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Anonyme
20/5/2011
a aimé ce texte
Bien ↑
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Superbe ambiance ! J'aime ce mouvement, ce départ en fanfare pour aller ensuite vers un apaisement ; j'aime aussi le dépaysement que m'apportent ces vers bien balancés. Cela dit, je regrette cette insistance sur l'adagio : titre, résumé, dernier mot du poème, pour moi c'est trop. Le texte n'a pas besoin de cette image empruntée à George Sand, à mon avis.
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Coline-Dé
9/6/2011
a aimé ce texte
Beaucoup ↓
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Un très beau souffle, des images prenantes
"Ouvre ta dune mauve à ce palmier d’épines," "Et danse dans le soir comme danse ton ventre," Et surtout "Caresse mes déserts de la soie de tes yeux," que j'ai vraiment aimé. Mais à mon sens, il y a trop d'injonctions : la forme impérative devient monotone et le poème est juste un peu trop long ( je supprimerais bien ce quatrain : "Lune des ramadans aux oasis ultimes Parfume les séguias où mon puits a séché Arrose le pisé où mes doigts se boursoufflent Irradie la douleur du chant des opiacées.") Ou alors varier davantage les formes de vers pour éviter de commencer trop systématiquement par un verbe. Mais le vocabulaire est riche et l'atmosphère magnifiquement rendue ! |
Charivari
12/6/2011
a aimé ce texte
Un peu
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Bonjour.
J'avoue qu'en lisant les premières métaphores, je demeurais perplexe. Les lèvres qui mouillent l'ancre desséchée, la dune qui s'ouvre au palmier d'épines, le diamant du fond de la gorge, je trouvais ça très forcé, et pourquoi le taire, un petit peu ridicule. Cependant, à partir de la troisième strophe il y a une vraie ambiance qui s'installe, même si je trouve un peu cliché cet orientalisme erotico-lyrique, et que certaines images me paraissent toujhours un peu artificielles (les chants des opiacées, par exemple). "les plis de tes reins jusqu’au bout de tes seins", c'est une image pour le moins original, mais j'ai apprécié. Ce que je ne comprends pas très bien, finalement, c'est le titre, "adagio", qui nous renvoie à la musique classique, quand en parallèle le texte nous évoque la danse du ventre et le monde musulman. De même le terme "archange", qui nous renvoie à un autre contexte. Pour conclure, je salue la belle prosodie de ce texte. |
Meleagre
12/6/2011
a aimé ce texte
Pas
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Je reste assez extérieur à cette poésie.
Le rythme est bon, les alexandrins sont bien construits. J'ai juste eu un peu de mal avec la diérèse dans "diamant" (v. 5), dont le son n'est pas très harmonieux à mon goût. C'est un peu étrange d'écrire des quatrains en alexandrins sans rime : mélange de poésie classique et de poésie libre... Il y a une réelle recherche sur le vocabulaire et sur les images. Mais il y a à mon goût une profusion, et même un excès d'images. On passe sans cesse de l'une à l'autre, chacune n'est évoquée qu'en un vers, deux vers au maximum, sans qu'on puisse en comprendre toute la portée. Dans le premier quatrain, on passe de la pierre, au vent, à la vague et à l'ancre. Mais qu'est-ce qui nous fait passer de l'un à l'autre ? Je ne vois pas le lien. Les métaphores, à force de concision, finissent par être obscures. "Que ton sable de sang mouille l’eau de ma pierre !" Qu'est-ce que ça veut dire ? D'où vient ce sang ? Comment le sable peut mouiller ? Quelle est cette "eau de ma pierre" ? "Et que ton vent d’hiver tarisse ma plaie bleue !" : pourquoi bleue ? "Laisse-moi pénétrer ta vague d’amoureuse" : ta vague = COD de "pénétrer" ? Qu'est-ce à dire ? "Souffle au fond de la gorge un diamant lunaire" : j'ai du mal à visualiser. Souffler un diamant ? "Que les plis de tes reins (...) Voilent mon ciel de lit" : cad ? "Arrose le pisé où mes doigts se boursoufflent" : quel pisé ? Arroser avec quoi ? Certaines répétitions sont assez maladroites : "Et danse dans le soir comme danse ton ventre," "Voilent mon ciel de lit du lit de tes archanges." A mon avis, l'auteur aurait intérêt à choisir quelques images riches, et à les développer chacune en un quatrain, pour les expliciter un peu plus, sans passer du coq à l'âne. Ici, on tombe dans l'hermétisme ou le surréalisme. L'image que je préfère est sans doute : "Caresse mes déserts de la soie de tes yeux". Celle-ci est très évocatrice, pleine de sens et de force. A développer. |
Anonyme
24/6/2011
a aimé ce texte
Passionnément
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Il y a dans cette poésie une souffrance palpable qui m'émeut et les mots choisis sont percutants: pierre, plaie, ancre desséchée, faim, puit aséché, vieux os.
En servant de l'automne comme prétexte, c'est comme une longue prière à l'être aimé. Regarde-moi, je suis si démuni devant ton amour mais si tu le veux, si tu le peux, ta patience et tes caresses pourront exorciser cette peur viscérale qui m'habite. ``Rêve mon abandon aux éthers du faucon, Caresse mes déserts de la soie de tes yeux, Évapore mon âme à l’oued de Timimoun, Et découvre la peur, ô toi, mon adagio.`` Je crois que ce poème ne doit pas être analysé vers par vers mais dans son ensemble , chanté comme une douce complainte . J'ai adoré ce pur bijou d'authenticité et de sensibilité. Chaque verbe au début des vers apporte son sens au message du poème. Dans ce poème à la prosodie maîtrisée, le fait de n'avoir pas inclus de rimes, accentue la fragilité de l'auteur devant l'aimée. BRAVO! Il serait intéressant d'avoir vraiment la perception de l'auteur `` |
Lunar-K
24/6/2011
a aimé ce texte
Un peu
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Un poème riche et imagé, qui présente un vocabulaire très recherché. Malheureusement, j'ai trouvé cette richesse mal employée, les images se succédant trop rapidement sans jamais être aussi approfondies qu'elles le mériteraient (je trouve).
Il n'en reste pas moins que celles-ci sont, pour la plupart, originales et intéressantes. Je retiens notamment, car c'est la plus évocatrices et parce qu'elle me semble, à elle seule, résumer l'impression que me fait ce poème (même si ce n'est, à mon sens, pas la meilleure en terme d'écriture) : "Libère mes vieux os dans ton alpha, Nedjma." Je trouve que ce vers illustre à merveille la (double) recherche qu'exprime ce texte. D'abord par ce "Libère mes vieux os" qui manifeste la volonté de rejoindre une réalité supérieure, mystique, de se fondre dans une sorte d'absolu. Ensuite par cet "alpha", qui serait cet absolu, et qui exprime bien le recommencement que celui-ci représente, la renaissance qu'il engendrerait. Par contre, je ne suis pas sûr d'avoir saisi ce à quoi vous faites référence par "Nedjma"... Un autre vers qui sort du lot, mais celui-ci pour de mauvaises raisons dans la mesure où c'est parce qu'il entre en dissonance avec le reste de ce texte : "Engloutis dans ma faim ton mirage sorcier" Partout ailleurs, le narrateur exprime sa volonté de se fondre dans cet absolu (actualisé par ce désert érotique). Mais ici, c'est le désert, du moins son mirage, qui doit s'engloutir doit la faim du narrateur. Bien que je comprends la signification de ce vers et qu'elle n'est, au fond, pas du tout contradictoire (la faim poussant le narrateur en direction du désert et non l'inverse), je la trouve mal présentée, opérant ce renversement (apparent) qui peut, selon moi, prêter à confusion et qui, en tout cas, brise le rythme de l'idée. Voila pour ce qui est des remarques de fond. En ce qui concerne l'écriture et la forme, maintenant, il y a aussi des choses à dire. Principalement une chose, qui m'a beaucoup dérangé : cette forme répétitive, beaucoup trop. Je comprend que l'intention est de donner à ce texte l'aspect d'une litanie, une sorte de prière pour laquelle la forme répétitive et les supplications sont de mises. Mais c'est trop, je trouve. Je parlais, un peu plus haut, de la richesse mal employée de ce poème. C'est exactement cela. Non seulement les très nombreuses et intéressantes images y sont trop peu développées à mon goût (du fait certainement qu'elles sont trop nombreuses ce qui ne vous permet pas de vous appesantir dessus), mais en plus, elles sont noyées dans une présentation qui, elle, manque cruellement de variation et de richesse... Enfin, une derrière remarque qui vaut surtout pour la première strophe. Bien que vos images soient fort intéressantes, j'en trouve parfois la présentation trop artificielle et un peu lourde. Ce qui fait que l'émotion a parfois un peu de mal à passer vraiment... C'est dommage car ce texte part d'une belle idée et possède de grandes qualités. Malheureusement, j'en trouve le traitement un peu trop léger encore et la présentation parfois trop forcée... |
Cyrielle
26/6/2011
a aimé ce texte
Bien
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Ce poème fait preuve d’une belle recherche en matière d’images : elles sont originales et leur traitement est bien mené. En effet, elles tendent toutes vers un même point : la création d’une atmosphère.
Mais le mieux est l’ennemi du bien et trop de recherche tue la recherche. Le point faible de ces images, c’est leur trop grande abstraction : « sable de sang », « souffle au fond de la gorge un diamant lunaire », « libère mes vieux os dans ton alpha », « éthers du faucon », etc. Disséminées tout au long du poème, ces images ont nui à ma compréhension du poème, au point de rendre certains vers incompréhensibles. Ce qui m’a permis de cerner globalement le sens de ce poème, et c’est ce qui, à mon sens, fait tout l’intérêt de ce poème, c’est qu’il possède son unité. Il déroule sous nos yeux un tableau grâce aux échos thématiques qui installent un univers exotique (sable, vague, dune, mirage, oasis…) et sensuel (champ lexical du corps…). La lecture de détail m’ayant à certain endroits échappée, j’ai préféré cerner ce poème par une lecture globale où j’ai privilégié l’approche visuelle (favorisée par les mouvements d’actions qui traversent tout le poème : le sable mouille, les lèvres mouillent, la femme elle-même est invitée à l’action grâce à l’impératif, etc.) Un moment de lecture original. Une belle invitation au dépaysement en somme. |
Thakis
22/6/2012
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Magnifique!
La sensualité et la mélancolie semblent ici unir leurs voix pour célébrer le temps - pas le temps de Chronos mais le temps où l'on a tous les âges à la fois, tous les sexes, toutes les formes, toutes les saveurs. |