernier vers : "bipolaire", véritable détonateur d'une autre bombe à retardement, celle de la fonte des glaces aux deux pôles de notre Terre-Mère. Les désordres planétaires apparaissent alors comme les pendants de chaos plus intimes et intérieurs. Dolorosa mater. Ce n'est là que ma lecture. |
Donaldo75
13/9/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
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J’ai beaucoup aimé ce poème ; déjà, sa forme graphique a attiré mon regard et du coup une impression positive s’est immiscée dans ma lecture. Ce n’est pas le seul critère de mon appréciation mais c’est suffisamment rare pour le souligner, sachant que la poésie en forme libre permet de se détacher de la géométrie habituelle. Et de la poésie, il y en a partout dans ce poème, que ce soit dans les images, le rythme, la tonalité. Elle imprègne ma lecture dès la première strophe dont le ton me fait penser aux chansons de Robert Smith dans les premiers albums de son groupe « The Cure ». J’apprécie la construction des deux premières strophes et puis le changement des suivantes, avec cette partie en italique et le dernier élément terminant par une question. Il y a du fond mais pas de celui qui alimente les essais et les dissertations. Et c’est ce que cette dernière strophe complète, avec cette question tellement surréaliste qu’elle me fait penser au tableaux du même genre.
Bravo ! Merci pour le partage. |
Cyrill
13/9/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
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La forme du poème dans l'espace se présente grossièrement comme deux demi-sphères qui s’opposent. Réunies ensuite en une seule par la citation de Baudelaire, comme un colmatage et une réconciliation par la poésie, un arrondissement d’angles.
Je trouve que pour évoquer la bipolarité c'est une forme réussie. D’autant plus que le locuteur élargit la focale à la planète, également objet de sa préoccupation. Ténèbres/lumière, eau/feu, ce champ lexical fait d’opposés témoigne bien d’un profond malaise. Malgré le caractère assez prosaïque de la seconde moitié du poème, je retiens son pouvoir impactant. |
papipoete
21/9/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime bien
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bonjour Damy
Je me suis surpris à rigoler aux éclats ; cinq minutes après, sans raison ni douleur particulière j'éclatai en sanglots... Quand je me rend compte que la gaité m'anime, je promet de tenir ce cap... et insidieusement ce diable de tristesse me prend dans ses griffes, et ainsi de suite cycle infernal ! NB l'humeur changeante comme tenue qu'on enfile, elle nous plait bien ; et soudain, cette silhouette croisée dans le miroir... mon Dieu, comme c'est moche ! Je connus le mal-être et le bonheur qui naissait un jour enfin, pour un certain temps assuré ; ainsi l'alternance faisait goûter à cette joie intense, de renaître à la vie. Mais bipolarité n'entra point en moi, j'en suis heureux et songe à une amie qui souffre de cette maladie, qui comme le souligne l'auteur semble être le cas de notre planète ! Soleil à brûler toute création et sans transition les vannes célestes inonder le moindre mètre-carré comme tout dernièrement en Grèce ! La première strophe décrit on ne peut mieux ce fléau ; en plein jour traverser une nuit noire... quand la seconde nous noie dans les abysses ( vaut-il mieux brûler sur un bûcher, vaut-il mieux se noyer ? ) Je pense que notre Vincent ex-bipol, viendra dire son sentiment sous vos lignes ? |
ferrandeix
21/9/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
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C'est à mon avis un très beau poème où apparaît une véritable volonté de structuration: symétrie et correspondances des formules évoquant la variabilité d'humeur, la bipolarité. Ces effets se surajoutent à une grande économie sur le plan syntaxique, évitant les mots inutiles, ce qui contribue à rendre l'idée pour forte, plus immédiate, plus percutante. La versification en vers courts à très courts est également bienvenue. Elle crée du contraste sans développer des vers trop longs. L'extrême brièveté de certains vers représente une utilisation très judicieuse de la versification libre. Bravo pour cette réussite.
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Eki
23/9/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
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Un titre percutant pour un poème qui détonne...
Le fracas intérieur très bien évoqué et chaque strophe comme un coup de grisou par votre mine... Il y a comme une fatalité à prendre la vie et l'humeur comme elles viennent... Soleil et ombre se côtoient avec fulgurance, il faut épouser ces paradoxes. La vie dans son bouleversement où bonheurs intenses et profondes tristesses se juxtaposent avec démesure. J'aime vraiment la forme de ce poème qui dit l'essentiel en toute simplicité. |
Cristale
24/9/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
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Le graphisme de la mise en page est agréable dès le premier regard, techniquement le poème semble suivre la respiration du poète parfois presqu'en apnée, puis des inspirations allant crescendo pour retomber en apnée.
L'ombre et la lumière sont en opposition de la première strophe à la seconde et quelle qu'elle soit, le poète s'y noie, s'y brûle et finalement s'y tue", ambivalence de l'humeur fluctuante comme le flux et reflux des vagues de l'océan. Jolie référence à "La musique" de Charles Baudelaire. J'aime bien l'analogie finale : "Mais après tout la terre entière que l’on a longtemps crue plate n’est-elle pas elle-même douloureusement bipolaire ?" Triste mais jolie poésie libre. |