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Poésie néo-classique
Damy : Utopia
 Publié le 13/01/14  -  7 commentaires  -  811 caractères  -  213 lectures    Autres textes du même auteur

On peut toujours rêver…

(Deuxième version de ce texte que j'avais proposé en catégorie "poésie classique" et que, après l'avoir retravaillé suite aux commentaires en comité de lecture, je propose résolument en section "poésie néo-classique".)


Utopia



Je rêve. Un monde nu. Globulaire et sensible.
Un ruisseau coloré de mauve et jaune blé
Arrosant les pavots de mon esprit troublé
Par l’espoir d’un matin irréel mais possible.

Des robes d’organdi sur les ventres des filles
Ronds comme des melons gouleyants et goûteux,
Délicats au printemps sous les doigts velouteux
De ma main de voyou, vulnérables vétilles.

Des crépuscules doux comme cet asphodèle
Ployé sous le regard des vents du paradis,
Volatiles échos de psaumes de jadis,
Que mon poème égraine et souffle à tire-d’aile.

Je rêve. Un lourd regret sur la buée opaque
Des murmures des fous, des aigles et démons.
Je bois la goutte d’eau, seul, à l’ubac des monts,
Sur un vitrail d’enfant pataugeant dans la flaque.


 
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   Robot   
28/12/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Beaucoup aimé le déroulé de ces vers qui m'ont fait penser au texte de la chanson "je voudrais changer les couleurs du temps changer les couleurs du monde". Une utopie qui ne rêve pas l'impossible mais qui espère avec une belle expression poétique.
"Un ruisseau coloré de mauve et jaune blé"
"Par l’espoir d’un matin irréel mais possible"
"Je bois la goutte d’eau, seul, à l’ubac des monts,"
J'aime ces phrases si bien construites.

   Anonyme   
13/1/2014
Bonjour Damy

Vos quatrains sont gouleyants et goûteux comme des melons (bien choisis)
On se laisse griser par le rythme et la musique des mots (j'adore l'asphodèle) sans trop chercher à éclaircir les métaphores. On sait seulement qu'elles sont de la plume d'un voyou.

Merci de nous faire partager vos rêves. Ou votre fantasme.

   Anonyme   
13/1/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Damy

Peut-être que la rime : paradis/jadis n'est pas acceptée
en classique ?
Beaucoup plus qu'à Hugo ce poème me fait penser à Mallarmé
avec son hermétisme onirique très imagé.
Quelques remarques cependant :
Je ne trouve pas vétilles très approprié.
Pas plus que tire-d'aile qui sent fort la rime.

Malgré ces quelques "vétilles", ce texte reste beau
et je me répète très Mallarméen.

Bien à vous.

Hananké

   Anonyme   
13/1/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Salut Damy... Que tout ceci est joliment tourné ! Mais oui, on peut toujours rêver et ces quatrains nous y invitent.
J'ai une préférence pour le second quatrain sans doute grâce à ces deux vers hors du commun :

Des robes d’organdi sur les ventres des filles
Ronds comme des melons gouleyants et goûteux...

mais...

Des crépuscules doux comme cet asphodèle
Ployé sous le regard des vents du paradis...

ne me laissent pas non plus insensible.

Juste un bémol pour "souffle à tire d'aile" qui sent un poil l'obligation de la rime... mais ce n'est pas grave !
Sans doute que jadis et paradis ne sont pas phonétiquement acceptables en classique, je n'ai pas contrôlé, mais sinon ce poème y avait sa place, détail sans importance ça va de soi...

Une bien agréable lecture matinale... Bravo et Merci

   Miguel   
13/1/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Un très beau texte assurément, avec certes sa part d'hermétisme mais, comment dire, un hermétisme qui prête à rêver. Beaux rythmes, images, sonorités, et je voudrais bien savoir ce qui interdit à ce texte la section classique : je n'y trouve rien que les maîtres ne se soient permis.

   senglar   
13/1/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
bonjour Damy,


De bien classiques images à mon avis pour cette description d'une utopie dont je m'étonne que tu n'aies pas choisi l'adret.

Beaucoup de notations péjoratives pour cette "Utopia" donc d'un monde pourtant bercé par les pavots : "... nu.Globulaire... troublé... vulnérables vétilles (ne sont-elles pas vulnérables par essence ?)... regret... opaque... fous... démons... ubac... pataugeant..." viennent heurter "jaune blé... possible... doux... asphodèle... paradis... enfant...".

Pourquoi le choix de cette dichotomie où le négatif semble l'emporter ?

(-) pour ne pas avoir fait chanter les anges (lol)

Bien fait pour toi ! :)))

brabant

   Myndie   
11/3/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Damy,
Je reviens peut-être un peu tard sur ce poème (j'avoue que le temps me manque un peu et qu'il me faudrait bien 2 vies pour lire tout ce qui fleurit sur Oniris) mais j'avais envie de partager mon ressenti.
Voilà des vers empreints d'une émotion contenue et d'une grande douceur. Douceur suggérée par les allitérations en "v"
( les doigts velouteux
De ma main de voyou, vulnérables vétilles.....
des vents du paradis,
Volatiles échos de psaumes de jadis,)
et par le placement habile et répété en début de vers (comme un rejet qui n'en est pas un) de ces 2 mots, sujet/verbe: "je rêve".
Comme chez Verlaine, entre autres, la nature a ici un rôle symbolique, par l'action qu'elle exerce sur l'âme du poète, sur son "esprit troublé".
Enfin, pour faire court, j'aime beaucoup ce poème, pour ce qu'il dit et pour ce qu'il ne dit pas, pour son ton élégiaque, et pour ses belles images que je regarde comme une aquarelle impressionniste.
Merci infiniment Damy


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